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Jean-Luc Matte

Les chroniques livres écrites pour Trad. Magazine
(2/2 : années1994/2009)

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De 1991 à 2009, j'ai rédigé diverses chroniques dans le revue Trad. Magazine que cette revue m'a autorisé à vous mettre en ligne. Les date de parution sont citées, mais ces textes ont été écrits au minimum deux mois auparavant et parfois jusqu'à plus d'un an...

Tout ceci était indépendant des chroniques que j'ai rédigé pour mes infosmumuses, mais pour cette mise en ligne, je ne me prive pas de mettre des renvois des unes vers les autres .... 

Pour savoir comment a débuté et fini cette aventure, lire "Chronique Story"

Sommaire de toutes les chroniques

 


Pierre Laurence
"Le hautbois en Bas-Languedoc du XVIIIème au XXème siècle"

Tiré à part du Monde Alpin et Rhodanien "L’identité vécue - Discours, rites, emblèmes - Provence, Languedoc, Hautes-Alpes" (1993/1-2)
http://www.musee-dauphinois.fr

Ne vous laissez pas abuser par la faible épaisseur de l'ouvrage : s'il ne fait qu'une quarantaine de pages c'est tout au bénéfice du lecteur. En effet la synthèse est suffisamment bien réalisée pour que, la lecture achevée, ce dernier ait l'impression d'avoir fait le tour du sujet. Pierre Laurence va même plus loin puisqu'il décrit non seulement l'évolution de l'instrument mais également l'évolution de l'esprit dans lequel sont rédigés les différents témoignages écrits qui lui servent de support de recherche. Ce regard critique sur les sources documentaires ne vise pas uniquement à retrouver la " vérité historique " mais permet d'appréhender la vision de l'instrument et de sa pratique qu'ont pu avoir les différentes catégories sociales au travers des années. Bien sûr, Pierre Laurence n'est pas le premier à mener une telle démarche et l'on mesure aujourd'hui le lent murissement dont ont fait l'objet les travaux de recherches dans notre domaine depuis une vingtaine d'années : considéré au départ comme une sorte de dernier paradis perdu de la société traditionnelle française, le XIXème siècle s'est peu à peu révélé à nous sous un jour plus objectif et bien des faits et témoignages ont du être relativisés. Cette prise de conscience n'est d'ailleurs sans doute pas encrore arrivée à son terme : les origines du folklorisme (dans le sens d'une vision subjective et influente de la culture populaire par un milieu plus aisé) remontent au moins à l'époque médiévale...

Bien entendu, l'ouvrage aurait pu contenir plus de données techniques sur les instruments, s'attarder davantage sur les témoignages et anecdotes, mais là se situe sans doute la force de sa rédaction : dans cette concision mesurée totalement assumée. Les ouvrages fourre-tout ont leur charme et un indéniable intérêt, les synthèses comme celles-ci ont le mérite de l'efficacité.

J.L. Matte (paru dans le n°50 nov-dec 1996)


Claude Marie :
" L'ébouteur de binious "

ed. Balland 1996

Ellis Peters :
" Un air de cornemuse "

coll. 10/18 grand détectives, 1966, 1996 pour l'édition française

Roger Simons :
" Sur un air de cornemuse "

ed. Le Masque 1970-71

Charles Exbrayat
" On se reverra petite ", " Le colonel est retourné chez lui " et " Un si joli coin pour mourir "

ed. Le Masque et Le Livre de Poche, respectivement 1964, 65 et 68 -73, réédités régulièrement (les dates d'impression n'étant pas mentionnées, je ne peux vous dater les différentes couvertures du 3ème)

Caroline Quine :
" Alice en Ecosse "

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1964 pour l'édition anglaise originale, 1966 pour la version française Bibliothèque Verte. Ci-dessus couverture des éditions de 1970, 1975, 1987 (plus de cornemuse en couverture...), 1989-1990. Les illustrations intérieures et de couverture sont de Claude Chazelle pour toutes les éditions sauf celles de 1987 qui sont de Philippe Daure ainsi que la couverture de 1989 (mais retour aux illustrations intérieures de C. Chazelle)

Les rapports entre l'ouvrage de Claude Marie et la musique traditionnelle (et la Bretagne) seraient inexistants si l'auteur n'avait choisi l'image du biniou pour symboliser la suffisance de nombre d'individus d'une société qui caricature la nôtre. Ces individus imbus d'eux même se métamorphosent d'ailleurs réellement en binious enflés. L'histoire est celle de la cavale de " l'ébouteur " : personnage rebelle qui ne peut s'empêcher de crever à coups d'opinel la panse des binious et de leur couper les pipes. Du début à la fin, le terme biniou est mis à toutes les sauces dans ce roman haut en couleurs. Ce livre très contemporain est difficilement cataloguable et hésite entre caricature, humour grand-guignol sanguinolent, reflet de société, science-fiction et roman d'amour (l'ébouteur se trouve une compagne). Les premiers chapitres font rire (description de la société biniouse, pastiche de policier, jeux sur les mots), puis peu à peu le fond l'emporte sur la forme et l'on se rend compte que le sujet est plus profond que ne le laissent paraître les apparences. Pour ce qui nous concerne il offre sur un plateau un beau sujet d'étude ou de méditation à tous les férus de symbolique de la cornemuse, biniouse ou autre.

Le titre original du roman policier d'Ellis Peters " Un air de cornemuse " est " The piper on the mountain "; la montagne en question étant la chaîne des monts Tatra en Slovaquie, la présence d'une Gajdy était tout à fait possible. Il ne s'agit cependant que d'une erreur de traduction, le piper en question jouant de la fujara, cette grande flûte à bec slovaque d'aspect aussi spectaculaire qu'une cornemuse. J'ose espérer que cette traduction erronée n'est pas le fait de la traductrice du texte du roman (Annie Hamel) car dans ce cas il faudrait bien admettre qu'elle ne lit pas ce qu'elle traduit.... Pour le reste ce policier est d'une facture assez classique.

Attention à ne pas confondre " Un air de cornemuse " avec " Sur un air de cornemuse " de Roger Simons, policier également assez classique, de même d'ailleurs que le rôle dévolu à la cornemuse.

Rien à voir par contre avec les trois petits chefs d'oeuvre d'humour d'Exbrayat : " On se reverra petite ", " Le colonel est retourné chez lui " et " Un si joli coin pour mourir " : si vous ne connaissez pas encore Mac Namara et sa cornemuse courrez chez n'importe quel bouquiniste, vous avez toutes chances de trouver l'un des trois pour moins de 10 F. Ces trois romans sont malheureusement construits sur la même astuce et la connaissance de l'un enlève le suspens aux deux autres (évitez donc de commencer par " Un si joli coin pour mourir " un peu inférieur aux deux premiers cités) mais chacun comporte quelques scènes d'anthologie bagpipesque qui en justifient la lecture. Notons par ailleurs pour ceux qui ne connaitraient d'Exbrayat que la version télévisée d'Imogène que l'humour littéraire de cet auteur lyonnais est fort heureusement bien supérieur à la piètre bécassinade filmée (et encore je préfère nettement Bécassine...) qui n'a plus qu'un lointain rapport avec les romans originaux.

Je ne peux finir sans citer un grand classique de la littérature policière enfantine : " Alice en Ecosse " (" The clue of the whistling bagpipe "), qui n'est pas le plus connu de la série de cette héroïne des 10-12 ans (et qui se laisse encore lire même passé cet âge : dans le TGV ça donne un autre style que de lire Le Monde ) mais qui fait la part belle au bagpipe avec en prime la visite d'un atelier de facteur. Il y a bien sûr quelques imprécisions dans la description de l'instrument mais je pense que certaines sont imputables à des erreurs de traduction (encore !), erreurs qui perdurent d'ailleurs au fil des rééditions. Signalons d'ailleurs que la cornemuse qui avait disparu il y a quelques années de la couverture lors d'un relookage de celle-ci y figure à nouveau.

J.L. Matte (paru dans le n°55 sept-oct 1997)

NDLR : J'aurai encore pu rajouter à cette liste d'ouvrage celui d'Hervé Jaouen "Pleure pas sur ton biniou"ed. de la Chapelle 2002 dont eBay me rappelle sans cesse l'existence, mais il faudrait que je le relise pour m'en refaire une opinion... (JLM janv. 2010, note dec.2010 ce roman existe également dans la collection poche de chez Gallimard "Carré noir")

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Il existe également les deux romans policiers aux titres très proches :

- "Les binious bombardent" de J.M. Kérity ed. Le Signor 1978, d'autant qu'un site de vente sur internet semble indiquer que cet auteur n'est autre qu'Hervé Jaouen et l'ouvrage pourrait bien être le même que celui ci-dessus, sous un autre titre...

- "Quand les binious bombardent" de Christian Coat (éditions brestoises), un roman policier bien écrit, vite lu et assez atypique puisque l'on n'y cherche guère le noeud de l'affaire et qu'il n'y a pas de victime, comme si l'enquête n'était finalement qu'un prétexte à suivre le personnage principal dans ses rencontres diverses. Il n'y est guère question de biniou ou de bombarde (ces mots ne doivent d'ailleurs figurer que dans le titre et pas dans le texte), juste d'un concert de Stivell...

 

Rappel : Exbrayat : "Notre Imogène" , 1969 ed. Club des Masques non datée "Fergus McIntrie était là aussi et avait apporté son bagpipe. Il jouait avec infiniment de sentiment "Annie Laurie", la chanson qui met de la tendresse au coeur de tous les gars de Kirkcudbrightshire et faisait pleurer Janet dans le whisky de son époux". Rappelons que cette série de romans se déroule en Ecosse et non pas en Bretagne comme la série télévisée

Encore un livre où il doit être question de cornemuse d'après le résumé : "A comme Association : La pâle lumière des ténèbres" par Erik L'Homme : " Jasper vit à Paris, va au lycée et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval..." la cornemuse est toutefois très discrète dans cet ouvrage...

De même "Mariée à tout prix" de Zoé Barnes sort régulièrement sur eBay lorsque l'on recherche "cornemuse" parce que ce mot figure dans le résumé mais il n'en est guère question dans le texte d'après mon épouse qui a fait l'effort de le lire...

 

Pour revenir au rayon des polars, citons Alex Nicol, Le sonneur noir du bagad Quimper, un ouvrage qui n'existe qu'en version numérique pour l'instant.

Mais il se pourrait bien qu'il s'agisse du même ouvrage que "Le sonneur noir de Lorient", du même auteur éditions Nuits Blanches (1er avril 2010) mais que je n'avais pas encore davantage eu l'occasion de lire...


Bernard Garaj
" Gajdy a gajdosska tradicia na Slovensku"

Ed. Asco, Bratislava 1995 (épuisé, même auprès de l'auteur. Une partie du contenu a été reprise sur un site internet

Dans le grand puzzle des différents types de cornemuses, B. Garaj met en place les quatre pièces de la Slovaquie au travers de cette monographie très bien construite (je dirais très claire si elle n'était écrite en slovaque, mais rassurez vous une version courte de 24 pages en anglais en fin de volume jointe à une abondante illustration permet de comprendre l'essentiel). On y trouve donc tout ce que l'on souhaite savoir sur ces quatre types de cornemuse que l'on peut répartir en deux types : la cornemuse du Nord de la Slovaquie, à hautbois simple et les cornemuses du Sud d'un type voisin de la Boha landaise (tuyau bourdon dans le même bloc que le tuyau mélodique avec un trou permettant deux notes sur ce pseudo bourdon.). B. Garaj était indubitablement la personne la mieux à même de rédiger cet ouvrage car outre sa profession d'ethnomusicologiue à l'Académie slovaque des sciences de Bratislava, il est l'héritier d'une célèbre famille de joueur et facteurs de Gajdy. L'ouvrage traite des différents aspects historiques (répartition géographique, grandes figures...) et techniques de l'instrument (plans, doigté, accord, jeu y compris la description des styles locaux). Il fournit également de nombreuses transcriptions musicales dont certaines mettent en parallèle jusqu'à six interprétations d'un même air. On regrettera uniquement qu'il ne traite pas de la pratique actuelle de cette cornemuse.

