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"Chansons & musiques traditionnelles des îles anglo-normandes"
Il y a quelques années, Gilles Kermarc (1) a entrepris de réunir tous les disques produits par le label breton historique Mouez Breiz, un label qui a oeuvré de 1950 (en 78t encore) jusqu'à 1975 et dont la majeure partie de la production se situe donc avant le grand revivalisme folk des années 70. Après avoir relevé ce pari personnel et ainsi constitué une collection exhaustive, il a eu la bonne idée de faire partager dans ce livre les connaissances qu'il avait rassemblées lors de cette quête. Voici donc un ouvrage indispensable à qui s'intéresse à la production discographique bretonne. Indispensable notamment pour son catalogue, une annexe qui constitue un bon tiers de l'ouvrage et qui permet de démêler une numérotation pas forcément évidente au premier regard et qui, naturellement, comporte quelques doublons et quelques numéros non attribués (2).
Mais auparavant il nous narre l'histoire de ce label et de son créateur et homme à tout faire : Hermann Wolf, breton de naissance comme son nom ne l'indique pas. Puis Gilles dresse les portraits des principaux interprètes du label : des musiciens qui ne sont souvent déjà plus de véritables sonneurs de la tradition, mais plutôt des pionniers du revivalisme et si certains sont bien connus aujourd'hui par leur action tels Loeiz Ropars, Polig Monjarret ou, naturellement Alan Stivell, d'autres ne le sont guère que par leurs noms sur ces pochettes et il est intéressant de connaître leur parcours. Gilles consacre également un petit chapitre et quelques portraits aux illustrations et illustrateurs de pochettes, et même aux rédacteurs des textes de celles-ci.
Le seul reproche qu'on pourra lui faire et d'avoir utilisé une police de caractère un peu grosse car, comme Musique Bretonne, la revue de Dastum, nous y a habitué, on aurait parfois aimé des textes un peu plus conséquents sur tous ces personnages...
Si l'ouvrage est centré sur Moueiz Breiz, il traite tout de même un peu l'avant et l'après (3) et l'on aimerait que cet ouvrage voit paraître une suite qui traite du restant de la production discographique bretonne et de l'histoire de ses différents labels, jusqu'à l'apparition du CD au moins, avec un catalogue en ligne sur le net.
(1) Breton émigré en Berry, ce qui lui valait à une époque de rédiger les articles sur les Rencontres de Saint-Chartier dans la presse locale. Mais il est plus connu dans notre milieu pour ses travaux de recherche sur les "binious de la grande guerre"
(2) Gageons que pas mal d'exemplaires de ce livre finiront largement chargés d'annotations manuscrites. Une partie seulement des référence du catalogue étant illustrées par la photo de pochette correspondante mais certaines figurant ailleurs dans le livre, j'ai déjà noté un certain nombre de renvois vers les pages correspondantes... Précisons également que le catalogue n'aborde pas la question des rééditions car le label réalisait de petits tirages et de nombreuses rééditions pour les opus qui se vendaient bien et cela aurait été un travail de fourmi. Sont toutefois mentionnées des rééditions donnant lieu à changement complet de pochette.
(3) Il liste naturellement les rééditions des enregistrements Mouez Breiz qui ont pu être faites ultérieurement, sur d'autres vinyls puis en CD
Dastum Bro-dreger et Coop Breizh
A l'occasion de sa conférence au Son Continu 2022, le musicien et chercheur angevin Denis Le Vraux a eu l'occasion de réunir ses différents articles de recherche sur les cornemuses à sacs en viscères dans l'iconographie du moyen-âge (sculptures et enluminures) en un seul ouvrage de 52 pages largement illustrées. Ceci permet de disposer maintenant de l'ensemble, de tout relire pour ceux qui, comme moi, ont eu la chance de suivre son travail ou de tout découvrir pour les autres. Cette vision d'ensemble permet également, grâce à l'agencement pertinent de ces articles, d'avoir une vision globale de ces recherches et de mieux saisir la complémentarité de ces différentes analyses iconographiques et tentatives de reconstitutions. En lisant les articles séparément on peut en effet avoir l'impression qu'il applique un même schéma dans une abbaye normande (Cerisy la forêt), dans la Cathédrale de Chartres ou en Catalogne, mais en lisant l'ensemble on découvre que chacune de ces études localisées apporte une nouvelle pierre à l'édifice ou, plutôt, un nouveau type de viscère. Denis s'avère d'ailleurs très convaincant et si à la première vue de la figuration d'un sac on est parfois tenté de se dire qu'il voit à nouveau des sacs en viscère partout, il sait toujours démontrer son intuition, en soulignant le détail qui fait foi puis en offrant la comparaison avec une reconstitution.
Je suis toujours très prudent vis-à-vis des reconstitutions d'après l'iconographie pour des instruments à vent puisque ce qui fait la sonorité de l'instrument est la perce interne, par définition invisible et que même les trous de jeu sont tout ou partie masqués par les doigts des musiciens (1). Les facteurs réalisant une reconstitution d'après l'iconographie ne font donc souvent qu'habiller une perce actuelle connue (et son anchage) sous l'apparence d'un instrument ancien (2). Mais le travail de reconstitution réalisé par Denis est tout à fait justifié et même nécessaire, d'une part car il s'intéresse prioritairement non pas à la perce et au résultat musical et sonore, mais bien à la nature des sacs, et que ses reconstitutions permettent de valider l'identification du matériau employé pour réalisé celui-ci (similitude de forme, de plis etc...), les méthodes employées pour réaliser ligatures et/ou souches, les positions de jeu etc... Son travail de reconstitution est également justifié point par point, photos à l'appui : il explique et justifie ses choix. Il s'agit donc bien d'un travail de reconstitution expérimental dont le premier objectif est de mieux comprendre ces instruments disparus.
Pour les perces, il opte toujours pour des perces cylindriques à anches simples, généralement réalisée en profitant de la perce naturelle du sureau, en considérant qu'il s'agit d'instruments simples et "taillés au couteau", c'est un a priori qui se défend mais peut être toutefois discuté : n'est-ce pas aussi un choix guidé par ses préférences en matière de facture ? (3)....
Le fait de simplement regrouper des articles plutôt que de réaliser une nouvelle rédaction plus synthétique conduit à des répétitions parfois un peu agaçantes lorsqu'elles ne semblent pas fondées (4) mais hormis deux pages (8 et 9) qui n'apportent rien de nouveau par rapport au reste et un schéma de synthèse final qui aurait vraiment mérité une mise au propre (5), le reste se lit fort bien comme un seul ouvrage tout à fait passionnant lorsqu'on s'intéresse aux cornemuses. Et ce d'autant plus que Denis Le Vraux a réalisé un travail pionnier en la matière puisqu'à ma connaissance personne n'avait encore creusé ce sujet.
(1) Un certain nombre de représentations utilisées ici (et bien d'autres aussi) montrent d'ailleurs que, souvent les artistes représentent des trous de jeux ne correspondant pas à la position des doigts du musicien : si la présence de trous en dessous des mains peut se justifier par la présence de trous d'accords ou autres, les trous situés entre les deux mains voire au dessus de la main supérieure ou à côté de doigts posés peuvent paraître des licences artistiques. En sculpture, il peut s'agir simplement de suggérer un doigt levé laissant le trou visible lorsque les contraintes de la sculpture ne permettent pas de représenter un doigt réellement levé.
(2) Ceci vaut même pour des "copies" d'après instruments anciens dont la perce n'est pas réellement reproduite.
(3) un tel travail de recherche amène naturellement des interrogations : par exemple pourquoi sur ce qu'il identifie comme des représentations de gogues, parfois bien détaillées (représentation des plis au niveau de la ligature du tuyau mélodique) ne voit-on jamais représentés les plis (nervures ?) transversales qui apparaissent très visibles sur ses reconsitutions ?
(4) Denis affirme notamment à plusieurs reprises que le chaperon à capuche est un attribut du berger, une rapide recherche sur les costumes médiévaux semble montre que l'usage de celui-ci était bien plus large : de l'ensemble du petit peuple à l'origine de ce vêtement, aux classes plus élevées par la suite. D'où la nécessité, dans des articles de recherches, de toujours vérifier ce type d'affirmation et de le justifier par une référence bibliographique sérieuse.... On peut également discuter d'autres points, par exemple le lien entre matériau constitutif et dénomination qui n'est pas aussi évident et simple.
(5) une mise au propre de ce schéma, en élargissant un peu le spectre des exemples, pourrait en faire un de ces documents de référence largement reproduit par la suite....
ed Le Jâse http://www.elebore.org
Rappels :
Sans remonter au vinyls des années 70 au sein du groupe Ellébore, citons Denis Le Vraux au sein de son groupe de veuzous angevins Bouine Bouzine, voir à partir de "A la Noël les jours rallongent"
Citons également sa participation au CD et DVD "Les Ardoisières d'Anjou"
Voir photos lors de deux de ses trois interventions au colloque de St-Guilhem-le-Désert 2021 : avec Yan Cozian et avec Lara De Castellet
Est-ce un double CD avec un énorme livret ou bien un livre avec deux CDs offerts comme écrit en troisième de couverture ? Impossible de trancher car l'audio et l'écrit sont ici indissociables : les CDs sont bien plus qu'une illustration du livre (chaque plage fait l'objet de deux pages au moins) et les CDs perdent une partie de leur intérêt (qui est toutefois grand donc il en reste pas mal....) privés du livre.... Comme les CDs sont bien plus faciles à pirater aujourd'hui, classons-le dans les livres....
Mais venons-en au contenu qui est assez original puisque cette réalisation se penche sur les liens entre les traditions chantées de Normandie et celles des contrées francophones d'Amérique du Nord, ce qui dépasse largement Québec et Acadie puisque l'on y traitera (et entendra), entre autres, des collectages réalisés dans de petites colonies francophones de divers états des USA et que les Antilles ne sont pas oubliées.
Les liens entre traditions orales du Poitou et d'Amérique du Nord avaient déjà été mises en avant, ici c'est la Normandie qui se révèle grande pourvoyeuse d'émigrants et donc d'un patrimoine immatériel voyageant avec eux. Et par delà la traversée de l'Atlantique, l'ouvrage insiste sur les nombreux déplacements ultérieurs des francophones et pas seulement du fait du Grand Dérangement.
Après une très intéressante partie introductive d'une trentaine de pages, chacune des 61 chansons est traitée par une fiche de deux ou trois pages comportant, partition, paroles, rappel sur l'historique de la chanson lorsque connu, présentation des interprètes collectés ainsi que des conditions de collecte. Et la plage correspondante du CD nous laisse entendre le montage correspondant car la plupart des chansons sont illustrées par un montage de plusieurs versions : dans le cas le plus courant les premiers couplets d'une version normande qui s'enchaîne avec une fin collectée outre-Atlantique. Mais les concepteurs du projet ont évité tout systématisme et nous avons droit par exemple, pour la première et la dernière plage à un "medley" bien plus conséquent et dans quelques cas une seule version est présentée, par exemple pour évoquer les chansons de chantier qui sont une spécificité canadienne inconnue en Normandie.
Les fiches détaillent pas mal les conditions de collecte, les collecteurs, les différentes éditions, les autres versions connues en Normandie ou dans l'Ouest, voire des interprétations récentes qui ont popularisé certaines chansons. Ce travail est donc également très instructif en matière d'histoire des collectes et collecteurs francophones des deux côtés de l'Atlantique.
Le seul regret et que les fiches ne se penchent pas davantage en détail sur les textes des chansons, certaines versions paraissant lacunaires et, dans la mesure ou les auteurs ont recensé bien d'autres versions et détaillent des différences (notamment les refrains), dans certains cas les couplets supplémentaires de ces dernières doivent bien éclairer celles présentées. Mais je suppose que cela aurait largement débordé le sujet de cet ouvrage et qu'ils n'ont pas voulu non plus refaire des analyses déjà réalisé par d'autres auteurs.
Je ne sais pas si les fiches ont été réalisées dans l'ordre de leur présentation finale où si c'est juste une impression à la lecture mais il m'a semblé percevoir une évolution au fil des fiches avec une plus grande attention justement aux textes dans la seconde moitié. En abordant la lecture des premières fiches, on peut d'ailleurs craindre que l'ouvrage se révèle rapidement fastidieux, mais il n'en est rien car chaque nouvelle chanson permet d'aborder une nouvelle problématique, qu'elle soit liée à un type de chanson, de circulation de celles-ci, de collectage, d'émigration etc. et l'ensemble se révèle finalement très pédagogique et pas seulement dans un domaine précis. Personnellement je l'ai dégusté lentement, fiche par fiche et c'est sans doute ainsi qu'on peut l'apprécier au mieux.
Le sujet de l'ouvrage n'a pas conduit les auteurs à chercher des textes rares (quoiqu'il y en ait tout de même un certain nombre...) et figurent ici davantage de classiques, mais cela n'enlève en rien l'intérêt puisque les versions présentées sont le plus souvent originales (1) et que même sur des standards, les fiches parviennent à nous surprendre et à nous en apprendre encore....
Voilà donc un intéressant et bel ouvrage : je ne vous ai pas dit que de nombreuses photos nous donnent à voir notamment beaucoup des personnes collectées et, détail que j'apprécie toujours énormément, les couvertures avant et arrière se déplient pour donner à voir la carte de la Normandie et celle de l'Amérique du Nord avec la localisation de tous les collectages...
La Loure, collection "Sources" https://laloure.org
(1) la version de "La courte paille" par les jeunes soeurs Hauffpauir en 1934 en Lousiane est un excellent exemple d'un trésor d'interprétation sur un standard....
Voir également le CD de Joli Gris Jaune "La longue errance - De la Normandie à l'Amérique du Nord, les chansons du cousinage" qui vient ajouter un volet interprétation actuelle à ce travail, sans pour autant interférer avec la présente production.
La Loure : voir à partir de cette quadruple chronique
...
Etienne Lagrange : voir à partir de son CD solo "Violon - Musique traditionnelle de Normandie"
Les ouvrages conscrés à l'iconographie de la cornemuse, mon sujet de prédilection, ne sont vraiment pas légion (1) et je ne peux que me féliciter lorsqu'il en parait un, qui plus est lorsque celui-ci témoigne d'un vrai travail de recherche et non d'une simple compilation.
L'ouvrage se divise en deux parties : la première sous la plume de Valter Biella, chercheur auteur très prolifique sur les cornemuses d'Italie du Nord, n'est pas strictement consacrée à l'iconographie mais aux cornemuses ("baghet") de la région de Bergame, c'est à dire aux instruments retrouvés avec, comme il en a l'habitude, photos et plans mais également à toute l'iconographie de ce secteur.
La seconde partie, rédigée par Rita Pelligrini est intitulée "Pastori musicanti delle presepe" mais contrairement à ce que ce titre pourrait laisser penser elle ne nous parle pas de personnages de crèches mais de sculptures, fresques et tableaux qui ont toutefois en commun de traiter de la nativité (annonces aux bergers, adoration des bergers), ceci, un tout petit peu plus à l'ouest : dans la péninsule de Lariana (sud du lac de Côme) et en Valtellina (est de ce même lac).
Naturellement les deux parties sont largement illustrées de photographies en couleur et on regrettera juste que le format à peine plus grand que A5 de ce livre ne nous fournisse pas des images un peu plus grandes mais, heureusement, la mise en page ne perd pas trop de place en grandes marges inutiles comme dans certains ouvrages de plus grande taille...
Associazione Schola Cajni
(1) On trouve des chapitres iconographie dans des monographies de cornemuses particulières ou plus simplement de l'iconographie dans leur chapitre historique. On trouve également des cornemuses dans des ouvrages d'iconographie musicale, voir des articles spécifiques dans des revues et autres ouvrages collectifs, mais rarement des ouvrages entièrement consacrés à ce sujet. Citons donc l'ouvrage de Fritz Schneider, certainement le plus grand chercheur en matière d'iconographie de la cornemuse "La cornemuse, images et histoire d'un instrument de musique populaire européen" ou celui d'Ernst Eugen Schmidt auquel Fritz d'ailleurs avait contribué : "Sackpfeifen in Schwaben"
A l'heure où je rédige, très tardivement cette chronique, j'apprends qu'un ouvrage consacré à cette même tradition d'ensemble de gaitas, de très gros tambours et de petits tambours à timbre vient de paraître, côté portugais cette fois-ci (1).
Mais reprenons du début : j'ai déjà eu l'occasion de vous entretenir du groupe galicien Xistra de Coruxo. Celui-ci est non seulement un excellent groupe de musique, privilégiant une activité locale, mais également un groupe de recherche sur les traditions de la vallée du Mino, rivière frontalière entre Galice et Portugal. Cet ouvrage est un des résultats de ces recherches et il est consacré à une tradition très particulière à ce secteur, tant côté galicien où il est connu sous le nom de Treboada, que côté portugais (Minho) ou il est désigné par Zés Pereiras. Mais c'est, naturellement le côté galicien qui est principalement traité ici
Largement illustré de photos anciennes, photos d'instruments, cartes etc., ce livre de 120 pages A4 se penche essentiellement sur l'histoire de ces ensembles, dans la première moitié du XXème siècle, mais aborde également un peu la pratique actuelle, leur fonction sociale etc.
