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.Jean-Luc Matte
Infos mumuses
Présentations CD et DVD 11
Voici encore quelques CD dont j'ai continué à signaler la parution après la fin de mes infosmumuses en juin 2009, généralement parce qu'ils m'avaient été envoyés à cet effet par des musiciens et éditeurs qui n'ont pas accepté que je veuille arrêter...
Sommaire de toutes les chroniques, chroniques à venir




Traucanèu
"Musique traditionnelle du Massif Central"

Traucaneu

Je suis pris par un dilemme : dois-je commencer par souligner le superbe son de ce trio, ou bien dois-je débuter sur le remarquable effort de recherche de répertoire original, ce qui n'est pas chose courante en Auvergne où il n'y a aucune honte pour les musiciens à proposer leur propre interprétation des grands standards ?
Débutons donc par le second point puisque c'est celui sur lequel le trio a souhaité mettre l'accent dans l'introduction du livret et qu'il semble à l'origine du nom du groupe (Traucanèu = perce-neige). Un livret qui, naturellement puisque l'album est réalisé par AEPEM, nous détaille toutes les sources. Comme pour le récent CD de Duo des Cimes ci-dessous, il est d'ailleurs intéressant de constater la diversité des sources utilisées : recueils écrits anciens ou plus récents (voire revue folklorique), collectages publiés ou non, 78 tours, vinyls, CDs et même un reportage de l'ORTF et une archive INA... (1) Voilà qui montre que ces musiciens sont à la fois souvent en recherche active mais surtout les oreilles à l'affût. Et le livret nous précise également qu'ils n'hésitent pas à réaliser quelques adaptations (chanson devenue regret ou valse, montage de couplets pour aboutir à un texte plus conséquent (2) etc...). Bon il y a tout de même deux ou trois classiques mais, vu le résultat, on ne s'en plaindra pas....

Ceci étant précisé je peux maintenant vous parler de ce son qui vous prendra aux tripes dès la première plage dans sa formation cabrette, vielle, violon (3) et poursuivra ensuite sur la seconde plage dans une formation toute différente avec voix, accordéon avant d'être rejoint en fin de morceau par le violon et la cabrette (merci le multipiste) . Je ne vais pas vous détailler ainsi les onze plages mais cela le mériterait...

On connaît bien Tiennet Simonnin au chromatique, on le voit peu souvent avec une cabrette sous les doigts (4) et je ne suis pas certain qu'il ait déjà enregistré sur cet instrument. Et pourtant il assure, ce qui n'a rien d'étonnant puisque, d'une part, il fait partie de ses musiciens que l'on sait capables de toucher à tout avec la même exigence et la même facilité et que, d'autre part, les analyses très précises qu'il a eu l'occasion de rédiger sur le jeu de tel ou tel cabrettaïre (5) nous ont déjà démontré qu'il connaît parfaitement toutes les arcanes du jeu de cabrette et il le montre concrètement ici, principalement sur des airs à danser où il utilise les ornements et picotages pour renforcer la cadence mais également sur un regret qui nous permet d'identifier la signature de ses vibrés (pas trop marqués, réguliers, assez rapides, souvent précédés d'un trille).
Anne-Lise est principalement présente à la vielle, instrument sur lequel elle n'a plus rien à démontrer, et au chant sur deux plages. Là non plus elle n'a plus rien à nous prouver depuis Toc Toc Toc mais j'ai l'impression que sa technique vocale progresse toujours et la version qu'elle nous offre de "Tant qu'il y aura des étoiles" et celle d'une grande chanteuse, qui met en avant le texte et il fallait cela pour ne pas tomber dans le kitsch avec cette chanson.
Me reste à évoquer le violon de Camille Raibaud qui, comme Arnaud Bibonne avec qui il joue d'ailleurs en duo, est originaire du Sud-Ouest dont il pratique toujours la musique mais qui sait également se faire adopter par les musiciens Auvergnats. Il sait parfaitement adapter le son de son violon à celui de la vielle, et également apporter la dynamique des attaques d'archets aux deux instruments à son continu et sans faire double-emploi avec le chien. Il fait cela tellement bien que l'on finit par confondre les deux instruments en un seul au son plus rond et étoffé qu'une vielle seule ou qu'un violon et il faut profiter des passages sans vielle pour bien identifier (isoler) le son et le jeu du violon.
Et avec tout cela le trio nous produit une musique dotée d'une remarquable énergie qui doit soulever les danseurs. Pas d'arrangements compliqués ici qui nuiraient à la cadence mais un jeu souvent à l'unisson ou en harmonies parallèles. Et de ce fait on en apprécie que davantage les petits passages qui sortent de ce schéma.
Un bonheur donc à l'écoute de ce disque mais qui donne furieusement envie de les entendre en bal (en acoustique ou bien sonorisés cela va de soi...)....