On complétera utilement la lecture de ce livre en écoutant la cassette audio " Gajdosska Hudba " qui permet d'entendre les dernier joueurs de gajdy de l'ancienne époque et en regardant la très intéressante vidéo que B. Garaj a réalisée sur les différentes étapes de la fabrication d'une Gajdy par son père.

J.L. Matte (paru dans le n°50 nov-dec 1996)


Josef Rezny :
" Der Sorbische Dudelsack "

Livre et cassette à commander à "Haus für Sorbische Volkskultur", Tuchmacherstrasse 44, D-02625 Bautzen, Allemagne

Rappelons tout d'abord, pour ceux qui n'auraient pas gardé souvenir de l'article de Karl Tillich paru dans Trad Magazine que les Sorabes sont un peuple slave d'Allemagne (dans la partie anciennement en RDA) et que leur tradition inclut l'utilisation de cornemuses de plusieurs types dont le Kozol, assez proche de celui de Pologne (les différences sont d'ailleurs explicitées par J. Rezny) ou la Mechawa plus originale. Edité en langue allemande, le livre de Josef Rezny (de Stakonice en République Tchèque) décrit l'histoire et les aspects techniques de ces cornemuses. Il nous fournit, outre une importante et intéressante iconographie ancienne, de superbes photos et biographies des derniers musiciens et les plans détaillés des deux types d'instruments cités ci-dessus ainsi que ceux de la Mechawka, très belle petite cornemuse slave qui n'est pas sans rappeler le Northumbrian pipe (voir la photo dans le n° de Modal " Cornemuses, souffles continus souffles infinis ") et dont J. Rezny suppose que l'exemplaire conservé actuellement au Musée de Strakonice est d'origine Sorabe. Même ceux qui ne maîtrisent pas la langue germanique pourront donc trouver un intérêt à consulter cet ouvrage. Si vous le commandez, profitez-en pour commander également à la même adresse la cassette du groupe Sprejwan " Pro Luzicy ze serbskim spewom " qui est le seul à ma connaissance à jouer actuellement la musique sorabe avec Mechawa et Mechawka, même si cela ne transparaît que timidement sur cette cassette déjà ancienne par rapport à leur spectacle actuel.

J.L. Matte (paru dans le n°50 nov-dec 1996)

Voir la page du présent site sur Josef Rezny


Ouvrage collectif coordonné par C. Toussaint
"Epinettes de Vosges et d'Europe"
 

Foyer rural de Socourt http://rencontres2socourt.free.fr/

L'exposition sur les épinettes et autres cithares à touche qui s'est tenue à Socourt (Vosges) en septembre (voir compte-rendu dans ce numéro) a donné lieu, grâce à l'appui de différents partenaires, à l'édition d'un catalogue ou plutôt d'un livret de présentation sur ce thème. Je préfère parler de livret car l'aspect catalogue n'a pas été retenu ce qui est sans doute dommage car quelques pièces intéressantes de l'exposition auraient mérité un descriptif illustré comme cela a été fait récemment pour les épinettes du Nord. Ce n'est toutefois sans doute que partie remise car cette exposition fut probablement davantage un nouveau point de départ qu'un aboutissement et la rédaction d'un ouvrage plus scientifique nécessiterait d'abord de recreuser le sujet quitte à remettre en cause certaines idées. La mise en place de l'exposition a en effet révélé que le nombre d'instruments anciens non encore inventoriés présents chez des particuliers est beaucoup plus important que ce que l'on pouvait soupçonner et que certains ouvrent de nouvelles pistes aux chercheurs. Si l'ouvrage consacre, sous la plume de J.F. Dutertre, la part belle aux épinettes vosgiennes du Val d'Ajol et de Gérardmer, le sujet s'ouvre ensuite, grâce aux chapitres rédigés par P. Delaval, H. Boone, Win Bosmans et Jacques Leininger sur les épinettes de Nord, celles de Belgique et sur le Langeleik nordique.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°56 nov-dec 1997)

Rappel : "L'Epinette du Nord" ouvrage collectif de l'association Traces, catalogue de l'expo de 1997 au CSE d'Hazebrouck

Voir également les articles de Thierry Legros et André Deru dans Modal, Traditions musicales en Belgique (2009) etc...

Rappels Christophe Toussaint : voir ici
Marijke de Christophe Toussaint


Alain Vieillard-Pasquelin
" Le tournoi de l'aiguillée, Légendes, contes et histoires des ménétriers du Morvan "

ed de l'Armançon 1997

Un ouvrage entier consacré aux contes mettant en scène des musiciens traditionnels : on n'ose y croire tant les contes de ce type sont finalement peu courants. Comment Alain Vieillard en aurait-il recueilli plus d'une cinquantaine, même dans une région à forte tradition comme le Morvan ? Tout simplement en ne se contentant pas des grands contes, ceux qui sont bien structurés, polis par le temps, ceux dont ne sait plus s'ils sont pur mythe ou s'ils tirent leur origine d'un fait réel, ceux que l'on rencontre dans toute l'Europe (ceux-là, Mauro Gioielli en a d'ailleurs retranscrits un certain nombre, en Italien, dans un ouvrage spécifiquement consacrés aux contes européens sur la cornemuse : " la zampogna Fattata " ed. 1996). A. Vieillard a retenu toutes les anecdotes sur les musiciens contées de tradition dans le bistrot de sa grand-mère, toutes ces frasques de vielleux et autres excentricités de souffleurs de panse, de celles dont la mémoire perdure longtemps, et que l'on se raconte encore dix ans ou parfois encore quelques siècles après sans plus trop savoir de qui il était question : sans doute un musiqueux d'Anost ou de Planchez.... De celles dont le récit a parfois exagéré certains traits mais dont on sent bien qu'elles ne sortent pas de l'imagination d'un conteur ou d'un écrivain. Ne vous fiez pas toutefois pas à la structure apparente de l'ouvrage : il ne s'agit pas d'un recueil de contes dont chacun se suffirait à lui-même; si vous l'abordez ainsi vous risquez d'être pris de court par certaines fin de récits pour lesquels vous attendriez une chute plus marquée. Si tous ces textes sont apparemment indépendants, chacun apporte sa touche à un tableau qui nous fait ressentir tout l'esprit dans lequel vit la musique traditionnelle morvandelle. Le style d'A. Vieillard se prête bien à cet exercice difficile (transcrire en vraie littérature des récits de bistrot sans trop en altérer la verve), même s'il semble plus à l'aise pour décrire l'ambiance d'un sous-bois ou la complicité discrête d'un duo. Petite constatation pour finir : s'il s'agit bien de prose et que la métrique n'a rien de régulière, certaines phrases possèdent des assonances trop nombreuses pour être purement fortuites.

J.L. Matte (paru dans le n°57 janv-fev 1998)

Rappel : Alain Vieillard -Pasquelin " Au temps des Galvachers " éditions de l'Armançon 1997

 


Catherine Homo Lechner
" Sons et instruments de musique au moyen-âge
- archéologie musicale dans l'Europe du VIIème au XIVème siècle "
 

 

éditions Errance 1996

Si les petits ouvrages consacrés aux instruments de musique médiévaux ont tendance à tous se ressembler, celui-ci est déjà original par le public visé au départ : les archéologues. Les musicologues ont en effet découvert que si l'archéologie nous a livré jusqu'à présent aussi peu d'instruments de cette époque c'est, en simplifiant un peu, que les archéologues ne reconnaissaient souvent pas les fragments d'instruments retrouvés. De même les objets sonores (ceux qui servent à ce que l'on désigne aujourd'hui par " paramusique ") n'étaient pas identifiés comme tels. L'objectif premier que se fixe le livre de C. Homo Lechner est donc de sensibiliser nos chercheurs de terrain à la musique et à ses instruments, de manière à ce que les témoignages palpables de la musique médiévale viennent compléter la connaissance acquise par les textes, les notations musicales et l'iconographie. Cet objectif de départ est toutefois largement dépassé et ce livre intéressera tout amateur de musique médiévale et d'organologie en général. La première partie est consacrée au contexte de la production sonore médiévale et étudie successivement la paramusique puis la musique proprement dite (principalement le statut des musiciens). La seconde partie décrit les différents instruments de musique et, c'est là l'un des grands intérêts de l'ouvrage, inventorie les pièces correspondantes retrouvées à ce jour par les archéologues, photos ou dessins à l'appui.

J.L. Matte (paru dans le n°57 janv-fev 1998)


 

Ernst Eugen Schmidt
"Sackpfeifen in Schwaben"

Schwäbisches Kulturarchiv des Schwäbischen Albvereins
http://www.schwaben-kultur.de/

Il est toujours agréable d'avoir à signaler la parution d'un bel ouvrage sur la cornemuse. Bien qu'écrit en allemand celui-ci devrait intéresser les non germanophones car il s'agit avant tout d'un très bel album d'iconographie présentant plus d'une centaine de très belles reproductions en couleur (une qualité de reproduction comparable à celle des productions du Chasse Marée) de représentations anciennes de toutes natures (vitraux, peintures, sculptures, ivoires, gravures...) de cornemuses de Souabe, cette région située au sud-ouest de l'Allemagne. Il ne s'agit d'ailleurs que d'une sélection, l'iconographie de l'instrument dans cette région étant plus abondante. Plusieurs types de cornemuses différentes apparaissent dans ce corpus : cornemuses à un seul bourdon d'épaule, quelques bocks à tête de chèvre et pavillons recourbés, quelques zampognaris ambulants, mais surtout, de nombreuses cornemuses à chalumeau conique et à deux bourdons verticaux de longueurs légèrement ingales et souvent dotés de fontanelles médianes qui, à travers plusieurs variantes semblent constituer la forme historique la plus typée de cornemuse de cette région et sans doute également des régions voisines. Ce livre a été réalisé par E.E. Schmidt qui effectue des recherches sur l'instrument depuis de longues années et qui signe ici le texte principal, décrivant les divers contextes de jeu (réels ou figurés) de la cornemuse tels qu'on peut les identifier au travers des textes et de l'iconographie. F. Schneider, qui est indéniablement le plus grand collecteur d'iconographie de la cornemuse lui a, bien entendu apporté son concours et signe par ailleurs un court article sur l'intérêt du recours à l'iconographie, de même que Manfred Stingel (sur la tradition des " Schäfer " : ensembles musicaux néopastoraux avec cornemuse qui malheureusement, dès le début du siècle optèrent pour ... le bagpipe écossais) et Georg Balling (sur les cornemuses actuellement pratiquées en Souabe). Signalons enfin que cet ouvrage a été réalisé à l'occasion des rencontres de Balingen de novembre 1997 et l'on ne peut que saluer le mérite des organisateurs de celles-ci (en particulier M.Stingel) pour avoir organisé ces rencontres avec concerts et exposition, édité un CD et un tel livre, le tout avec une égale réussite.