Pour l'amateur de cornemuses, cet ouvrage réserve, de plus, une belle petite surprise en décrivant un type de gaita dont cette région semble l'épicentre (et donc associées à ses ensembles avec gros tambours, même si on trouve de telles Treboadas avec des gaitas plus classiques) : une gaita alimentée par un soufflet (assez semblable à celui de la cabrette dans sa forme ronde et cloutée mais avec le tuyau, entièrement rigide, planté perpendiculairement à la plaque extérieure) et, seconde particularité, dotée de deux bourdons d'épaule montés parallèlement sur une même souche cylindrique, ce qui fait qu'il n'est parfois pas évident de repérer sur les photos la présence du second bourdon, bien plus court, sinon par le diamètre de la souche....
La première partie de cet ouvrage est entièrement bilingue galicien-anglais. Par contre la seconde partie (différents articles plus précis et ciblés, dont un de Olimpio Giraldez Rio et un de Miguel Perez Lorenzo, les autres de X. Fernandez Santomé) est uniquement en galicien.
Un DVD vient compléter l'ouvrage, il comporte l'ensemble des photos ainsi que des photos supplémentaires et dans certains cas, la meilleure définition des photos sur écran est appréciable. Il comporte également 11 partitions, plans détaillés (2) et quelques vidéos-documents (parfois qualité VHS) dont la plus intéressante est celle qui présente toutes les étapes de la fabrication d'un de ces gros tambour (ici, vu sa largeur, plutôt une grosse caisse), sans commentaire audio mais avec un bandeau de texte déroulant en bas d'image. Mais celles présentant un ensemble encore traditionnel filmé au début des années 90 montre qu'outre l'aspect musical, la gestuelle des joueurs de tambours n'est pas neutre et que, contrairement aux ensembles avec une simple grosse caisse généralement assez discrète mais efficace, les gros tambours jouent de manière bien plus énergique, davantage dans le spectaculaire qu'en finesse mais avec une belle synchronisation.
ed : A.F. Gaiteros da Xistra, 2012 http://www.xistra.info
(1) "Os Zés Pereiras " par Napoleao Ribeiro, Tiago Manuel Soares et Abel Andrade ed.Tradisom
(2) partitions et plans détaillés sont également encartés dans la couverture arrière de manière à pouvoir être utilisés indépendamment de l'ouvrage.
Rappels : voir à partir de Xistra de Coruxo "Adicado"
L'objectif de départ de cet ouvrage était, paraît-il, de réaliser sur le Massif Central, l'équivalent de ce que Michel Colleu et un collectif d'auteurs sous l'égide du Chasse Marée et Dastum avaient réalisé en son temps sur la Bretagne avec l'imposant ouvrage "Musique Bretonne". C'est Eric Montbel et André Ricros qui se sont vu confier cette mission et, naturellement, chaque concepteur d'ouvrage ayant une vision différente des choses, le résultat est, sous bien des points de vue, différent de son modèle armoricain et, il faut bien, l'avouer, il n'a pas réussi à avoir le même retentissement....
Ce qu'il a de similaire à son aîné c'est d'abord sa taille imposante et son poids, ce qui n'est fiinalement pas un véritable atout car si c'est un vrai plaisir des feuilleter plus de 500 pages grand format très largement illustrées (mis à part le titre et la bibliographie, je n'ai trouvé aucune double page non illustrée par au moins une photo ou dessin, certains connus, certains inédits (1)), mais c'est également un handicap pour la lecture du texte, notamment pour quelqu'un qui, comme moi, lit beaucoup dans les transports en commun, les salles d'attente et autres lieux où il est pratique d'avoir un livre dans sa poche plutôt qu'un pavé de 2.9kg....
Le second point commun est la sollicitation de tout un collectif de contributeurs : Eric Montbel est directeur éditorial, André Ricros coordonateur, puis vient un comité de rédaction de trois personnes et pas moins de 48 contributeurs non comptés les photographes et autres....
Mais là où les ouvrages divergent c'est par leur plan : si en Centre France comme en Bretagne, la tradition alimente une pratique actuelle, c'est un fait plus établi et reconnu en Armorique et là où Musique Bretonne traitait relativement classiquement en premier lieu la tradition puis son évolution jusqu'à l'usage qui en résulte de nos jours, le présent ouvrage insiste bien davantage sur cette filiation (voir le sous-titre : "Héritage et création") en faisant de nombreux aller-retour, en mêlant documents anciens et portraits ou témoignages actuels et si le sommaire affiché dans les premières pages paraît relativement structuré, on se perd un peu à la lecture et plus encore lorsqu'on feuillette l'ouvrage à la recherche d'une info ou d'un document qu'on y a vu précedemment. Remarquons également qu'il fait l'impasse sur tout le mouvement folklorique.
Le sujet est traité essentiellement sous son aspect humain : même les parties consacrées aux différents instruments (les différentes cornemuses sont notamment détaillées) sont abordés sous l'aspect de leur histoire, de leurs facteurs, de leurs musiciens, de leur symbolique mais sans véritable description, sans analyse technique, sans plans. De même, on y trouvera pas d'analyse musicale ou d'exemples de partition.
Il n'empêche que si cet ouvrage n'a pas reçu un accueil très enthousiaste du petit monde des musiques traditonnelles (2), sans doute également car pas mal de points abordés l'avaient déjà été dans divers articles ou ouvrages par leurs auteurs (mais c'est le lot de tout ouvrage de synthèse de ce type et cela permet parfois d'intéressantes actualisations), il renferme de nombreux documents, témoignages et autres qui méritent d'être lus et qui seront probablement redécouverts à l'avenir : en l'ouvrant un peu au hasard, je tombe par exemple sur le témoignage de Bernard Blanc sur ses expérimentations en matière de chabrette dont il ne me semble pas qu'il les ait évoquées ailleurs.... Et en revenant de voir l'Envol au cinéma la semaine dernière, je me suis replongé avec plaisir dans les six pages sur R. Thiery, une interview de 2011 où il ne parlait pas encore cinéma....
Disponible chez Phonolithe : https://www.phonolithe.fr/produits/livres-dvds/404-divers-les-musiques-du-massif-central-9782848195094
(1) et il restait de la matière puisqu'Eric et André ont publié ensuite deux albums essentiellement photographiques sur le sujet...
(2) du fait également de quelques querelles de chapelles....
Je vous avais entretenu en son temps (en 1993 dans Trad. Magazine) de cette méthode de gaïta élaborée au sein de l'école de gaïta d'Ourense par son fondateur et directeur Xosé Lois Foxo. Outil de travail au sein de cette école (et de toues ses antennes), cette méthode a déjà fait l'objet de 7 éditions galiciennes (peut-être 8 aujourd'hui ?) mais également d'éditions en espagnol (castillan), anglais, japonais et allemand. Voici l'édition française, parue en 2016 qui comme ses consoeurs, débute par une présentation générale des cornemuses, puis plus spécifiquement de la gaïta en galice (histoire, grandes figures, organologie etc...) avant d'aborder la méthode proprement dite, c'est à dire un rappel de solfège, puis les doigtés et divers ornements en s'appuyant sur une suite de 33 exercices qui, à partir du 23ème, sont des airs traditionnels galiciens. Puis un florilège de 80 mélodies ou pièces galiciennes (la dernière fait 5 pages) vient compléter l'ouvrage. Toutes les partitions sont écrites en Ré (deux dièses à la clef).
Nota : Ayant collaboré à la mise en forme de cette version française, je me garderai bien de toute appréciation sur la traduction...
Rappels : " Os segredos de gaita "
Et voir à partir de la chronique du livre : Xose Lois Foxo "Musicas do Caurel vol.1"
Xose Lois Foxo poursuit ici, parallèlement et en complémentarité avec son travail pédagogique au sein de l'Ecole de gaïta d'Ourense et de sa Real banda de gaïta, son imposante oeuvre de collectage et diffusion du répertoire traditionnel galicien. J'ai déjà eu l'occasion de vous présenter trois de ses ouvrages précédents, en voici un quatrième, consacré à un petit territoire particulier, mais la bibliographie qui figure en tête de ce dernier me montre qu'il y en a eu un certain nombre d'autres entre temps.
Il s'agit à nouveau d'un imposant pavé de 570 pages, complété par pas moins de quatre CDs et d'un DVD. Il reprend d'ailleurs le principe déjà utilisé dans le dernier dont je vous ai entretenu : plutôt que d'opérer une sélection au sein des 500 mélodies environ de ce recueil, il nous fait écouter 350 extraits environ de celles-ci soit plus de 80 plages par CD. C'est un peu frustrant de ne pas entendre les plus belles dans leur intégralité, de ne pouvoir apprécier les variations entre couplets, mais cela permet de faire vivre la majorité des partitions de l'ouvrage, ce qui est irremplaçable.
Une très belle illustrations (nombreuses photos anciennes) vient également donner un relief supplémentaire à ce cancioneiro.
Et si le titre fait mention d'antroplogie, le terme est justifié par une cinquantaine de pages d'analyse de la pratique musicale de cette région (en débutant par des cartes de localisation ce qui est toujours utile mais rarement fait). Une analyse en nombreux petits chapitres thématiques.
Cette étude est complétée par 13 pages de présentation des gaïteros les plus fameux de ce secteur, avec, là encore, de très belles photos anciennes. Remarquons celle du Quartet de Bendillo au sein duquel la gaïta est jouée par une femme : Felisa Vidal Nogueira, née en 1904 et dont la réputation s'est conservée.
Précisions que toutes les partitions sont écrites en Ré (deux dièses à la clef), que toutes les paroles sont naturellement transcrites sous celles-ci.
Le DVD compile de nombreuses séquences (fêtes, collectages) dans différents formats et qualité (selon les dates de prise de vue), complétées par des prises de vue de paysages et éléments naturels. Ce n'est pas le niveau technique à laquelle nous habitue aujourd'hui la télévision HD et certaines séquences sont parfois un peu courtes, mais lorsque deux chanteuses nous offrent une magnifique polyphonie sur des images de cours d'eau, la magie est là....
Rappels : voir à partir de la chronique du livre : Xose Lois Foxo "Musicas do Caurel vol.1"
Ce livre date de début 2013 déjà et certains d'entre vous le connaissent sans doute déjà, mas personnellement je ne l'ai découvert que ce printemps dans le salon de lecture d'un ami et lorsque j'ai quitté ce lieu culturel (après avoir tiré la chasse...), je me suis promis de le commander rapidement à l'éditeur, ce que j'ai tout de même mis trop de temps à faire, puis de vous en entretenir. Je vous en parle donc de suite, sans même avoir eu le temps de le lire en entier, mais c'est un ouvrage qui se déguste page par page puisqu'il s'agit d'environ 160 sonnets tous ou presque (1) dédiés... aux anches.
Un ouvrage tout à fait rare et original donc, peut-être le seul non technique consacré à ces bouts de roseaux qui donnent la voix à nos saxophones, hautbois, duduk, et naturellement cornemuses... (2). Un livre que tout musicien jouant d'un de ces instruments ne pourra ignorer tant ces petites lamelles deviennent rapidement sujet primordial d'attention, d'inquiétude, parfois de satisfaction mais souvent bouc émissaire de tous les problèmes du musicien, surtout débutant. Mais Didier Malherbe (3) n'en est plus un depuis belle lurette et l'un des premiers sonnet est d'ailleurs consacré aux anches de bonne volonté, celui sur les anches capricieuses ne venant que plus loin. La forme du sonnet est toujours respectée, en alexandrins ou vers plus courts, et s'il faut parfois relire une strophe pour la placer parfaitement sur la rythmique de celle-ci, tout cela est fort bien écrit et l'on appréciera la diversité des approches monomaniaques....
(1) j'en ai repéré quelques-uns vers la fin consacrés aux flûtes...
(2) il ne me semble pas que les anches libres entrent dans le propos, quoiqu'il joue aussi du hulusi et de l'orgue à bouche. Je n'ai pas encore vu la cornemuse directement citée dans ce que j'ai lu mis à part un "biniou" très générique pour désigner les instruments... Si Didier Malherbe joue de divers types d'anches, c'est l'anche de saxophone qui semble souvent plus directement visée dans ces textes, mais la plupart de ceux-ci parleront tout de même directement aux autres musiciens suceurs de roseaux...
(3) un ancien de Gong, plus connu maintenant au sein de Hadouk Trio : www.didiermalherbe.com
A commander chez l'éditeur (une SCOP) : Les éditions buissonnières https://www.editions-buissonnieres.fr ce qui vous permettra de découvrir leur large catalogue dans le domaine musical.
Que faire lorsqu'au fil des brocantes on a fini par accumuler quelques 1500 feuilles de chansons dont les origines se répartissent logiquement plus ou moins concentriquement autour de son terrain de collecte, donc également de son lieu de résidence ? Il y a aujourd'hui au moins deux solutions pour valoriser ce petit patrimoine : un site internet ou un livre. Et lorsqu'on a la passion de Thierry Legros pour les livres, la seconde solution est retenue et avant même de commencer à le lire, force est de constater que cet ouvrage est fort beau et riche en belles reproductions… Pour cette publication, Thierry s'est associé à un historien local, Francis Groff, auteur de plus d'une dizaine d'ouvrages sur des sujets régionaux des plus variés (jusqu'à l'historique de l'usine Caterpillar suite à sa fermeture) ainsi qu'à un bibliothécaire, Willy Pourcel. Une collaboration qui a permis de creuser les biographies des nombreux personnages que l'on croisera au fil des pages : chanteurs, musiciens, compositeurs et paroliers, éditeurs….
Si j'ai commencé en parlant de l'origine " concentrique " des feuilles de chansons recueillies, c'est que l'ouvrage suit un plan de ce type, partant du général (les marchands de chansons, chanteurs plus ou moins ambulants, les feuilles de chansons…) pour se tourner ensuite plus particulièrement vers la Wallonie et Bruxelles puis de manière plus précise encore sur Charleroi et sa région. Même si vous n'avez pas de lien particulier avec cette région, il est toujours intéressant de lire de telles études locales qui permettent de se faire une idée d'un phénomène à une échelle géographique donnée.
Un ouvrage qui présente donc le double intérêt de présenter très concrêtement un type de pratique musicale disparue et dont on a généralement qu'une idée assez vague et quelques idées reçues, mais également celui de brosser des portraits de personnages souvent hors normes et si vous ne retenez qu'un nom après la lecture de ce livre, ce sera certainement celui de Pharaon Stoquart, dont le nom (véritable nom de naissance) est à l'aune de sa vie et qui restera à la postérité comme compositeur de " La danse du Spirou " (l'écureuil en wallon). Mais gardons-nous de nous limiter à ce " comique excentrique à danse " et retenons également Caroline l'aveugle et Mathieu, ou Emile Lietard un chanteur-compositeur-parolier dont on ne saura s'il fut ou non l'auteur du meurtre d'une chanteuse qui defraya les chroniques locales en 1900. Histoire de se souvenir que le monde musical de l'époque n'était pas toujours des plus calmes…
Editeur : Université ouverte de la Fédération Wallonie Bruxelles (Charleroi)
https://www.librairie-musicale-thierry-legros.be/
Je vous chronique ce catalogue d'exposition avec trois ans de retard (expo juin-octobre 2016), mais c'est un ouvrage que j'ai découvert cet été seulement, un peu par hasard; tout comme j'ai découvert ce musée niçois, qui renferme une collection d'instruments anciens présentée comme la seconde en France après celle de la Cité de la Musique à Paris. Une collection d'instrument dont la plus grande partie est consacrée aux instruments à cordes occidentaux mais qui comporte également des instruments traditionnels (une vitrine d'instruments typiquement niçois en cougourdes notamment) dont principalement d'Orient, Afrique et Asie. Ces derniers ne sont pas exposés en permanence et cette exposition visait à les mettre en valeur le temps d'un été, accompagnés de quelques autres instruments prêtés pour l'occasion. Sa couverture et son titre mettant en évidence un assez quelconque bâton de pluie et un tambour sur cadre pas plus précisément identifié laissent penser à un catalogue de vulgarisation grand public mais il n'en est rien car après l'article introductif de Sylvie Lecat sur la collection du Musée et la démarche de l'exposition, suivent trois articles très pointus que vous devrez sans doute lire plusieurs fois pour en tirer tous les enseignement. Zia Mirabdolbaghi débute en analysant les instruments représentés dans les miniatures persanes, puis Philippe Bruguières se penche sur l'histoire des instruments d'Inde du Nord au travers des échanges avec le Moyen orient. Enfin Jean During continue à développer ce thème des échanges entre orient et occident dans la facture instrumentale. Articles pointus et complexes car les noms ne suffisent pas à définir des instruments souvent en perpétuelle évolution, mais même si vous ne saisissez pas tout, ces articles remettrons probablement en causes certaines de vos idées reçues sur l'ancienneté ou le caractère purement indien de certains instruments phare de cette culture...
