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Jean-Luc Matte
Infos mumuses

Présentations CD et DVD 2

Voici quelques CD dont j'ai continué à signaler la parution après la fin de mes infosmumuses en juin 2009, généralement parce qu'ils m'avaient été envoyés à cet effet...

Sommaire de toutes les chroniques


Octobre 2012 (suite)

Gilles Poutoux
"Comme par enchantement - Musique traditionnelle irlandaise"

 

Je dois avouer que je n'écoute plus très souvent de musique irlandaise, mais voilà un disque qui me ravit, sans doute parce qu'il sonne davantage à mon oreille comme un de la musique québecoise. Il faut dire que l'on a désormais bien plus l'habitude d'entendre jouer du mélodéon aux mains des musiciens d'outre-Atlantique que d'outre Manche et comme le répertoire est en partie commun entre ces deux pays. Pour ce qui est de la sonorité propre à cet instrument, de la manière de faire balancer chacune des notes, Gilles Poutoux n'a pas son pareil et je l'avais déjà remarqué lorsqu'il interprétait du répertoire Centre-France sur les albums de Carré de deux . Et lorsque, de plus, il est accompagné au piano, comment ne pas penser à quelques grandes pointures du mélodéon québecois ? Lorsque l'on parle diato, le poussé-tiré est de suite mis en avant, mais le ressent-on finalement aussi souvent que cela dans les enregistrements d'accordéon ? Ici, sur son unique rangée, Gilles Poutoux n'a pas le choix et, pourtant, jamais le poussé-tiré ne semble subi, jamais il n'est ressenti par l'auditeur comme un obstacle que le musicien aurait à franchir. Au contraire, le mélodéon semble respirer au rythme des mélodies. La musique irlandaise a-t-elle été interprétée sous cette forme en Irlande ? C'est possible, mais de nos jours on n'entend guère ce type d'interprétation et c'est donc un beau cadeau que nous fait là Gilles Poutoux. Si l'on ajoute qu'il joue sur des tempos très modérés qui permettent de bien jouer sur l'inégalité des durées des notes, celle qui donne ce swing permanent, on est à mille lieues de ces jigs et reels joués mécaniquement à des cadences infernales et auxquels la musique irlandaise semble se réduire actuellement pour trop de musiciens. Finalement s'il est une chose que je regrette c'est que Gilles Poutoux se soit senti obligé de justifier ces choix dans le livret... Un livret aux très belles photos d'ailleurs, tant les portraits en noir et blanc que les détails d'instruments en couleur....

Bémol production : http://www.bemolvpc.com, Un CD qui aurait pu trouver sa place dans la collection "Un instrument, un artiste"... puisqu'il s'agit d'un quasi solo avec juste 3 discrets invités : Michael Tubridy à la flûte, Marc Pollier au uillean-pipe et Rachel Goodwin au piano.

Rappels : Carré de deux

Carré de deux : Les Transformations.


Joan Frances Tisner
"Transports Tisner S.A. - Setze danças/viatges reaus o imaginaris"

Même pour celui, comme moi, qui ne l'a jamais encore rencontré, chaque nouvel album (1) de Joan-Frances Tisner est une forme de retrouvaille, avec cette voix maintenant si familière. Mais, lorsque l'on revoit un ami, on retrouve tous les traits dont on avait naturellement gardé le souvenir, d'autres dont on avait perdu le souvenir nous réapparaissent et puis, naturellement, il y a toujours quelques petits changements, quelques nouveautés. A l'écoute de cet enregistrement j'ai donc retrouvé avec plaisir, outre ce timbre de voix déjà cité, ce phrasé de l'occitan, ce sens de la cadence, cet art de chanter sur le simple battement d'un tun-tun. Je me suis rappelé que J.F. Tisner a parfois une écriture où chaque couplet pourrait être un haiku. Et ces petites nouveautés dont je parlais plus haut (mais, d'ailleurs, ne devrais-je pas vérifier qu'il n'en avait pas déjà fait usage auparavant ?...) : la présence de bruits du quotidien rural ou plus actuel, et quelques sonorités synthétiques de ci de là dont la présence ne m'apparaît pas indispensable tant le chant de JF Tisner est davantage mis en valeur par une simple percussion acoustique, mais l'usage de ces "programacions" demeure limité et en devrait donc pas rebuter ceux qui y sont allergiques... A la lecture de autres musiciens présents, j'ai d'abord cru que c'était un apport de Matèu ou Tomàs Baudoin mais non, ces deux jeunes musiciens bien connus pour leurs expériences actuelles n'apportent ici que leur voix, de même que Jakez Aymonino et c'est bien Joan Frances qui réalisé ces quelques ajouts électroniques dont j'ai déjà bien trop parlé plutôt que de vous indiquer que quasiment tout l'album est à danser (il y a tout de même un prélude et deux postludes mais le reste est entièrement constitué de danses gasconnes sur des rythmes réguliers ou non...). Je ne vous ai pas précisé non plus que les mélodies et paroles sont entièrement de Joan-Frances, les paroles figurant toutes dans le livret, en occitan uniquement mais la traduction figure sur http://joanfrancestisner.com (je les ai un peu cherchées, avant de les trouver à la rubrique "boutique", téléchargeables en bas de la description de l'album)

http://joanfrancestisner.com Distribué par L'Autre Distribution

Note : sur la pochette figure également la mention "Identitats" qui, si j'ai bien compris, rappelle que ce projet musical solo a été monté et tourne en relation avec le projet solo de Roman Baudoin "Primate"

(1) c'est tout de même le 31ème album auquel il contribue depuis "Canicula", le quatrième sous son nom uniquement, mais n'oublions pas certains duos sur lesquels il était tout aussi en avant...

Rappels : voir à partir de la chronique de celui-ci

12 rceptas de J.A. Lespatlut


 

Massive central
"el rebbel"

A chaque nouvel album reçu de cet éditeur liégeois, je suis tenté de débuter de la même manière, c'est à dire tenter de vous expliquer que l'album est inclassable car situé entre jazz et musiques traditionelles, parfois chanson également. Mais toujours je me rend compte que ce propos est vain car il pourrait laisser penser que l'on se situe toujours à peu près au même point de rencontre alors que, justement, si certains "métissages" manquent singulièrement d'originalité, chaque nouvel album produit par Homerecords nous ouvre un nouvel univers musical, se situant "quelquepart" (l'ajout de ce terme fait toute la différence) entre jazz (dans toute la pluralité du terme) et musiques traditionnelles (idem mais là je peux mettre des s pour bien marquer le pluriel). D'ailleurs ici même le terme de musique traditionnelle est impropre puisque ces musiciens, plutôt issus du jazz (2), travaillent autour de deux instruments dont l'étiquette "traditionnelle" est discutable puisqu'ils s'agit de la tenora et du tible, les deux hautbois bien spécifiques des orchestres de la cobla catalane et dont l'origine est bien connue puisque leur créateur était le facteur perpignanais Andreu Toron (1). Autour de ces deux anches doubles, trois autres souffleurs : aux saxophones ténor et basse, un trombone et un percussioniste qui a le bon goût de préférer un simple tambour à une classique batterie ce qui permet à l'ensemble de déambuler plus facilement mais, surtout, nous évite de retomber dans des clichés jazz. Inutile de préciser, avec cette instrumentation particulière que les amateurs de vents et de sonorités un peu originales sont comblés, les saxophones offrant des basses profondes sur lesquels viennent broder les hautbois, le trombonne venant ajouter une certaine tension, mais tout cela est naturellement une description très simplificatrice. A noter que le son des hautbois m'a parfois davantage fait songer aux hautbois du languedoc qu'aux cobles catalanes. Notons d'ailleurs que la tenora fait l'objet de pas mal de recherches musicales en Catalogne sud. Quant au répertoire, entièrement composé et arrangé par Dick van der Harst, il oscille entre, d'une part, des pièces jouant ainsi sur ces sonorités ainsi que sur les harmonies et, d'autre part, mélodies qui se rapprochent davantage d'airs de danse, avec toutes les libertés qu'un tel ensemble peut prendre sur ce thème. Il s'agit naturellement de musique écrite, comme en témoignent certaines envolées conjointes.

(1) sur le sujet voir l'ouvrage Andreu Toron i la tenora : Història de la música dels joglars a Catalunya-Nord al segle XIX de Enric Francès

(2) ce ne doit pas être tout à fait vrai pour le leader Dick van der Harst, passé par le flamenco, les musiques manouches ou le tango


Zayendo
"Les fleurs du bal"

Voici un groupe qui nous vient de l'Hérault et dont le guitariste, Julien Regi, n'est autre que celui de Coriandre. Mais outre le fait qu'il s'agit également d'un groupe de bal, il n'y a pas grande ressemblance entre la musique de ces deux formations : pas de textes en occitan ici (1), ni même d'instruments du sud, voire spécifiques au milieu trad, mais plus classiquement violon, violoncelle, clarinette, guitare et voix. Un groupe de bal qui nous fait prendre conscience, même si ce n'est sans doute pas le premier du genre, que l'on peut faire danser aujourd'hui rondeau, scottisch, mazurka, bourrées, rond d'argenton, valses à 3 ou 5t sans oublier les inévitables chapeloise et cercle circassien, sans plus aucune référence aux styles musicaux à l'origine de ces danses (je parle naturellement surtout pour les premières de la liste). Zayendo se situe en effet assez clairement dans un registre chanson française, avec des textes souvent sur des thématiques actuelles et des mélodies calées sur les rythmes de danses. Je laisse chacun libre de déplorer cette acculturation progressive du bal folk par rapport aux traditions régionales ou, au contraire, constater qu'il s'agit simplement d'une évolution logique du mouvement, s'adaptant à la société actuelle, mais visiblement ce jeune quartet assume entièrement cela. Et lorsque se ressentent tout de même quelques influences traditionnelles, elles ont plutôt les couleurs des Balkans (2)...

 

(1) une seule chanson traditionnelle, qui nous vient des Astures et donnée ici à danser en.... bourrée à 2 temps...
(2) le nom du groupe vient d'ailleurs de ces contrées et signifie "ensemble". Il est venu remplacer "Farfadets" qui était leur dénomination initiale.