http://www.aepem.com
(1) et dans les cas de Duo des Cimes il faut ajouter des cassettes.... Ajoutons également que les 33 tours utilisés par Traucaneu sont... de Jean Ségurel... il ne faut rien négliger... et ils ne sont pas les premiers à puiser à cette source.
(2) une pratique pas récente puisque Mélusine par exemple l'utilisait dès les années 70
(3) une formation finalement pas si courante et qui a pourtant fait ses preuves du temps de Café Charbon....
(4) le livret nous apprend d'ailleurs qu'il a emprunté deux des trois pieds qu'il utilise ici, comment fait-il en bal ?.... Et n'oublions pas qu'il joue et donne des cours de uillean pipe donc ce n'est pas un dilettante côté tuyaux...
(5) Victor Alard par exemple dans l'ouvrage d'Agnès Unterberger et al.

Rappels (toujours très partiels)
Anne-Lise Foy
: voir à partir de TendM
CD TendM


Tiennet Simonnin : voir à partir de : Mister Klof "Le galant indiscret"
CD
              Mister Klof

Camille Raibaud voir à partir de En Cadència
CD En Cadencia





Cédric Bachèlerie
"Cabrette - Musique traditionnelle du Livradois"


Cédric Bachèlerie

Les vrais amateurs de cabrette sont comme les vrais amateurs de chocolat : ils préfèrent déguster pur pour mieux apprécier toutes les subtilités. Et ici les conditions sont particulièrement bonnes puisque dès les premières secondes la qualité de la prise de son saute aux oreilles : l'instrument est vraiment présent et les nuances de jeu parfaitement audibles.
La première question est, naturellement, comment pourrait-on qualifier le style de Cédric Bachèlerie ? Et je pense que finalement ce qui le qualifie le mieux c'est l'absence de tout systématisme...Selon le type de mélodie, voire selon le style de phrase, les mêmes notes seront plus ou moins vibrées ou droites. Ainsi si sur un regret il montre la qualité et la souplesse de ses vibrés, sur des airs plus rapide les vibrés sont bien plus discrets voir même absents sur des finales de phrases et cela passe parfaitement (1). Les trilles de la main supérieure sont un peu plus présents et il ne craint pas les attaques glissées (voire un peu beaucoup sur Ai vist lo loup...). Quant aux picotages, il les maîtrise fort bien et en use avec parcimonie mais placés à bon escient pour relancer l'attention, leur réservant les rappels à la fondamentale (comme dirait un ami joueur de 16 pouces : au moins un cabrettaïre qui ne joue pas en morse...). Et tout cela est agencé de manière à ménager un jeu ou chaque reprise apporte ses particularités, ses petites surprises : tout l'intérêt d'un jeu traditionnel et particulièrement à la cabrette.
Le répertoire provient en majeure partie du Livradois (région autour et au sud de Thiers, entre Puy-de-Dôme et Haute-Loire, un pays bien moins réputé pour ses cabrettaïres que ceux des monts d'Auvergne et alentours. D'ailleurs nombre des transmetteurs de ces mélodies sont des accordéonistes, chanteurs, vielleux, clarinettiste et... curé. Ceci nous vaut un répertoire assez original, et si on y retrouve quelques standards, ce sont dans des versions différentes, voire bien différentes... (2)
Le livret est encore plus détaillé que d'habitude chez AEPEM et nous avons droit à maintes petite biographies, non seulement des collectés mais également des collecteurs, ce qui permet de mettre en avant un "cercle" de musiciens pas vraiment du revival des années 70, parfois antérieurs, davantage impliqués dans les milieux folkloriques mais tout aussi passionnés par l'instrument et le répertoire.
Et je ne le précise pas pour chaque opus de cette collection mais à l'heure ou nombre de photographes croient faire du noir et blanc juste en enlevant les couleurs de leurs photos (voire pire en ne se décidant pas entre la version couleur et la version noir et blanc d'un même cliché), cela fait du bien de voir ces beaux portraits en vrai noir et blanc pensé et travaillé dus à Patrick Auberger....