J.L. Matte (paru dans le n°58 mars-avril 1998)


 

Georges Rey
"Le sac à Musique"

éditions De Borée

Ca n'est pas tous les jours qu'un roman grand public (je l'ai découvert publié en feuilleton dans "La Montagne") centre son histoire sur les cornemuses du centre de la France. Agréable surprise, l'auteur a visiblement creusé le sujet (je le soupçone lui aussi de toucher du hautbois...) et nous offre, sous la forme d'un vrai roman, une véritable petite synthèse de ce que les recherches de ces vingt dernières années ont pu nous apprendre sur la pratique "cornemusicale" de ce début de siècle. La page de garde nous apprend d'ailleurs que J.F. Chassaing a fourni des éléments à l'auteur. Passons vite l'éponge sur deux ou trois bourdes d'autant plus surprenantes (je vous laisse les repérer) et saluons plutôt des personnages biens campés dans une intrigue un rien obscure qui sert de fil conducteur au récit. Comme l'avait déjà fait Maxou ("Encore une sauteuse Monsieur le Marquis") en choisissant le roman comme mode d'expression, l'auteur nous permet un voyage dans ce monde qui, s'il nous est maintenant connu, nous est rarement rendu aussi proche.

J.L. Matte (paru dans le n°60 juillet-août 1998)


Marie-Thérèse Duflos-Priot
"Un siècle de groupes folkloriques en France"

ed. de L'Harmattan

Paru en 1995, cet ouvrage me semble être passé assez inaperçu, dans notre milieu tout au moins et c'est sans doute dommage. Le sous titre ("L'identité par la beauté du geste") peut laisser craindre un partial panégérique du mouvement folkloriste, il n'en est rien et cette étude, réalisée au sein du C.N.R.S., évite soigneusement un certain nombre de pièges que posait le sujet et offre une vue assez objective du petit monde folklorique français : pas de jugements de valeur à priori. Si la partie historique élude un peu trop vite à mon goût certaines origines du mouvement (en particulier les amicales d'immigrés à Paris), la complexe histoire des différentes fédérations est expliquée avec clarté ce qui est un véritable exploit. On pourra trouver un peu longues certaines descriptions détaillées de mises en scène de spectacles mais, par contre, les différents chapitres font un tour assez complet du sujet et permettent à celui qui n'a jamais fait partie d'un groupe folklorique de percevoir tous les aspects (même les plus terre-à-terre) de cette activité.

Précisons encore que M.T. Duflos-Priot ne s'écarte pas de son sujet et ignore ainsi totalement le mouvement revivaliste sauf lorsqu'il fait émarge également au mouvement folkloriste (Thiaulins, Ballets occitans, Ballets poitevins...)

J.L. Matte (paru dans le n°60 juillet-août 1998)


Collectif sous la direction de Claude Ribouillault
" Modal - Instruments de fortune... Lutherie populaire "

FAMDT éditions, Collection Modal http://www.famdt.com

L'imprimeur n'ayant pas tenu ses délai, le dernier numéro de Modal n'a pu être disponible à St-Chartier et c'est bien dommage car il est particulièrement intéressant. Dans la mesure où il a été réalisé sous la coordination de C. Ribouillault, bien connu dans les pages de Trad.Mag, les mauvaises langues vont m'accuser de faire du copinage mais tant pis pour ceux qui ne me croirons pas. Modal s'intéresse cette fois aux instruments populaires et il est étonnant que ce sujet ait été aussi peu abordé jusqu'à présent au sein de la littérature sur les musiques traditionnelles. Et pourtant, si les instruments en question sont généralement imparfaits (dans le pire des cas inaptes au jeu, voire à toute production sonore), c'est cette imperfection même, cette originalité qui leur donne tout leur intérêt; non pas par un quelconque snobisme ou esprit de provocation, mais parce que ces failles techniques nous permettent d'entrevoir des traits de personnalité (et quels personnalités !) de leurs facteurs, alors que le violon académique le plus réussi ne nous parlera jamais de son luthier, aussi talentueux soit-il (Bernard Sabatier nous livre toutefois quelques exceptions dans ce domaine, aussi émouvantes que rares).

Comme d'habitude cette livraison de Modal est un texte à plusieurs voix : un ensemble d'articles auxquels C. Ribouillault a su donner une vraie cohérence en les encadrant d'une introduction et d'un article final. L'introduction tente de définir le concept (en résumé un instrument populaire est un instrument produit par quelqu'un qui n'est pas un homme de l'art et/ou en dehors des règles de l'art) puis en définit les principaux types et parvient à les rattacher à des conditions humaines ou sociales particulières. L'article de conclusion, cosigné par Claude, B. Desblanc, X. Vidal et J.F. Vrod permet de répondre à certaines interrogations nées lors de la lecture de l'ensemble des autres articles, ouvre de nombreuses pistes de réflexion et nous montre que tout cela n'est pas fini (interviews d'A. Cadeillan et F. Le Junter par J.F. Vrod). Il est donc conseillé de lire l'ouvrage dans l'ordre afin de bénéficier du relief apporté par le croisement des recherches, des idées, des vues et des expériences des différents auteurs. Ainsi si E. Montbel voit dans l'humour des derniers chabrettaires l'origine de certaines chabrettes bricolées, P. Krümm nous fait rencontrer un luthier cajun qui ne semble pas prendre à la légère sa théorie personnelle sur le violon idéal. Si dans le cas du violon l'écart au modèle académique permet de reconnaître aisément les instruments populaires, les limites sont beaucoup moins nettes pour ce qui concerne l'épinette (A. Deru et T. Legros), les flûtes et graïles (D. Loddo), les crécelles et autres claque-bois (A. Gabriel) ou les bumbass (T. Legros), dont la facture était quasi-exclusivement populaire (mais alors, y en aurait-il de plus populaires que d'autres ?..). Quant aux instruments créés par quelques érudits de la fin du siècle dernier (étonnant article de J.M. Renard sur le monocorde de Poussot, le mélotétraphone, le bordicor et autres dupinophones et bigophones...), ils se rattachent bien au thème de l'ouvrage même s'ils en présentent une facette radicalement différente.

Cet ouvrage est passionnant à deux titres au moins : tout d'abord parce que profondément humain (ces " violons de l'âme " ne présentent d'intérêt que parce qu'ils trahissent la main qui les a créés) et ensuite parce qu'il ne permet pas une lecture passive : il invite sans cesse à s'interroger sur ces hommes hors de la norme dans leur relation à l'instrument de musique et, par voie de conséquence sur notre propre perception de celui-ci.

J.L. Matte (paru dans le n°62 Nov-dec 1998)


Claude Ribouillault
" Le service militaire "

ed. du Rouergue 270 p. (épuisé)

Ce coup-ci c'est sûr, les mauvaises langues vont s'en donner à coeur joie : non seulement je vais être accusé de faire du copinage en chroniquant un ouvrage de Claude Ribouillault mais en plus on va nous reprocher de parler dans Trad. mag. d'un bouquin dont le thème n'est pas vraiment la musique traditionnelle. Rassurez-vous, j'assume entièrement : tout d'abord, comme la plupart des personnes qui signent ici, je ne chronique que ce que j'apprécie ce qui me permet d'être toujours sincère sans me fâcher avec personne (comme disait ma mère : " Si tu n'aimes pas ça, n'en dégoutte pas les autres ! "). Pour ce qui concerne le second argument, lorsque Claude s'attaque à un sujet il y trouve forcément des musiciens populaires et sait s'attacher à eux pour qu'ils nous révèlent la face cachée, profondément humaine, des circonstances décrites. Cela il l'a déjà prouvé avec son précédent ouvrage " La musique au fusil " sur la guerre de 14-18. Ici l'aspect musical n'est plus central, il est cependant certainement beaucoup plus présent dans l'ouvrage que dans la réalité de la vie de l'appelé : aux puces il faut éplucher des paquets entiers de cartes postales ou photos militaires pour en trouver avec des instrumentistes, ici il y a un musicien toutes les trois ou quatre photos !... Claude s'appuie par ailleurs sur le témoignage fourni dans les cahiers de chansons manuscrits pour illustrer ses propos (comme nul n'est infaillible, signalons en passant que notre spécialiste des cahiers de chansons, s'il a bien reconnu que le texte de la page 54 n'était pas d'un appelé, n' a pas identifié la plume de Gaston Couté).

Mais venons-en au fond de l'ouvrage : la disparition très prochaine de la conscription ne pouvait se faire sans qu'un auteur ne s'intéresse de près aux traditions qui disparaitront avec elle (en Allemagne Ralf Gehlers, également cornemuseux d'ailleurs, a écrit un ouvrage sur les traditions des appelés de l'ex R.D.A.). Soulignons d'ailleurs, que si les folkloristes ont décrit les fêtes de conscrits, ils se sont rarement intéressés à la vie dans les casernes, sans doute parce qu'ils voyaient-ils la vie militaire en opposition avec la société traditionnelle : ne considère-ton pas le brassage provoqué par la conscription et la guerre de 14-18 comme l'un des facteurs de disparition des sociétés traditionnelles ? Et pourtant le service militaire a su très rapidement affirmer son rôle de rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte et est, en cela, comparable à bien des traditions d'initiation amplement analysées, elles, par les ethnologues. C'est sous cet angle que Claude Ribouillault a abordé son travail de recherche sur ces rites " à la fois poignants et ridicules, émouvants et vulgaires, drôles et consternants ", qui pendant près de deux siècles virent passer de l'adolescence à l'âge adulte nos pères, grand-pères et aïeux plus lointains. Je pousserai d'ailleurs un peu plus loin la conclusion proposée par C. Ribouillault en estimant que le service militaire n'aurait, peut-être, pu être supprimé, si ces rites n'avaient perdu, aujourd'hui, beaucoup de leur importance. L'ouvrage comporte d'ailleurs peu de témoignages des vingt dernières années. En résumé, quelques soient ses opinions sur l'armée et sur l'esprit bidasse, ne négligez pas cet ouvrage qui comble un vide certain dans l'étude " socio-ethno-historique " de notre société.

J.L. Matte (paru dans le n°62 Nov-dec 1998)

Rappels non exhaustifs.... : l'ouvrage indispensable de Claude Ribouillault (ed. du Rouergue, malheureusement épuisé) : "La musique au fusil", sur les musiques populaires jouée par les militaires durant la première guerre mondiale (voir la page de mon autre site sur le sujet). Les reproductions des photos d'époque rassemblées par Claude y sont magnifiquement reproduites et le texte d'un intérêt certain.