Rappel : Coriandre, voir ci-dessous


Octobre 2012

Tres
"Musiques et chants des contreforts du Massif Central"

Je ne vous cacherai pas que ce CD est mon coup de coeur de l'année (et vous le lirez peut-être par ailleurs d'ici un mois environ...) : on connaissait le talent de Basile Brémaud et d'Hervé Capel et il était quasiment évident, lorsqu'ils ont enregistré ensemble sous le nom Duo Artense, que le résultat ne pouvait qu'être probant. Il s'agissait essentiellement de musique instrumentale mais Basile y donnait tout de même fort bien de la voix. Ce n'est plus le cas ici car ils ont fait appel à la voix de Marianne Evezard (il paraît qu'ils ne sont pas allé la chercher bien loin d'ailleurs) et là c'est une excellente surprise pour moi qui ne la connaissait pas car elle est tout aussi à l'aise pour donner la cadence aux chansons à danser qui constitue l'essentiel de l'album, que pour nous prendre aux tripes avec deux complaintes dont notamment "La fille d'un riche" sur quelques pizzicatis de violon uniquement, mais fort bien vus... (la seconde débute également de manière tout aussi sobre). N'oublions pas le quatrième compère : Jérôme Liogier, au jeu de vielle diablement efficace (l'école de la Chavannée paraît-il). Je pensais l'avoir découvert cet été à Ars lors des balances de Bâton de quartier (je n'ai malheureusement pas pu voir leur prestation) où il m'avait pas mal impressionné mais je viens de découvrir qu'il faisait partie, il y a plus de dix ans déjà, d'un groupe qui avait fait parler de lui : Chiens et soufflets. Le titre de l'album n'est pas usurpé car en regardant le détail des sources, les mélodies interprétées proviennent bien toutes des contours de l'Auvergne et des quatres points cardinaux. Et c'est là un très bon choix car cela nous permet d'entendre, pour les mélodies déjà connues, de versions plutôt originales (ils rejoignent là le récent CD de José Roux). Félicitons enfin Frédéric Wojcik pour la calligraphie du nom du groupe en parfaite symétrie centrale (1)....

(1) merci à Agnès qui me précise que cela s'appelle un ambigramme et en tapant ce mot sur un moteur de recherche d'images vous pourrez en trouver d'autres fort beaux

AEPEM http://www.aepem.com

Rappels : l'album suivant en 2020 "Avanç'un pauc lo pas"

 

Duo Artense voir à partir de leur premier album:

Jérome Liogier Elsener :

Chiens et soufflets "A.O.C" ed Modal 1999

en 2013 participe, au sein de du trio de vielles Hurdyhop au DVD de Laurence Bourdin : "Essai(s) Electroacoustique(s) pour Vielle(s) à roue" DVD
 

Avec Olivier Fournel sur une plage de l'album collectif live "20 ans de concours et rencontres à Gannat"

 
Bougnat Sound
"Bon esprit - Musique d'Auvergne"

Si la sortie du CD ci-dessus a été une belle surprise pour moi, celui-ci faisait partie de ceux attendus depuis un certain temps : certains avaient eu la chance de les entendre en live, d'autres dont je fais partie avaient été alléchés par des vidéos Youtube, bref on savait que l'on aurait peu de chance d'être déçu et c'est gagné sous cet aspects (et sous les autres aussi...) Ajoutons encore que Julien nous avais gratifié d'une plage en pur style cabrette à la musette du centre sur son album solo qui augurait bien de ce qu'il pouvait faire avec un soufflet sous le bras et un pied dans les mains.... Quant à ses deux compères ce ne sont pas des inconnus sur ce type de répertoire : le premier oeuvre aux côtés de Michel Esbelin au sein d'un autre trio de composition instrumentale proche (chroma et non diato) : Flor de Zinc. Mais Olivier Sulpice est toujours présenté, dans notre milieu, comme le banjoïste de Debout sur le Zinc (je pense que vous en avez entendu parler, même si ce n'est pas du trad...). J'espère que dans les concerts de ce groupe il est présenté comme celui de Bougnat Sound et de Flor de Zinc ! Sauf erreur de ma part, il me semble que c'est Didier Roussin qui a remis le banjo au goût du jour dans le répertoire musette et auvergnat où il s'était illustré avant guerre. Olivier nous prouve à nouveau que l'instrument est tout à fait adapté à ce répertoire, tant rythmiquement (sonorité très percussive) qu'harmoniquement (il fait parfois monter la tension...). Quant à Loïc Etienne, au diato, il fait partie de la jeune génération Brayaude, celle de Komred et si la prise de son le place légèrement en retrait sur les parties en tutti, on appréciera le détail de son jeu sur les quelques plages chantées, notamment sur la valse "Derrière chez nous" (à ne pas confondre avec la bourrée du même nom.). Ce qui me permet de préciser que Julien donne parfois de la voix (et du violon) mais que les danseurs se rassurent : l'albume est entièrement à danser et il y incite d'ailleurs fortement du début à la fin

AEPEM http://www.aepem.com

Rappels :

Bougnat Sound 2017 :"Le bon, la brute et le bougnat"

Julien Barbances en solo (lire ma chronique dans Trad Magazine):

Julien au sein de La Machine (4 Cds déjà...) voir à partir du premier :

Loïc Etienne : Komred

Olivier Sulpice au sein de Debout sur le Zinc (là je ne dois pas être exhaustif)
.

Je viens de découvrir qu'il joue également dans un groupe de musique bretonne : Tizhde'i , notamment sur le CD "Da zigentañ"

 


Roche-Breugnot
"Sauvage central - Musique d'Auvergne en liberté"

Souvenez-vous, c'était en 1997, Cyril Roche et François Breugnot enregistraient un premier album qui, du fait d'un nouveau style d'interprétation des musiques d'Auvergne, ne passa pas inaperçu dans le petit monde des musiques du Centre-France. Il aura fallu attendre 15 ans pour retrouver le duo, mais, soyons honnête, celui-ci s'est tout de même fait entendre en trio sous le nom La Fabrique. Le troisième larron était Laurent Cavalié qui y apporta son style, son accordéon et, surtout, sa voix, le chant donnant toujours une dimension supplémentaire par rapport à l'instrumental. La Fabrique nous offrit deux beaux albums, le second en compagnie d'André Ricros. Puis le trio s'élargit encore et devint "Le Comité" (deux albums également à ce jour). Et chacun de nos deux larrons poursuivit également d'autres expériences dont notamment Aligot éléments pour François Breugnot et Trio Bouffard pour Cyril Roche (aujourd'hui remplacé à ce poste par Raphaël Maurel). Malgré tout ce parcours nos deux compères restent des musiciens discrets (à l'image du fameux accordéon gris de Cyril), appréciés comme formateurs. Retour donc au duo aujourd'hui, à une formation instrumentale donc, avec tout de même une plage sur laquelle Laurent Cavalié vient placer son chant. Puisque l'on en est à parler des invités, signalons également la présence de la cabrette de Michel Esbelin et celle de la Béchonnet d'Yvan Karvaix, ainsi que l'orgue Hammond de JM Plasse sur une plage chacun, ce qui nous laisse tout de même 10 plages en pur duo. 15 ans plus tard leur jeu a naturellement évolué, acquis de la maturité, mais il faut reconnaître que l'album ne bénéficie plus de l'aspect nouveauté du premier preuve s'il en était besoin que ce style est désormais entré nos moeurs... Ce n'est pas non plus un album qui vous saute aux oreilles et ne vous lâche plus : non c'est plutôt un enregistrement qu'il faut déguster en appréciant phrase par phrase le style des musiciens, leurs nombreuses trouvailles musicales, leur cadence... et tout le reste...

AEPEM http://www.aepem.com et Tomme fraîche productions http://www.tommefraicheproductions.com

Duo Roche-Breugnot " Finissez d'entrer " Studio Blatin 1997

La Fabrique " Acide folklorique et produits dérivés " Modal & AMTA 2001 Dist France l'Autre Distribution

La Fabrique et André Ricros " Nuit " Nord-Sud & AMTA 2002, dist Nocturne et naturellement VPC auprès de l'AMTA

Le Comité : "Comment faire !" en 2008


puis "Chut !" que je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter...

François Breugnot :

Aligot éléments : "Les révoltés du Pounty"

"Le signal du Luguet" 2003

L'effet du Logis (Duo Guerbigny-Breugnot) "Tout droit" (2014)

Cyril Roche

Trio Bouffard "Transept" 2001

 
Face à Phasmes
"Musique traditionnelle du Centre"

Parmi les nombreuses productions AEPEM de cette année, voici celui dont Jean-Michel Peru m'a paru le plus fier, parce qu'il inaugure une nouvelle collection "Roulez jeunesse !" qui, comme son nom l'indique, permettra aux nouvelles pousses de la musique trad. de se faire entendre sur CD. C'est un duo vielle-cornemuse qui inaugure la collection, dans un registre plutôt classique en musique du Centre (comme quoi être jeune aujourd'hui ce n'est pas forcément rechercher une modernité de façade à tout prix). Le répertoire est, de la même manière, essentiellement traditionnel avec juste une compo de chacun des protagonistes et un emprunt à Nicolas Rouzier. Il mêle, standards et mélodies un peu moins courantes, de tout le "Centre France", c'est à dire Auvergne, Berry, Nivernais et même Brionnais (Saône et Loire). Naturellement, est-il encore utile de le préciser pour un album AEPEM, toutes les sources sont détaillées. Avec tout cela je n'ai pas encore présenté ces deux instrumentistes : Joanny Nioulou aux musettes du Centre, frère d'une violoncelliste désormais bien connue, et Lucien Pillot à la vielle à roue. Tous deux assurent fort bien, mais c'est la vielle de Lucien qui m'a le plus convaincu : un jeu tout à la fois énergique et inventif sur lequel son comparse n'a plus qu'à promener les notes de son hautbois....