(1) alors que cela me manque souvent, même à l'écoute de certains cabrettaïres réputés
(2) je m'étonne d'ailleurs que le lien ne soit pas fait dans le livret entre la "bourrée de Léon Lestrade" et la bourrée à Ribeyrolle (bien connue notamment par sa version qui ouvrait le 33t de Café Charbon), la première semblant une variation sur cette dernière avec ajout d'une partie.

http://www.aepem.com



Duo des Cimes
"Adiu Amors !  - Musique traditionnelle de Gascogne, Béarn et autres lieux"


Duo des Cimes

Un nouvel album de cette collection "Roulez jeunesse !"  d'AEPEM destinée à mettre en lumière de jeunes musiciens : c'est ici une bonne chose pour l'acheteur car cette collection est proposée à un prix un peu moindre, mais ce duo certes jeune a déjà bien commencé à faire ses preuves (vainqueur du concours des petites formations au Son Continu 2022) et, surtout, tous deux font montre d'une remarquable maturité musicale qui les place d'emblée au niveau de nos musiciens confirmés...
 Je dois régulièrement écrire qu'il ne faut pas se fier à la première plage d'un album pour en juger car, désireux d'en mettre plein la vue, les groupes placent souvent en tête une mélodie maquillée comme une voiture volée... Mais ici, au contraire, cette première plage montre que notre duo, avec cette maturité dont je viens de faire mention, et peut-être également grâce à l'appui de leur conseiller musical (1) Alain Cadeillan, sait s'affirmer tout en douceur. C'est à la voix que débute Anaïs Perrinel, ce qui nous évitera d'emblée de les considérer uniquement comme un duo violon-boha. Une voix qui semble faite pour chanter en occitan et, c'est là où c'est encore plus intéressant, une voix qui est tout aussi expressive lorsqu'elle passe en français, alors que souvent le français apparaît plat lorsqu'il succède ainsi à l'occitan. Cela tient aux belles inflexions d'Anaïs, inflexions que l'on retrouve dans son jeu de violon, expressif sans jamais tendre vers l'excès et très inspiré dans les arrangements, notamment dans ces accompagnements aussi discrets qu'efficaces, façon presque violoncelle parfois.
Car tous deux ont bien compris le fonctionnement d'un duo et ils ne jouent pas souvent à l'unisson, voire même simplement en voix plus ou moins homorythmiques : non, même si leurs instruments sont principalement mélodiques, lorsque l'un prend la mélodie, le second passe quasiment toujours en accompagnement dans un registre bien différent ce qui donne du relief à cette toute petite formation.
Mais je n'ai pas encore parlé de Naël Tripoli qui joue non seulement fort bien de la boha avec un jeu tout à la fois très précis et ornementé (2) mais également du diatonique avec une dextérité qui n'a rien à envier à certains chromatiques et à l'écoute des bourrées d'Auvergne et Limousin je sens un côté un peu rebondissant qui me laisse penser qu'il a du tâter aussi du répertoire basque... Il semble préférer le diatonique pour les mélodies qui nécessitent davantage de pêche et n'hésite pas à tenir des bourdons sur sa boha pour accompagner le chant
Chaque plage mériterait d'être décrite individuellement mais je me contenterai de citer :
- le "branle en couple" qui rappellera de bons souvenirs à pas mal d'entre vous car c'est une reprise d'un arrangement de Perlinpinpin que l'on retrouve avec plaisir; reprise très fidèle avec juste ce qu'il faut de petites originalités pour justifier ce nouvel enregistrement (en soulignant qu'ils l'assurent à deux seulement, même s'il me semble que le violon est sur deux pistes),
- la valse à Tarrit qui clôt l'album (3), valse musette qui vient s'il en était encore besoin confirmer qu'au sein de ce duo gascon, Anaïs maîtrise aussi parfaitement la chanson française et Naël le diato musette.

Un album "Roulez jeunesse" donc, mais que vous risquez de garder longtemps dans votre discothèque où il devrait très bien vieillir...