Cet ouvrage relié a été réédité en 2014 (centenaire oblige) aux éditions du Rouerge en version brochée avec une couverture différente :

et complété en 2017 par le CD : Claude Ribouillault et sa bande "Violon bidon ! - Chansons et instruments des tranchées"

puis en 2021 Violon Bidon, "Chroniques poilusiennes"

un peu dans le même esprit mais sur un autre thème : "Musiques d'à bord - Au gré des flot, au fil de l'eau"
 

que l'on pourra lire en écoutant le CD sur le même thème édité l'année suivante : Trigorno "Tout le long de la mer"

Claude Ribouillault a également édité divers ouvrages en Poitou (contes, menteries, chansons etc...)

et auprès de La Talvera :contes illustrés notamment et actes de colloques dont par exemple :

- " Pifres, pifraires - Fifres et sonneurs de fifres " Actes du colloque de Cordes (Tarn) décembre 2013

ou "Es pas vertat !!! Menteries et tradition orale" Actes du colloque de Cordes (Tarn) Janvier 2012

Ou encore : "Un monde qui bourdonne... ou la vie palpitante des cornemuses" Actes du colloque de Gaillac (Tarn) décembre 2008

Il a collaboré à Modal : Collectif sous la direction de Claude Ribouillault " Modal - Instruments de fortune... Lutherie populaire "

et fait partie de la rédaction de Trad. Magazine, revue à laquelle il collabore toujours


Méthode de Bernard Boulanger
"Jouer de la cornemuse"

Livre 150 p+ CD.
CMDT Berry, Trad. Magazine http://www.tradmagazine.com et Verlag der Spielleute
http://www.spielleute.de

Cela fait vingt ans qu'on attendait la " méthode de Bernard Boulanger " aussi ne tiendra-t-on pas rigueur du petit retard final (minime en proportion) qui n'a pas permis, à ceux qui l'avaient déjà prévu, de l'acheter à St-Chartier. Gageons par contre qu'elle servira encore dans vingt ans à de nouveaux adeptes de l'instrument. Bernard Boulanger nous offre en effet une véritable méthode d'apprentissage capable de se suffire à elle-même sans professeur et non un recueil de morceaux à peine (ou pas du tout) commentés comme la plupart des méthodes de violon, clarinette ou autre vibraphone que vous pouvez trouver chez votre marchand de musique. Il a également fait le choix de se focaliser sur le jeu de l'instrument, vous n'y trouverez donc pas de conseil d'entretien, ni de digression sur les différents types de cornemuse ; ne comptez pas non plus sur cet ouvrage pour vous faire un répertoire : là n'est pas l'objet de l'ouvrage. Ne prenez pas ce qui précède comme une critique, bien au contraire, en délimitant parfaitement son sujet, l'auteur gagne en efficacité et si les conseils et commentaires sont nombreux, ils sont toujours utiles et judicieux. Tout joueur de cornemuse type flamande ou musette du Centre peut trouver son compte au sein de cette méthode : le débutant pourra, étape par étape apprendre à maîtriser l'instrument, celui qui a déjà quelques années de pratique gagnera à repartir également presque du début pour faire le point de ses connaissances et y mettre un peu d'ordre puis continuer à progresser, quand à ceux qui s'estiment confirmés, il risquent de découvrir que leur technique connaît des lacunes et que leur vocabulaire ornemental peut encore être enrichi (et ce sans même tenir compte de la dernière partie où B. Boulanger s'éloigne quelque peu de nos cornemuses en détaillant les ornements du bagpipe écossais).

B. Boulanger ne tranche pas dans le débat entre partisans de l'oral et adeptes de la partition : il incite les premiers à profiter de l'apprentissage de l'instrument pour apprendre également à lire et les seconds à oublier un peu l'écrit pour s'habituer à mémoriser. Précisons qu'un CD accompagne le livre, Bernard Boulanger et Fabien Dubarre y ont enregistré 100 des exercices et morceaux proposés en respectant scrupuleusement les partitions écrites, y compris, bien entendu, les ornements. Tous ceux qui ont eu l'occasion de se frotter à ce type de travail ingrat apprécieront. Souhaitons d'ailleurs entendre un jour ces deux cornemuseux dans un enregistrement plus libre afin d'illustrer la phase indispensable que chaque utilisateur de cette méthode devra par la suite mettre en œuvre : appliquer toute cette technique à bon escient et savoir mettre toute son âme, même dans l'interprétation du plus anodin des morceaux.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°67 sept-oct 1999)

Rappels :

Fabien Dubarre "La cornemuse - collection musique traditionnelle Un instrument, un artiste" 2012

Mouchafou (avec Fabien Dubarre)


Xose Lois Foxo
"Musicas do Caurel vol.1"

Escola Provincial de Gaita, appartado postal 520, E-32080 Ourense (Galice) Espagne http://www.realbanda.com

Les recueils de partitions sont généralement des ouvrages plutôt austères, Xose Lois Foxo en consacrant celui-ci à son terroir natal (Caurel en Galice) a souhaité dépasser la simple édition d'une compilation d'airs et, grâce à une remarquable illustration photographique et à un tirage soigné, nous permet d'apprécier le contexte géographique (paysage, architecture rurale) et humain (musiciens) de ces 160 airs pour gaita. Il a en outre pris la peine d'enregistrer lui-même, 15 de ceux-ci sur un CD, principalement en trio gaita, clarinette et tambour. Signalons toutefois que ces partitions sont écrites pour gaita en ré, c'est à dire, pour les airs majeurs, avec deux dièses à la clef.

J.L. Matte (paru dans le n°66 juillet-août 1999)


Xose Lois Foxo
"Musicas dau Caurel vol.2 Cantares da Serra"

Escola Provincial de Gaita, appartado postal 520, E-32080 Ourense (Galice) Espagne http://www.realbanda.com
Bravos Trad. Magazine

J'avais déjà salué la parution du premier volume de ces recueils de partitions consacrés à la région de Caurel (région montagneuse située à l'est de la Galice). J'avais alors particulièrement apprécié le souci de présentation qui transforme ces recueils en véritables albums. Ceci est toujours vrai avec ce second tome consacré au répertoire chanté (le premier était consacré au répertoire instrumental, de gaita particulièrement, la fin de ce second volume reprend également ce domaine), et dont la présentation est encore plus impressionnante : un grand pavé de 580 pages entièrement illustré en couleur de photographies de Xose Lois Foxo que l'on connaissait gaitero, directeur de l'école de gaita d'Ourense (voir T.M. n°37), collecteur, auteur (notamment d'une méthode de gaita) etc… et que l'on découvre excellent photographe. Que ce soit au travers des photographies de villages et de paysages aux couleurs automnales ou au travers de ses portraits de musiciens et chanteurs, il parvient à nous donner l'irrésistible envie d'aller découvrir sa région natale, ses habitants et sa musique. Mais n'oublions pas qu'il s'agit avant tout d'un recueil de chants méthodiquement classés par thèmes et tous dotés de partitions particulièrement lisibles. Comme pour le premier volume, un CD vient compléter l'ouvrage (voir chronique). Un bien beau travail dont je ne connais guère d'équivalent ailleurs.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°79 sept-oct 2001)

Rappels : volume 1 ci-dessus

et volume 3 ici

Du même auteur, voir la méthode de gaita : " Os segredos de gaita "

et sa version française: "Les secrets de la gaïta galicienne"

Voir également les chroniques de quelques CDs de la Real Banda (parmi leur importante production) à partir "O Camino"


Pierre-Jean Thomas
"Rue du Faubourg Sans Martin"

USHA, 137 rue Conthes, BP 337 15003 Aurillac

Né dans une ferme du Cantal en 1889, cabrettaire et accordéoniste, Martin Cayla fut le personnage central de la vie musicale auvergnate parisienne du milieu du siècle (il mourut dans les années 50) et cette biographie nous permet de mieux connaître l'homme et son itinéraire. Elle ne semble toutefois pas avoir été écrite par un musicien et les lecteurs qui, comme moi, sont principalement intéressés par les activités musicales de la vie de Martin Cayla resteront un peu sur leur faim : P.J. Thomas s'attarde davantage sur les multiples petits métiers exercés par M. Cayla, sur le rôle de sa femme dans sa vie, que sur le détail de ses activités de musicien, de tenancier de bal, de collecteur, d'éditeur, de manager des musiciens auvergnats à Paris, de marchand-réparateur d'instruments de musique etc. qui auraient, chacune, demandé un développement particulier. J'aurai, par exemple, préféré les photos de ses instruments à celles de ces médailles ou de ses cartes d'amicaliste (il y a tout de même d'intéressants documents photographiques dans ce livre très bien présenté pour un prix très abordable). Mais le souhait de l'auteur a été davantage de présenter l'itinéraire difficile d'un Auvergnat qui a su monter à la force du poignet sans pour autant sacrifier un tempérament ouvert et généreux (y aurait-il une réputation à refaire ?). Malgré ces réserves, l'amateur de musique auvergnate ne pourra faire l'impasse sur cette biographie et, personnellement je vous conseille, pour vous mettre dans l'ambiance d'aller acheter le bouquin directement à la boutique de Martin Cayla, qui existe toujours, ornée de portraits de ce dernier, 33 rue du Faubourg-St-Martin à Paris.

J.L. Matte (paru dans le n°65 mai-juin 1999)

Rappel : les mémoires de Martin Cayls, recueillies par Roland Manoury ont été publiées en 2004 par l'AMTA


Ouvrage collectif, 21 auteurs sous la direction de Giampaolo Lallai

"Launeddas"

 

98 p. et 180 ill.

A commander à Cuncordia a Launeddas, Ginafranco Meloni, Via de la Musica 168, 09045 Quartu S.E. (CS) Italie ; 120 000 lires port compris

Les activités de l'association Cuncordia à Launeddas ne se limitent pas uniquement aux prestations de l'ensemble de sonneurs de Launeddas qui s'est produit cet été à St-Chartier ; pour preuve ce monumental ouvrage collectif produit par l'association. Que nos bibliothèques seraient belles si chacune des grandes traditions instrumentales de France ou d'Europe bénéficiait d'une telle publication : tous les aspects de la clarinette polyphonique sarde sont ici méthodiquement et longuement passés en revue : origine, histoire, présence dans l'art, grandes figures de l'instrument, choix des roseaux, fabrication, différents types d'accords des concertus, technique du souffle continu, jeu, répertoire, structure des morceaux, pratique actuelle, bibliographie et discographie etc. chacun de ces points donne lieu à un chapitre détaillé avec photographies couleur (le plus souvent superbes), schémas et partitions (y compris des exercices pour débuter main par main). Tout ceci aidera passablement ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers à la langue italienne. Le seul reproche que l'on puisse finalement faire à un tel ouvrage est de couper l'herbe sous le pied pour un bon moment à tous ceux qui voudraient publier sur les Launeddas car je ne vois guère ce qu'il pourraient ajouter à tout ce que contient déjà ce livre....

J.L. Matte (paru dans le n°68 Nov-décembre 1999)

Voir également le CD du groupe de cette association


Gabriel Vinet
"Un festival meurtrier"

ed. Liv'Edition coll. Liv'en poche

Encore un roman policier qui parle de joueurs de cornemuses (cf T. mag n°55) et pour cause puisque l'action se situe à Lorient en période de festival. Malheureusement celui-ci ne sert que de vague toile de fond et même si l'une des victime est un sonneur, l'amateur de musique trad. restera sur sa faim. L'auteur n'a visiblement fait que passer au festival interceltique et n'en décrit guère, rapidement, que quelques scènes de rue et...le salon du livre. Bref, le titre n'est là que pour essayer de vendre aux nombreux festivaliers un polar sans grand suspense, pas trop mal écrit mais qui prouve que certains auteurs bretons savent aussi être franchouillards.