AEPEM collection "Roulez jeunesse !" "Une collection pour découvrir les jeunes talents de la musique traditionnelle des pays de France

http://www.aepem.com

Rappels :

Face à Phasmes "Tranches de vies" : 14 compos et un trad pour finir

Lucien Pillot : :au sein du groupe Los Cinc Jaus "Vara Vau - Musique tradionnelle du Velay"

Puis "Baissatz - vos montanhas - Musique traditionnelle du Velay"

avant son album solo en 2021 : "Vielle à roue - Musique traditionnelle du Nivernais"

Il intervient également sur l'album d'Arnaud Bibonne "Bohaussac - cornemuse traditionnelle des Landes de Gascogne"

Participation en 2022 à "Ronds et rondes traditionnels chantés du Bas-Berry recueillis et publiés par Barbillat et Touraine Volume2"


Vertigo et Marthe Vassalo
"La diagonale des mers"

Je pensais vous avoir présenté le précédent mais ce n'est pas le cas, je ne peux donc pas vous renvoyer à la présentation de ce groupe et je dois donc vous rappeler que Vertigo rassemble des musiciens d'horizons plutôt différents : Eric Montbel, lyonnais retourné à ses origines provençales, aux cornemuses et flûtes, Bruno LeTron venu de contrées bien plus septentrionales avec son diato (il a rencontré le précédent lors des stages de Neufchâteau en Belgique), le breton Franck Fagon aux clarinettes (il officie également dans Yao), Laurent Cabané aux cordes (de préférence basses) et Michel Rey aux percussions dont un vibraphone qui donne une couleur particulière à certaines plages. Mais le centre de gravité du groupe se déplace aujourd'hui un peu plus vers la Bretagne par son association avec la chanteuse Marthe Vassalo qui vient transformer ce groupe purement instrumental sur l'opus 1, en un groupe d'accompagnement qui s'offre toutefois de larges ponts entre certains couplets. J'avais déjà entendu Marthe Vassalo par deux fois à St-Chartier puis Ars mais j'avoue que c'est au travers de ce CD que j'ai vraiment pris conscience de sa force vocale (d'habitude c'est plutôt le contraire, c'est un concert qui vous fait parfois réellement découvrir un artiste entendu sur CD et pour lequel le déclic ne s'était pas produit...). Elle chante naturellement en breton, (principalement) mais puisqu'il s'agit d'un album de rencontre, également en occitan où elle s'en sort plutôt bien à mes oreilles non occitanophones et en français sur deux titres et là la langue paraît toujours un peu plate par comparaison... Que les amateurs de cornemuses ne s'affolent pas : Eric Montbel ne s'est pas mis au biniou pour autant, il officie toujours aux musettes du centre graves et moins grave (c'est d'ailleurs à la16 pouces que l'on reconnait le mieux son style particulier) et aux flûtes où là aussi, sa patte personnelle se reconnaît très rapidement (j'ai fait le test en aveugle sur mon cobaye habituel, mais elle est devenue imbattable à ce jeu...).

http://www.bemolvpc.com

Rappel : le volume 1 de ce groupe :

 

(promis, je me déciderai à vous faire la discographie d'Eric un de ces jours.... en attendant vous pouvez retrouver les plus récents et quelques rappels de Bruno en fin de chronique de Topanga...)

Topanga


Tanz'Duo Haerter-Wascher

"Sans titre"

Je vous entretiens, naturellement, de tous les CDs qui me sont envoyés à cet effet et, de temps à autre, il y a un CD que j'ai acheté et dont je ne peux me retenir de vous entretenir car je crains qu'il ne le soit pas fait ailleurs et ce serait dommage.... Il s'agit donc généralement de CDs étrangers et c'est le cas ici avec ce duo autrichien dans lequel on retrouve le vielleux Simon Wascher, qui n'est pas un inconnu en France puisque l'on peut le croiser chaque année à Ars, voire sur d'autres festivals (Anost probablement). J'ai déjà eu l'occasion de chroniquer dans Trad Magazine (avec les Bravos d'ailleurs), les albums de son autre duo : "Bilwesz" mais c'est avec le violoniste Hermann Haertel qu'il oeuvre ici à la remise en vie de pièces connues par des manuscrits de musiciens et collecteurs du XIXème (milieu XIXème généralement). Il s'agit d'un intéressant répertoire, essentiellement de danses, de deux régions voisines du centre de l'Autriche : le Steiermark (Styrie) et le Traunviertel (Quartier de Traun, partie de la Haute Autriche). Mais s'il s'agit bien ici de danses, l'ambiance du disque est assez proche des albums suédois, avec des rythmes contenus et, d'ailleurs, l'association des coups d'archets du violon et du clavier de la vielle à roue donne souvent l'impression d'entendre du nickelharpa, d'autant que l'entente des deux musiciens permet aux deux sonorités de se fondre pour une interprétation irréprochable. A conseiller à tous ceux qui veulent réviser leurs idées reçues sur la musique autrichienne...

Austro Mechana. Distribution http://www.extraplatte.com

Rappels : Voir à partir de la chronique de Bilwesz


Les musiciens de Saint-Julien - François Lazarevitch
"For Ever Fortune - Scottisch Music in the 18° Century"
 

Attention, si cet album de François Lazarevitch et des Musiciens de Saint-Julien, est toujours publié chez Alpha et pourrait passer pour un volume supplémentaire dans sa collection "Mille ans de cornemuse en France", il vous faudra attendre encore un peu pour écouter le cinquième volume de cette série puisque le présent album est consacré au répertoire écossais et ne peut donc s'inscrire l'histoire des cornemuses de l'hexagone. Il vous faudra d'ailleurs attendre la fin de l'album pour entendre sonner des anches (de scottisch small pipe, on échappe au Great Highland Bagpipe) puisque François oeuvre ici essentiellement à la flûte traversière, accompagné de cordes (violons, viole de gambe, cordes pincées et harpe), et accompagnant Robert Getchell, chanteur ténor né aux Etat-Unis mais ayant étudié la musique baroque en Europe et notamment à Versailles. Le livret, toujours bien documenté chez Alpha, nous rappelle que la musique écossaise du XVIIIème siècle mêlait les influences classiques (notamment italienne) et celles de la musique traditionnelle écossaise et il fallait un musicien ayant un pied dans ces deux domaines pour nous pouvoir nous restituer ce répertoire avec tout à la fois la rigueur classique et la connaissance de ces styles musicaux mais également avec une bonne connaissance de l'esprit des musiques traditionnelles et de leur interprétation. Il en résulte indéniablement un album qui devrait parler autant aux amateurs de ces deux genres musicaux.

http://www.alpha-prod.com

 Rappel : voir à partir de la chronique de " A l'ombre d'un ormeau - brunettes et contredanses " (CD)


Mai 2012

Les Pantouflards
"Black Savate"

Folk'xygène
"Y manquent pas d'air"

 

A ma gauche, ou plutôt au nord, Les Pantouflards, un groupe de jeunes musiciens mais dont les patronymes sont déjà connus de longue date bien au dejà delà ce leur région d'origine puisqu'on retouve ici Etienne et Joseph Boulanger, fils de Bernard Boulanger (La Piposa, la méthode de cornemuse...), Claire Genet fille du cabrettaire nordiste Paulo Genet, Mathilde Heuguebart fille de Patrice et Marie, les piliers de Smitlap, organisateurs de Cassel et bien d'autres choses. Et enfin Xavier Gambet dont je ne connais pas les parents, désolé on ne peut pas connaître tout le monde... Mais, par delà leur ascendance, ces musiciens sont déjà connus pour eux-même depuis quelques années, au travers de leurs prestations, par exemple au concours de St-Chartier, avec Orage sur la Plaine, au sein de la Piposa etc... Bref ce ne sont pas que des "fils de"...

A ma droite, c'est à dire à l'est, cachés derrière une pochette tout aussi en contrejour que la précédente, mais un peu plus bucolique, Folk'xygène, un groupe tout aussi jeune que le précédent et dans lequel on retrouve également des enfants de personnages bien connus du folk lorrain : Thibaut Arcier, fils de Nicole Arcier des Neugeottes, organisatrice des fameux stages de Pexonnes puis Bionville, Morgane Colas, fils d'un couple de danseurs bien connus (le bob bleu "En passant par la Lorraine" visible depuis plus de 20 ans à St-Chartier puis Ars...). Ils sont accompagnés par cinq complices de leur génération

Ajoutons encore que les deux groupes sont totalement acoustiques, que du côté de percussions le djembé est présent des deux côtés (ce n'est pas forcément un bon choix dans un groupe de trad français mais ici cela passe), que chacun des albums comporte une ou deux plages chantées, que les titres sont traditionnels ou composés par les membres des groupes (Etienne Boulanger uniquement pour les Pantouflards) ou encore empruntés à d'autres musiciens actuels (Daniel Oger, Florence Pindivic ou Thierry Laplaud).

Mais, par delà toutes ces similitudes, les deux Cds sont relativement différents car les nordistes font preuve de davantage de témérité, de prise de risque, n'hésitant pas, par exemple, à finir dans le pompier avec une fameuse marche italo-auvergnate. Du coup on s'étonne un peu qu'il aient laissé passer la justesse approximative des notes hautes sur le rondeau joué sur deux "petites cornemuses" dont le son rappelle celui de la boha : dommage car l'arrangement est vraiment sympathique.... Comme ils sont jeunes, certains tempos sont rapides (la première bourrée par exemple). Les lorrains ont visiblement moins de métier et optent pour des ambiances plus conformes à ce que l'on entend ordinairement dans les bals folks et si quelques plages font encore un peu appliqué, il s'en sortent plutôt bien et il est évident que Morgane Colas a du veiller à ce que tout cela soit bien dansable. Leurs compositions sont tout à fait dans la veine des mélodies de bal, ce qui ne veux pas forcément dire qu'elles soient quelconques mais davantage d'originalité parfois leur aurait donné un peu plus de piquant...

Les Pantouflards : Bemol production http://www.bemolvpc.com

Folk'xygène :autoproduction http://folkxygene.free.fr

Rappels: Voir à partir de l'album "Havlendans - La Piposa joue la Flandre"


dans lequel le groupe des Pantouflards joue déjà de même que sur le précédent : "Rue du Fief"

Voir également l'album de Claire sur lequel l'ensemble du groupe intervient sur une plage : Claire Genet "La clarinette - Un instrument, un artiste"


José Roux
"Mescladis"

 

Voici le second CD de José Roux (j'avais eu le bonheur de vous entretenir du premier). A la vue de la pochette on se demande si Mescladis est le nom de l'album ou celui du quatuor qui figure en photo, mais c'est la première option qui doit être la bonne. Et il s'agit bien d'un album de José Roux et non d'un album de groupe puisqu'il alterne plages en solo et plages accompagnées par ses trois comparses (trois voisins charentais ?....) c'est à dire Paul Grollier à l’accordéon diatonique (bien connu depuis sa participation au groupe Yole notamment), Lucien Pillot à la vielle et Philippe Para au banjo. Un accompagnement quasiment toujours par les trois instrumentistes (et la grelottière...), ce qui est un peu frustrant car on aurait bien aimé pouvoir entendre, de ci de là, un peu mieux le diato, le banjo ou la vielle, dans des duos avec la cabrette par exemple. Mais j'avoue que j'ai une préférence pour les plages solo sur lesquelles on peut savourer la sonorité de José sur ses cabrettes, ses vibrés, ses attaques, bref tout ce qui fait l'instrument... Et le style de jeu de José me convient tout à fait dans la mesure où je peux écouter chaque ornement sans y trouver rien à redire ce qui est finalement très plaisant... et très reposant. A noter la dernière plage jouée en solo sur un bourdon grave de vielle qui ressemble fort à un grand bourdon de cornemuse et qui donne une idée de ce que serait la cabrette dotée d'un tel bourdon... (très tentant certe, mais elle y perdrait une part de son identité..). Un mot enfin sur le répertoire ou se mêlent au sein des 36 plages (excusez du peu...) des standards et des choses moins connues (dont notamment 7 compositions de José) mais même les classiques sont ici intéressants car le plus souvent dans des variantes du Quercy et du Rouergue différentes de celles que l'on connait généralement.

J'allais oublier de mentionner le livret grand format ou figurent toutes les partitions et les paroles (même si rien n'est chanté dans le CD, certains de ces airs comportent des paroles).