Le dernier tiers du catalogue est consacré aux photos des instruments exposés, la plupart acquis au XIXème siècle, on regrettera juste que les articles s'appuient essentiellement sur leurs propres illustrations (qu'on aurait souhaité plus conséquentes vu le nombre d'instruments évoqués et leurs évolutions) et ne fassent pas davantage le lien avec les instruments du catalogue. Mais comme les articles font beaucoup référence à des instruments plus anciens encore ce n'était pas toujours possible.
Un ouvrage qui cache donc bien son jeu et dont le prix très abordable n'est pas en rapport avec le niveau de son contenu...
Edition de la Ville de Nice
Après Amadieu et Ranvier, c'est à la biographie de Victor Alard que s'est attaquée Agnès Unterberger dans le présent ouvrage. Trois personnages qui ont en commun, outre le fait d'avoir œuvré dans le milieu de la cabrette à Paris, d'être tout aussi renommés auprès des spécialistes de l'instrument, que peu connus d'un public trad. à peine plus large. Rappelons donc que Victor Alard (1905, 1955) fut un Auvergnat de Paris, né dans la capitale d'une famille aveyronnaise. Cabretaire rapidement reconnu, il vécu de sa musique uniquement jusqu'à la seconde guerre mondiale. Les hasards du conflit mondial lui firent son épouse alsacienne qui le conduisit à laisser Paris et son instrument pour aller s'occuper d'une conserverie strasbourgeoise. Il ne jouera plus qu'épisodiquement lors de vacances au pays puis pour un retour dans le petit monde des banquets d'amicalistes quelques temps à peine avant sa mort subite. Il nous a laissé plus d'une vingtaine d'enregistrements, en duo ou trio avec accordéon et/ou vielle qui permettent d'apprécier un style de jeu qui semble à l'image du personnage : stylé, efficace mais discret. Un style que l'on peut entendre sur les 20 plages du CD joint qui regroupe la quasi-intégralité de ses enregistrements et que nous décryptent, en annexe à l'ouvrage, Tiennet Simonnin et Fabrice Lenormand. Tiennet analysant également celui de son compère accordéoniste Joseph Aigueperse et Marc Anthony celui du vielleux Guéniffet qui l'accompagna également sur certains enregistrements. Le fait d'étudier le jeu de ces deux autres musiciens est d'ailleurs à l'image de l'ensemble de l'ouvrage qui bien que centré sur Victor Alard, couvre tout son entourage, à commencer naturellement par sa famille, ses collègues musiciens et plus généralement, le monde amicaliste auvergnat de Paris et, il faut le souligner ici car bien moins souvent décrit, celui de la banlieue. Agnès Unterberger travaille en effet de manière très rigoureuse : tous les éléments cités sont précisément sourcés, voire reproduits, et très peu de place est laissée aux hypothèses (1). Une méthode scientifique qui peine toutefois à nous donner la proximité que l'on espérerait avec Victor Alard, d'autant que celui-ci a finalement laissé peu de témoignages sur sa personnalité. Ce sont les citations de Jean Bergheaud (2), qui nous le font le plus approcher mais comme ce dernier parle souvent d'eux deux à la première personne du pluriel et qu'ils n'avaient visiblement pas le même caractère, cela nous laisse encore sur notre faim… C'est donc finalement en regarant les nombreuses illustrations tout en l'écoutant que l'on tentera de deviner l'esprit qui se cache derrière ce visage impassible et ce style musical et que l'on cherchera à approcher le personnage, en ayant en tête tous les éléments de cette biographie détaillée.
(1) ce qui n'empêche pas certains, pourtant adeptes de la biographie romancée, de remettre en cause certains de ses écrits : voir la réponse d'Agnès et ses deux co-auteurs à des critiques émises à propos de leur ouvrage sur Amadieu : https://www.5planetes.com/fr/actualites/hjdgsjdshg . Du même coup, voir son article sur Jean Franc qui vient compléter l'ouvrage sur Amadieu : https://www.5planetes.com/fr/actualites/jean-franc-fabricant-de-cabrettes-a-paris-1828--1901
(2) recueillies jadis par E. Montbel et dont on a pu écouter et réécouter des extraits dans le fameux 33t des Musiciens routiniers dédié à ce cabrettaire en 1980...
Société des lettres, sciences et arts "La Haute Auvergne" coll. "Mémoires" n°18
Rappels : voir ci-dessous l'ouvrage sur Amadieu et Ranvier
Tiennet Simonnin : voir à partir de : Mister Klof "Le galant indiscret"
Désolé d'arriver un peu tard en vous chroniquant un recueil de chants de Noël début janvier, mais le temps de le commander outre-atlantique et d'apprendre ces différentes mélodies et leurs arrangements à deux, trois voire quatre voix, vous serez, au contraire, fin prêt pour la prochaine période de l'avent !
Le sous-titre vous indique que ces arrangements ont été réalisés pour cornemuses écossaises mais Timothy Cummings est un américain joueur de scottish smallpipe et border pipe (ce dernier dans sa version plutôt proche de nos musettes du Centre) et donc contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier abord, il ne s'agit pas d'un cahier de répertoire pour highland bagpipe mais plutôt d'un recueil de polyphonies pour cornemuses un peu moins sonores et tout à fait adapté à nos musettes, cornemuses flamandes etc. Les partitions sont écrites a priori pour hautbois en La avec un, deux ou trois dièses à la clef et un petit encadré en tête de chaque rappelle la tonalité et les accords possibles de bourdons. Un tableau en fin d'ouvrage vise d'ailleurs à vous permettre de jongler entre tonalités écrites (La, Si, Ré et Mi), hautbois en La, Sib, Do ou Ré et bourdons...
Le répertoire puise aux traditions de plusieurs pays d'Europe occidentale (Grande Bretagne, France et Allemagne principalement mais pas uniquement), à des pièces américaines anciennes et à quelques autres sources plus originales (l'ouvrage se clôt sur un noël russe). Toutes les sources sont indiquées, ce qui permet de constater que la plupart des mélodies françaises ont été reprises de "The new Oxford Book of Carols et Hugh Keyte et Andrew Parott 1992, ce qui nous permet de découvrir quelques mélodies ou versions parfois peu courantes et de sortir un peu des sentiers battus.
Pour ne rien gâcher, un certain nombre de reproductions de nativités illustrent l'ouvrage, en noir et blanc à l'exception de la couverture qui reproduit celle qui demeure à mes yeux la plus belle enluminure d'annonce aux bergers : celle de J. Bourdichon dans Les grandes heures d'Anne de Bretagne (BNF).
Couverture à spirale solide (indispensable pour un recueil de partitions destiné à servir), papier de qualité, index divers (dont un index des noëls directement associés à la cornemuse ou au moins aux instruments à vent et un index par événement concerné de l'annonciation à l'épiphanie en passant par les différentes dates intermédiaires), une page sur certains doigtés alternatifs, partitions bien lisibles, format quasi A4, petits commentaires à la fin de chaque partition : tout a été pensé et conçu pour que l'ouvrage réponde aux attentes du musiciens.
Et si vous voulez finir de vous laisser convaincre, allez jeter une oreille à quelques-uns de ces arrangements, sur la page internet dédiée à cet ouvrage : http://birchenmusic.com/product/on-this-day-earth-shall-ring-printed-collection. Il y en a également un que vous pouvez écouter sur l'album de Timothy "The Wind among the Reeds" dont je vous parlerai sous peu
Birchen Music publishing : adresse internet ci-dessus
Rappel : Jeremiah McLane & Timothy Cummings "The Wind among the reeds"
Je déroge à la règle qui veut qu'un critique ne parle en principe pas des CDs et livres qu'il achète (1) car je viens de dévorer ce petit opuscule découvert lors du Son Continu 2017 sur le stand de Bruno et, cet ouvrage étant tout à fait unique en son genre, je ne résiste pas à partager l'info sur son existence. Des ouvrages sur la facture d'anches, en français et dans notre domaine, il en sort grosso modo un tous les vingt ans (celui de Bernard Desblanc sur les anches simples, celui de JJ Smith pour les musettes du centre et le présent ouvrage). Celui-ci est le premier sur les hautbois populaire et, comme l'indique son sous-titre, il a été élaboré autour du hautbois du Languedoc, il fournira une aide inestimable à tous les joueurs de hautbois populaires et anciens, les côtes de référence étant données pour le hautbois du Languedoc naturellement mais également pour douze autres hautbois et douçaines et un chapitre détaillant également la méthode pour tenter d'ancher un hautbois sans aucune indication sur ses anches (2).
La méthode préconisée par Bruno est une méthode de facture d'anche avec humidification quasi constante du roseau lors du montage (3) mais comportant des conseils qui me semblent très judicieux et que je ne connaissais pas encore.
Naturellement il détaille toutes les phases, qui, comme le sait tout facteur d'anches débutant ou confirmé, sont toutes aussi importantes les unes que les autres... Il détaille les règles de grattage pour l'accord final et je suis tout à fait d'accord avec lui lorsqu'il indique qu'un hautbois ne fonctionne correctement qu'à un diapason donné et qu'il est illusoire de chercher à changer celui-ci en travaillant sur l'anche...
Côté pratique, le format A5 est adapté, la reliure spirale est tout à fait adéquate pour un tel type d'ouvrage et les rhodoïds protègeront de façon opportune couverture et dos contre les éventuelles projection d'eau (pour les pages intérieures il faudra vous essuyer les doigts...). Et cet ouvrage 66 pages vaut environ la moitié du prix d'une anche si vous l'achetez à votre facteur habituel...
En bref un ouvrage indispensable pour lequel les suceurs de roseaux ne peuvent que remercier Bruno pour ce remarquable partage d'expérience.
Association Rivatges : http://rivatges.fr (attention l'adresse en .com figurant au dos de l'ouvrage n'est déjà plus la bonne...)
(1) C'est l'un des premiers et seul conseil que l'on m'ait donné lorsque j'ai commencé à rédiger pour Trad Magazine, par le rédac chef de l'époque. Sur le coup cela ne m'a paru évident mais l'expérience m'a permis de comprendre que le respect de cette règle est indispensable...
(2) La méthode est rationnelle mais il me semble bien qu'en pratique facteurs et musiciens tentent fréquemment également la méthode empirique qui consiste à tester toutes les anches que l'on peut avoir sous la main...
(3) il existe des méthodes quasi entièrement à sec, assez intéressantes pour les cornemuses (pas forcément pour les hautbois). Chacune présente ses avantages et inconvénients mais il est impératif à mon avis de s'en tenir à l'une ou l'autre méthode et de ne pas mélanger les conseils des unes et des autres...
Voici un ouvrage pour tous ceux qui pensent que le trad. allemand se partage uniquement entre un folklore reconstitué sans sérieux fondements et une pratique de traditions d'autres pays (Irlande, Suède, France etc...). Bien entendu ces deux aspects existent en Allemagne comme dans bien des pays mais il ne doit pas occulter des travaux tels que ceux de Ralf Gehler, musicologue professionel, actuellement attaché à l'écomusée de Schwerin et qui travaille de longue date sur les traditions musicales de sa région, le Mecklenburg, à l'est de Hambourg (juste à l'est de l'ancienne frontière entre les deux Allemagnes). Le problème est qu'il faut maitriser la langue allemande pour pouvoir comprendre cet ouvrage de 270 pages qui, s'il comporte quelques belles illustrations iconographiques (en couleur), demeure tout de même essentiellement textuel. Je dois avouer que si je parviens à déchiffrer un petit article en allemand, je ne suis pas capable de lire un tel ouvrage et c'est bien dommage car les sources musicales de cette région de 1500 à 1800 me demeureront donc méconnues et notamment les instruments pratiqués qui semblent occuper une bonne partie de l'ouvrage. Le côté proprement musical n'est d'ailleurs abordé que dans un court chapitre de fin, les amateurs de partitions anciennes seront donc déçus. Il faudra d'ailleurs que je questionne un Allemand pour me faire expliquer ce que sont ces Bierfiedler (violoneux à bière ?) qui accompagnent les joueurs de cornemuses et musiciens de ville dans le titre de l'ouvrage...
Thomas Helms Verlag http://www.thv.de
Rappels : une fois n'est pas coutume, je vous renvoie au sommaire des chroniques, à la rubrique Ralf Gehler
Bon d'accord, ce n'est pas un livre mais une revue, qui curieusement, continue invariablement à mentionner pour chaque numéro non pas sa date de parution réelle mais celle qui aurait du être celle du numéro si la collection n'avait pris un retard jamais rattrapé depuis plusieurs années. Voici donc le numéro double 51-52 date 2016 mais bien paru en 2017.
Mais avec ses 150 pages illustrées (en noir et blanc) et sa reliure brochée, chaque numéro est un vrai petit ouvrage collectif qui traite, comme le montre d'ailleurs la couverture, aussi bien des cornemuses du nord que du sud de l'Italie. Tous les articles sont en italiens sauf l'editorial d'Antonietta Caccia qui est également en anglais et, comme à l'accoutumée, Antonietta offre, en fin d'ouvrage, un petit résumé en anglais de chacun des articles.
Au sommaire de ce semestre (numéro double), la première partie des résultats du recensement autour des zampognas réalisé en 1999-2000 par l'association, avec notamment en fin d'article une liste des relevés en archives de retributions de zampognaris pour la fête du Corpus Domini au XIXème siècle. Témoignage également que celui de cette famille dans la ferme de laquelle étaient régulièrement hébergés des zampognaris pour la période de Noël. Suit un bel article illustré sur la piva, puis Rital Pellegrini, analyse un témoignage sur un carnaval en 1685 avec mention de deux cornemuseux et d'un tambour. Comme elle est l'auteur d'un ouvrage sur l'iconographie de la cornemuse, il y est également question d'iconographie. Vient ensuite un article pour s'interroger sur les cornemuses et plus généralement l'usage des élements d'origine animale dans la facture instrumentale. Puis des rubriques habituelles dont les partitions (à noter un arrangement de "La grande pastourelle" du Berry pour zampogna), la revue de presse de Mauro Gioielli et enfin un dernier article d'Antonietta Caccia sur les musées "d'identité locale" en Molise avec une impressionnante liste de ceux-ci à la fin.
Cette revue est envoyée aux adhérents de l'association Circollo della Zampogna et on peut adhérer (pour quatre numéros), sur le site de cette association , mais attention, comme l'adhésion se fait via la boutique des livres, CDs et DVDs vous risquez de craquer pour certaines autres publications...
http://www.zampogna.org/
Autant vous prévenir dès le départ, si le point de départ de cet ouvrage est une gwerz bretonne, il ne traite pas de musicologie mais, comme l'indique le sous-titre, il nous offre un véritable voyage dans les légendes,dépuis la péninsule armorique jusqu'aux indes en passant par les Pyrénées, la Suisse, l'Italie et le Moyen Orient (tant pis pour ceux qui pensent que tout ce qui est breton ne peut être que d'origine celte...). En sus de ce trajet d'ouest en est, c'est une véritable remontée dans le temps que nous offre Patrick Malrieu dont on devine qu'il a été tout aussi emporté que ses lecteurs dans cette aventure dont il ne devait pas se douter de l'étendue lorsque, partant de cette gwerz de tradition orale, il commença par en retrouver l'origine, relativement récente pour la Bretagne, dans les feuilles volantes (1). Mais en tirant le bout du fil, ce sont plusieurs millénaires qui se sont déroulés et le récit chrétien édifiant a révélé une légende bien plus ancienne connue du judaïsme, de l'Islam, de la mythologie mazdéenne et de celle des Indes. A chacune de ses étapes il nous offre une nouvelle version du récit,dont la parenté avec la précédente ne fait pas de doute même si parfois la "moralité" s'inverse en passant d'une religion à une autre. Puis, lorsque tout le fil est ainsi déroulé, il procède, dans les derniers chapitres, à des analyses transversales, histoire de comprendre le pourquoi de cette persistance d'un récit que l'on pourrait considérer à priori comme anecdotique (et qui ne me semble plus très connu).
Si la lecture de l'ouvrage est aisée à son début, voire même un peu ludique, elle se complexifie au fur et à mesure que l'on s'éloigne de notre civilisation occidentale et que l'on s'aventure dans des religions et mythologies moins familières. Puis dans les chapitres finaux, le lecteur est amener à vérifier s'il a bien retenu chaque étape de ce parcours.