(1) c'est mieux que "coach" non ? Pour notre plaisir il prend également sa boha sur l'une des plages mais tellement en phase avec Naël que ne serait-ce les accords, sa participation passerait presque inaperçue.
(2) et l'on a pu voir son stand de facteur de boha au Son Continu 2024
(3) associée à l'une des deux compositions de l'album

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Joseph Ligault et les Potajos
"Airs tombés du bord de ma mémoire"


Joseph Ligault

Voici un album pour le moins original comme en témoigne le courrier qui l'accompagne et que je vous livre ci-dessous car il me semble indispensable pour bien comprendre l'esprit de cet album (que le livret explique un peu également).
Quel plus bel hommage rendre à un ami musicien que de réaliser juste à temps avant son décès (ce qui est toujours mieux que tout ce que l'on peut faire ensuite) l'album qu'il projetait de longue date pour faire partager ses compositions à danser. Un projet qu'il avait débuté en solo sur cassette et qui se voit ici interprété par pas moins de 15 de ses amis (1), d'Alsace et au delà réunis pour l'occasion sous le nom de "Potajos"...  Ce qui nous fait en tout 16 musiciens car arrangements et enregistrements ont, pour une majorité des plages, été réalisés autour de ce que Joseph avait déjà enregistré seul sur ses divers instruments à vent. C'est Gilles Péquignot (Au Gré des vents) qui a été principalement à la manoeuvre, naturellement épaulé par Danyèle qui, outre quelques parties instrumentales, a assuré le mixage.

L'album s'ouvre sur une sympathique valse à cinq temps et ce ne sera pas la seule de l'album (deux à 8 temps également et même une scottish-valse à cinq temps) et c'est probablement ce type de répertoire qui sonne le mieux au sein de ce CD. Mais on trouvera sur celui-ci également des danses de diverses régions, du rondeau à la gavotte, en passant naturellement par des bourrées et des danses de couple. Est naturellement présente la composition actuellement la plus connue de Joseph : la suite qu'il a composée pour les Grandes Poteries : une bourrée qui conserve presque la même structure rythmique et qui s'enchaîne donc très bien avec le standard berrichon, sans perturber les danseurs et de manière très agréable pour les musiciens (2).

Comme souvent dans les albums recueils de compositions, certaines sont plus inspirées que d'autres mais il y a assurément de quoi trouver son bonheur au sein de ses enregistrements d'autant que vous disposez de toute liberté pour adapter ces compositions à vos couleurs musicales.

On admirera le travail réalisé par Gilles et l'ensemble des musiciens car ce ne doit pas toujours être facile de travailler à partir d'une première voix déjà fixée et enregistrée en solo et pas forcément dans une optique de publication. Mais le résultat est là, parfois même excellent et je citerai juste la très émouvante "Valse tendre pour un adieu..." qui clôt l'album, débutant avec l'harmonica de Joseph juste discrètement soutenu au piano, et auquel viennent se joindre progressivement tous les "Potajos".

(1) Alexis Gutierez, Anne et Dominique Manchon, Anne Ostertag, Bernard Freundenreich, Claire Monestier, Evelyne Foerster, Isabelle Loeffler, Jean-Jacques Petat, Laurent Gentil, Martine Beyer et Pascal Cranga
(2) et qu'il peuvent continuer avec le Port d'Amsterdam mais là c'est un peu plus technique et ce n'est plus libre de droits...

Lettre Astrid

Rappels :

On peut entendre Joseph Ligault sur Youtube et Facebook

Au Gré des Vents (les premiers sont téléchargeables sur http://www.carnetdebal.org/index.php/au-gre-des-vents/les-cd-du-groupe pouquoi ne pas y avoir mis celui ci-dessus ?) :
1992 En attendant

1994 Du Piment dans le Kugelhopf

1997 Le colporteur
Le colporteur

2001 La fiancée du diable
La fiancée du diable

2003 Fraxinelles
 Fraxinelles


2009 Etoile du matin
Etoile du matin

2013 Soll Lawa

2017 Uf da Bari

Gilles Péquignot intervient à la gaïda sur La Poupée du Loup et Pouce étiré "Rituel Mélange"
CD Rituel mélange de La
                    Poupée du Loup