Musicien d'une génération intermédiaire entre les grands anciens et les revivalistes? José a pratiqué la cabrette en professionnel dans son époque sans doute la plus ingrate, c'est un double bonheur qu'il nous offre aujourd'hui : celui de l'entendre se faire plaisir en réalisant ces enregistrements libres de toute contrainte commerciale et , évidemement, celui de profiter de ces belles interprétations.

 

AEPEM : http://www.aepem.com

Rappel : lire ma chronique du CD précédent :


Mars 2012

Isabelle Bazin
"d'ombres..."

Le nom d'Isabelle Bazin ne dit sans doute rien à un certain nombre d'entre vous, mais si je vous précise qu'elle était l'une des deux accordéonistes du duo D'Accord Léon que l'on a pu apprécier depuis 1996 et dont chacune des membres poursuit aujourd'hui des chemins différents (1), cela en éclairera peut-être quelques-uns de plus... Je peux également vous rappeler qu'elle a oeuvré dix ans au sein du Syndrome de l'Ardèche...

Mais c'est d'un projet entièrement personnel, qui lui aura demandé un an et demi de préparation, qu'il s'agit ici, sous forme d'un album solo (à la première écoute vous ne remarquerez peut-être même pas quelques rares percus à l'arrière plan...), à l'accordéon naturellement, appuyé parfois de quelques passages vocaux sans paroles. On est immédiatement saisi par cette belle sonorité servie par une bonne prise de son : pas de surprise en vérifiant sur la pochette, il s'agit bien d'un Bertrand Gaillard, du fameux modèle "chromatique bisonore" qui demeurera tout de même un "diato" pour le commun des mortels... J'y retrouve ces basses qui m'avaient envoutées sur les CD d'Anne Niepold...

Mais il ne suffit pas d'avoir un bon instrument, encore faut-il savoir le manier et lui confier un bon répertoire. Sur le second point, toutes les mélodies sont des compositions personnelles, souvent sur des rythmes trads : musique à danser offertes à écouter, dans leur apparente simplicité, dans une intimité qui nous les fait toucher du doigt. Et quelques autres plages plus lentes, où l'accordéon vous touche à la corde sensible, où chaque coup de soufflet vous enfle les poumons... Après vous avoir écrit cela, inutile de revenir sur le premier point : Isabelle fait partie de ces musiciens qui ont dénitivement dompté leur instrument, qui travaillent en permanence avec lui et jamais contre... ou alors tout contre...

http://athosbook.com/D-ombres-Isabelle-Bazin

(1) J'ai appris cela en épluchant les remerciements du CD, j'y ai également appris qu'Isabelle joue en ce moment en trio ("Sola") avec la violoniste Marie Mazille et le contrebassiste Stéphane Arbon.

Rappels :

* En solo : CD suivant en 2014 "Et de Lumière !"

* Avec le Syndrôme de l'Ardèche :
CD 6 titres autoproduit en 2001

et "Mastic Central" en 2003 (ec. Modal)

* au sein du duo D'Accord Léon (2002)


Wipidoup
"Kailh a gorrion - Canailles de korrigans"

Troisième album en quelques années seulement, du groupe breton Wipidoup (Regis Huiban, Gildas Le Buhé, Pierre Tardivel et Philippe Gloaguen) avec, cette fois ci, une thématique particulière puisque vous pourrez lire en bas de la pochette : "Contes et comptines, danses et dits inédits du pays vannetais pour grands et petits.". Je dois avouer que je l'ai écouté sans avoir lu ce sous-titre et , mis à part le conte de la plage 3 et le bonus de la fin, je n'avais pas spécialement remarqué ce côté jeune public : toujours la même qualité musicale par des musiciens qui sont de vrais pros et qui savent faire sonner chaque note comme il le souhaite et comme cela saura nous toucher... Mais, effectivement, en consultant les traductions des paroles dans le livret, vous vous rendrez compte que tout cela tourne autour des comptines. La plage 3 est un conte d'une dizaine de minutes, en breton, mais que ceux qui n'aiment pas la plages parlées sur les CD et qui, de plus, ne comprennent pas le breton se rassurent : le fond musical à lui seul vaut l'écoute, le texte est dit de façon très musicale et la traduction complète de cette histoire de korrigans canailles figure dans le livret... Et puis si le sous-titre fait référence au Vannetais, la belle petite "Valse à personne" nous évoquerait plutôt le quartier de la Bastille et ses bals musette... Je n'ai qu'un regret c'est que la chanson interprétée à la fin par les enfants de Skol Diwan Band soit placée en "plage cachée" (mais indiquée tout de même sur le livret) alors qu'elle mérite une vraie plage et qu'il faut bien reconnaître que le système de la plage caché et totalement ringard aujourd'hui...

http://www.bemolvpc.com

Rappel : Lire ma chronique du premier :

et le second :

Régis Huiban "Sans sommeil" Coop Breizh 2005 avec, entre autres, Philippe Gloagen aux guitares


Janvier 2012

Dominique Manchon et Yves Cassan
"En Tornar"

Je ne vous cacherais pas que Dominique Manchon est, avant tout, un grand ami et que cette présentation a donc toutes les raisons d'être subjective... sauf que je suis généralement plus exigeants avec eux qu'avec ceux que je connais de plus loin... Pour ceux qui n'ont pas tout suivi, Dominique est, comme moi, l'un des membres fondateurs du groupe lorrain de cornemuses Avalanche Compagnie et il en était, en particulier, l'arrangeur attitré, celui qui donna aux polyphonies de ce groupe ses couleurs particulières. Il est également connu pour son enregistrement piano-uillean-pipe avec Marc Pollier, sur un répertoire irlandais naturellement. C'est d'ailleurs plutôt dans cette veine plutôt que dans celle d'Avalanche que se situe cet album enregistré en compagnie du cabrettaire Yves Cassan. Yves est d'ailleurs également une ancienne connaissance puisqu'il était stagiaire lors du premier stage de musique que j'ai eu l'occasion de suivre, un fameux stage de cabrette à Salers en 1980 en excellente compagnie... Je l'avais revu les années suivantes à St-Chartier où il s'est présenté plusieurs fois au concours, avec un classement inférieur à ceux de pas mal de joueurs de musettes du centre d'un niveau technique inférieur, peut-être un peu parce que la cabrette est moins bien vue en Berry, mais, surtout parce que c'est un instrument exigeant qui demande bien plus de maitrise technique.. Il avait édité une cassette de cabrette qui m'avait un peu déçue par rapport à ce que je connaissais de lui puis je l'avais perdu de vue, mon chemin n'étant jamais repassé par Aurillac.

Dominique m'avait fait écouter il y a deux ans environ des premiers essais de maquettes en duo avec Yves et j'avais du lui avouer que je n'étais pas vraiment très convaincu dans l'ensemble. Cela a donc été une excellente surprise lorsqu'il m'a fait écouter, en avant première, la maquette du présent CD en juin dernier, sur l'autoradio de la voiture qui nous ramenait de Cassel en juin dernier...

Dominique maniant la cabrette de longue date même s'il s'y est surtout remis depuis qu'il est installé en Auvergne, leur idée de départ était de prendre à bras le corps le duo de cabrettes, exercice réputé périlleux, dont, entre-temps, Dominique Paris et François Lazarévitch ont toutefois démontré la faisabilité technique. Comme ces derniers, Yves et Dominique utilisent l'unisson, mais en s'autorisant un peu plus de liberté individuelle dans le jeu, ce qui ne rend pas le même effet de perfection mais qui n'est pas désagréable non plus. Mais Domnique n'a pu se passer de tenter des passages en harmonie qui fonctionnent ma foi fort bien...

Mais si je débute en vous citant ces duos, c'est surtout au clavier du piano qu'officie Dominique et l'album s'ouvre d'ailleurs sur l'air lent Eh Passo de deçay (1) au piano solo dans un style qui rappelle certaine gnossienne de Satie. Puis s'enchaîne un répertoire fort bien choisi de bourrées, scottisch, mazurkas, polkas et également de regrets, à la cabrette accompagnée par un piano qui varie les atmosphères d'une reprise à l'autre. Quant à elle, la cabrette nous offre un beau catalogue de coups de doigts, de petites variations tout à fait typiques du jeu de cet instrument auquel Yves se consacre entièrement...

Une bonne surprise supplémentaire est d'entendre Yves chanter, avec une voix très intéressante à mon goût (2), en occitan naturellement.

Je vous ai écrit, en ouverture, que j'étais exigeant avec les amis et je ne vous ai dit , pour l'instant, que du bien de ce CD. Aussi, pour vous démontrer que je ne vous mens pas, je dois vous citer les deux ou trois petits points qui me chagrinent : les notes de fin de phrase de la cabrette auxquelles Yves ne semble pas prêter toute l'attention que les cabrettaires y accordent en général, une mazurka dont une phrase est un peu bancale pour la danse et certaines bourrées un poil précipitées à mon goût. Mais pour le reste, voilà un album qui a déjà pas mal tourné et retourné sur ma platine et, davantage dans mon lecteur mp3 parce qu'il me met de bonne humeur le matin en allant au boulot !

 Et puis si certains pensent que les enregistrements de cabrette n'ont jamais rien de vraiment original, après celui de Sandrine Lagreulet et Jac Lavergne cet été, dans un style encore différent, celui-ci confirme qu'il est bien possible de sortir des sentiers battus (3) avec cet instruments...

(1) Coïncidence ? c'est cette même mélodie qui clôt le CD d'Avalanche...

(2) je viens de rajouter "à mon goût" car hier j'ai eu des avis contraires... et des avis concordants...

(3) des sentiers certes battus mais qui savent nous offrir également de bien belles choses... Je viens d'ailleurs d'apprendre qu'un album de facture plus "classique" est en préparation et j'attends maintenant avec impatience sa sortie...

Extraits mp3 mis en ligne par Dominique et Yves :

Un duo cabrette-piano :

Un duo de cabrettes :

Un chant accompagné au piano, avec Patrick Bec à la contrebasse :

15 euros port compris, chez Yves Cassan (12 rue du Careyrat, 12130 Arpajon sur Cère) ou Dominique Manchon (Les Fontêtes, 63230 St Ours). Chèque à l'ordre de l'association "En Tornar".

Rappels :

Duo Cassan Manchon : voir CD suivant : "Se lo vols" (2020)


Dominique Manchon
"Reeds & Hammers" duo uillean pipe et piano avec Marc Pollier. Publié en K7 autoproduite en 1992 puis réédité en CD par Coop Breizh bien des années plus tard...
.

Avalanche Cie

Yves Cassan : à venir....


Bon Matin
"En avant quatre !"