Naturellement l'ouvrage, de bon format est illustré, ce qui aide grandement à sa lecture, de même que la mise en page qui identifie bien les récits dans des encadrés jaunes, met en gras certains éléments important de ceux-ci, encadre également la bibliographie chapitre par chapitre (P. Malrieu cite naturellement ses sources et ceux qui ont ouvert la route sur chacune des étapes du parcours), place les notes face au texte, ce qui évite d'avoir à aller les chercher à la fin etc.
(1) Rappelons que Patrick Malrieu est un des fondateurs de Dastum dont il fut le président et qu'il fit d'importantes recherches sur les chansons bretonnes sur feuilles volantes.
Editeur : Tir Centre de recherche bretonne et celtique (Université de Rennes 2 Haute Bretagne) 2010.
Voici un sujet pour lequel j'ai déjà été plusieurs fois en contact avec des collecteurs d'iconographie (1), mais aucun n'avait encore concrétisé le partage des résultats de ses recherches. C'est l'auvergnat Jean-Claude Roc qui ouvre donc le bal avec ce petit ouvrage de 30 pages au curieux format (A4 plié dans sa hauteur), illustré en couleur, de 38 documents (2) présentant des instrumentistes (cornemuse, vielle, flûte-tambour) actionnant des marionnettes avec l'une de leur jambe. Après un rapide rappel de l'historique des marionnettes de l'Egypte antique jusqu'à Guignol et les marionnettistes forains, il attaque le sujet proprement dit, avec une mention particulière pour la Haute-Auvergne. Puis il dresse le catalogue des représentations qu'il a rassemblé, non pas par ordre chronologique, mais par instrument utilisé par le marionnettiste. On regrettera juste le format un peu petit des illustrations mais c'est un bon début (3) et souhaitons que cet ouvrage en attirant l'attention sur ce sujet soit le germe d'une monographie plus conséquente sur le sujet.
(1) dont Chris Gerris, marionnettiste, sculpteur, musicien etc., qui avait rassemblé pas mal de choses il y a pas mal d'années maintenant,.
(2) et quelques autres plus généraux sur les marionnettes.
(3) surtout lorsque l'on connait les difficultés à obtenir certains droits de reproduction. Les illustrations proviennent de collections publiques et privées.
Association Histoire et Patrimoine, 2, rue Jules Védrines 15100 Saint-Flour, avec le soutien de l'APEMUTAM
http://jeanclauderoc.vefblog.net/ (si vous arrivez sur un site d'art martial pas de panique vous êtes au bon endroit...)
Rappels : "Iconographie et l'histoire de la cornemuse en Haute-Auvergne"
Si quasiement toutes les cornemuses de l'hexagone disposent aujourd'hui d'une monographie voire davantage, les hautbois sont bien moins servis, et nous ne pouvons donc que nous réjouïr d'une telle édition. Edition dont il serait d'ailleurs plus rigoureux d'annoncer qu'elle concerne plutôt une tradition de hautbois, car il est toujours possible de se poser la question de savoir si les 5 instruments entiers parvenus juqu'à nous, représentent réellement un type particulier de hautbois populaire, chacun possédant telle ou telle caractéristique propre : un seul dispose par exemple d'un trou de sous-tonique (1) . Et tous dérivent du hautbois baroque, ce qui leur donne forcément un air de famille. Cette origine commune est rappellée par Luc Charles-Domnique dans le premier chapitre de cet ouvrage collectif, Luc s'attardant ensuite sur l'un de ses sujets de prédilection : les corporations ménétrières et les bandes de hautbois au service du pouvoir.
Bernat Menetrier Marcadal poursuit avec un historique du Couserans sous ses aspects politiques naturellement, mais également économiques et, surtout, sociaux avec d'intéressants éléments, par exemple ces accords entre vallées françaises et espagnoles garantissant la continuité des échanges même en cas de conflit entre les deux pays. On regrettera juste l'absence de cartes au sein de ce chapitre et du suivant..
Alain Servat, nous fait revenir à des sujets plus directement musicaux, nous met l'eau à la bouche en annonçant une prochaine publication sur les danses locales (je ne savais pas qu'il y avait des bourrées dans les Pyrénées...) puis nous présente les 13 joueurs d'aboes connus, certains, du XIXème siècle, de manière très lacunaire, mais d'autres, dont le fameux Pigalha, à cheval sur les deux siècles, dont la réputation a laissé bien davantage de témoignages.
Le regretté Jean-Christophe Maillard a réalisé avec la rigueur qu'on lui connaissait, l'étude des enregistrements anciens disponibles, enregistrements quasiment tous présent sur le CD joint à l'ouvrage?
Les cinq instruments sont ensuite décrits (avec photo générale), leur facture analysée (mais pas leur perce malheureusement...), et le plan côté de l'un des cinq est fourni (pourquoi pas les cinq pour faciliter leur comparaison ?).
Puis les témoignages des principaux protagonistes retracent le revival de l'instrument, au sein des groupes folkloriques avec l'appui de Charles Alexandre tout d'abord, puis lors du revival folk des années 70 (Claude Romero, Bernard Desblanc, Robert Matta) et, enfin, la pratique et la facture actuelle (P. Rouch, B. Petitprez). Ce dernier historique explique également les différents types de reconstitutions d'aboes dits "de Ch. Alexandre", ou "du COMDT". Il explique également le travail de relevé des côtes réalisé qui permettra peut-être, accompagné d'un travail sur les anches, d'ouvrir de nouvelles perspectives à la pratique de cet instrument en repartant de sa version ancienne.
Le CD joint à l'ouvrage n'est pas qu'un simple bonus de type compilation comme on en rencontre souvent : il présente au contraire, outre les huit enregistrements anciens déjà cités (2), 27 plages inédites, représentatives de la pratique actuelle de l'instrument au sein des groupes folkloriques les plus impliqués (Bethmalais, Biroussans), mais également des autres acteurs du renouveau déjà cités (C. Romero, B. Desblanc et deux ensembles du COMDT, JC. Maillard qui ose malicieusement une polka bretonne en second morceau, le duo Matta-Rouch, P. Rouch dans plusieurs autres formations, A. Servant, Zinga-zanga, Revelhet, Les Irètges etc.
Voici donc un exellent ouvrage dont on regrettera juste la couverture un peu trop sobre qui risque de le faire passer un peu inaperçu sur les stands.
(1) Mais attention certaines caractéristiques propres à un seul instrument (large bague de pavillon ou, au contraire, pavillon quasi-inexistants résultent de modifications ultérieures, voire relativement récentes des instruments.
(2) dont un ou l'un des danseurs crie le nom de Pigalha, ce qui, malgré la prudence à laquelle encourage Jean-Christophe dans son chapitre (que je reformulerai en disant que tous les accordéonistes à qui l'on a crié "Chauffe Marcel" n'étaient pas Azzola), confère une valeur toute particulière à cet enregistrement...
Edité par l'Agence de Développement Economique du Couserans, 2014
Je n'ai pas vraiment pour habitude de vous chroniquer des numéros de revue, mais ce hors-série est un véritable petit livre (d'ailleurs mis à part celle pour la revue et celle de l'imprimeur, il ne comporte aucune pub et ses 89 pages consacrées à une réflexion sur le phénomène des festivals des années 70 à aujourd'hui se dévore comme un livre, l'aspect revue n'étant là que par le format et par le découpage en articles confiés à divers auteurs. Mais lorsque je vous aurai dit que le principal (en volume déjà, mais également l'un des deux coordonateurs du numéro) n'est autre qu'Etienne Bours, vous comprendrez déjà que le sujet se décline principalement sous l'angle des festivals que vous et moi avons le plus de chance de fréquenter. Cet angle d'attaque est encore renforcé par le fait que le fil conducteur de ces réflexions est le regard sur deux festivals qui occupent le même lieu à 40 ans d'intervalle : Le Temps des Cerises, mythique festival de musiques traditionnelles (1), chansons "engagées" et spectacles de rue des années 70 d'une part, Esperanzah !, festival de musiques du monde altermondialiste d'autre part. J'ai d'ailleurs omis pour l'instant de vous préciser que tout cela se passe en Wallonie, mais la réflexion déborde largement de cette région et vous retrouverez cités de nombreux lieux de rencontre hexagonaux. Mais attention il s'agit bien essentiellement de reflexions à partir de ces deux exemples et pas du tout d'un catalogue ou d'un "Que Choisir". Bien que les auteurs se défendent dès le départ de vouloir faire dans la nostalgie, on pourra regretter que les premiers articles se répètent parfois un peu sur l'historique du Temps des Cerises et de son précurseur à Champs (c'est le pendant des revues à plusieurs plumes). inversement, il est plus difficile de cerner le caractère exact de l'actuel Esperanzah ! Mais pour le reste, on appréciera une reflexion de fond avec ses coups de gueule et ses coups de coeur, mais également des articles plus thématiques sur le mouvement folk, la notion de "musiques du monde" et ses diverses désignations selon les époques, les musiques africaines, la chanson à texte, les fanfares, le paradoxe des festivals censés ne pas s'inscrire dans le monde de la consommation mais qui génèrent des tonnes de déchets, le bénévolat etc. Un numéro à lire, ne serait-ce que pour redécouvrir en intégralité (je pense que n'en avais jamais lu que des extraits choisis), la fameuse lettre de Pete Seegger qui boosta le revival des musiques traditionnelles européennes en 1972 et que pas mal de gens devraient méditer encore de nos jours.
http://www.imagine-magazine.com
(1) même pour ceux qui, comme moi n'ont pas eu la chance d'y assister mais qui en écoutaient à l'époque de nombreux enregistrements rediffusés sur France Culture dans l'émission de J. Erwan et Marc Legras
Le titre de ce document n'est pas très commercial mais ceci est tout simplement du au fait qu'au départ il n'était destiné qu'aux membres de l'association des Bohaires de Gasconha, sous forme d'un pdf téléchargeable. Mais la richesse et la qualité de présentation méritaient une diffusion plus large et l'association s'est fort heureusement résolu à en tirer des exemplaires papier qui intéresseront donc les non-membres mais également les membres qui apprécieront de disposer d'une version plus facile à consulter à l'atelier ou à anoter et qui n'ont pas envie de vider trois cartouches d'encre couleur pour ce faire (1)... Mandaté par l'association, Patrick Burbaud a réalisé le relevé détaillé (on pourrait écrire "scientifique") de 19 bohas anciennes, complètes ou pas, parfois anchées d'époque, de manière très précise et ces relevés sont ici restitués sous forme de photos plus grandes que nature (sauf pour les sacs) agrémentées de toutes les cotes possibles et imaginables. Une boha peut ainsi être décrite par une bonne dizaine de pages photos avec parfois plusieurs vues par page... Quelques pages précisent l'histoire connue de chaque instrument mais également la méthodologie de relevé (il est intéressant de découvrir par exemple comment ils ont procédé pour mesurer la largeur de la lumière des anches simples sans altérer celles-ci... je vous laisse réfléchir à la question...). De tels relevés ont déjà été réalisés pour des instruments isolés, voire pour d'autres familles de cornemuses (crabas par exemple), mais c'est à ma connaissance la première fois que sont ainsi publié les relevés de l'intégralité des instruments connus d'une famille.... Il est indubitable que cette publication va permettre à des facteurs professionnels ou plus occasionnels de tester la construction de fac-simile d'instruments anciens pour se faire par eux-même une opinion sur instruments originaux dont nos néo-bohas actuelles sont parfois très éloignés... Sans oublier ceux qui préfèront une approche plus scientifique qu'expérimentale et qui tenteront des analyses de cette mine d'informations chiffrées... Bref dans le petit monde très actif en ce moment de la boha, il devrait y avoir un avant et un après cette publication....
http://www.bohaires.fr
(1) d'autant qu'ils bénéficient d'un tarif spécial de 20 euros contre 30 pour les non membres.
Rappels : autre publication de l'association des Bohaires de Gasconha : voir à partir de la chronique de : "Bohas Bohaires"
Ce n'est pas tous les jours que paraît une méthode de musette du centre aussi ne boudons pas notre plaisir. A. Wantiez assure les cours de cornemuse à l'Ecole de Musique Intercommunale de Raimbeaucourt (Nord) et nous a déjà gratifié d'un recueil de Jeux de vélocité pour cornemuse 14 pouces. Premier constat, dès la lecture du titre : visiblement il s'est rallié à la majorité des adeptes de la tonalité de sol (16 pouces), les derniers bastions d'usage de la 14 pouces seraient-il en train de tomber ? (mais dans le même temps, elle semble regagner un tout petit peu de popularité ailleurs...)
La démarche d'A. Wantiez est assez particulière et c'est naturellement ce qui en fait son intérêt puisque l'on ne voit pas trop celui qu'il y aurait à refaire un clone de celle de B. Boulanger par exemple. Comme il l'indique dans son introduction, A. Wantiez prône l'apprentissage par l'écoute de ses pairs mais considère que la lecture est indispensable et ce recueil est donc avant tout un recueil de partitions triées et ordonnées afin de constituer une progression, une courte mention en tête de chacune explicite les précautions à prendre pour jouer la mélodie en question. En complément, et c'est là que se situe l'originalité de cette méthode de cornemuse, une courte page en tête de chaque chapitre met l'accent, principalement, sur les modes utilisés (authentes, plagaux, sol myxolydien, ré dorien etc...). Un vocabulaire et une démarche beaucoup plus familière aux instrumentistes à cordes (on se souvient de nos premières méthodes d'épinette ou de dulcimer) qu'aux cornemuseux et qu'il ne semble pas inutile de mettre en avant ainsi.
Il s'agit donc d'une méthode à utiliser plutôt avec un professeur qu'en autodidacte pur car les aspects techniques sont plus que succincts.
Le répertoire emprunte pas mal de standard de nos musiques traditionnelles (de France ou d'Outre-manche) et anciennes. Dommage que les origines ne soient pas précisées sauf pour les mélodies anciennes (Gervaise, Arbeau...);
Une courte bibliographie, un glossaire et un récapitulatif des gammes complètent l'ouvrage.
Autoproduction contact : wantiez.armand suivi de @orange.fr
Jeux de vélocité pour cornemuse 14 pouces
Ce qu'il y a de bien avec Claude Ribouillault c'est qu'il ne traite jamais un sujet de manière convenue et alors que la couverture pourrait laisser penser à un simple ouvrage sur les chants de marins (chants de manoeuvre notamment), ce beau livre (même si simplement broché et d'un format un peu plus petit que le A4) traite de tous les liens possibles et immaginables entre navigation (sur mer mais également sur rivières et canaux) et musique, qu'elle soit instrumentale ou chanté... Depuis la circulation, entre les différents continents, des populations, des musiciens, des luthiers ou simplement des instruments, voire de leurs catalogues, sans oublier les bagnards jusqu'à la musique des ports et des rivages, qu'elle soit profane dans les bars et bordels ou plus sacrée dans les processions, sans oubliers les éclusiers facteurs d'épinettes. Naturellement chants de manoeuvre maritimes et chants de gaillard d'avant ne sont pas oubliés mais pas pour autant placés sur leur piédestal habituel. Et il n'hésite pas non plus à traiter d'évocations écrites par des terriens. Les thèmes abordés sont tellement nombreux, que chacun est traité en quelques pages et que l'on change (plus ou moins profondément) de sujet chaque fois que l'on tourne la page.
On reconnait également Claude Ribouillault à son refus de mettre une limite après laquelle on ne serait plus dans la tradition et qu'il faudrait donc rejeter de l'étude. On trouvera donc aussi bien des chansons réellement traditionnelles que des oeuvres de chansonniers plus récents. Ceux qui sont un peu habitués à ces répertoires les différencieront sans problème.
Claude est, enfin, un grand collectionneur d'images, de cahiers de chansons et de bien d'autres choses et il n'a eu aucune peine à illustrer son propos avec des magnifiques photos et cartes postales dont la grande majorité est inédite (et fort bien reproduites ici, merci à l'éditeur...) ainsi qu'avec des chansons dont une grande partie est tirée de sa collection de cahiers de chansons dont bien entendu, les références sont citées. Il a également placé en dernière partie de l'ouvrage les partitions de quasiment toutes ces chansons (100 exactement) : mélodies notées d'après collectes ou timbres indiqués en regard dans les cahiers. Bien entendu il a parfois un petit peu tiré pour pouvoir utiliser tel texte ou telle image au sein d'un chapitre et l'on se demande parfois si le sens est bien celui qu'il y accole mais cela fait partie du jeu. Il n'a curieusement que le chapitre sur les passeurs en rivière où il recourt aux versions bien connues tirées de Barbillat Touraine ou Achille Milien.
On pourra lui faire deux critiques : un style parfois un peu trop dense, surtout dans les premières pages, avec jusqu'à trois idées par phrase. Et puis, conséquence de la quasi exhaustivité des thèmes traités, chacun de ceux-ci pourra apparaître trop brièvement abordé. Mais la bibliographie est là pour permettre de creuser certains des sujets pour lesquels l'eau vous sera monté à la bouche et nombre d'études restent encore à mener pour approfondir ceux qui ne l'ont pas encore été...