Dominique Manchon : voir à partir de
Dominique Manchon et Yves Cassan "En Tornar"
vers la
                chronique d'En Tornar





Etienne Lagrange
"Violon - Musique traditionnelle de Normandie"


Etienne Lagrange

Cette désormais indispensable collection instrumentale (comme l'ont été certaines des précédentes...), outre le fait de mettre l'éclairage sur une tradition instrumentale particulière, permet de mettre en avant des musiciens reconnus localement mais pas encore assez hors de leur région bien qu'ils ne soient plus du tout des débutants. C'est le cas des deux opus de l'été 2024 avec l'auvergnat Cédric Bachelerie à la cabrette (voir chronique sous peu) et, ici, le normand Etienne Lagrange (1) au violon. Violoneux, collecteur, second pilier de la très active association La Loure, ancien du Diabl' dans la fourche, j'ai déjà eu l'occasion de vous parler d'Etienne Lagrange comme membre du groupe Joli Gris Jaune ainsi que comme co-auteur du très intéressant ouvrage-CD "Les chansons du cousinage" (2).

Conformément au cahier des charge de cette collection, il interprète ici uniquement des airs traditionnels, tous collectés en Normandie (3) et en pur solo, ce qui ne l'empêche pas de chanter par dessus son violon sur quelques plages.
La première plage annonce la couleur de manière presque caricaturale avec des doubles cordes à vide très appuyées : Etienne pratique le jeu traditionnel du violon à danser qui cherche l'efficacité comme le faisait les violoneux qui jouaient en solo et sans sonorisation. L'écoute de cette première plage permet d'ailleurs de reconnaître bien des ornements et autres particularités de jeu qui sont familières à ceux qui ont écouté un minimum d'enregistrements de collectage de violon (pas forcément normand d'ailleurs car il y a visiblement des constantes qui dépassent les limites régionales et dans le livret Etienne reconnaît ne pas se limiter strictement à un "style normand" que le nombre de collectages réalisés ne permet pas de définir suffisamment). Mais tout cela est placé à bon escient et avec goût ce qui nous évite le côté catalogue que cela aurait pu donner. Et naturellement Etienne joue avec une cadence impeccable qui permet à ces ornements de tomber parfaitement à leur place et de remplir leur rôle. Il apparaît donc rapidement que ce jeu qui pourrait paraître brut lors des premières secondes (voire un peu folkeux des années 70), est en réalité d'une belle complexité et d'une totale maîtrise  . Et si vous n'êtes pas convaincus dès les premières plages l'album garde pour la suite quelques morceaux dont la finesse de jeu pourra paraître plus évidente.

Le répertoire comporte quelques standards transrégionaux, dont certains peu joués depuis les années 70 et il fallait bien ce niveau d'interprétation pour leur redonner une nouvelle vie. Mais l'album permet naturellement aussi de découvrir de belles mélodies (à danser ou issues de chansons)

A l'heure ou l'autotune et autres effets de mixage envahissent les ondes, que cela fait du bien d'entendre ainsi l'attaque du crin, la résonance de la caisse, les harmonies particulières des doubles cordes, les échelles particulières !...

(1) Ne pas confondre avec Sébastien Lagrange l'accordéoniste morvandiaux...
(2) deux belles références que le livret ne met pas en avant....
(3) pour deux plages issus de recueil ancien ou cahier de répertoire.

http://www.aepem.com  et https://laloure.org

Rappels :
Le diabl' dans la fourche "Des pieds et des mains" 1998

Joli gris jaune "La longue errance"
Joli gris jaune

Livre-CD (collectages) par Robert Bouthillier, Yvon Davy, Eva Guillorel et Etienne Lagrange "Les chansons du cousinage -Normandie - Amérique du Nord"

 Les
                      chansons du cousinage


Lihou "Réveillez-vous car il est jour - Musiques traditionnelles des îles anglo-normandes"

Etienne Lagrange a également participé aux albums de collectages édités par La Loure, en tant que collecteur d'une part et en tant que co-concepteur et co-realisateur avec Yvon Davy. Voir entre autres les CDs suivants que je vous avais chroniqué :
Bocage virois.Mortainais.Domfrontais.Pays de Caux.
de même que ce livre-CD, consacré au Cotentin
Chansons et traditions
                    orales du Cotentin




 
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