J.L. Matte (paru dans le n°69 janv-fev.2000)


Martin Blecua Vitales et Pedro Mir Tierz
"La Gaita de Boto Aragonesa"

 

Association de Gaiteros de Aragon - C/Juan Cabrero, 20 - 50007 Zaragoza - Espagne

Bien que proche voisine, la cornemuse traditionnelle aragonaise (dénommée bot ou gaita de boto) est encore peu connue en France (elle n'a, me semble-t-il, pas encore sonné sur les scènes de St-Chartier). Pedro Mir Tierz, qui effectue des recherches depuis de nombreuses années sur cet instrument a pourtant publié de nombreux articles dans diverses revues spécialisées et nous offre aujourd'hui une monographie complète sur le bot. Ce bel ouvrage en espagnol aborde donc successivement, avec méthode, la présentation générale de la famille des cornemuses (histoire, terminologie, répartition) puis la présentation du bot aragonais (histoire, description générale, littérature, implantation géographique, derniers musiciens traditionnels, instruments retrouvés). Les annexes présentent les témoignages iconographiques anciens de cette région, la fabrication des anches, quelques plans d'instruments anciens et les partitions d'une soixantaine de chants dans leur interprétation chantée et dans leur version jouée à la gaita de bot (méticuleux travail de transcription de Maria Julia Valdovinos Villacampa). Un bel ouvrage de référence qui, contrairement à certaines publications françaises, privilégie les descriptions objectives aux grandes théories.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°71 mai-juin 2000)


Collectif
"A la croisée des chemins Musiques savantes-musiques populaires, hommage à George Sand"

Actes du colloque de la Châtre octobre 1997 Collection Modal poche FAMDT éditions http://www.famdt.com

Ses relations avec Liszt et Chopin, la présence centrale ou marginale de personnages musiciens dans ses romans, son intérêt pour les musiques populaires du Berry et d'ailleurs lui ont conféré une place notoire au sein du monde musical (auxquelles les Rencontres de St-Chartier ne sont pas étrangères) et l'on est presque surpris de se souvenir que George Sand n'était pas réellement musicienne et qu'elle n'a pas fait véritablement œuvre de collectage. Les actes du colloque de La Châtre apportent une nouvelle fois la preuve de cette notoriété : alors que la référence à G. Sand ne figurait que dans le sous-titre du thème du colloque et n'aurait pu être qu'une dédicace de pure forme, 6 des 19 contributions ont un rapport direct avec l'écrivain et son œuvre (et en particulier les Maîtres Sonneurs) et de nombreuses autres contributions se situent dans la même époque, voire le même milieu romantique (Liszt, Berlioz…). Le lecteur en viendra même à trouver un peu hors sujet les textes qui, tout en analysant un aspect du thème musiques savantes-musiques populaires, s'éloignent de ce centre de gravité (il en est tout de même un qui est réellement hors sujet…).

L'un des intérêts de ce colloque est, en premier lieu, d'avoir rassemblé des auteurs des deux mondes musicaux (savant et populaire) alors que les actes du colloques "Entre l'oral et l'écrit" parus dans la même collection ne donnaient la parole qu'aux représentants de la musique traditionnelle. Le second intérêt tient à la densité des exposés et à la diversité des angles d'observation : même les trois études sur le caractère vraisemblable ou non des faits relatés dans Les Maîtres Sonneurs, se complètent dans leurs divergences de méthode et de point de vue. Dommage d'ailleurs que L.C. Dominique n'ait apparemment pas eu connaissance de "La Comtesse de Rudolstadt" car la scène d'initiation de Joset dans les souterrains de St-Chartier, dont il fait l'analyse, prend un autre relief lorsque l'on sait que G. Sand avait auparavant très longuement décrit une scène d'initiation néo-maçonnique. Cela pose d'ailleurs le problème des études sur l'œuvre et la correspondance de George Sand, trop monumentales pour qu'un auteur puisse en connaître tous les recoins, surtout si son sujet d'étude principal est la musique et non la littérature.

Il ne m'est pas possible de détailler ici tous les exposés (les tablatures populaires de violon poitevin, le répertoire des instruments champêtres du baroque français, les noëls pour orgue, l'aspect populaire des opéras de Verdi, Canteloube…), mais je retiens particulièrement celui de G. le Vot qui nous montre, au travers des écrits de ce compositeur, un H. Berlioz presque totalement sourd aux musiques traditionnelles et si G. Le Vot tente parfois de prendre sa défense, tous ceux qui pratiquent les musiques traditionnelles ne reconnaîtront que trop bien dans les textes de Berlioz, les propos maintes fois rencontrés de musiciens classiques obtus. Je finirai tout de même sur une petite critique : nombre d'auteurs s'attachent à démontrer leur postulat et recourent pour cela à un choix très orienté de citations (voire à des citations tronquées..) ou à des lectures partiales de celles-ci. Il en résulte de pseudo-démonstrations qui souvent, ne rendent pas justice aux personnages cités : faut-il, par exemple, n'interpréter G. Sand qu'au travers de son appartenance au mouvement romantique et de l'idée que l'on s'en fait (cf Trad. Mag. n°58) ?

Jean-Luc Matte (paru dans le n°71 mai-juin 2000)


Yan Balinec
" Bois incrustés d'étain en pays celtiques (tradition et technique) "

Edition Remuage.

L'association à des fins essentiellement décorative du bois et de l'étain, (improprement nommée incrustation puisqu'elle résulte le plus souvent d'une coulée) est utilisée sur de nombreux types de cornemuses, de l'Europe de l'Est à la Bretagne en passant, entre autres, par l'Aragon, nos musettes du Centre-France et autres chabrettes. On la retrouve également sur d'autres objets de facture populaire (manches de fouets ou d'outils, quenouilles, cuillères, petits récipients divers en bois tournés etc.) mais également de manière spectaculaire, sur des meubles de l'ébénisterie parisienne des XVIIème XVIIIème siècle. Ce sujet mériterait donc une vaste étude (sinon plusieurs) et l'on regrettera que le très bref ouvrage de Y. Balinec (artiste plus que scientifique semble-t-il) ne fasse qu'effleurer le sujet en le pliant à la sauce celte. Notons, de plus, l'ambiguïté entre le texte qui ne fait guère mention que de la tradition bretonne d'utilisation de cette technique, et l'illustration qui fait la part belle aux grandes musettes du Centre et au travail de Bernard Blanc (avec des légendes souvent imprécises ou erronées)… Souhaitons donc qu'un chercheur ou un thésard motivé s'attaque un jour à ce sujet et nous offre un travail de la qualité de celui, par exemple, de S. Duhem sur les sablières bretonnes.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°72 juillet-août 2000)


Jean-Claude Compagnon et Sylvette Robson
"Images de musettes"
Catalogue souvenir de l'exposition de musettes des premières Rencontres instrumentales 1999

Les Amis du musée des Instruments à vent de la Couture Boussey
2 rue d'Ivry - 27750 La Couture Boussey
02 32 36 28 80

J'ai failli m'étrangler lorsque j'ai eu connaissance des premiers tracts émis à la Couture Boussey à l'occasion de ces rencontres : comment pouvait-on ainsi ignorer (ou feindre d'ignorer ?) tout ce qui s'est fait autour de la musette depuis 25 ans, tant au point de vue facture (J.L. Epain, R. Dubois et bien d'autres) que recherche historique et jeu (J.C. Maillard pour ne citer que lui) ? Fort heureusement tout cela a aujourd'hui mûri et la collaboration entre le Musée de la Couture Boussey et les différents facteurs, chercheurs et musiciens se nouent tout doucement au bénéfice de tous. Ce catalogue en témoigne : il a été conçu en grande partie par Jean-Claude Compagnon dont le gros travail de recherche sur l'iconographie de la musette baroque, mené à la fin des années soixante-dix, n'avait, pour l'instant donné lieu qu'à une exposition à St-Chartier. Il s'est donc replongé dans ses documents pour nous livrer ce catalogue très illustré et accompagné d'un minimum de commentaires bien choisis. Un excellent ouvrage pour une première approche de l'instrument (il manque toutefois une bibliographie pour aller plus loin, ce qui est d'autant plus impardonnable que les auteurs l'avaient rédigée) et qui apprendra également des choses à ceux qui le connaissent déjà (savez vous qu'il y a des musettes à trois chalumeaux ?). Si l'édition artisanale en copies couleurs est techniquement correcte, il est dommage qu'elle ait un peu gonflé le prix de ce livre.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°73 sept-oct 2000)


Uschi Billmeier
"Mamady Keïta - Une vie pour le Djembé - Rythmes traditionnels des Malinké."

Arun-Verlag Orststr. 28, D-07407 Engerda Allemagne
http://www.arun-verlag.de

Mamady Keïta est, sans doute le djembefola actuellement le plus médiatisé : c'est lui qui apparaît dans la plupart des émissions TV sur le djembé. Mais contrairement à d'autres musiciens africains pour qui l'accès aux médias correspond à une prise de distance envers la tradition et à la pratique d'une musique qui tient surtout de la variété européenne, Mamady Keïta reste attaché au répertoire, aux techniques et à l'instrumentation traditionnels du peuple Mandingue (voir son site http://www.pragmasoft.be/mamady ). Installé à Bruxelles, il a d'ailleurs mis en place une véritable pédagogie autour de cette tradition (outre les aspects techniques, chaque rythme est présenté avec son histoire, sa signification, les circonstances traditionnelles de son exécution…). Celle ci est aujourd'hui suivie par plusieurs professeurs de djembé, en France, en Allemagne et bien ailleurs. C'est d'ailleurs une de ses disciples allemandes qui a mis sur le papier cette méthode. Une intéressante introduction remet l'instrument dans son contexte historique et social; puis vient la méthode proprement dite, basée sur les rythmes traditionnels mandingues. Pour chacun de ceux-ci est d'abord décrit la signification et le contexte de jeu qui lui est propre. Une partition donne ensuite les différentes parties (généralement l'appel, les 2 accompagnements de djembé et les 3 parties de dunum avec leurs cloches respectives). Les partitions étant impropres à retranscrire réellement ces rythmes, un CD joint, enregistré par Mamady et ses musiciens, donne le détail de toutes ces parties et l'ensemble (84 plages ! ). Un seul regret : la traduction française n'a pas été relue par Mamady et elle est malheureusement émaillée de nombreuses erreurs et fautes de français.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°73 sept-oct 2000)

Rappels : voir à la chronique de son CD Balandugu Kan


Valter Biella
"Il Baghèt - La cornemusa bergamasca"

 

Ed. association Meridiana, c/o Diego Facoetti Via Moroni, 344 24127 Bergamo Italie
http://www.bandalpina.org

Il existe trois types de cornemuses au nord de l'Italie : la musa, la piva et le baghet. Valter Biella travaille depuis plusieurs années principalement sur ce troisième type d'instrument présent dans la région de Bergame (il comporte un hautbois conique, un bourdon d'épaule et un bourdon d'avant bras une octave au dessus). V. Biella a déjà publié plusieurs ouvrages, donnant à chaque fois un bilan d'étape de ses recherches. Celui-ci reprend donc en les complétant et en les actualisant en fonction de ses dernières découvertes, des éléments publiés dans quatre ouvrages antérieurs (principalement dans "Il baghèt - un'antica tradizione bergamasca" paru en 1988). On y trouvera, comme dans toute bonne monographie d'un type local d'instrument : iconographie ancienne, photos et nombreux plans d'instruments retrouvés, photo du dernier musicien de la tradition, partitions etc…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°74 nov-decembre 2000)

Rappels :

Valter Biella "Il Baghèt un'antica tradizion bergamasca" ed Villadiseriane coll "Quaderni del Misma" 1988

 

Un ouvrage de novembre 2010 "Pia o baghet" "La cornemuse en terre de Bergame" (en italien) L'ouvrage s'attache d'abord aux instruments retrouvés, avec maints dessins côtés, photos, radios etc... mais également aux derniers musiciens qui les ont fait sonner. On y retrouve un certain nombre de documents et données déjà présentés par l'auteur dans des publication précédente, mais celui-ci vient tout actualiser. Suit une partie sur le répertoire illustrée de nombre de partitions. Si tout le début est en noir et blanc, on passe à la couleur pour la galerie d'iconographie ancienne. L'ouvrage s'achève sur quelques articles dont deux sur des compositions (pastorales) avec imitation de cornemuse...