Dans la veine de "La musique au fusil" qui restera certainement son ouvrage de référence, "Musiques d'à bord" ne traite pas tant de musique ou de marine, mais bien de l'homme et de ces sociétés humaines soumises à des conditions de vie particulières et pour qui la musique étaient nécessité (mais ne l'est-elle pas encore pour nous tous aujourd'hui ?).
Editions du Rouergue http://www.lerouergue.com
Rappels : voir à partir de son ouvrage sur le Service Militaire
Mais également les actes de colloque,juste ci-dessous...
L'intérêt d'un colloque est, en principe triple (1) :
- générer des travaux de recherche, ou à minima, de synthèse de recherches déjà effectuées, -présenter ces contributions à un public, en direct et/ou par les biais des actes lorsque ceux-ci sont publiés, - et enfin, et ce n'est pas le moindre des intérêts, permettre aux divers contributeurs de se rencontrer ce qui immanquablement, ne manquera pas, suite à ces échanges, de remotiver ceux-ci, de leur donner un nouveau regard sur leur objet de recherche etc.
- générer des travaux de recherche, ou à minima, de synthèse de recherches déjà effectuées,
-présenter ces contributions à un public, en direct et/ou par les biais des actes lorsque ceux-ci sont publiés,
- et enfin, et ce n'est pas le moindre des intérêts, permettre aux divers contributeurs de se rencontrer ce qui immanquablement, ne manquera pas, suite à ces échanges, de remotiver ceux-ci, de leur donner un nouveau regard sur leur objet de recherche etc.
La Talvera est désormais coutumière de ce type d'organisation (2) et le sujet abordé cette fois-ci justifiait particulièrement la tenue d'un colloque car le fifre est tout à la fois omniprésent et méconnu, à la jointure entre musiques traditionnelles et autres formes ou autres occasions musicales et si certains des auteurs ici présents doivent se connaître de longue date, il me semble que, par contre, certains autres venant de domaines ou de régions plus éloignés n'émargeaient pour l'instant pas forcément aux mêmes cercles.
L'intérêt pour le lecteur (et naturellement les auditeurs du colloque pour ceux qui sont eu cette chance) est également grand car d'une part nombreux sont ceux d'entre nous qui ne lirons jamais les travaux complets des 18 auteurs ici rassemblés et, d'autre part, le fait de lire successivement tous ces résumés de recherche (en un temps relativement bref donc), permet une intéressante mise en perspectives de ces diverses traditions : Albigeois, Languedoc, Lot, Gascogne, Vésubie, Nord, Flandres, Wallonie, Suisse en lien avec Versailles, Italie et Brésil, ce qui n'est pas tout à fait une surprise connaissant les affinités de la Talvera avec ce pays.
Sont abordés les aspects historiques, des origines médiévales aux influences napoléonniennes avérées ou fantasmées, sociales (fifres et tambours comme éléments marqueurs d'événements, le fifre pour la danse, place des fifraires par rapport à d'autres instrumentistes…), musicales (intéressante introduction aux unissons imparfaits…)avec naturellement quelques portraits de fifraires de traditions.
Si certaines études historiques sont un peu arides (que déduire de ces nombreuses simples mentions de défilés " avec fifre et tambour " ?), celle de Pierre Laurence sur le Bas Languedoc mettant en avant une nette différence d'implantation entre résultats de dépouillement d'archives (XVIIIème siècle) et enquêtes de terrain (Fin XIXème début XXème) est tout à fait intéressante. Divers témoignages actuels, soit sur une pratique toujours vivante (marches entre Sambre et Meuse) soit des phénomènes de revival (Languedoc, Gascogne), voire intermédiaires (Vésubie) viennent aérer la lecture entre des articles plus historiques et redonnent une nouvelle perspectives à ceux-ci.
Enfin l'introduction généraliste de Claude Ribouillault, qui ouvre de nombreuses pistes, mérite d'être relue en fin de course afin de se remémorer comment certaines de ces questions ont été traitées ou non par les différents auteurs. Je citerai à titre d'exemple celle du rôle respectif du fifre et du tambour : est-ce réellement le tambour qui accompagne le fifre ou n'est-ce pas au contraire le fifre qui agrémente les batteries qui constitueraient alors l'élément fonctionnel essentiel. Vu l'orientation des articles (peu de place consacrée au tambour et à ses pratiquants), la première proposition semble avoir le dessus dans les esprits (mais c'était également le thème annoncé du colloque donc forcément....), même si l'un ou l'autre auteur émet la seconde hypothèse ou amène des éléments qui penchent dans ce sens (tel titre qui ne correspond pas à une mélodie mais simplement à un rythme.)
Et naturellement, les bibliographies des différents articles nous invitent à aller plus loin dans la connaissance des traditions du fifre et des tamboureurs (3)...
(1) Je précise que j'ai rédigé cette chronique en août, quelques jours avant de découvrir le numéro 163 de Trad. magazine... Il est certain que lorsque l'on pense que tous ceux qui ne partagent pas strictement votre point de vue sont des c... , l'intérêt d'un colloque est bien moindre...
(2) Etres fantastiques (1997), Langages sifflés (1993), Musiques d'Amérique Latine (1996), Guérisseurs (2005), Bodega (2008), Chansonniers (2003), Menteries (2012)
(3) terme usité entre Sambre et Meuse...
Voici le troisième tome de cette série consacrée au répertoire de Caurel, une région montagneuse (dominée par la Serra do Caurel) en Galice, d'une cinquantaine de villages, au sud-est de la province de Lugo. Trois tomes parus sur plus de vingt ans (le premier en 1998, celui-ci en 2009 semble-t-il) et si le format est resté sensiblement le même (un beau 20 sur 30cm), la présentation a sensiblement varié :auf fil du temps : un premier volume encore "modeste" avec ses 240 pages et quelques pages en couleur seulement, un second beaucoup plus luxueux avec une couverture reliée et 590 pages illustrées de photos couleur puis, avec le présent, retour à une forme plus proche du premier : reliure brochée, illustrations essentiellement sépia mais 400 pages tout de même.
Mais c'est à l'intérieur des couvertures que se trouve dissimulées les bonnes surprises : si les deux premiers étaient accompagnés d'un CD chacun, ce ne sont pas moins de 4 CDs et 1 DVD qui sont présent cette fois-ci. Quatre CD conçus pour faire écouter un maximum des airs retranscrits dans les pages de ce troisième volume mais également du second. Des CDs qui comptabilisent au total près de 350 plages, quitte à n'y mettre qu'un couplet par chant ou mélodie, ce qui est souvent dommage. Mais lorsque les interprètes sont vraiment excellents, plusieurs couplets ont tout de même été maintenus.
Le DVD a été réalisé dans la même veine (mais avec des séquences plus longues) et permet de mettre des visages sur ces voix (ou de voir s'animer ces visages lorsque ceux-ci figuraient déjà en photo dans les volumes précédents.) Détail non anecdotique, les images permettent de constater que les interprètes ont souvent été filmés en fin de repas et les bouteilles vides sur la tables témoignent de la mise en condition préalable... On regrettera juste la qualité des images qui trahit clairement le repiquage d'après des VHS mais c'est le prix à payer pour bénéficier de ces collectages de la fin du siècle dernier... On regrettera également l'absence d'index du DVD dans l'ouvrage, index qui permettrait de se reporter plus facilement aux partitions correspondantes. Chaque morceau du DVD est juste légendé par le nom et l'origine de son interprète (sans le nom du morceau). Mais ne faisons pas la fine bouche devant cette somme irremplaçable sur le patrimoine de cette petite région.
Naturellement, la gaita, à laquelle était spécialement consacrée le premier volume est encore présente au sein de ces collectages, mais la place principale revient tout de même largement au chant (comme pour le second volume, d'où le sous-titre commun) et on relèvera également la présence de quelques ensembles qui fleurent bon les années 30 avec clarinettes, saxo etc... Peu de pandereita par contre, ne serait-ce pas une pratique courante dans cette partie de la Galice ? Les amateurs de vieux papier apprécieront la reproduction en couleur (et probablement en taille quasi réelle) d'un certain nombre de chansons sur feuilles volantes (sans partition).
Gageons que le travail de Xose Lois Foxo sur sa région natale est loin d'être encore achevé...
Escolas Provincial de Gaita d'Ourense : L'ouvrage est disponible en VPC auprès de Tecnosaga pour 20 euros + port http://www.tecnosaga.com
Volume 1
Volume 2
Si vous ne devez avoir qu'un ouvrage sur les cornemuses (en sus naturellement de la monographie sur votre petite préférée, quelle qu'elle soit...), c'est indéniablement cette bible monumentale (2,2 kg, 416 pages grand format). Un ouvrage que l'on peut qualifier d'encyclopédie au sens ou il aborde cette grande famille d'instruments sous divers angles au fil des chapitres : de l'histoire à la pratique en passant par la typologie, l'iconographie, la symbolique etc... Le point de départ de l'ouvrage est la thèse que JP Van Hees a soutenue il y a deux ou trois ans et qu'il remet ici au propre sous une forme luxueuse avec de très belles illustrations et deux DVDs joints.
Si votre intérêt pour l'instrument réside essentiellement dans son jeu, deux chapitres, appuyés par des séquences vidéos sur l'un des DVD, constituent de réelles méthodes de jeu, l'une pour musettes du Centre et instruments assimilés, l'autre pour musette baroque. Si vous vous intéressez davantage à l'histoire et à l'évolution de cette famille, vous trouverez dans les différents chapitres consacrés à ce thème, non seulement une excellente synthèse (détaillée) des recherches réalisées jusqu'à ce jour, mais également un certain nombre d'éléments nouveaux ( par exemple le premier témoignage qui me semble vraiment convaincant sur le présence de la cornemuse dans l'antiquité) et d'intéressantes remises en causes de bien des idées reçues qui ont cours non seulement au sein du grand public mais également parmi les cornemuseux eux-mêmes.... Il faut dire que Jean-Pierre Van Hees, cornemuseux de profession sur divers types de cornemuses et notamment à la musette baroque, insiste sur le statut passé et présent des joueurs de cornemuses et tord le cou à pas mal d'images d'Epinal quant aux traditions pastorales, à la "mode" de la musette de cour au XVIIème siècle etc.. Son analyse se poursuit naturellement jusqu'à nos jours sans oublier le revivalisme, je regrette juste que son panorama des pratiques actuelle oublie un peu les recherches très contemporaines telles celles d'Erwan Keravec par exemple.
Jean-Pierre m'avait présenté, avant publication, son travail de catalogage des différents types de cornemuses existants de par le monde et qui l'a conduit à identifier 148 types différents. Un choix forcément arbitraire car il a naturellement du se fixer les seuils selon lesquels deux instruments font partie ou non du même type, mais également sur la prise en compte ou non de telle ou telle reconstitution... Ces 148 types sont répartis selon une typologie particulière, en fonction principalement du nombre de tuyaux mélodiques ou semi-mélodiques et du type d'anches. Une photo montre chacune des cornemuses et, certaines peuvent être vues et écoutées sur le second DVD, généralement dans les mains de musiciens de référence. Il est d'ailleurs flagrant de constater que la plupart d'entre elles bénéficient d'un vrai style de jeu de niveau technique notable, les exceptions les mettant bien en valeur par contraste... Il est tentant d'associer ces styles de jeu bien en place à des pratiques non interrompues mais il suffit d'écouter Thierry Bertrand à la veuze pour se souvenir que ce n'est pas une condition indispensable... Par contre certaines cornemuses n'ont pas encore trouvé le musicien capable de leur insuffler cette étincelle, souhaitons que cela leur arrive. D'autres empruntent le style d'une de leurs voisines, c'est aussi une solution.... On regrettera que ces divers types ne soient pas présentés plus en détail ne serait-ce que par quelques phrase pour chaque instrument mettant en avant son origine et quelques particularismes et que les plages du DVD ne soient pas plus documentées (titres des morceaux, voire lieu de prise de vue, j'ai par exemple reconnu les rencontres de Balingen...)...
Je me force un peu à chercher des petits défauts mais j'ai eu du mal à trouver des erreurs dans les textes et je dois reconnaître que je partage la plupart des analyses qui y figurent. En pinaillant j'ai bien trouvé qu'il manquait à la carte de répartition un point sur la Lybie (le pays qui, pour la petite histoire, à édité le plus de timbres-poste sur ses cornemuses), la notion de tuyau semi-mélodique me semble également un peu trop fourre-tout, mais, pour le reste, chapeau à l'auteur de ce remarquable travail....
Le principal bémol que j'adresserai à cette production tient à la qualité des DVD qui font très amateur dans leur rendu, ce qui est d'autant plus étonnant que Coop Breizh n'est pas un novice en la matière et que, même si les prises de vues (et de son) sont imparfaites (surtout d'ailleurs du fait des conditions acoustiques des lieux de prise de son), un traitement ultérieur (type mastérisation) aurait certainement pu permettre un meilleur rendu. Dommage de consacrer une partie de l'ouvrage à réhabiliter l'instrument et de donner en exemple des prises de son qui rend les instruments criards, voire d'une justesse approximative même aux mains de bons musiciens. Heureusement que le prix de l'ouvrage est entièrement justifié par sa partie papier, on peut donc considérer que ces deux DVDs sont simplement des bonus...
La richesse de notre famille d'instruments préférés est si riche que l'on demeure étonné qu'un ouvrage aussi conséquent ne fasse souvent que survoler l'histoire de tel ou tel type (la cabrette par exemple) mais si chaque cornemuseux pouvait avoir dans sa culture générale, ne serait-ce que le quart de ce qui figure dans cet ouvrage serait déjà un bel objectif (certains doivent être actuellement à moins de 1%...)
Coop Breizh : http://www.coop-breizh.fr/
Rappels : voir ma page sur la discographie de la musette baroque qui recense entre autre la discographie de JP Van Hees sur cet instrument.
Jean-Pierre Van Hees a également enregistré sur d'autres types de cornemuses depuis les 33t des Zûnants Plankèts, le double album mythique "Draailier- En Doedelzakmuziek Uit Europa" en 1975 ou de Rum (seconde époque de ce groupe : "Flandria Tropical") jusqu'au tout récent CD "Cornemuse picarde - Concerts du festival de Pipasso"
J'ai trouvé sur internet des références de participations à des albums plus atypiques tel celui de Dao Dezi "La Jument De Mishao (Nouveau Remix)" en 1994 ou l'album De Hemel In Het Klad de Bart Peeters en 2008
2017 : Duo Bauweraerts Van Hees"Fly in"
2015 JP Van Hees, Luc Ponet, Consorella, Vincent Grégoire et Trio Musa "Christmas in Belgium"
avec Peterjan Van Kerckhoven "Nicolas Chédeville - Les impromptus de Fontainebleau - pièces en deux parties pour les musettes" (2021) avec Luc Ponet et Ronan Kernoat : Nicolas Chédeville et Antonio Vivaldi "Il Pastor Fido - sonates pour la musette et la basse continue"
Alexis Kossenko, Jean-Pierre Van Hees, Tobie Miller, Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie : "Fantaisies champêtres de Jacques Christophe Naudot" (2023)
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Voir également ma page de discographie de la musette baroque
Je dois avouer que, jusqu'à peu, les traditions de menteries se résumaient pour moi à ces variantes d'une chanson que j'avais chanté, gamin, en colo et qui ne m'avait pas plus amusé que cela et que le sujet ne m'attirait donc guère. Mais à la lecture des articles rassemblés dans ces actes du colloque organisé par La Talvera, j'ai découvert un vrai pan de la tradition. Précisons-le de suite : il est difficile de définir les limites de la menterie : Claude Ribouillault s'y attelle dès la première contribution à cet ouvrage collectif, mais la plupart des auteurs suivants reviendront de manière plus ou moins approfondie sur ce problème, avec des choix parfois un peu diffrents. Il est vrai que contes et chansons se basent soit sur la fiction, soit sur la narration de faits réels et que la nuance est mince entre fiction et menterie d'une part et que toute relation d'événements réels comporte une part d'incertitude propice à l'erreur donc au mensonge plus ou moins important. Mais tous s'accordent au moins sur le coeur du sujet : ces chansons et récits où l'aspect incroyable des faits relatés, mais également la volonté du narrateur, voire de l'auditoire de dépasser le réel et le contexte même de l'échange, convergent pour ne laisser aucun doute...