Quatre musiciennes issues de quatre régions et deux pays... Cela mérite tout d'abord un petit inventaire des talents en présence :

- Venue de Flandres avec ses cornemuses et son violon, Birgit Bornauw qui joue également avec Remi Decker dans Griff (version trio de cornemuses ou version sextet) ou encore en duo avec l'accordéoniste du Nord Benjamin Macke. Je vous laisse aller visiter son site pour tout savoir sur elle : http://www.birgitbornauw.be/

- bien connue en Wallonie et ailleurs, la sympathique diatonnicienne Marinette Bonnert (je ne dis pas que les autres soient moins sympathiques, mais je ne les ai encore jamais croisées...). Une musicienne habituée aux rencontres et qui nous a déjà ainsi offert des enregistrements avec pas mal de compères différents, de Raymond Honnay (Matoufet) à Pere Romani en passant par le récent Havelange avec Gabriel Lenoir et Julien Biget

- bretonne comme son prénom l'indique, chanteuse et harpiste, Hoëla Berbedette qui vient également de sortir un CD en duo avec la contrebassiste Delphine Quenderff, le second en 15 ans pour ce duo.... http://www.duo-barbedette-quenderff.fr

- chanteuse et harpiste comme la précédente mais venue du Poitou quoique d'après ce que je vois sur le web, Juliette Collache semble avoir des attaches, au moins musicales, dans le Nord : elle a travaillé avec la regrettée Katrien Delavier et, par exemple, participé à son album "Harpes d'Irlande". Elle joue également avec Gérald Ryckeboer et se produit en concert solo.

Vous l'aurez compris, ces quatres musiciennes ont toute du métier mais également une jeunesse d'esprit qui ressort à l'écoute de cet album et qui lui donne ce côté si agréable...

Si deux d'entre elles sont originaires de régions non francophones et les deux autres de régions disposant également d'une langue particulière cousine du français, tous les chants de cet album sont en français (avec même un vrai classique de la chanson française non traditionnelle). Pour le reste, le répertoire, quasi entièrement traditionnel (tiré de collectages divers ou de recueils, toutes les sources étant citées) émarge naturellement aux quatre régions d'origine de nos musiciennes

http://www.bemolvpc.com

Rappels :

Marinette Bonnert : Matoufèt " Marinette Bonnert et Raymond Honnay, 2002, enregistré et mixé par Benoit Guerbigny, autoproduit par Marinette

Matoufet

"21 boutons" de Marinette et Pere Romani

"Havelange" avec Marinette, Gabriel Lenoir et Julien Biget (Bemol production 2011)

Birgit Bornauw : voir à partir de la chronique Duo Macke - Bornauw
"It's baroque to my Ears"

Pour les autres musiciennes, voir, pour l'instant, sur les sites cités dans le texte


Haeghedoorn
"1975-1993"

Haeghedoorn fait partie de ces groupes disparus mais restés mythiques dans leur région voire au delà. Ce double CD se propose donc aux nostalgiques de les réécouter et aux autres de les découvrir. Je dois avouer que je fais plutôt partie des seconds même si j'avais eu l'occasion de les entendre lors des assises des musiques traditionnelles d'Arras il y a bien longtemps, mais pas dans des conditions qui m'avaient permis de réellement saisir ce qu'ils faisaient (si ma mémoire est bonne c'était en bal et sur un répertoire bien plus passe-partout que ce que l'on peut entendre ici).

Comme de nombreux groupes, la composition de celui-ci avait évolué avec le temps, mais finalement de manière assez modérée, sept musiciens seulement ayant tourné au sein de cette formation à l'histoire assez simple : un quintet dont deux des membres (Irène Dewulf et Martial Waeghemaeker) s'en vont, qui tourne ainsi en trio (Laurent Claeys, Claude-Charlotte About et Michel Gossart) puis s'attache deux nouveaux acolytes aujourd'hui bien connus puisque membres de Smitlap (Patrice Heuguebart et François Baladou).

Ce double CD pemet de les écouter à deux périodes de leur existence : en 1978, trois ans après la création du groupe, dans une réédition de leur CD chez Arfolk (un nom de label qui évoque déjà toute une époque...) puis dans la première moitié des années 80 au travers de reprises d'enregistrements de trois albums.

Bonne surprise à l'écoute du premier CD (très court) : la qualité sonore ne trahit pas l'âge de l'enregistrement (cela fait tout de même 34 ans et bien des masters se sont perdus depuis lors...). Si nous sommes alors en pleine période folk et même bien dans les débuts de celle-ci, le répertoire très local interprété nous épargne le côté trop folkeux de certains autres enregistrements de cette période. Bien entendu, côté technique des progrès ont été fait depuis, notamment du côté de la facture et du jeu de cornemuse et on peine à reconnaître dans une plage de cornemuse un peu brouillonne, le leader actuel de D'Accornemuses, celui que j'ai pu entendre un jour jouer de la cornemuse tout en s'accompagnant sur le pédalier d'un orgue... Mais pour le reste, le groupe tenait déjà bien la route et il n'est pas étonnant qu'ils se soient fait une bonne réputation.

Le second CD est plus récent et, naturellement la technique s'est affirmée, cela tourne fort bien, toujours sur un répertoire essentiellement régional. L'instrumentation trahit parfois l'origine ancienne de groupe et une plage cromorne-psaltérion m'a fait vérifier si j'étais bien sur le second CD...

http://www.bemolvpc.com

Rappel : Smilap l'album des trente ans en bal à Bollezeele

 


Maarten Decombel
"October sunrise"

Si vous lisez mes chroniques depuis un certain temps, le nom de Maarten Decombel ne doit pas vous être inconnu puisque j'ai déjà eu l'occasion de vous parler de plusieurs CD auxquels il participe, mais, le plus souvent en accompagnateur ou avec des personnalités plus fortes qui le dissimulent un peu : avec Wim Claeys dans Göze par exemple ou en quartet avec Wim toujours, Gilles Chabenat et Dominique Paris ( "Live en Flandre)", avec Remy Decker en duo (cf ci-dessous) ou au sein de Griff première formule, avec Naragnonia, avec Luc Pilartz sur du répertoire irlandais ( "Trip to Ireland") etc...

Ce rôle d'accompagnateur le confine souvent à un jeu rythmique, mais au sein des CDs cités ci-dessus, nous avions déjà pu l'entendre en soliste (je pense notamment à une plage du CD "Fil d'air"). Ce n'est donc que justice qu'il enregistre enfin un album où il tient le premier rôle. Pas de bouzouki ou cistre ici, juste de la guitare et un peu de voix, accompagné par un contrebassiste (Rui Salgado) et un percussioniste (Louis Favre) parfaitement dans leurs rôles. Un album personnel, entièrement composé et dont le livret nous donne, fort intelligemment, simplement quelques indices sur le moment où chaque mélodie a été composée et/ou l'état d'esprit dans lequel cela s'est fait. Certaines de celles-ci se raccrochent à de grands styles musicaux (musique brésilienne, tango...), mais c'est toujours une influence tout à la fois discrète et profonde : jamais un simple habillage de surface. Une album à déguster au calme...

http://www.homerecords.be

http://www.maartendecombel.com

Rappels :

voir infos sur http://users.telenet.be/variole/demogriff/frans/bio/maarten.html et, entre autres, en quatuor avec Luc Pilartz :

avec Wim toujours, Gilles Chabenat et Dominique Paris : "Live en Flandre"

en duo avec Remy Decker "Fil d'air" Appel Records 2007

avec Wim Claeys : Goze "Gezellig onderuit zonder elektriek" (Kloef Music 2003)

et un second en 2008 "Quand on est bien amoureux"

Rui Salgado : Diab Quintet -"Seagull Tango"

Tondo (Chabenat-Decombel-Pouget) "L'adorable leurre" (2017)


Tref
"Dampf"

Troisième enregistrement de ce trio d'accordéons diatoniques fameux (Wim Claeys, Didier Laloy et Bruno Le Tron) et de leur percussioniste préféré Fred Malempré. Il n'est plus nécessaire de les présenter désormais, mais leur filon musical ne s'épuise pas et cet album est à nouveau une belle réussite, peut-être encore meilleur que les précédents, avec une belle dynamique tout de long et pourtant jamais lassant. Une musique dansante et probablement à danser, même si les danses correspondantes ne sont pas indiquées sur la pochette (on n'est plus à l'école...). Pas de lourdeur dans les arrangements, tout est toujours très clair et précis. Un petit bonheur quoi, qui me ferait presque regretter de ne pas jouer du diato pour apprécier encore plus...

http://www.homerecords.b

Rappels : voir à partir de la chronique du second volume


Novembre 2011

Lamzé

On s'attendait à voir sortir un album de la violoniste auvergnate Clémence Cognet avec la violoncelliste Noëlli Nioulou dans leur duo " Les Poufs' à cordes " (lauréat en duo au Château d'Ars 2009 (1)) et, surprise, c'est un autre duo de Clémence qui sort en premier : avec le béarnais Daniel Detammaecker. Rappelons que Clémence Cognet fait partie de la seconde génération Brayauds et qu'on l'a découverte au sein du groupe Komred.

L'usage de l'harmonica en trad. français n'est vraiment pas courant (pourtant il y eu des pratiques traditionnelles) et force est de constater que l'instrument fonctionne très bien en duo avec le violon, malgré un spectre assez proche. Les deux musiciens en ont visiblement bien conscience et jouent sur la fusion des deux sonorités ou, plus encore, sur une parfaite communion de rythme, ou de cadence comme disaient les anciens. Précisons encore que Daniel joue l'harmonica de façon assez naturelle, sans succomber aus effets bluesy made in USA.

Tous deux parfaitement imprégnés du répertoire et du style de leur région d'origine peuvent, sans crainte de perdre de leurs repères et de faire de la soupe, se frotter au répertoire de l'autre et visiblement ils ont bien échangé et les bourrées sonnent aussi bien bourrées que les rondeaux sonnent rondeaux. Pour ces derniers, Daniel reprend le tambourin à cordes, ce qui ne l'empêche pas de prendre parfois l'harmonica de l'autre main et, naturellement, de chanter.