- bulletin de la Galpin Society de mars 2014 : bel article en anglais, largement illustré de dessins côtés des différents élements de cornemuses anciennes + deux planches photos : "Etude comparative des cornemuses et hautbois du nord de l'Appenin" 20 pages.

- Utriculus n°48 deuxième semestre 2014 : premier article (en italien) : il est original puisqu'il traite de la manière de prendre en photo des éléments de cornemuse afin de ne pas avoir de déformation du fait de la perspective puis de la manière de dessiner les éléments de cornemuse

- Utriculus n°48 deuxième semestre 2014 : second article (en italien) sur la Musa des Quatre Provinces 17 pages avec dessins côtés et photos d'instruments anciens et photos anciennes

Voir également la chronique du CD "Le campanine"


Collectif
"Les musiques du monde en question"

Internationales de l'imaginaire nelle. série n°11 ed. Babel

Compte tenu de l'engouement actuellement pour les musiques du monde (sous toutes les appellations commerciales ou autres que l'on connaît…), il était intéressant de réaliser un ouvrage collectif faisant appel à un large panel de spécialistes de la question, chacun ayant à couvrir en quelques pages un aspect précis de la question. On trouve donc au sommaire de cet ouvrage une belle brochette de noms connus dans le milieu des musiques traditionnelles : journalistes, organisateurs de festivals, ethnomusicologues, représentants de l'administration… Malheureusement le résultat est un peu décevant (je prends le risque de me faire une belle brochette de "copains" mais tant pis…), car finalement ce qui semblait une bonne idée au départ, ne l'est pas vraiment : le sujet est trop vaste, perçu différemment par les auteurs (beaucoup traduisent musiques du monde par musiques extra-européennes alors que d'autres, tout de même, s'intéressent aussi aux musiques traditionnelles européennes) et, même si chacun a eu à traiter un point précis, les redites sont nombreuses (notamment dans les paragraphes d'introduction de chaque papier). Les auteurs ayant eu tendance à privilégier les aspects chronologiques (historique sur les trente ou quarante dernières années) et/ou énumératifs, la succession des contributions devient souvent un peu lassante (d'autant que les exemples cités sont généralement les mêmes : les "locomotives"). Il n'empêche que certains ont bien su tirer leur épingle du jeu et comme l'ouvrage est paru en édition de poche pas chère, la lecture de leurs articles vaut tout de même l'achat de celui-ci

Jean-Luc Matte (paru dans le n°74 nov-decembre 2000)


Gertrud Kendel :
"Volkstanz und Tanzlied der Schwaben - Band 1 und 2"

.

Schwäbisches Kulturarchiv im Haus der Volkskunst
http://www.schwaben-kultur.de/

Non contents d'organiser de nombreux stages et un festival de cornemuse unique en son genre (voir rubrique "Nous y étions"), Manfred Stingel et son association éditent de très beaux ouvrages : après en avoir consacré un superbe à l'iconographie de la cornemuse dans cette région d'Allemagne ("Sackpfeifen in Schwaben"), ils continuent avec un autre bel ouvrage en deux tomes consacrés à la danse en Souabe et à son répertoire. Trouvant sans doute qu'un ouvrage de partitions et descriptifs de pas aurait été trop austère, Manfred Stingel s'est chargé de la partie iconographique et l'on se retrouve ainsi avec deux ouvrages en un seul : d'une part la partie danse proprement dite dont le volume est déjà impressionnant, d'autre part presque autant de pages intercalées, richement illustrées présentant iconographie ancienne de musiciens, vieilles photos et clichés plus récents de danseurs et musiciens, photos d'instruments etc… Bref, un ouvrage au sein duquel vous pouvez trouver votre compte même si vous ne lisez ni la musique ni l'allemand.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°75 janv-fev 2001)


Roger Hourant
"L'usage du carnet de bal en Wallonie"

Editeur CEFAL Bvd Frère Orban 31
4000 Liège Belgique

Voici un petit livre vite lu mais qui vous fera sans doute découvrir ces carnets de bal dont vous avez sans doute entendu parler (au moins par le film du même nom) mais dont vous n'avez peut-être pas une idée très précise de l'histoire, de la forme, du contenu, de l'usage et surtout, de l'intérêt qu'ils présentent pour la connaissance des bals et des danses. Roger Hourant présente tout cela le plus clairement du monde en une vingtaine de pages et autant d'annexes. L'ouvrage est consacré à la Belgique mais le type de bals concernés (bals mondains, bals plus populaires de sociétés, d'associations mais visiblement pas ceux du milieu traditionnel) semble très proche en France et le tableau des citations de danses année par année de 1820 à 1937 doit s'appliquer de manière très voisine aux bals de l'hexagone. L'auteur poursuit ses recherches et est d'ailleurs intéressé par toute photocopie (recto-verso) de carnet de bal belge, français ou autre. Et puis lecture faite, vous aurez sans doute envie d'en relancer la pratique…

Jean Luc Matte (envoyé pour le n°78 mais non paru car avait déjà fait l'objet d'une chronique par C. Ribouillault dans le n°72 cette revue)


Hubert Boone et Wim Bosmans
"Instruments populaires en Belgique"

Ed. Peeter, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven Belgique

Bien connus en tant que musiciens mais également pour leur travail au Musée instrumental de Bruxelles et leurs publications, H. Boone et W. Bosmans passent ici en revue, l'un après l'autre, les instruments de la tradition belge (bruxelloise, wallonne et flamande), selon un schéma identique : histoire (du moyen âge aux groupes revivalistes), description, facteurs, appellations flamandes, wallonnes et bruxelloises, exemples musicaux et photos. On y trouve, bien entendu, cornemuse, vielle à roue, épinette, violon et accordéon (y compris la basse aux pieds) mais également flûtes diverses, guimbarde, violon, tambours divers et tympanon (à découvrir). Trois chapitres complémentaires viennent compléter le tableau musical en abordant les ensembles, les instruments calendaires (paramusicaux style crécelles et autres sifflets d'écorce) et.. le reste (clochettes d'église, fouets, bigophones etc.). Bien entendu l'analyse est moins poussée que dans les ouvrages que ces mêmes auteurs (ou d'autres) ont pu consacrer à tel ou tel instrument mais l'ensemble se tient bien et vise plutôt un bon niveau de vulgarisation. Certains trouveront peut-être la mise en page un peu désuète avec ses pages de textes séparées des pages de photos (noir et blanc ou couleurs) mais à tout prendre, même si elle oblige à une certaine gymnastique, je préfère ce type de présentation avec ses grandes photos, à certaines mises en pages modernes aux photos minuscules perdues dans de grandes marges blanches.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°78 juillet-août 2001)

Rappel : Wim Bosmans "Muzikes d'amon nos-ôtes- Traditions musicales en Wallonie Collectages 1912-1983" Musée des Instruments de Musique Bruxelles.

Lire ma chronique infosmumuses


Ilario Garbani
"Brève méthode de zampogna"

Livre + CD ( durée 15' 42)
En français mais également disponible et anglais et italien
http://www.zampogna.ch/

Les zampogne sont des cornemuses fascinantes mais auquel encore peu de musiciens français osent se frotter. Il faut dire que leur jeu polyphonique a de quoi effrayer le débutant et que cours et stages ne sont pas monnaie courante par chez nous. Ilario Garbani a du être, quelque peu, dans une situation similaire à ses débuts car il ne vit pas en Italie mais dans les vallées italophones du sud de la Suisse. Après avoir logiquement commencé par la piva et le baghet (deux cornemuses d'Italie du Nord) il a été apprendre la zampogna à clef auprès de P. Ricci et l'enseigne depuis peu dans sa région, de même que la piva. Pas de grandes explications dans cet ouvrage : un croquis et une brève description de l'instrument, deux pages sur l'accordage (avec une méthode originale utilisant accordeur et manomètre artisanal), la tablature (la méthode ne s'applique qu'à la zampogna "a chiave", la plus courante et non aux autres types de zampogne), un petit exercice pour maîtriser la poche, puis les partitions des 15 exercices que l'on peut écouter sur le CD joint à la méthode. Notons que les derniers exercices font intervenir la zampogna avec double trou sur le bourdon, telle que modifiée par Cesrae Perrilli (et non par P. Ricci comme je l'avais écrit dans le n°60 de T.Mag, ce dernier ayant toutefois dédoublé le trou en question et, surtout, démontré par la pratique, l'intérêt harmonique de cette évolution). Curieusement certains de ces derniers exercices sont des airs français tel le standard berrichon "Ton ruban bleu" auquel le jeu sur la zampogna à trois voix donne un caractère tout autre. Par comparaison avec certaines méthodes destinées à d'autres cornemuses, bien plus volumineuses et détaillées, on pourra trouver celle-ci plutôt maigre mais les apprentis zampognari ne manqueront pas d'apprécier l'aide ainsi fournie.

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 81 janv-fev 2002)


Armand Wantiez
"Jeux de vélocité pour cornemuse 14 pouces"

Autoproduit

Je ne me lancerai pas dans le débat sur la pertinence de travailler des gammes, (puisque c'est bien cela que propose ce petit ouvrage) afin de tenter d'accélérer et de rendre plus complète sa maîtrise d'un instrument : à chacun de choisir selon sa conviction sur l'efficacité de ce mode de travail et, surtout, selon son attirance pour ce type d'exercice plus méthodique que musical mais auquel, comme le rappelle l'auteur, on peut trouver un certain plaisir (il y a bien des gens qui prennent du plaisir à soulever de la fonte dans des salles de gym…). Il faut en tout cas que cela reste volontaire. Première surprise : pourquoi un recueil pour musette 14 pouces (en la) alors qu'actuellement le standard est plutôt la 16 pouces (en sol) ? L'examen des exercices proposés montre ensuite que, plutôt que la vélocité annoncée par le titre, c'est bien davantage la maîtrise des différentes gammes, et par voie de conséquence des différents modes (modes de la musique modale mais également modes mineurs harmoniques de la musique tonale) que visent ces exercices, sur des rythmes variés. Dommage que chaque chapitre ne s'achève pas par un exemple de mélodie dans le mode considéré. Attention, les exercices exigent que votre cornemuse monte parfaitement à la fleur et passe tous les demi-tons y compris celui au-dessus de la tonique. S'il veut réellement s'attaquer à la virtuosité et adapter ses exercices aux spécificités de la cornemuse, je suggérerai à A. Wantiez pour son prochain ouvrage (avant celui-ci il a déjà publié deux recueils d'airs harmonisés : "Ipomée" et "Balsamine"), d'écrire des modules mettant en œuvres de plus grands écarts de notes (pour l'instant il est essentiellement resté à des exercices par degrés conjoints) et de ne pas passer sous silence le choix des détachés : quel meilleur exercice que de jouer la même phrase en variant à chaque reprise le détaché, surtout si celui-ci est répété (note triplée) et que l'on peut jouer sur les combinaisons possibles ?