On pourrait s'attendre à ce que ces menteries laissent libre court à l'imagination des protagonistes et il est étonnant de constater qu'au contraire, mêmes lorsqu'elles émanent de personalités réputées pour en raconter du matin au soir, sces menteries sont quasiment toujours puisées dans un corpus commun, supra régional (avec des variantes dans les appelations et certains détails naturellement) dont les sources remontent parfois au moyen-âge voire au delà. Il est d'ailleurs intéressant de constater qu'un humoriste rural comme le vosgien Claude Vanoni, s'est servi dans les années 70 encore, de certaines de ces menteries (les pattes de canards prises dans la glace par exemple) pour en tirer ses plus grands succès. Certains concours actuels (Moncrabeau) contribueront-ils à renouveler le genre ou bien ces créations tomberont-elles dans l'oubli ?. Impossible de citer tous les contributeurs et tous les thèmes traités (cela va jusqu'aux rumeurs durant la guerre de 14-18, en passant naturellement par les chansons traditionnelles sous la plum e de Catherine Perrier, et cela touche également à des régions diverses.
Octobre 2013 - 218p. Editeur : Cordae La Talvera. http://www.talvera.org
Rappels : voir à partir des actes sur le fifre
Voici les résultats d'une collaboration entre deux associations dont les centres d'intérêts présentent une partie commune assez évidente : la première travaille sur les musiciens de rue et la seconde sur la musique mécanique. Comme, de plus, certains de leurs adhérents se partagent entre les deux structures, cela n'a pu que faciliter les choses... Profitons d'ailleurs de ce rapprochement évident, pour souligner, pour mémoire, qu'à contrario, tous les musiciens de rue ne s'accompagnent pas à l'orgue et que la musique mécanique ne se limite pas aux orgues de barbarie des musiciens de rue. Quant-au lien de l'un ou l'autre avec les musiques traditionnelles il mériterait une étude à lui seul et sans doute bien des débats... Mais si vous jetez un coup d'oeil aux photots de couverture, vous devriez y reconnaître un personnage bien connu dans notre petit milieu, même s'il est ici coiffé d'une casquette et non de son habituel tricorne... Mais passons au contenu de ce qui pourrait passer au premier abord pour une belle revue de 60 pages (sans pub) et qui est d'ailleurs le supplément à un numéro de la revue "Musiques mécaniques vivantes" mais qui, par delà les apparences, est un véritable ouvrage sur l'histoire des musiciens de rue à travers les âges, avec nombre de textes et documents reproduits : illustrations bien entendus, copies de texte de loi, arrêtés préfectoraux et autres, mais également d'intéressants témoignages plus ou moins littéraires (reproduction notamment d'un remarquable article de Paul Gsell, illustré par Seguin, dont j'ai malheureusement cherché en vain la date et la source). A noter que l'association Ritournelles et Manivelles propose à ceux qui veulent davantage d'archives, une brochure supplémentaire (voir mention en bas de la page 24) Sur le sujet des musiciens de rue, on connaissait un fameux catalogue d'expo des ATP, mais on sent ici une étude réalisée non pas par des historiens mais par des passionnés qui continuent à faire vivre la musique dans la rue et qui ont donc une vision des choses souvent de l'intérieur car réglementairement les choses ne sont pas encore toujours simple pour les musiciens des rues et il est intéressant de lire, par exemple, que la réglementation s'est durcie en 1981....
Supplément à un numéro de la revue "Musiques mécaniques vivantes" n°89 du 1er trimestre 2014 http://www.aaimm.org
Le site de Ritournelles et Manivelles : http://www.ritournelles-et-manivelles.org
Note : et que ceux qui s'intéressent au sujet lisent les pattes de mouche de Maxou dans le dernier (mai-juin 2014) numéro de Trad. magazine....
Amadieu et Ranvier : s'il existe bien deux personnages mythiques dans le monde de la cabrette, ce sont bien ces deux là... Certes Bouscatel demeure le maître incontesté, le modèle de la plupart des cabrettaires, mais on connaît de ce dernier photos et enregistrements, tandis que les noms d'Amadieu et Ranvier nous sont parvenus uniquement par des témoignages écrits ou oraux et, pour le premier, par des pieds de cabrette signés et, aussi, par le plus célèbre des pieds de cabrette, non signé celui-ci, mais doté d'un nom au même titre qu'un Stradivarius... Mythiques parce que l'on ne dispose ni d'enregistrements ni même de photos ou portraits d'eux. (2).. Mythiques parce ce que si vous avez, comme moi, usé le vinyl de Jean Bergheaud produit par les musiciens routiniers en 1980, vous avez encore dans l'oreille la voix rocailleuse de Jean Bergheaud expliquant que "c'est Bouscatel qui anchait les musettes à Ranvier... des années et des années !..." et quelques autres morceaux choisis de cette fameuse interview... Mythiques à tel point qu'on avait un peu oublié leurs prénoms. Mythiques enfin parce qu'Amadieu est réputé être l'inventeur de la cabrette, même si aujourd'hui d'autres pistes se font jour (3). Mythiques certes, mais ayant tout de même bien existé, nul n'en doute !...Voilà le décor planté, histoire de vous expliquer qu'aucun cabrettaïre intéressé par l'histoire de son instrument ne saurait passer à côté de la lecture de cet ouvrage. Mais s'il s'attend à des révélations sur l'histoire de la cabrette il en sera pour ses frais car c'est à un minutieux travail de recherches en archives (généalogie, recherche des adresses, des botins professionnels etc...) que se sont livré les auteurs de cette étude et s'ils nous livrent quantité d'informations sur la vie de ces personnage et de leur entourage (d'abord familial naturellement), les activités musicales n'y sont pas omniprésentes et elles sont même quasi absentes dans le cas de Benoit Amadieu qui est, au mieux, qualifié une fois de tourneur dans un acte... A ce titre on peut même dire que cet ouvrage, et surtout sa seconde partie sur Amadieu, représente une première en matière de recherche musicale puisque jusqu'à présent, ces recherches procédaient essentiellement par collecte de témoignages ayant directement trait à la musique : une mention de profession musicale dans un acte quelconque par exemple. Tandis qu'ici il y a véritablement réalisation d'un portrait en creux de nos personnages. Même dans le cas de Ranvier, qui, un peu plus proche de nous, nous livre davantage de témoignages, la lecture s'achève sans que l'on ai finalement d'autres éléments sur sa personnalité que ceux livrés dans sa courte nécrologie d'un article de presse... Ceci étant renforcé par le fait que les auteurs alignent des faits objectifs, avec leurs sources précises et se gardent bien de developper trop d'hypothèses et, surtout, de faire passer ces dernières pour des certitudes...
Est-ce à dire que lecteur musicien restera sur sa faim ? Tout dépend de son ouverture d'esprit : si, comme moi, son intérêt pour l'histoire musicale est un axe principal permettant d'accéder à de multiples branches connexes et, sans forcément trop s'y disperser (4), d'y trouver un intérêt certain, il retirera beaucoup de cette lecture qui nous plonge dans le concrêt d'un XIXème siècle, en suivant des destins réels et non des personnages de roman, en y découvrant qu'à l'époque, il ne semblait pas exceptionnel d'avoir des enfants et de se marier seulement par la suite, de faire croire à un suicide faute de pouvoir divorcer. De découvrir également des métieres qui ne figurent même pas dans le "dictionnaire des métiers oubliés" de chez Omnibus (cambrurier, lamineur de livres, ombrelliste...) et, surtout, dans la partie sur Amadieu, les professions de souffletiers et celles liées à la fabrication et au commerce des parapluies (5).
Et si parfois, on se demande un peu si tout ce travail de généalogie, de pistage des déménagements et des changements de profession (qui a dit que les gens étaient plus stables jadis ?...) apporte quelquechose à nos interrogations musicales, l'apparition d'un nom connu par ailleurs au détour d'un acte, par exemple, vient faire mouche et justifier le minutieux travail réalisé (6). Et il est certain que ces deux études vont désormais servir de socle à tout ce qui pourra être développé autour de ces deux personnages et qu'elles ne peuvent que permettre à de nouveaux éléments de venir se cristaliser autour (promis, désormais je regarderai en détail les parapluies sur les brocantes dans l'espoir d'y trouver un Amadieu...)
Société des lettres, sciences et art "La Haute Auvergne" Collection "Mémoires" http://www.haute-auvergne.org/
Disponible aussi dans les librairies d'Aurillac et à la librairie "Aux amateurs de livres" (ex librairie Touzot) 62 avenue de Suffren 75015 Paris.
(1) avec la collaboration de Michel Chavanon et Chantal Souyris-Buakowski. Ce travail a été initié sur le forum cabrette http://cabretteforum.clicforum.com
(2) A. Ricros pose l'hypothèse de Ranvier sur une des photos présente dans son dernier ouvrage, mais je crois savoir que les auteurs de la présente étude n'y croient guère...
(3) Bernard Blanc a évoqué, sur le forum cabrette en mai 2011 la piste d'un certain Peze, facteur de basson, de la génération antérieure à Amadieu et dont on connait plusieurs pieds signés.
(4) quoique l'on se laisse parfois aspirer plus ou moins longtemps par certaines particulières. L'interêt de cette démarche est d'aborder ces branches connexes le plus souvent par des voies spécialisées et non par une vulgarisation trop grand public...
(5) qui était apparemment également développée autour d'Aurillac comme le laissent penser plusieurs références au musée de cette ville mais sans que ce fait soit décrit ici.
(6) un travail qui ne nécessite pas seulement de parcourir nombre de documents mais, surtout de connaître les clefs qui permettent de localiser l'info souhaitée et d'en déchiffrer le sens, lorsqu'il ne s'agit pas des abréviations... Et là aussi la lecture de l'ouvrage nous en apprend pas mal...
Rappel : Fabrice Lenormand , voir à partir de La Perdrix Rouge "Vendanges tardives"
- Agnes Unterberger (avec également la collaboration de Fabrice) : "Victor Alard Musicien ambulant" (livre avec CD)
Ceci est un DVD et non pas un livre, mais je préfère le présenter à la présente page car il n'est pas question ici de document vidéo, mais bien de la réédition numérique des trois tomes des Chansons populaires comtoises d' l'abbé Garneret, publiés en 1971, 1972 et 1984-85 et aujourd'hui épuisés. Mais attention, il ne s'agit aucunement ici de simples scans de ces ouvrages mais bien d'une réédition complétée notamment par une longue introduction (24 pages), par une bibliographie , une table générale, une des noms propres cités (lieux, informateurs...), les sommaires de quatre recueils antérieurs utilisés par Garneret et Culot, un essai de table de concordance des chansons entre ces ouvrages (et quelques autres recueils) et ceux qui nous intéressent ici. Il est juste dommage, pour cette dernière table que les auteurs de la réédition ne se soient pas référé, comme c'est quasiment la règle aujourd'hui, aux catalogues référence de Laforte et Coirault et que les titres de cette table, contrairement aux autres, ne soit pas cliquables. Il s'agit également, et surtout,d'une réédition tirant partie du support numérique en permettant une écoute de toutes les mélodies (flûte traversière secondée par quelques accords de guitare joués par R. Verguet, mais je n'en dit pas plus...) et grâce aux liens et à un moteur de recherche, de retrouver très rapidement tout ce que l'on peut avoir envie de retrouver dans un tel recueil. La présentation informatique est très bien réalisée, et après quelques inévitables tâtonnement pour trouver le zoom le plus opportun (le mode double page avec simulation de feuilletage est bien sympathique mais on passe vite à un mode plus opérationnel en faisant zoom avant et en réglant finement ce zoom avec le curseur...) c'est un plaisir de recherchter tel ou tel thème parmi les 536 entrées et d'écouter directement les mélodies en essayant d'y replacer les paroles. On a même droit aux gravures des éditions originales et leurs versions à la gouache ainsi qu'à la copie de deux 45 tours qui accompagnaient les volumes 1 et 2. Naturellement, ces textes et mélodies ne sont, comme le dit l'expression, que le cadavre des versions que les collecteurs ont pu entendre vivre dans la bouche des franc-comtois qui leur ont chantés, mais il ne tient qu'aux musiciens actuel de redonner vie à tout cela, ce qui est un véritable travail, un peu plus ingrat que la reprise d'un air sur un enregistrement de collectage, bien moins facile que la reprise d'un titre déjà réinterprété par d'autres, mais bien plus gratifiant à l'arrivée...
Certains regretterons peut-être que ce produit n'ait pas été mis directement sur internet comme le font l'AEPEM ou Christophe Toussaint, mais vu le prix auquel est vendu ce DVD, ce sera très mesquin de leur part...
http://www.folklore-comtois.fr
Rappel : Si la présente réédition doit beaucoup au travail de François Lassus pour le fond et Stéphane Argon pour la mise en DVD, elle a été réalisée à l'initiative de Henri Meunier et des Alwati dont j'ai déjà eu à vous entretenir
Voir à partir de la chronique de Les Alwati et La Mère folle "Vol.4 Noël et Printemps - Chants et danses"
Il y a des ouvrages que je peux lire puis vous présenter avec une certaine distance, parce que je n'en connait pas directement l'auteur, parce qu'il m'a fait découvrir un sujet nouveau ou qu'il en présente un déjà connu mais sous un angle nouveau... Finalement ce sont les chroniques les plus faciles à rédiger : il me suffit de résumer ce que j'ai lu, afin que vous cela vous donne une idée du contenu, avec quelques appréciations éventuelles... Et puis il y a des ouvrages comme celui-ci dont je connais fort bien l'auteur puisque c'est lui qui m'a jadis introduit dans le monde des cornemuses et des recherches qui vont autour... Un ouvrage dont je connais également bien le sujet puisqu'en traitant tout à la fois des chabrettes limousine mais également, beaucoup plus généralement, d'histoire des cornemuses et d'iconographie il touche certains de mes points sensibles et réveille aussi pas mal de souvenirs. Un ouvrage au travers duquel je retrouve d'autres amitiés dont certaines suspendues par des décès... Voici donc un ouvrage que j'ai lu avec un oeil particulièrement avide et acéré et j'aurai pu en remplir les marges de remarques, de regrets, d'exclamations, de surprises, de découvertes, d'admiration devant certaines déductions nouvelles, de doutes sur d'autres plus hasardeuses etc. S'agissant d'une thèse remaniée pour la publication, j'aurai pu jouer les interminables recensions des revues scientifiques spécialisés au sein desquelles un confrère, généralement d'un labo concurrent, reprend une foule de détails de fond et de forme et d'importances très inégales... Parce qu'indubitablement ce gros pavé risque de ne pas susciter l'unanimité (et oui, je connais l'auteur mais également pas mal d'autres chabretaires...). Mais si je commence à jouer les spécialistes pinailleurs (1) je vous lasserais vite et je préfère ne pas ouvrir cette boîte de Pandore et m'en tenir à présenter le contenu du livre.
Après pas mal d'articles sur les chabrettes limousines et un mémoire en forme d'étude du corpus d'instruments retrouvés, on se demandait ce qu'Eric allait encore pouvoir tirer sur le sujet et, ce n'est finalement pas tant sur les chabrettes limousines elles-mêmes que porte l'ouvrage (elles occupent toutefois toute la fin du livre), mais bien davantage sur une genèse supposée qui passe par ces fameuses grandes cornemuses à miroirs dont on ne sait objectivement pas grand chose de l'utilisation passée, par un cousinage avec les musettes baroques qui nous sont plus connues, par des antécédents également supposés en Italie du côté des zampognes et des fameuses sourdelines décrites par Marin Mersenne (que l'on retrouve tout le long de l'ouvrage à tel point qu'il aurait presque pu être cité en coauteur...). Toute la partie sur les sourdelines et le phagotum devrait d'ailleurs intéresser les cornemuseux francophones car s'il y avait déjà eu quelques articles sur ces instruments très particuliers, il ne me semble pas qu'il y en ait déjà eu en français (2)... A l'autre bout de l'écheveau, Eric clos l'ouvrage en revenant sur son parcours, ses recherches, ses choix et ce qui les orienta. Cette publication remet sur le métier des questions qui animent depuis quelques décennies ceux qui s'interrogent sur la question, en proposant (avec une conviction qui rappelle certains débats passés...) une nouvelle lecture de l'histoire de ces instrument, en rappelant celles divergentes soutenues par Thierry Boisvert et Claude Girard, sans les réfuter complètement mais en les replaçant plutôt comme des phénomènes marginaux dans l'évolution de l'instrument et non comme l'origine de celui-ci. Mais, heureusement, il ne referme pas le couvercle sur nos interrogations et pas mal de questions resteront ouvertes. Parce que, finalement, quel est l'objet de la recherche ? Est-ce vraiment l'histoire de la chabrette qui nous est retracée ici ou celle d'un musicien chercheur ? Est-ce un hasard si les points de vue d'Eric, Claude, Thierry (et il faudrait en citer d'autres...) ont divergé, chacun défendant une thèse qui n'était finalement qu'un miroir (sic !) de sa personnalité.. Et puis l'histoire continue et, d'ailleurs, bien que publiée en 2013, cette étude n'évoque quasiment rien de ce qui s'est passé en Limousin autour de l'instrument durant ces 10 à 15 dernières années (les classes du conservatoire de Limoges ne sont citées qu'une fois de manière anecdotique, F. Chabalier n'est pas cité, pas davantage que la tendance actuelle au jeu en doigté ouvert, la bibliographie récente connait des lacunes...). Il reste également de la place pour une étude menée par un facteur puisque, comme on a pu le voir sur d'autres types de cornemuse, seuls ceux-ci étant vraiment à même d'analyser les perces de hautbois et les positions de trous pour définir les filiations, repérer les instruments issus d'un même alésoir, etc. Bref, les chabrettes n'ont pas fini de faire couler de l'encre et c'est tant mieux.