Finalement qu'est-ce qui est le plus surprenant : qu'une violoniste auvergnate s'acoquine avec un musicien béarnais ou bien que tous deux fassent produire leur CD par un label du Nord

 

(1) il est, paraît-il en préparation… http://www.myspace.com/poufsacordes

Bémol production http://www.bemolvpc.com

Rappels :

Clémence Cognet dans Komred :


(il doit y en avoir un second paru en 2013)

ainsi qu'avec ce même groupe sur le CD collectif "Hautes Terres - St-Flour - Jeunes talents" 2006

Daniel D in Clica Drona "Musica de Gasconha" (2013)


ainsi que dans l'album de Maxence Camelin & convidats "Quand la craba crabidarà"


Tribal Jâze
"III"

Comme son nom l'indique, c'est le troisième opus de ce groupe puisque cet album fait suite à " Le grand saut " en 2006 et "Trash Trad & Roots" en 2008, (1) Mais comme le fait comprendre le logo, le nom de l'album est également un clin d'œil à la formation en trio… On retrouve donc les trois compères : Boris Nodier au diatonique, Marco au sax baryton et au chapeau melon et Cédric Hergault avec sa caisse claire bien connue puisque c'est lui qui officie au devant de la Frat. Les mélodies sont, pour la plupart signée de Cédric ou Boris. S'y glissent tout de même un traditionnel, un standard du musette qui en est presque également un désormais et qui prouve que le sax baryton peut assurer mélodiquement et deux compositions de leurs copains. Je les avais entendu en animation dans le parc de St-Chartier il y a quelques années et je les prenais un peu à tort pour des musiciens de rue adeptes de la musique qui déménage, je dois constater à l'écoute de ce CD que leur musique est bien plus fine que cela.

 

Attention ne pas confondre avec Tribal jazz project qui est un groupe différent…

Bémol production http://www.bemolvpc.com

Rappels :

" Le grand saut " en 2006

"Trash Trad & Roots" en 2008

(1) tous deux chez " Tournée Générale " et téléchargeables en ligne sur internet : http://www.xtrib.com/Music/Artist/230/Tribal-Jaze/1

et Cédric Hergault au sein de la Fraternelle


Duo Jonsson Coudroy
"Vind"

Second volume pour ce duo franco-suédois diato violon à la musique très sympathique. Un répertoire influencé par les musiques traditionnelles des deux pays d'origine de ces musiciens, avec une majorité de compositions, mais, sauf à reconnaître des mélodies connues, il faut se reporter au livret pour faire la part des traditionnels et des compositions. A nos oreilles française, l'album a indéniablement une couleur scandinave, mais moins pure et dure que les productions strictement de là-bas. Pour les suédois ce doit être le contraire…Mais il s'agit avant tout d'une musique sur laquelle il serait finalement vain de disserter puisqu'elle semble couler de source…

Note : Ce CD a été choisi parmi ses trois CD de l'année 2011 par C. Barray dans le n°140 de Trad. Magazine

Bémol production http://www.bemolvpc.com

Rappel : Duo Jonsson Coudroy"Vagg"

Voir la présentation du documentaire sur le duo : "Funambules" par Vincent Valente(DVD)


 

Zlabya
"La méduse boîte"

Un groupe de bal de plus pourrait-on penser… Oui, mais dans une mouvance très actuelle, proche de celle du Sextet à claques, notamment par la présence d'un trompettiste : Théo Kaiser, ainsi que pour un goût pour la mazurkas (c'est cette danse qui ouvre l'album). Mais si la trompette est souvent devant, le groupe semble tout de même construit autour du diato de Raphaël Decoster qui signe d'ailleurs presque tous les titres (sauf la très belle plage 4 d'Olivier Cateau (1) et un seul traditionnel, yddish). Autour de lui les flûtes de Laure Gagnon et Yvain Delahousse doublent souvent la mélodie avant de s'en aller sur des chemins de traverse, soutenus par la contrebasse de Jean-Baptiste Guerrier (la contrebasse acoustique c'est tout de même autre chose que la basse électrique….) et les percussions diverses (et jamais envahissantes) de Florian Huygebaert. Précisons encore que le trompettiste est également guitariste qui n'hésite pas à prendre un solo mélodique par ci par là…

Il s'agit indéniablement de musique à danser, même si elle est tout aussi agréable à écouter en position plus statique et même si la pochette n'indique pas les noms des danses, le livret étant d'ailleurs peu bavard, illustré un peu à la Topor…

 

A noter la présence de deux invités de marque sur un titre : Pascale Rubens et Toon van Mierlo du duo Naragonia, mais Toon est ici au sax soprano et non à la cornemuse…

 

(1) comme je ne sais pas qui est Olivier Cateau, j'ai cherché via Google et si cela ne m'a pas vraiment renseigné, je sais maintenant que le titre de ce morceau " La vieille dame et le P.38 " doit être issu d'une citation de La Fée Carabine de Daniel Pennac…

http://www.zlabya.com/

Bémol production http://www.bemolvpc.com


 

Dirty Linen
"Sovay, Sovay"

Voici un groupe franco-irlandais dont je n'ai pas suivi toutes les péripéties mais dont la composition me semble avoir pas mal évolué au cours des années. Faisons donc le point : nous y trouvons en premier lieu les deux irlandais Michael Mc Donnell et son fils Simon, deux musiciens dont je vous ai déjà entretenu à propos de leur Mc Donnell Trio. Tous deux chantent et grattent divers instruments à cordes de même que le français Denis Lafont. Céline Rivaud ( de "Mugar") joint son violon à tout cela et le groupe est formé. Un groupe de cordes et de chants donc mais pas tout à fait puisque Simon manie également les percussions et place parfois une voix de tin whistle en arrière plan. Mais, surtout, ils ont invité ici Paul Harrigan à l'accordéon piano, au uillean pipe et low whistle, ce qui met bien davantage de vent dans les cordes. Tout cela pour une musique irlandaise pas forcément traditionnelle à la lecture du livret (il y a même une chanson de Mark Knopfler), mais qui, pourtant, sonne bien irlandais, au bon sens du terme, sans recherche de virtuosité gratuite, sans tempi excessifs

 

Note : Ce CD a été choisi parmi ses trois CD de l'année 2011 par C. H. Lestelle dans le n°140 de Trad. Magazine

http://www.dirty-linen.com/

Bémol production http://www.bemolvpc.com

Rappel :

Dirty Linen Avakatoo (2004), Live (1998), Spring in the West (1996), Winter Fling (1990)

Michael McDonnel Salmon song (1994)

Lire la chronique de McDonnel trio" Songbook "

 

 

Carlo Bava (ciaramella) et Giovanni Galfetti (orgue)
"Laetitimusici"

Voici le second album orgue et ciaramella (hautbois populaire du nord de l'Italie) de ce duo et j'avais eu l'occasion de vous présenter le premier, consacré au répertoire de Noël (c'est le moment de le ressortir….). Le répertoire de celui-ci est plus éclectique puisqu'il débute avec le thème du film Mission de Roland Joffé, un air "italien " puisque signé par Ennio Morricone et où la ciaramella remplace ici le hautbois classique… La suite mêle, au sein d'une même plage parfois, musique religieuse et danses traditionnelles, voire grands classiques de nos bals folks (danse de l'Ours, 7 sauts) que l'on a peu l'habitude d'entendre aux grandes orgues, compositions de l'organiste, imporvisations etc……. Tout cela s'achevant par la mélodie qui a probablement inspiré le plus de compositeurs au cours des temps : celle des Folies d'Espagne (La Folia). Quelques plages sont jouées à l'orgue seul, histoire de ménager quelques respirations au pinceur d'anches… et à l'auditeur.

Comme pour l'album précédent, Giovanni Galfetti a enregistré sur pas moins de trois orgues différents d'églises suisses (Morcote, Locarno et Aurigena)

 

Associazione culturale Gabarè http://www.gabare.it

Rappel : Voir à partir de la chronique Carlo Bava et Giovanni Galfetti "Era la notte che…"

Era la notte Che... Carlo Bava et Giovanni  Galfetti

 

Juillet-octobre 2011

 

Tout d'abord il faut que je vous dise que j'ai bien de la chance car en parcourant le dernier numéro de Trad. Magazine tout juste arrivé dans nos boîtes aux lettres, je constate que la plupart des CD que j'ai reçu se voient attribuer les Bravos ! Je ne reçois donc plus que le meilleurs des productions discographiques trad. de France et de Belgique…

 

Oxalys et Els Van Laethem
"Tusschen de Twee - De muzikale poëzie van Guido Gezelle"

Comme quasiment tous les enregistrements produits par cette maison belge, voici un CD qui sort des sentiers battus : à l'écoute vous y entendrez tout d'abord une voix et une instrumentation plutôt " classiques " (les guillemets sont indispensable lorsque l'on utilise ce terme flou…) : voix de soprano de Els Van Laethem très agréable et jamais affectée, violons, alto, violoncelle, flûte traversière en bois et clarinette. Bien qu'il soit difficile pour moi d'analyser pourquoi, il apparaît toutefois que cette musique me semble, sous cette facture assez classique, de composition récente et avec quelques petites influences de musiques traditionnelles diverses. Les paroles sont en flamand, reportons nous sur le livret pour en savoir davantage : elles sont dues à Guido Gezelle (1830-1899) dont la biographie nous apprend qui fut un personnage assez paradoxal, prêtre de formation, conservateur dans ses idées et suffisamment innovant dans son usage de la langue et ses recherches sur les dialectes flamands non unifiés pour ne pas être reconnu de son vivant. Si le livret est très détaillé sur l'auteur, Dick van der Horst, compositeur l'est bien moins. Il nous apprend toutefois que l'aventure de la mise en musique ces poèmes a débuté en 1992 avec Koen de Kauter et qu'elle avait donné lieu à un premier CD.

Mais cette description analytique ne peut pas vraiment vous donner une idée du résultat musical. Je peux donc juste vous dire que je ne m'en lasse pas…

Editions Homerecords : http://www.homerecords.be

Rappel : Els Van Lathem chante au sein de Zefiro Torna et notamment sur ces deux albums que j'ai eu l'occasion de vous chroniquer

Les tisserands

 


Coriandre
" Itinerança "

Décidemment, ce groupe de bal à la limite entre Gard et Hérault aime bien enregistrer et leurs galettes paraissent bien régulièrement. Fort heureusement, loin de s’essouffler, je trouve qu’ils se bonifient avec l’âge et leurs arrangements sont bigrement construits désormais, sans pour autant perdre en spontanéité et dansabilité. Instrumentaux où se mêlent avec bonheur le saxo et la boha, la vielle et le hautbois du Languedoc alternent avec les chants en occitan, voire parfois en français, mais on constate alors à nouveau que l’occitan convient bien mieux aux dynamisme, à la cadence de ces mélodies. Notons qu’ils sont à cinq désormais avec l’arrivée du bassiste Alex Roux. Six invités apportent également leur concours à tour de rôle….