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 83 mai-juin 2002)


Simo Busquets I Peret & Francesc Sans I Bonet
"Les Cornemuses i el Sac de Gemecs"

 

Francesc Sans c/Santiago Rusinyol 1 - 43800 VALLS - Catalogne - Espagne

Les deux auteurs ont vingt ans d'écart mais visiblement la même passion pour les cornemuses en général et le sac de gemecs catalan en particulier. Rappelons que cette cornemuse à petit hautbois fortement conique et trois bourdons pendant issus d'une même souche était traditionnellement présente en Catalogne sud mais également, à quelques variantes près, dans les îles Baléares et en Catalogne Nord (voir les travaux de H. Frances sur le sujet). L'ouvrage est divisé en trois parties : un rappel sur les clarinettes doubles et les différents types de cornemuses dans le monde (avec une répartition en quatre groupes qui me semble un peu discutable…) : présentation généraliste classique pour ce type d'ouvrage, avec un certain nombre de dessins et photos que l'on retrouve régulièrement… Suit une présentation du sac de gemecs proprement dit, son histoire au travers de citations, les formations traditionnelles auxquelles il s'intégrait ("mitja cobla" et "cobla de tres quartans"), son usage actuel, quelques aspects techniques etc… La troisième partie est une méthode d'apprentissage débutant par un rappel sur les anches, l'accord des bourdons et le doigté puis curieusement basée, sur 87 exercices type gammes et arpèges (décidément c'est à la mode…) suivis, tout de même, de 156 mélodies traditionnelles. Publié sur 85 pages grand format, cet ouvrage est moins dense que certaines autres monographies de cornemuses mais dit l'essentiel pour une première approche de l'instrument et Francesc Sans a déjà commencé à approfondir son sujet pour une prochaine publication.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°84 juillet-août 2002)

Rappel :

Participation à l'album "Piperegrinos - As gaitas do Camino"


Choreola
Rivista di danza populare italiana

 couverture à venir...

Via degli Alfani, 51 -50121 Firenze Italia

Il est des revues qui n'ont de revue que la périodicité de parution (et encore) mais dont le contenu s'apparente davantage à celui de véritables livres. C'est le cas, par exemple de Modal, des cahiers de musique traditionnelle de L. Aubert ou, ici, de cette " revue " italienne consacrée aux danses traditionnelles : sur les trois numéros que j'ai entre les mains, deux sont entièrement dévolu à un sujet, voire à un seul auteur :

- n°15-16 : le monde de la danse grecque par Alkis Raftis : un auteur très intéressant que l'on peut toutefois plus facilement lire, sur le même thème, dans son ouvrage édité en français,

- n°19-20 le second volume d'une importante étude sur histoire, identité et tradition du bal sarde par différents auteurs. (je suppose que la première partie constitue le n°17-18…)

- n°21 : différents articles sur des danses populaires italiennes (des vallées alpines à la Sardaigne) précédés d'un article plus général sur la recherche en ce domaine

Illustré de photos noir et blanc, chaque numéro se conclut, comme il se doit par des chroniques d'ouvrages, compte-rendu de colloques etc…

Nota : sur le site http://www.taranta.it, vous pourrez non seulement vous procurer cette revue, mais également les CD de la très intéressante collection Ethnica (enregistrements principalement de collectage en Italie) dont de nombreux réalisés par Michele Giuseppe Gala, directeur de publication de la revue.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°84 juillet-août 2002)


Fédération départementale des Foyers Ruraux de Lozère
"Tout en Chantant - Chansons populaires en Lozère"

 

Durée : 58'32 + 2 recueils de chansons

Jean-Luc Matte (non publié)

Voir en rubrique CDs


Luis Miguel Bajen Garcia - Mario Gros Herrero
"La tradicion oral en El Moncayo Aragones"

 

Diputacion De Zaragoza 2003
SBN 84-9703-034-6
492 pages en espagnol et un CD de 74'40
Bravos Trad. Magazine

Voici une monographie comme on aimerait en rencontrer plus souvent mais il est vrai que ce genre, relativement courant dans la première moitié du XXème siècle est un peu tombé en désuétude ensuite et c'est bien dommage car l'apport des photos voire de documents sonores lui donne une seconde jeunesse. Ce genre d'ouvrage requiert une connaissance approfondie de la région concernée et, donc, de travailler sur une aire d'une taille appropriée. Nos deux auteurs se sont penchés sur une région aragonaise de la cordillère ibérique formée de 34 communes soit 28 000 habitants et nous dévoilent les traditions de cette zone en décrivant tout d'abord le cycle de la vie puis le cycle de l'année. Le chapitre 3 vous intéressera sans doute particulièrement puisque ses 20 pages (seulement) sont consacrées aux instruments (idiophones et autres percussions, accordéon, hautbois, flûtes, guitares, bandurria…) et aux danses. Mais si cette partie sur la danse est peu conséquente, le chapitre suivant consacre ses 27 pages spécifiquement aux palotiaus : ces danses cérémonielles avec bâtons. Les chapitres 5 et 6 traitent respectivement de la magie et religion populaire puis de la littérature orale.

Ce livre broché, largement illustré (essentiellement en noir et blanc : beaux documents anciens) est également complété d'un CD de 77 plages donnant des exemples sonores bien utiles pour un tel sujet : chants principalement mais également quelques instrumentaux, récits, formulettes, ambiances sonores etc… Ces plages sont classées, comme le livre, selon le cycle de la vie puis selon le cycle de l'année.. Idée aussi originale que pertinente : un marque page rappelle les titres de ces 77 plages, ce qui permet de les avoir toujours sous la main. Le contenu du CD est largement détaillé dans le chapitre 7 intitulé "Guide d'audition"

Jean-Luc Matte (non paru ?)


Hatto Zeidler - Uta Süsse-Krause
"TIBOR - Sachliches und poetisches über Gamben Tibor Ehlers"

 

Manfred Stingel - Hans-Georg Zimmermann
"Leier, Gambe, Dudelsack - Der instrumentenbauer Tibor Ehlers"

Schwäbisches Kulturarchiv des Schwäbischen Albvereins
http://www.schwaben-kultur.de

Si vous êtes allemand et vous intéressez aux musiques traditionnelles, il y a fort à parier que vous connaissiez, au moins de réputation, Tibor Ehlers. Si vous êtes français, il y a fort à parier que ce nom ne vous dit rien, et pourtant, son rôle dans le renouveau des musiques traditionnelles en Allemagne a été suffisamment marquant pour que, deux ans après son décès, deux ouvrages lui soient consacrés (chez le même éditeur) ainsi qu'une exposition (à Balingen, Allemagne). Né en Egerland (les fameux "Sudètes"), il fut comme tous ses compatriotes, expulsé en RFA après guerre et, plutôt que de se focaliser sur la tradition de l'Egerland, il oeuvra sur une aire géographique plus vaste. Il se lança dans la facture des violes puis de nombreux autres instruments et l'examen de ceux-ci montre que s'il n'était pas un très grand facteur (la finition de ses instruments n'est pas d'une perfection sans faille), il était mu par une formidable envie de faire revivre les instruments disparu, de donner à ceux que cela tentait les moyens d'en débuter l'apprentissage. Il anima ainsi nombre de stages, cherchant, au travers de prototypes simples, à donner aux stagiaires les moyens de construire leur propre instrument (superbe photo de groupe avec 80 enfants munis d'instruments du quatuor réalisés selon un modèle simple par leurs parents). Certains de ces prototypes rejoignent même le domaine du "bruicolage" cher à D. Gauvrit, par exemple les ocarinas en boîtes métalliques de boisson. Deux ouvrages très complémentaires pour vous présenter ce personnage hors norme : le premier, aux superbes photos et au texte poétique est consacré au luthier en violes : photos d'atelier d'Uta Süsse-Krause, touchantes d'intimité et alimentant quelque peu le mythe du luthier taillant à longueur de nuits le bois à la recherche de l'instrument parfait. M. Stingel a davantage consacré le second ouvrage aux instruments populaires, aux bricolages et à l'action de Tibor dans les écoles, stages etc… il se présente en grande partie comme un catalogue de ses réalisations avec quelques explications permettant de s'essayer à la fabrication de ses instruments originaux. Deux ouvrages très différents pour présenter deux facettes d'un même personnage, à se demander s'il n'en avait pas encore d'autres…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°93 janv-fev 2004)


Collectif
"Michel Giacometti- Caminho para um Museu"

Catalogue d'exposition
266p. A4, nombreuses illustrations
Museu da Musica Portuguesa
Casa do Cruzeiro
Rua de Olivença n°5, Estoril
2765 ESTORIL
Portugal
mmp_cvf suivi de @hotmail.com
Recommandé Trad magazine

Quiconque s'est intéressé un jour ou l'autre à la musique traditionnelle portugaise a croisé le nom de Michel Giacometti (1929-1990), ethnomusicologue qui, à partir de 1959, parcourut tout le Portugal magnétophone et appareil photo en bandoulière afin de collecter chanteurs et instrumentistes. La masse des documents récoltés a fourni la matière à plusieurs vinyls puis CD et les instruments rassemblés sont aujourd'hui conservés en musée (avec, naturellement une part importante d'instruments à cordes pincées). Ce beau catalogue d'exposition retrace le parcours du chercheur, reprend région par région les descriptions tirées de l'anthologie de la musique régionale portugaise puis consacre sa seconde partie au catalogue proprement dit de la collection instrumentale : une belle grande photo pleine page par instrument et un descriptif en face dont je regrette toutefois le caractère muséographique un peu froid : après une description technique, l'explication de l'usage se réduisant à un commentaire du style " Instrumento de uso individual com funçoes de acompanhamento ". Un mot sur le musicien qui utilisait chaque instrument aurait été le bienvenu, d'autant que certains de ceux-ci sont d'importation (mandolines napolitaines, accordéons italiens ou allemands) et je ne doute pas que M. Giacometti ait gardé les notes permettant de le faire.

A signaler enfin l'édition en parallèle de deux séries de 8 cartes postales, l'une de reproductions de photos noir et blanc de musiciens traditionnels prises dans les années 70 et l'autre de photos de studio d'instruments à cordes.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°95 mai-juin 2005)


Jacques André
"Le monde enchanteur de l'ocarina - Initiation à l'ocarina "4 trous""

Ed. Alphonse Leduc. 25 p. 2004

Pas facile de tester une méthode d'ocarina à 4 trous lorsque l'on a sa disposition que des ocarinas… à 6 trous (fonctionnant selon un doigté différent que je trouve, personnellement un peu plus aisé…). Mais cette méthode d'initiation, destinée en premier lieu aux enfants (elle convient également tout à fait à un adulte souhaitant se mettre à un instrument simple sur le tard…) est suffisamment simple et claire pour que je puisse m'en faire une idée même sans instrument sous la main. Elle fonctionne selon un principe de tablature très simple : dessin de l'ocarina avec un point pour chaque trou bouché et système de pulsation pour les rythmes, permettant d'aborder blanche, blanche pointée, noire et croches par paires (battue à 2 temps à la noire). Tout cela s'appuie sur 20 mélodies, bien connues pour la plupart, la vingtième annonçant le volume suivant qui doit faire progressivement le lien avec la notation classique (curieusement à partir de la gamme de ré et non de do) et aborder des notions un peu plus complexes. D'ici là j'ai le temps d'acheter un ocarina à 4 trous à O. Gosselink …

Jean-Luc Matte (paru dans le n°96 juillet-août 2004)


Yves Becouze et Didier Perre
"Airs traditionnels à danser de Haute-Loire Recueil n°1"

 

Cadanse éditions 43000 Le Puy en Velay

Située en marge de l'Auvergne, la Haute-Loire demeure une région méconnue des musiciens et ce malgré les recherches et publications de l'infatigable cabrettaire Didier Perre. Avec le diatonicien et hautboïste Yves Becouze, il nous propose ici 24 airs à danser recueillis dans ce département et 16 qui sont des compositions récentes de musiciens locaux dont, principalement, les deux auteurs. Hormis un court avertissement, les partitions (sans ornement ni tablature mais toutes transposées en tonalités compatibles avec diatonique sol-do ou do-fa, pied de cabrette de 39 ou vielle en accord auvergnat) ne sont accompagnées que de leur titre, de l'indication du type de danse (bourrée à trois temps, mazurka…)et, pour les traditionnelles, du nom du musicien auprès de laquelle chacune a été recueillie et de sa commune, de l'instrument qu'il pratiquait, du nom des collecteurs et de la date du collectage. Les compositions de Didier Perre sont signalées comme déposées auprès de la SACEM, doit-on supposer que les autres ne le sont pas ? Ce recueil étant annoncé comme le premier d'une série, n'aurait-il pas été plus judicieux de placer dans des tomes différents les compositions et les airs collectés ?