Il est dommage que l'éditeur ait, certainement du fait de son caractère très spécialisé, fixé un prix un peu dissuasif à cet ouvrage qui risque d'en limiter la diffusion. Il coûte en effet 59 euros (mais 50 euros port compris chez l'auteur), pour un ouvrage sur papier ordinaire illustré uniquement en noir et blanc... Par comparaison l'ouvrage d'André Ricros "Bouscatel le roman d'un cabrettaire" dont Eric a assuré la conception graphique, avec de magnifiques repros de photos et documents anciens, papier glacé, couverture rigide et CD joint, semble donné avec ses 10 euros de moins... Celui d'Eric est, certes, accompagné d'un DVD qui reprend des VHS (en gris et blanc, qualité d'époque...) sur lesquelles on reverra avec grand plaisir nos trois derniers chabrettaires (C. Gavinet, L. Jarraud et A. Pangaud). Ce DVD présente également, avec une qualité d'image et de son assez inégale, des exemples de jeu des grandes cornemuses à miroirs et de chabrettes limousine, jouées par Eric (avec parfois des invités), de musette baroque par JC. Maillard et une visite à l'atelier de Claude Girard...
ed L'Harmattan 2013
Voir bibliographie et discographie d'Eric sur http://ulysse.ange.free.fr/Publications_eric_montbel.html
Rappel : chroniques sur le présent site : voir à partir de Topanga !
(1) mes collègues de boulot savent que je suis assez fort à ce petit jeu....
(2) après la rédaction de cet article, j'ai découvert que le bulletin du GAM n°82-83 consacré aux anches de basson par M. Heinrich, reproduisait le texte de Teseo Ambrosio (1539) sur le phagotum, traduit en français et précédé d'une courte introduction.
Vous avez forcément déjà croisé l'un ou l'autre ouvrage des éditions Sutton, cet éditeur qui en notre époque où seuls les gros tirages semblent intéresser les professionnels du livre, s'est créé, en 20ans un catalogue de quelques milliers de titres dont un bon nombre consacrés à des communes pas forcément très importantes. Sous leurs couvertures sépia, ces ouvrages font généralement largement appels aux cartes postales anciennes et, le plus souvent, leur rédaction est confiée à des collectionneurs ravis de pouvoir ainsi valoriser les illustrations qu'ils ont mis quelques dizaines d'années à rassembler sur un lieu ou un thème.
Et c'est bien de ce dernier cas qu'il s'agit ici puisque Martial Le Corre est un musicien du cercle celtique de Nantes qui a constitué une collection de cartes anciennes de sonneurs dont il nous livre ici les reproductions (1).
Ce type de livre peut réserver le meilleur ou le pire, selon la qualité des reproductions d'une part et, surtout, de celle des commentaires. Pour ce qui est de la qualité des photos, nous sommes ici dans une bonne moyenne : pas la qualité d'une impression hélio mais pas non plus la grisaille de certains éditeurs. Le format de l'ouvrage (un peu plus grand qu'un A5) ne permet pas des formats très importants, mais on est généralement proche du format original des cartes, quelquefois au double de celui-ci (pleines pages) et rarement à la moitié (quart de page).
Pour ce qui est des légendes, l'aspect le plus important pour un public déjà familier avec ces musiques, est l'indication des noms de la plupart des musiciens représentés, voire de leurs dates, de leur profession voire d'autres information (maître d'apprentissage, particularité, anecdotes...) et parfois la source de ces indications. Il ne s'agit que de légendes, plus ou moins développées, et l'ouvrage ne comporte pas de texte plus conséquent (il se lit en une heure) aussi l'auteur distille-t-il plus ou moins habilement les informations plus générales nécessaire à satisfaire également un public plus néophyte (2). Il est également obligé de jongler avec le classement choisi (d'abord les portraits, puis les scènes de noces (cortèges puis danse), puis les concours et fêtes préfolkloriques et, enfin, les cartes colorisées), classement qui naturellement ordonne les cartes selon une dimension, mais les disperse selon les autres axes (géographiques, chronologiques, types d'instruments etc...).
Les collectionneurs relèveront ça et là des commentaires propres à cette passion et le dernier chapitre sur les cartes colorisées, par exemple s'il illustre un aspect cartophilique particulier, n'apporte rien de particulier à la connaissance des sonneurs... Saluons, par contre, la présence d'un index des noms cités qui permet de retrouver rapidement les photo d'un sonneur particulier.
Voici donc un livre qui n'a rien d'un catalogue de cartes postales en recherche d'exhaustivité avec variantes de clichés ou d'éditions, cotes etc mais, de manière plus sympathique c'est un petit catalogue de musiciens anciens dont la mémoire nous parvient encore, parfois par un cliché seulement, mais le plus souvent avec d'autres indications que la mémoire collective a su sauver et que cet ouvrage contribuera à faire perdurer.
(1) ainsi que quelques emprunts à d'autres cartophiles dont Jean-Claude Compagnon ou Kristian Morvan puisque dans toute bonne collection il reste forcément des trous...
(2) cet ouvrage doit être assez largement diffusé chez les libraires bretons, maisons de la presse, grandes surfaces et la préface a été confiée à Jean-Louis Jossic de Tri Yann à titre d'appel...
Editions Alan Sutton, collection Mémoire en images http://www.editions-sutton.com
Une intéressante et originale exposition se tient en ce moment à Toulouse, montée en partenariat entre le Musée Saint-Raymond où elle est présentée, le Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles en Midi Pyrénées (COMDT qui restera toujours le "Conservatoire Occitan" pour la plupart d'entre nous...) et le Museum d'histoire naturelle de Toulouse.
Si les expos sur la musique et les instruments traditionnels se ressemblent souvent un peu, avec leurs vitrines d'instruments et de photos anciennes, celle-ci se démarque par une approche particulière amenant à se confronter des témoignages sur la musique de l'antiquité, des traditions extraeuropéennes et plutôt du registre des arts dits "premiers" et nos musiques traditionnelles. Tout ceci ordonné en 5 chapitres correspondant à 5 thèmes donnés au sein desquels on retrouvera chacun de ces trois domaines ethno-sociaux-mytho-musicaux, non pas au travers de généralités mais plutôt d'exemples concrêts et choisis. Au lecteur (ou au visiteur pour ceux qui auront la chance de visiter l'expo, mais je pense qu'il leur faudra prolonger par la lecture de cet ouvrage car je doute que la visite de l'expo permette de saisir tout ce qui y figure...), au lecteur donc de faire les parallèles entre ces trois visions du monde musical, ce qui n'est pas toujours aisé car ces trois domaines sont très différents et, surtout, nous n'avons pas souvent l'occasion de les appréhender en dehors de leur contexte propre. La première impression à la lecture est donc celle d'un collage qui a du mal à prendre entre ces trois horizons, qui semble ne pas apporter grand-chose, cela jusqu'à ce que l'on finisse par se demander si finalement, au delà du fait que chaque auteur semble avoir eu du mal à sortir de son domaine spécialisé, ce n'est pas en premier lieu notre conditionnement qui nous empêche de faire les rapprochements. On en vient donc à se demander si on aurait pas tout intérêt à reprendre la lecture depuis le début en cherchant à faire sauter ces barrières mentales... Bon allez, j'y retourne !....
Textes de Bénédicte Bonnemason, Sylviane Bonvin-Pochstein, Claudine Jacquet (commissaires) ainsi que de Johanne Banchet, Josiane Bru, Laetitia Merli, Boubacar Ndiaye, Pascal Petitprez, Christophe Vendries et Xavier Vidal
ed. du Musée St-Raymond Toulouse 2013
http://saintraymond.toulouse.fr/Une-odyssee-musicale_a278.html
Pour une fois ce n'est pas d'un livre récent que je vais vous entretenir puisque celui-ci a exactement 20 ans à l'heure ou je rédige ces lignes. Mais primo, je n'avais jusqu'alors pas eu l'occasion de le lire, deuxio c'est le type même de l'ouvrage de référence qui n'a aucune raison de prendre une ride avec le temps, tout au plus de se voir ajouter des addendas suite à de nouvelles découvertes (1), mais visiblement H. Boone a déjà bien fait le tour de la question. Enfin tertio parce qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et que si cet ouvrage doit être épuisé chez l'éditeur, il en traîne probablement ici ou là et avec internet, rien n'est introuvable aujourd'hui, même si ceux qui possèdent cet ouvrage ne sont probablement pas nombreux à vouloir s'en séparer.
Car, comme je l'ai écrit plus haut, l'expression qui définit le mieux ce livre est bien "ouvrage de référence", c'est à dire un livre qui n'est pas forcément grand public, mais qui contient une somme d'informations qui le rend indispensable à toute personne réellement intéressée par le sujet. Celui-ci est d'ailleurs bien circonscrit par Hubert Boone et, comme l'indique le titre, il s'agit clairement de traiter de l'accordéon (ou plutôt des accordéons car comme nous le verrons ils sont plus que variés en Belgique), sur les différentes régions du territoire belge, ainsi que de la basse aux pieds, instrument d'accompagnement du précédent, inventé, fabriqué et joué en Belgique et quasiment pas au delà. Mais une telle délimiation géographique n'est pas aussi simple qu'il y paraît car les instruments circulent de même que les pièces nécessaires à la fabrication de ces accordéons, notamment depuis l'Italie et l'Allemagne...
La lecture du premier chapitre, consacrée à la terminologie, permet de suite de constater qu'Hubert Boone n'aborde pas la rédaction d'un sujet sans en avoir fait le tour (ceux qui ont lu ses autres ouvrages le savent...) et la lecture du chapitre suivant, qui constitue le gros de l'ouvrage, consacré à la description de la multitude de types différents d'accordéons ayant été conçus en Belgique ne fera que confirmer cette impression. Impossible de ne pas être époustouflé par l'imagination des facteurs qui semblent avoir testé tous les systèmes même les plus improbables (il en est pour lesquels on se demande comment les musiciens pouvaient les digérer pour en faire de la musique...), mais également par la précision des descriptions réalisées par H. Boone et la rigueur du vocabulaire employé. Il est toutefois dommage que les illustrations soient rassemblées en planches hors texte à la fin du chapitre, voire de l'ouvrage, ce qui oblique à une gymnastique continuelle pour essayer de s'appuyer sur l'image pour comprendre ces textes parfois ardus à se représenter en trois dimensions. Il faudra d'ailleurs atteindre la fin de l'ouvrage pour comprendre que les photos d'accordéons anciens sont rangées selon l'ordre de présentation des facteurs dans le chapitre correspondant et non pas dans un ordre chronologique ou dans un ordre correspondant à des systèmes particuliers. Mais ne jouons pas les difficiles et saluons plutôt le fait que la moitié de l'ouvrage soit constituée de fac-similé de brevets anciens, de plans, de photos anciennes, de photos d'instruments, voire de quelques partitions.
On pourra regretter que le chapitre "répertoire et utilisation" le plus court, le chapitre intitulé "histoire et diffusion" étant plutôt un dictionnaire commenté des facteurs.
Voici donc un ouvrage qu'il faut certes commencer par lire du début à la fin, mais sur lequel on reviendra par la suite, à peu près certain d'y trouver la réponse à toute question sur un système particulier, pour toute identification d'un accordéon belge et à beaucoup d'autres occasions encore.
Ed Peeters Louvain 1993
(1) notamment celles inévitablement provoquées par une telle publication
Commençons par indiquer que cet ouvrage est tout d'abord essentiellement un imposant recueil de partitions, d'airs traditionnel collectés en Loire-Atlantique. Gilbert Lehuédé est un ancien de la Kevrenn de Nantes, où il joua du bagpipe durant une quinzaine d'années, durant les années 60 et le début des années 70. Il en fut d'ailleurs le penn sonneur durant cette dernière période, puis la vie le conduisit hors des chemins des musiques traditionnelles et c'est avec cet ouvrage qu'il y revient. Mais durant ces années de pratique, il fréquenta un certain nombre de personnalités et collecteurs du milieu, notamment Emile Allain qui est sans doute l'un des plus connu aujourd'hui encore. Il réalisa également lui même des collectages et cet ouvrage s'attache à rassembler tous les airs ainsi recueillis avant au sein de cette mouvance des cercles celtiques d'avant le revival des années 70. Une citation d'Ar Soner 1974 laisse à penser qu'il eut alors une piètre opinion de ce mouvement folk naissant, mais cela ne semble pas forcément encore le cas actuellement d'après quelques indices dans le reste de l'ouvrage. Certains choix dénotent du parcours de cet auteur : par exemple le fait qu'une majorité des airs sont donnés avec trois bémols à la clef (une tonalité adaptée aux sonneurs de bagpipe) ou encore que la troisième partie du recueil donne des partitions de chants harmonisés pour quatre voix mixtes (ce qui ne signifie pas forcément quatre voix, mais de deux jusqu'à six car il peut y avoir par exemple un soliste et deux voix de basses superposées). Ces versions de chants populaires ont été harmonisées pour la plupart par Jacques de La Croix et si l'auteur nous les livre ainsi arrangées, c'est que, comme il l'explique en introduction, ces versions sont devenues des standards au sein d'un certain nombre de groupes de Loire-Atlantique. Quant-à la quatrième partie, elle nous offre des chants traditionnels avec accompagnement de piano. Mais que les puristes se rassurent, la majorité des airs sont donnés dans leur version simple, classés par danses, en débutant par des quadrilles dont la longeur dénote une origine savante (le premier fait tout de même 520 mesures...), ce qui interpelle d'ailleurs un peu par rapport aux critères d'authenticité revendiqués par l'auteur du recueil (ou alors on aimerait en savoir plus sur leurs conditions de pratique, de transmission etc.). Suivent ronds, avant-deux, quelques laridés, danses de couples etc... Tous sont donnés avec paroles "publiables", c'est à dire que les versions grivoises ont été écartées. Et des cartes postales anciennes (malheureusement un peu petites) nous offrent des vues des villages où ont été retrouvés ces chants à danser.
Je termine enfin par la première partie, c'est à dire le texte qui vient éclairer tout ce corpus et qui débute bien par des considération sur le répertoire, le collectage, des similitudes d'airs entre des danses et des villages différents, la description d'une tradition particulière de danseur cheval, le tout entrecoupé des partitions des mélodies en question. Mais, bien vite, à la surprise du lecteur non averti, ce texte s'oriente vers une description historico-géographique (incluant les aspects économiques et sociaux anciens) du département, pays par pays (voire par commune), dcoumentée et souvent chiffrée, mais où les références directes à la culture populaire se font rares et qui passe souvent un peu du coq à l'âne du fait de ce découpage par pays qui conduit, pour chacun à passer, par exemple, d'un fait historique médiéval, à une information socio-économique du XIXème. Cette partie intéressera donc principalement ceux qui connaissent les communes en question. Le lecteur géographiquement plus éloigné comme moi, y glanera toutefois un certain nombre d'informations intéressantes, pas forcément en lien avec la musique traditionnelle mais bon... il n'y a pas que cela dans la vie et j'y ai même retrouvé des liens avec ma propre région, apprenant par exemple que l'essort de la sidérurgie lorraine au XIXème entraîna la chute de celle de Loire-Atlantique ou retrouvant la trace à Redon d'un évêque messin du XVIIIème qui ne possède aujourd'hui encore, pas moins de 4 rues à ses noms à Metz (1)
408 p A4
Editions Label LN http://www.editions-label-ln.com Je ne saurai que vous conseiller de jeter un coup d'oeil à leur catalogue, notamment si vous vous intéressez aux langues (on y trouve même un dictionnaire de l'argot des chiffoniers et Couvreurs de La Roche Derrien avec 700 entrées tout de même...)
(1) je laisse les messins qui liront ces lignes le plaisir de trouver de quel personnage et de quelles rues (et place) il s'agit....