Autoproduction : http://www.coriandre.info. Dist France par L'Autre Distribution

Rappels : voir mes chroniques des trois albums précédens à partir de la chronique du premier

Voir également ci-dessus l'autre groupe du guitariste :


Didier François
"Nickelharpa solo"

Ayant pas mal de temps disponible dans les transports en commun, j'écoute désormais souvent les CD après les avoir convertis en mp3 et le problème est que je ne dispose alors plus du livret… A l'écoute de ce nouveau CD solo de Didier François, un joueur de nickelharpa belge dont je vous ai déjà entretenu, j'ai, bien entendu, remarqué que le répertoire n'empruntait guère aux traditions scandinaves et j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de compositions de D. François. L'une des premières plages a bien capté mon attention et j'ai constaté qu'il faisait dans un style plutôt classique et, en tout cas, bien inspiré… J'ai même fait un parallèle avec certaines des fameuses suites pour violoncelle seul. En consultant le livret le soir j'ai pu vérifier que je n'avais pas tout à fait tort car la plage en question est bien une composition mais, effectivement, d'un certain J.S. Bach (une sonate)… Le reste du CD emprunte a pas mal d'autres musiciens, de Satie à A.C. Jobim avec, tout de même, cinq compositions de D. François (aucun traditionnel). Et pourtant l'album n'a rien d'un patchwork et tout semble avoir été écrit pour l'instrument…

Editions Homerecords : http://www.homerecords.be

Rappels : Voir à partir de Didier François et Gilles Chabenat " Dans l'oubli du sommeil " et Didier François invite Gabriel Yacoub" Brand new world "

 

 


Anne Niepold
"Terrain vague"

Comme je vous l'ai déjà fait comprendre, Anne Niepold fait partie des interprètes dont la musicalité me touche. Je ne dois pas être le seul car elle a pas mal de bonnes critiques et décrochés quelques prix non négligeables. Et pourtant cette accordéoniste (diato) reste relativement inconnue du public (au moins français) et encore peu programmée (remarquez, malgré d'excellentes chroniques également, il a fallu bon nombre d'années avant que les programmeurs français, à une exception près, se décident à inviter Susana Seivane et elle n'a commencé à tourner chez nous qu'après avoir été " découverte ", avec pas mal de retard, par Lorient donc rien n'est perdu pour Anne qui en profite pour explorer bien des voies musicales.). Après deux CDs en duo (Deux Accords Diront) et diverses participations à d'autres albums, Anne Niepold autoproduit aujourd'hui un disque très personnel que je n'ose qualifier de "solo" car elle a invité pas mal d'autres musiciens, ni même de "soliste" car elle n'hésite pas à laisser les devant à tel chanteur ou instrumentiste, voire à jouer en duo très équilibré avec l'un ou l'autres des invités. Les couleurs musicales sont assez variées selon les plages mais la teinte générale que l'on retient après écoute est celle d'un jazz musette, très mélodique. Quelques originalités comme ce tango bien connu de Garlos Gardel interprété sur une couleur et avec une vraie voix flamenco (Antonio Paz) ou ce duo diato-bugle (Jo Hermans) en première plage. Et vous en connaissez beaucoup vous, de musiciens encore en début de carrière qui s'offrent la présence d'un artiste comme S. Sansévérino sur un CD autoproduit ? Une mention enfin pour le livret tout en photos noir et blanc et la touche d'humour habituelle d'Anne Niepold…

Autoproduction http://www.anneniepold.be

Rappels : voir à partir de Gardadvergur

GARDADVERGUR


La Machine
" Les couleurs "

Lorsqu'une alchimie musicale fonctionne parfaitement entre quatre musiciens et, tout aussi bien avec le public, il serait vraiment dommage de chercher à en sortir uniquement parce que la mode est au changement à tout prix et qu'il est de bon ton qu'un album soit un style différent du précédent. Et puis vu l'ampleur du répertoire qu'ils savent si bien revisiter, La Machine n'est pas prêts de s'essouffler. C'est donc avec plaisir que l'on retrouve Julien Barbances et ses cornemuses, Gregory Jolivet à la vielle, Jean-Laurent Cayzac à la contrebasse et Marc Riou aux percussions sur ce troisième opus. Soit vous connaissez les premiers albums et je me conteterai de vous indiquer que celui-ci demeure dans la même veine, soit vous les avez entendu le dernier soir en bal au Château d'Ars et là il faut tout de même que je vous précise que le son du groupe, en particulier du côté des percussions, est bien plus fin que ce que l'on a pu entendre ce soir là avec des basses bien trop envahissantes.

Et puis, pour la petite histoire, lorsque l'on entend Julien chanter :

" C'était un jeune français avec une allemande

Ils ont joué ensemble ils ont joué tous deux

Ils ont joué ensemble au jeu des amoureux "

On ne peut s'empêcher de vérifier qu'il s'agit bien d'un traditionnel morvandiaux et non d'une composition personnelle…. (1)

(1) si vous ne comprenez pas consultez le carnet blanc de la Frat….

Ed AEPEM http://www.aepem.com Dist France par L'Autre Distribution

 Rappels : voir à partir de la chronique du premier :

 


UGMM
"Sur les chemins de la Galvache - Musique du Morvan "

Tout le monde connaît désormais le terme de "Galvache" ou au moins de "Galvacher", soit à cause de la chanson qui sert quasiment d'hymne aux morvandiaux (certes ils en ont au moins deux ou trois…), soit par l'ouvrage du regretté Alain Vieillard (1), soit pour avoir un peu traîné ses pas au musée d'Anost. Le thème aurait donc pu paraître un peu usé, mais c'est sans compter sans une vraie recherche de répertoire qui nous évite le déjà trop entendu et, surtout, le dynamisme du collectif des musiciens de l'UGMM qui nous en donnent une nouvelle lecture tout à la fois ancrée dans la tradition (comme en témoignent par exemple quelques courts témoignages oraux) et résolument actuelle avec de beaux ensembles de cornemuses, un sax jazzy etc... On en peux que constater que le niveau continue à monter au fil des productions de l'UGMM.

(1) Alain Vieillard -Pasquelin " Au temps des Galvachers " éditions de l'Armançon 1997

Production Union des Groupes et Ménétriers Morvandiaux http://www.mpo-bourgogne.org

 


La bande à Jotines et invités
"Les Jôtines - Mémoires actuelles Musiques traditionnelles de Bourgogne vol.3"

Ne vous y trompez pas : si ce CD présente une pochette dans les mêmes couleurs et est, comme le précédent, en bonne partie du à Vincent Belin, ce n'est pas une production de l'UGMM mais de l'école de musique de de danse de la Haute-Nièvre

Mais nous sommes bien toujours en Morvan et toujours les pieds ancrés dans le répertoire traditionnel même si celui-ci a parfois ici des origines plus récentes. Cet album a en effet une histoire toute particulière puisqu'il tire son origine d'un cahier de répertoire original déposé par un descendant de cette famille de musiciens auprès de Mémoires Vives. Une famille (quatre générations) de musiciens populaires qui n'était tout de même pas inconnue puisque l'on dispose également d'enregistrements du dernier d'entre eux, Marcel Guinard (1900-1976) dit " Jotine ", violoneux (iste ?). Et quelques-uns de ces enregistrements nous sont offerts à l'écoute ici. Pour le reste, la réinterprétation de ce répertoire est assurée par les membres de l'école de musique, c'est-à-dire les élèves et les profs : Vincent Belin à la cornemuse, Aline Pilon à la vielle, Patrice Pinon du diato, Florence Vernay au saxo, sans oublier les invités : Raphaël Thiery à la cornemuse, le groupe les Piqueux de bœuf qui assure deux titres, l'harmonie de Haute Nièvre et une classe de CM2…

Maxou s'est chargé de rédiger la biographie de cette lignée de musiciens au sein du livret. Il est certain que, dans les années 70, au début du revival trad. français, un musicien tel Marcel Guinard, composant et écrivant la musique, ne correspondait pas forcément à l'idéal du musicien traditionnel recherché pas les " folkeux " de l'époque et l'on ne peut qu'être reconnaissant vis-à-vis de ceux qui ont eu le nez assez fin pour réaliser ces collectages. Dommage que le livret ne soit pas plus explicite sur ceux-ci…

Production de l'école de musique et de danse de la Haute Nièvre. Je suppose qu'elle est disponible auprès de cette école emdhn suivi de @wanadoo.fr et sur le site de Mémoire vives mais elle n'y apparaît pas encore à l'heure où j'écris ces lignes

 


Voix des Alpes
"Atlas sonore en Rhône-Alpes n°21 - CMTRA"

La première bonne nouvelle est que le CMTRA renoue avec ses activités éditoriales et que ses gros soucis financiers suite à son abandon par ses collectivités locales support n'auront pas réussi à le faire disparaître du paysage…

Voici donc un nouvel atlas sonore consacré aux Alpes du Nord et plus particulièrement à ses pratiques vocales chantées et parlées et composé de deux CD et d'un livret de 48 pages avec articles introductifs puis détail de chacune des plages.

Attention tout d'abord à ne pas confondre cet album avec Bella Louison qui vient également de paraître sous la houlette de Guillaume Veillet, d'un même format en hauteur et également consacré aux chants des Alpes (voir article dans le dernier numéro de Trad. magazine n°140)

Le premier CD nous fait ententendre les voix chantées, qu'elles soient en polyphonie (l'article introductif de Jean-Jacques Casteret est intitulé " L'archipel des polyphonies " ce qui résume bien la situation.) ou en solo. J'avoue avoir été "scotché" par certaines plages qui présentent un caractère vraiment très typé et " rustique " dont on n'imaginait pas qu'il en persiste des témoignages dans les Alpes. Il faut dire que certains enregistrements datent des années 50 et 60…

Les second CD de cet atlas est consacré aux " contes et histoires ". Il s'ouvre par un court témoignage sur les veillées, puis alterne des contes dans leur version collectée ou parfois dans des versions plus actuelles. Le terme "conte" n'est d'ailleurs pas tout à fait approprié et il faudrait plutôt parler de recits de croyances populaires car les collectages se présentent le plus souvent comme des témoignages, déroutants de sincérité, sur tel ou tel fait à propos des loups, des fées, du diable, toujours présentés dans un contexte réel et non imaginaire et même lorsque les témoins finissent parfois par se replacer sur le registre de l'imaginaire, il est à se demander si ce n'est pas davantage pour se dédouaner par rapport à l'étranger qui les écoute que par conviction intime. Deux de ces contes sont dans la langue du Val d'Aoste, chaque " couplet " en étant suivi de sa traduction ce qui permet d'entendre sonner ce francoprovençal aux sonorités surprenantes et très particulières, tout en profitant de l'histoire.