Jean-Pascal Leriche, actuel président de l'association des Bohaires de Gasconha nous avait déjà crédité de l'enregistrement en 6CD de l'intégrale des mélodies notées par Felix Arnaudin dans ses "Chants populaires de la Grande Lande". Il récidive aujourd'hui dans le même domaine de la diffusion des collectages ancien en réunissant, cette fois avec l'aide d'autre membres de l'association, 1001 mélodies de rondeaux, mais aussi branles du Haut Agenais et congos (et s'il n'y a donc pas exactement 1001 rondeaux puisqu'à partir de 953 on passe aux congos, il y a réellement 1001partitions, la mille unième étant "Lhèva la camise). Tout ceci est introduit par les rappels de Jacques Baudoin sur tous les problèmes liés aux transcriptions et à la transmission par partitions, questions déjà évoquées par les collecteurs de toutes époques, ce qui permet à Jacques d'appuyer son propos par de nombreuses citations. Frédéric Vigouroux, qui avait déjà réalisé la mise en page de la méthode de boha, récidive ici en aérant l'austérité des pages de partitions par de belles créations graphiques recyclant cartes posales anciennes et autres témoignages... Si les partitions ne sont pas commentées, un tableau récapitulatif en fin d'ouvrage indique titres, collectés, collecteurs, transcripteurs éventuels, aire géographique mais également publications et, colonne très intéressante : enregistrements disponibles, qu'ils soient de collectage ou de réinterpréation. Colonne très intéressante dis-je car elle permet de constater qu'une majorité de ces mélodies n'a jamais encore été réenregistrée et qu'il y a donc bien tout un travail de remise en vie qui reste à faire pour toutes ces petites perles mélodiques...
Un CDRom enfin fournit l'ensemble sous forme numérique, avec des pdf qu'il est possible non seulement de visualiser, mais également d'écouter, par exemple avec la version démo de PDFtoMusic. Comme le rappelle l'intro, ceci permet d'écouter la partition brute et de mesurer toute la part d'interprétation qui est nécessaire pour donner de la vie et de la cadence à ces airs à danser.
272 pages en reliure spiralée (normal pour un recueil de partitions) et CD Rom (pdf - audio - midi)
Bohaires de Gasconha 26 rue Denfert Rochereau 31000 Toulouse
Rappels : Autres publications des Bohaires de Gasconha :
- "Bohas Bohaires"
- "La Boha - Méthode de cornemuse des Landes de Gascogne - Découvrir Apprendre Entretenir"
Jean-Pascal Leriche (entre autres) "Félix Arnaudin : chants populaires de la Grande Lande Vol 1, 2 et 3" (CDs)
Inspiré (il l'avoue...) par les bohaires (1), François Péry vient de publier un ouvrage contenant les données historiques d'une part (le premier bilan des témoignages anciens sur l'instrument : iconographie, textes, instruments retrouvés) et une méthode d'apprentissage d'autre part, du Pipasso picard, le terme picard étant à prendre au sens large (linguistique) et cet instrument étant donc le même que la Muchosa du Hainaut (Wallonie) et la Piposa du Nord-Pas-de-Calais.
La méthode est une vraie méthode qui ne se contente pas d'aligner des partitions, mais détaille, pour chacune, les difficultés, les ornements introduits, les conseils de jeu...
Le CD-Rom se lit à l'identique d'un site internet. Il contient tous les morceaux en mp3 issus de fichiers midi, phrase par phrase, éventuellement voix par voix et à deux tempos différent. Il reprend également quelques vidéos Youtube.
Il figure même une jolie BD de 4 pages au sein de cet ouvrage, reprenant un conte pas forcément ancien mais comme le dit François : on sait encore créer de l'imaginaire en Picardie aujourd'hui... (BD due à la plume de Damien Cuvillier)
120 pages A4 solidement reliées à spirales.
Autoproduction "Editions de l'Orphéon" : voir sur http://cor-wynn.com/atelier/instruments/la-cornemuse-picarde/annexes/methode/
Une interview de François devrait paraître dans le prochain Trad. magazine et il parlera également de sa méthode dans le bulletin de Bohaires "Boha !"
(1) ainsi que par les autres méthodes de cornemuse : Boulanger, Ladonne.... mais plus particulièrement par celle sur la boha pour la présence d'une large partie historique...
Voici un recueil de musique bretonne à danser qui doit cibler en premier lieu les débutants en la matière et, en particulier les sonneurs de bagpipe non bretons et qui souhaiteraient se mettre à son répertoire (mais il vaut mieux qu'ils trouvent pour cela un sonneur de bombarde puisque l'ouvrage est prévu pour couple brazh). Il est d'ailleurs quadrilingue breton, français, anglais et espagnol et son format est adapté à la diffusion dans les magasins de musique. Mais ce qui me fait surtout écrire cela c'est que, loin d'être un de ces recueils fournis dans lequel le musicien aguerri est amené à dénicher les mélodies qui lui parlent le plus ou celles qu'il jugera moins connues, celui-ci ne comporte qu'une, deux ou trois mélodies par type de danse, les 22 morceaux couvrant ainsi 7 danses (ceux qui suivent vont me rétorquer que 22 cela fait plus de trois fois 7 mais les suites plin et gavotte sont découpées en trois... et s'y ajoute également une gwerz histoire d'avoir également un air à écouter à son répertoire. Il s'agit donc, justement, de fournir au néophyte un répertoire de base composé des principales danses bretonnes : an dro, kost ar C'hoad, laride, trois marches de différents terroirs, pach pi, suite plin et suite gavotte.. On pourrait ainsi presque parler de méthode de musique bretonne pour couple, niveau 1 mais à l'usage de ceux qui maîtrisent déjà leur instrument. Le recueil est accompagné d'un CD où tous les morceaux sont interprétés en vitesse lente tout d'abord puis en vitesse normale. Les non lecteurs pourront donc apprendre d'oreille sur les versions lentes. Pour les autres, les partitions très lisibles (ouvrage grand format), comportent les indications d'ornements dont les auteurs nous indiquent "qu'elles sont personnelles et n'ont pas été mises au hasard. Ces ornementations doivent permettre de rester dans le style et le respect de la danse". Pour terminer la description du contenu, un petit tableau indique pour la plupart des danses (dommage qu'il n'y ait pas un mot sur les marches et la gwerz), historique, terroir d'origine (ce qui renvoie à la carte centrale des terroirs bretons), description de la danse en distinguant sa forme général, le mouvement des bras, celui des pieds et le schéma des appuis et un commentaire. Il aurait été bienvenu de donner les sources des mélodies, qui ne sont même pas individualisées par un titre précis autre que le nom de la danse et un numéro d'ordre au sein du recueil.... Ne reste qu'à vous préciser que nous devons ce recueil à deux sonneurs titrés qui savent de quoi ils parlent et qui disposent d'une bonne expérience en pédagogie musicale : Thelo et Olivier Mell (entre autres musiciens de bagadous réputés et de Ti Jaz pour Olivier qui est également animateur des ateliers de bombarde de la Mission bretonne de Paris). A noter que sur la dernière plage Thelo délaisse le brazh pour le kozh ce qui est une excellente idée.
Et pour la petite histoire, la prise de son est de Jacques Lanfranchi qui a ainsi fait une infidélité à son AEPEM et l'éditeur nordiste....
Bemol production : http://www.bemolvpc.com
Elle était en préparation depuis un certain temps au sein de l'association, projet proposé et porté par Patrick Burbaud, mais fruit d'un travail collectif. Qui dit travail collectif sous-entend généralement que certains se sont fortement investis ce qui était indispensable pour parvenir à ce résultat : une méthode aussi bien présentée (mise en page de Frédéric Vigouroux) que riche de contenu. Il s'agit réellement d'une méthode pour devenir bohaire et non simplement pour apprendre à jouer de la boha. La différence entre les deux ? Tout simplement la connaissance de l'instrument, de son histoire, de sa redécouverte, des danses qu'elle menait et de bien d'autres choses qui font qu'une cornemuse c'est bien autre chose que des bouts de bois montés sur une poche... On est surpris en feuilletant l'ouvrage de la faible proportion de partitions par rapport au textes et aux photos. Mais après lecture, le musicien débutant sera rassuré, toutes les ficelles techniques de l'instrument sont bien décortiquées et notamment toutes les possibilités de jeu sur le tuyau semi-mélodique qui est l'une des particularités notable de cette boha au sein des cornemuses de l'hexagone. Et puis un CDrom offre 99 plages en mp3 pour compléter les 138 pages de la méthode (et il ne contient pas seulement des exercices...). Un ouvrage dont la lecture n'intéressera donc pas que les apprentis bohaires mais également tous ceux qui portent un intérêt, même externe sur cette cornemuse.
Une production qui témoigne de la vitalité actuelle de l'association des Bohaires de Gasconha
Ouvrage entièrement bilingue français-occitan, traduction In'Oc Aquitània- IEO 33
http://www.bohaires.fr/
Rappel : voir ma page sur les méthodes de cornemuse
Autres publications des Bohaires de Gasconha :
- "1001 rondeaux de Gascogne - 1001 Rondeùs de Gasconha e alentorn"
CDs collectifs des bohaires de Gasconha, voir à partir de la chronique de : "Bohas Bohaires"
Ce recueil de partitions, "Les airs de Jo", est consacré au répertoire du violoniste auvergnat Joseph Perrier. Il a été réalisé par une équipe réunissant Jean-François Vrod, Frédéric Aurier, Laurence Dupré, Jean-Marc Delaunay, Jean-Pierre Simonnet et Stéphane Milleret. Il s'agit d'un gros (160 p.) recueil de partitions commentées, bien lisibles et dont la reliure en spirale et le papier épais garantissent à la fois une manipulation aisée et une bonne conservation à l'usage. La partie recueil proprement dite est précédée d'une introduction composée de petits articles dressant le portrait humain et musical de Joseph Perrier, sans folklorisme ni mythe, mais en rendant bien compte de la complexité de son parcours, de l'apprentissage autodidacte, les influences classiques puis celles des revivalistes qui viendront le collecter.
Voir article dans le dernier Trad. Magazine
Ce livre est une coproduction AEPEM (http://aepem.com) et Mustradem (http://www.mustradem.com)
On peut écouter en ligne divers enregistrements de Joseph Perrier sur http://www.massif-oral.org/
On peut entendre un titre joué par Joseph Perrier au sein de l'anthologie des musiques traditionnelles de france Frémeaux et associés 2009 et plus exactement sur ce CD :
Pour le reste je vous renvoie à la bibliographie-discographie du recueil (qui ne cite d'ailleurs pas le CD ci-dessus, sans doute parce que la plage en question est une reprise d'un 33t précédent déjà cité.
Laurence Dupré voir à partir de "Dzouga!"
Joanne McIver que l'on connait surtout au travers du duo McIver Saunière où elle joue avec la même aisance du scottish small pipe, de la grande cornemuse, des tin-whistle et de ses cordes vocales, a bien d'autres talents à son actif (ceux qui ont eu l'occasion de gouter ses shortbread maison à la fin d'un concert vous le confirmeront). Elle vient d'achever un recueil de 70 compositions originales de sa plume, certaines déjà enregistrées sur les CD du duo, d'autres à venir sur le prochain... (chic !...). Elle me précise dans son envoi que ces morceaux ont été écrits pour la grande cornemuse mais qu'ils peuvent également être interprétés au scottish small pipe.
Toutes les partitions sont écrites sans altérations à la clef et avec toutes les indications d'ornements (rassurez-vous il n'y a pas trop de quintuples appogiatures...). Quelques photos couleurs en bas de page, légendées, viennent rompre l'austérité des partitions.
78 pages format A4, partitions très lisibles
http://www.mciversauniere.com
Pour commander maintenant pour 20€, port compris, écrivez directement à Joanne : cj.sauniere suivi de @wanadoo.fr
à propos de la citation : "Moults estoient venus aveq leurs intstrumentz et on ne comptoit point musettes, tamborz, fleutes de toute taïe, viheslles, rebecs, sonnaïes, trompes, espinettes ou encore petitz souffletz alamandz que l'on estire et comprime alternativement." tirée de cet ouvrage (donc pas aussi ancienne qu'on aurait pu le croire, mais bon l'accordéon était là pour vous mettre la puce à l'oreille...)
Je ne connaissais Gérard Brey que par les infos qu'il envoie très régulièrement par courrier électronique au sujet des événements trads bourguignons. Sans pouvoir encore mettre un visage sur ce nom, c'est une autre face du personnage que j'ai découvert par ce livre qui ne traite de musique et de danse traditionnelle que sur deux pages. Deux pages à ne pas trop prendre au sérieux d'ailleurs puisqu'il y joue sur les anachronismes. Le titre de l'ouvrage " Bafouilles du rhizome jubilatoire " pourra paraître curieux mais il s'explique aisément par le défi que s'est fixé l'auteur : rédiger 26 courriers (comme les 26 lettres de l'alphabet) contenant chacune les 10 mots imposés lors de la semaine de la langue française en 2008. (et on apprend à la fin de l'ouvrage qu'il y a superposé un autre petit challenge). Rhizome est sans conteste, le plus singulier parmi ces mots obligés, celui dont le lecteur reconnaîtra immanquablement l'occurence dans chaque texte. Mais si, à la lecture des premiers courriers, on cherche forcément à vérifier la présence de ces termes, Gérard Brey rédige cela avec suffisamment de tact pour que l'on finisse par oublier le défi, que l'on se laisse apprivoiser par le contenu des textes et que l'exercice de style ne devienne pas l'abre qui cache la forêt (je sais il manque un r mais c'est exprès…). D'ailleurs si le début de la lecture peut donner une impression de décousu (des courriers de toutes époques traitant de sujets divers), au bout de cinq à six missives, le lecteur reconnaît tout d'abord quelques frêles passerelles entre ces billets, puis des liens plus marqués, et il finit, enfin, par rencontrer l'une ou l'autre réponse épistolaire à des courriers précédemment lus. Il lui faut alors exercer sa mémoire pour reconstituer dans sa tête ce petit labyrinthe ou Gérard nous a introduit sans carte ni boussole. Inutile de dire qu'ensuite il vous prendra l'envie de vous attabler plume en main ou, plus prosaïquement de vous mettre au clavier pour tenter à votre tour ce petit exercice jubilatoire : merci à toi, Gérard, de nous inciter ainsi à relever le défi !…
Librairie galerie racine, 3ème trimestre 2010 http://www.librairie-galerie-racine.com mais il est plus efficace de s'adresser directement à l'auteur : écrire à gerard-brey suivi de @orange.fr
présentés par Daniel Loddo et Claude Ribouillault avec les articles de JL Matte, Pierre-Alexis Cabiran, Daniel Loddo, Carlos Moreno Garcia, Claude Ribouillault Mauro Gioielli, Dino Tron, Bertrand de Vivies, Jean-Christophe Maillard, Julien et François Cornic, Francesc Sans I Bonete et Francesc Sans I Sastre, Luc Charles-Dominique Bernard Desblancs.
Un colloque autour de la bodega mais où il a été question de bien d'autres types de cornemuses, de la gaita galicienne aux zampogna italiennes en passant par les binious bretons ou le sac de gemecs catalan. Etant partie prenante dans cet ouvrage, je ne vous en dit pas plus...
Edition Cordae/ La Talvera 2010 http://www.talvera.org/multilang/publication-115.html
Je viens de recevoir dans ma boîte au lettre ce midi, le tiré à part d'un article de Jean-Claude Roc sur l'Iconographie et l'histoire de la cornemuse en Haute-Auvergne. Lorsque j'écris qu'il s'agit d'un article, il faut préciser qu'il fait tout de même 40 pages, avec pas mal d'illustrations noir et blanc.
Bien entendu, il y a pas mal de choses qui figurent dans mon inventaire, mais il me semble qu'il y a quelques nouveautés : il faut que je vérifie tout cela au calme. Et puis il y a un certain nombre d'oeuvres dont je n'ai pas encore pu, faute d'autorisation des conservateurs, mettre la photo sur mon site, photo qui figurent, par contre, dans cet article.
Jean-Claude Roc fait partie des informateurs qui m'avaient signalé un certain nombre de représentations en Auvergne
Quelques pages sont consacrées à des citations de l'instrument dans des pièces d'archive (y compris des mentions de personnes surnommées La chabre ou lacabre).
Tiré à part de la revue de l'association Cantal Patrimoine "Patrimoine en Haute-Auvergne, n°19 mars 2010.
Rappel : Jean-Claude Roc "L'iconographie des musiciens marionnettistes à la planchette"
Outre son intérêt propre en tant que témoignage sur cette lignée de cabrettaires de renom, ce livre comporte un CD compilant des morceaux tirés de publications antérieures dont certaines désormais introuvables
AMTA : voir sur http://www.auvergnediffusion.fr
Rappel : deux chroniques de CDs de Boismortier avec musette baroque (cliquez sur les pochettes pour lire mes chroniques)
Rappels Christophe Toussaint : voir ici
Fritz Schneider, mon maître en iconographie de la cornemuse, vient de publier un ouvrage sur ce sujet en quatre langues : Allemand, Français, Espagnol et Anglais, édité par l'école de gaita d'Ourense.
Il a extrait de sa collection de photos des représentations originales , soit par leur sujet, leur contexte, leur histoire et nous explique tout cela. Les reproductions (près de 90) sont de très bonne qualité et en format A4.
http://www.realbanda.com
Dist : Verlag der Spielleute http://www.spielleute.de
Voir également :Spillyck "Pipers" Cathedral - Die 17 Dudelsäck im Kölner Dom"