Centre des Musiques Traditionnelles en Rhône-Alpes : http://www.cmtra.org

Rappel : "Bella Louison - Chansons traditionnelles en Haute-Savoie, 100 ans de collectes de Servettaz à nos jours " ed. Terres d'Empreintes http://www.terresdempreintes.com

Voir les autres atlas sonores du CMTRA à partir de la chroniques de celui-ci :

 

 


Markku Lepistö, David Munnelly, Ricardo Tesi, Bruno Le Ton et Didier Laloy
"Accordion Samurai"

Prenez deux diatonistes jamais avares de productions discographiques, l'un italien et l'autre belge. Ajoutez-y le complice et mentor français du second . Tant qu'à faire européen rajoutez un irlandais et un finlandais et pour repousser encore les frontières, donnez-y un titre japonais… Naturellement utilisez des compositions des uns et des autres et quelques trads…Mais le secret de la préparation est d'avoir laissé mijoter un certain temps en résidence à Correns jusqu'aux Joutes musicales (2010). Le résultat ne manque pas de goût est s'avère très dynamique. Bien entendu tout le monde ne joue pas en permanence et il n'est d'ailleurs pas toujours facile de reconnaître qui joue, ni même combien de musiciens sont présents sur une plage donnée (d'autant que chaque musicien a potentiellement deux voix), mais le résultat n'est jamais chargé… Tout comme le livret qui n'est vraiment pas bavard… Je vous renvoie donc pour plus d'infos à l'article du dernier numéro (140) de Trad. Magazine.

Editions Homerecords : http://www.homerecords.be

Rappels :

Didier Laloy : voir à partir de [Pô-Z]s
 

Ricardo Tesi : voir à partir de Crinali

Bruno Le Tron voir à partir de : Topanga !

Topanga

 PS de novembre 2011 : ce CD vient de recevoir le "Grand Prix International du Disque 2011" Catégorie « Musiques du Monde » Académie Charles Cros


  Mai-Juin 2011

Pass'Aires
"Gasconha, de la memoria a la creacion"

Au moins nul besoin d'être occitanophone pour comprendre le titre de cet album... Yan Cozian m'avait informé de la préparation de ce CD aussi j'attendais "le prochain Yan Cozian" et j'ai eu la surprise de découvrir non pas l'album d'un bohaire soliste ou accompagné comme je m'y attendais,mais bien celui d'un groupe qui semble bien rodé et très cohérent (sans mise en avant particulière de l'un ou l'autre). Ceci est d'autant plus à signaler qu'il ne s'agit pas d'un groupe créé au gré des hasard de rencontres et des affinités musicales et humaines, mais tout simplement d'un ensemble rassemblant les enseignants de musique traditionnelle du Conservatoire des Landes. Toutes les mélodies et chansons sont traditionnelles, naturellement arrangées pour boha et autres instruments à vent (Yan Cozian), flûte à trois trous et tambourin (Mtiu Dufau), accordéon diatonique (Laurent Geoffroy), vielle à roue (Simon Guillaumin, sur une vielle qui d'après la photo me semble une Mousnier identique à celle de Gregory Jolivet) et percussions (Eric Oberlé). Encore une fois Jacques Lanfranchi et Jean-Michel Péru du petit label AEPEM ont eu le nez fin dans le choix du groupe et on su réaliser une belle prise de son.

http://www.aepem.com, le site où il y a bien d'autres choses à découvrir que leurs productions discographiques

Rappels : Yan Cozian : voir à partir de la chronique de son CD soliste chez Cinq Planètes


Lazik
"Far Fetched"

Le nom de ce groupe ne vous dit sans doute pas encore rand chose, et il s'agit d'ailleurs du premier CD de ce groupe pour le moins éclectique puisqu'il rassemble des musiciens français (Dylan Gully, un breton du nord, à la clarinette, que l'on connait déjà par le groupe Troad ainsi que Christelle Moisan, entre Loire et Bretagne, à la flûte et au chant), mais également irlandais (le guitariste Barry O'Donovan ou la violoniste Yvonne Leahy de Cork tous les deux ainsi que, probablement le bassiste Mark Wilkins et le percussioniste Tom Fanore), néerlandais (la violoniste et chanteuse Stella Rodrigues) ou encore belge (le percussioniste JB Heine mais il ne semble pas jouer sur le CD, tout comme le bassiste allemand Christian Martin). Leur répertoire est également assez éclectique avec, tout de même, une attirance particulière pour les mélodies d'Europe de l'est et notamment Yddish. Mais lorsque l'on est un groupe basé à Cork, difficile de ne pas colorer le répertoire au son irlandais et le premier horo notamment sonne bien plus verte Eirin que bulgare, d'autant qu'il est introduit par des ridées bretonnes de Nicolas Quemener, teintée également en vert... On rencontrera par la suite des mélodies serbes, suédoises, bretonnes, une composition d'Annbjork Lien (Norvège) dénommée "Istambul", Roumanie, un trad irlandais tout de même et un "Marion les roses" qui vous ramènera à l'époque malicornienne...

Rappel : Dylan Gully au sein de Troad "Effervescence" Lire la chronique ici

ainsi qu'au sein de Txutxukan "Surf the river Lee"


Mars 2011

Max Rouquette
"Rasims de Luna"
Laurent Audemard, Jakes Aymonino et les Manufactures verbales (J. A., Joan-Francès Tisner, Nadine Gabard et Marie-Anne Mazeau), Roland Pécout, François Fava, Henri Donnadieu, Guillaume Séguron et Denis Fournier

Max Rouquette (1908-2005) est un de nos grands écrivains français qui serait sans doute plus connu aujourd'hui dans tout l'hexagone s'il n'avait fait le choix de la langue occitane, ce qui lui vaut d'être plus connu en Italie que par chez nous... Cet enregistrement qui fait suite à la célébration de son centenaire (en 2008 donc...) nous présente quelques-uns de ces textes mis en musique (chanté pour la plupart, dit sur fond musical pour quelques-uns) par Laurent Audémart ("Une anche passe") ou Jakès Aymonino, le leader du quatuor vocal "Les Manufactures verbales" qui assure d'ailleurs ici toutes les parties chantées, accompagné par Laurent Audémart aux hautbois et clarinettes ainsi que par quatre instrumentistes (cf ci-dessus). Si le livret très détaillé (le CD est présenté dans un boitier carton avec l'épais livret trilingue à l'extérieur du boitier plastique) indique les plages mises en musique par L. Audémard (majoritaires) et celles qui l'ont été par J. Aymonino, leurs deux styles sont suffisamment différents pour qu'il ne soit pas nécesssaire de s'y référer pour les reconnaître : on reconnaît dans celles de Laurent certaines harmonies et sonorités d'une Anche Passe (on retrouve d'ailleurs avec plaisir une très belle mélodie déjà utilisée dans "Le grand troupeau" ) tandis que celles de Jakès ont toujours un petit côté expérimentation sonore.

Produit par Amistats Max Rouquette: http://www.max-rouquette.org (disponible sur ce site)

Edité par Buda musique dist Socadisc http://www.budamusique.com

Rappel : Laurent Audémard et Denis Fournier: voir Les Souffleurs de Rêves " Es sus la talvera qu'es la libertat" et la discographie qui suit cette chronique


Christophe Toussaint
"Epilobe"

Enregistrement après enregistrement, Christophe Toussaint poursuit son chemin, hors des courants et des modes, donc jamais démodé... Tout au long de ces 58mn d'instrumentaux et d'airs chantés, aussi traditionnels les uns que les autres, issus de diverses traditions jamais trop éloignées des Vosges mais en diverses langues tout de même, Christophe joue naturellement de l'épinette mais également sur trois plages, d'une autoharpe assez sophistiquée (très nombreux accords possibles) qu'il a restaurée (il est amusant de constater qu'il ne chante pas de la même façon selon qu'il joue de l'épinette ou de l'autoharpe). Sur une plage enfin, il joue d'un cor en bois...

Le CD est présenté dans une fine pochette cartonnée (ce qui doit réduire les frais d'envoi), il est dommage qu'il soit, du coup, privé de livret pour détailler les sources...

http://epinette.free.fr

Rappels (lire mes chroniques ou présentations en cliquant sur les images)

le CD précédent :

Marijke de Christophe Toussaint

Livres :

Christophe Toussaint a édité divers recueils de partition pour épinette.
.

Il a coordonné le catalogue de l'exposition de Socourt sur les épinettes des Vosges.


Janvier 2011

L' éditeur belge Homerecords de A à Z au travers de parutions récentes de groupes dont j'ai déjà eu l'occasion de vous entretenir : Aurelia et Zefiro Torna

Aurelia
"The Hour of the Wolf"

Troisième album pour ce trio de musiciens belges bien connus : Aurélie Dorzée qui a donné son prénom au groupe, qui manie toujours violons et alto et dont ce trio nous a fait découvrir les capacités vocales. Tom Theuns, dont les talents vocaux nous étaient, eux, connus de longue date (Ambrozijn) et qui officie également sur divers instruments à cordes pincées et claviers acoustiques ou non. Et enfin, le percusioniste Stefan Pougin. Tous trois poursuivent ici cette voie originale et indescriptible ouverte sur les deux premiers albums, dans un genre certes largement affranchi des musiques traditionnelles au sein desquels ils officiaient précédemment (ou toujours par ailleurs), mais dont certaines racines nourrissent toujours les pousses actuelles même si cela n'est pas forcément directement visible de l'extérieur de l'arbre. Le répertoire est essentiellement composé par Aurélie, avec quelques ajouts de Tom Theuns et deux emprunts, l'un à Schubert et l'autre à Areski et Fontaine.

http://www.homerecords.be

Rappels : voir à partir de la chronique des deux premiers : " Festina Lente " et " Hypnogol "

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Le quatrième en 2012 : "La création du monde"

 


Zefiro Torna
"O monde aveugle ! - Songs for the Apocalypse"

Le nom de ce groupe ne vous dit sans doute pas grand chose, et c'est sans doute pour cette raison que la pochette précise, en second sous-titre "The sequel to Les Tisserands" histoire de vous rappeler que Zefiro Torna constituait une moitié environ de l'effectif des musiciens de l'album Les Tisserands. Et certains noms des musiciens du groupe devraient vous dire quelquechose : Jowan Merckx tout d'abord, 1er prix de cornemuse à St-Chartier 2001, Philippe Laloy, le saxophoniste de cette famille de musiciens bien connue ou encore Vincent Noiret, le contrebassiste dont on ne compte plus les interventions au sein des albums de chez Homerecords. Autour d'eux Els Van Laethem (voix, trombone et, bien moins courant, à la trompette marine), Gwen Cresens aux accordéons et voix, Jurgen de Bruyn aux luth et archiluth et à la direction. Sans oublier la présence de Liam Fennely maniant diverses cordes sur trois plages. Le répertoire mêle compositions des membres du groupes, chants des XIVème au XVIème siècle et... Le Blason de G. Brassens...Tout cela sur des couleurs musicales mêlant de la même manière muisque ancienne (notamment dans les timbres vocaux) et harmonies parfois plus actuelles.

http://www.homerecords.be

Rappel : Amorroma / Traces / Zefiro Torna "Les Tisserands"

 Les tisserands

Els Van Laethem est l'invitée d'Oxalis sur l'album "Tusschen de Twee - De muzikale poëzie van Guido Gezelle"

Vincent Noiret voir à partir de Nisia "Eredita" (2013)


 

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