Notons enfin que le site internet du groupe Fafurland dans lequel œuvre les deux auteurs, permet de télécharger les fichier audio (mp3 ou midi) correspondant à toutes ces partitions ce qui est une excellent chose mais ne limite-t-elle pas, du coup, l'intérêt de cette édition imprimée ?

Jean-Luc Matte (paru dans le n°98 nov-dec. 2005)


Placida Staro et al
"La Vie Armoniche"

 

220p + CDs 73'29 mn et 70'27 mn
Nota P.O. Box 197 I-33100 UDINE
Recommandé Trad. Magazine

L'un des intérêts de festivals internationaux comme St-Chartier est, sans conteste, de pouvoir tomber sur les produits d'éditeurs non (encore ?) distribués chez nous, souvent parce que leur production est trop pointue. Mais ce dernier facteur n'est-il pas, à contrario, un atout pour qui ne se satisfait pas des imports plus grand public ? Voici donc, trouvé sur un stand éphémère et un peu pirate dudit festival, tout comme les deux CD du même éditeur chroniqués dans ces mêmes colonnes, un intéressant ouvrage pour qui s'intéresse à l'accordéon. S'il lit un minimum l'italien ce sera beaucoup mieux mais sinon il pourra toujours profiter des photos de des deux CD encartés. A l'instar de nos numéros de Modal, cet ouvrage est une suite d'articles qui, dans une première partie traitent de la pratique de l'accordéon dans la région de Bologne et d'un joueur de chromatique en particulier, Primo Panzacchi. On y trouvera par exemple une étude de son style sous le titre "Come usare uno strumento nuovo per parlare una lingua più antica" ou encore . La seconde partie ouvre géographiquement le sujet à d'autres régions d'Italie avec, presque en conclusion, un article de Ricardo Tessi "Considerazioni personali - Un percoro di vita con l'organetto". Le premier CD est composés d'enregistrements de Primo Panzacchi réalisés entre 1977 et aujourd'hui, d'une qualité technique très variable mais illustrant bien le style de ce musicien, à mi-parcours entre tradition et musette (jeu très musette sur les valses par exemple) épaulé par un accompagnement assez original avec, notamment, une petite basse à vent type saxhorn. Le second CD permet d'entendre d'autres accordéonistes de cette même région au sein de petits ensembles (quelques plages de diatonique au début mais essentiellement des chromatiques dont le style va jusqu'au musette de bal populaire)

Jean-Luc Matte (paru dans le n°100 mars-avril 2005)

Rappel : dans la même collection

Carmine Salomone e la surudlina in Val Sarmento : voir en rubrique CD


Ambrogio Sparagna
"La zampogna"

  couverture à venir...

Storie e musche di uno strumento pastorale
Ed. Finisterre
http://www.finisterre.it
Recommandé Trad magazine

Lorsqu'un joueur de diatonique veut nous offrir un superbe livre sur la zampogna, il s'associe, pour la partie inconographique… à un violoniste. Je vous ai déjà présenté le sympathique Ambrogio Sparagna au travers de plusieurs de ses CD d'accordéon diatonique, il est également organisateur, avec Erasmo Treglia (le violoniste) des rencontres de Zampognari de Maranola. Ce dernier voue une petite passion à la recherche de gravures représentant les sonneurs de zampogna et il nous présente ici, sur les pages de gauche de l'ouvrage, 69 de ces gravures, en noir et blanc ou en couleurs. A l'heure où la mode est de mettre de petites photos au sein de grandes pages blanches, félicitons nous de ces reproduction à bonne échelle. Cerise sur le gâteau, dix photos anciennes, inédites et superbement reproduites, nous permettent d'admirer quelques zampognaris entre le XIXème et les années 50. Si vous ne lisez pas l'italien, le seul volet iconographique vaut l'acquisition de l'ouvrage. Dans le cas contraire, vous pourrez vous plonger dans la description des différents types de zampogne et lire les différents chapitres traitant principalement des relations entre l'instrument et la nativité : présence dans les crèches, rôle de Sant'Alfonso de Liguori au XVIIIème siècle, traditions de la neuvaine précédent Noël (16-24 décembre)…. Paradoxalement tous ces textes sont très peu illustrés, je veux dire par des illustrations collant au texte et permettant de mieux le comprendre : il m'aurait semblé souhaitable, par exemple, que chaque type décrit soit illustré d'une photo ou d'un schéma, que les crèches citées soient photographiées etc…. L'ouvrage donne un peu l'impression d'un texte et d'un recueil d'illustrations juxtaposés (l'un en pages gauche l'autre en page droite). Le texte est par contre, illustré de partitions et de textes de chansons. Mais ne boudons pas notre plaisir face à ce bel ouvrage…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°101 mai-juin 2005)


Ernst Eugen Schmidt
"Von singenden Dudelsack"

ISBN: 3-920801-55-5
Schwäbisches Kulturarchiv im Haus der Volkskunst
http://www.schwaben-kultur.de/
Recommandé Trad. Magazine

Combien connaissez-vous de contes et légendes mettant en scène un ou des joueurs de cornemuses ? En cherchant un peu vous en trouverez certainement trois ou quatre (le cornemuseux et le loup, l'histoire du sonneur bossu et de son compère qui le deviendra à la fin de l'histoire, le meneur de loups et peut-être une ou deux autres…) Ernst Eugen Schmidt s'est attaché à rassembler les contes et légendes de ce type de tous pays, d'Allemagne naturellement qui est son pays, mais également d'Italie, France, Irlande, Estonie, Hongrie etc… Il en a ainsi trouvé pas moins de 117 qu'il a pris la peine de réécrire afin de donner de l'homogénéïté à son ouvrage (et comme il en a encore une soixantaine sous le coude, il songe déjà à un second tome…). Le résultat est un pavé de 432 pages, illustré de 51 belles iconographies anciennes et édité par l'association organisatrice du festival de cornemuses de Balingen (dont ce n'est pas le premier bel ouvrage sur l'instrument). Le point faible, pour nous autres, est que l'ouvrage est entièrement en allemand, le point fort est qu'il est à un prix tout à fait abordable.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°108 juillet-août 2006


Mauro Gioieilli et al
"La Zampogna - Gli aerophoni a sacco in Italia"

La Zampogna - Gli aerophoni a sacco in Italia La Zampogna - Gli aerophoni a sacco in Italia

280 et 250p.
Cosmo Iannone editeur
Bravos Trad. Magazine

 

Il paraît de temps à autre un ouvrage de référence, de ceux qui semblent devoir remplacer tous ceux que vous aviez patiemment rassemblé sur un sujet depuis de longues années, qui ne brossaient chacun qu'un aspect de la question et dont vous vous demandiez s'ils étaient encore pertinents compte tenu de l'évolution des connaissances. Cette somme fait partie de cette première catégorie : deux gros tomes balayant méthodiquement, du nord au sud, les différents types de cornemuse d'Italie et faisant appel à divers spécialistes incontournables (Valter Biella pour la piva par exemple), le tout réalisé par Mauro Gioielli, sans doute l'un des plus acharnés chercheurs en la matière, connu pour ces inombrables articles dans Utriculus et par quelques autres ouvrages sur cet instrument… dont il ne joue pas mais dont il sait s'entourer au sein des groupes où il chante. Si on retrouve naturellement les types les plus connus de cornemuses italiennes (piva, musa, baghet, zampogna a paro, a chiave, zoppa ou sourdeline), l'ouvrage détaille les sous-types régionaux et de nombreux types bien moins connus et prouve, par les documents publiés (notamment les photos), que ces derniers instruments n'étaient pas des cas isolés, par exemple cette cornemuse " scupina " de Molise à tuyaux en roseaux ou celle des Pouilles avec sa cougourde en bout de bourdon et son unique tuyau mélodique à trois trous…

Tout simplement indispensable à l'amateur de cornemuses d'Europe même non italophone (en faisant un effort on parvient toujours à comprendre…)

Jean-Luc Matte (paru dans le n°108 juillet-août 2006, il s'agit de l'une des exceptions à la règle qui voulait, afin de diversifier au maximum les avis, que je ne chronique pas un CD ou livre dans Trad. Magazine et dans mes infosmumuses (lire ici), mais la règle était moins stricte pour les livres...)


Pavel Cip & R. F. Klapka
"Dudy V Cechach, na Moravè a ve Slezsku"

 

223p + CD Audio avec piste CDRom
ed. Salve Regina, Brno 2006
http://www.spielleute.de
http://www.histnastroje.gajdy.cz/
Bravos Trad. Magazine

Voici encore la monographie d'une cornemuse (ou plutôt d'une famille de cornemuses), que tout amateur de ce type d'instrument se devra d'avoir sur ses étagères et, surtout, se devra d'avoir lu ou, tout au moins minutieusement feuilleté s'il ne comprend ni le tchèque ni l'allemand (l 'ouvrage, très illustré, est en effet intégralement bilingue ce qui lui vaut une distribution par Verlag der Spielleute). C'est Pavel Cip, facteur tchèque réputé et qui est déjà venu à deux reprises exposer à Saint-Chartier, qui a rédigé cet ouvrage, avec l'appui de R. F. Klapka que je ne connais pas…Le fait que cet ouvrage ait été rédigé par un facteur n'est pas neutre : l'ouvrage comporte plus de 60 pages sur la fabrication de l'instrument, les cotes, les anches, les techniques de décor etc… Il n'y livre toutefois pas toutes ses techniques et cet ouvrage ne suffira donc pas à vous permettre de réaliser l'élément à triple perce extérieurement tourné en ovale… Mais en vous parlant de suite de cette partie technique, je commence par la fin et je devrais plutôt vous annoncer l'historique du début de l'ouvrage, puis la description et l'histoire des différents types de cornemuse de Bohëme, Moravie et Silésie (tchèque) qui justifie le titre du livre. Pour faire pendant aux parties technique, une quarantaine de pages sont consacrées aux contes mettant en scène l'instrument et une vingtaine proposent, sous forme de partitions, des exercices progressifs et quelques mélodies en solo puis avec parties de violon, petit cymbalum et, naturellement, chant, l'instrument, moins sonore que nos cornemuse, étant majoritairement utilisé en accompagnement du chant…

Un CD Audio vient compléter l'ouvrage et permet d'entendre ces cornemuses au mains de différents musiciens et dans leur contexte musical actuel habituel. Un contexte qui pourra paraître parfois un peu folklorique aux oreilles peu habituées mais qui correspond bien à la pratique actuelle en République Tchèque et qui ne manque pas d'intérêt musical d'autant que parmi ces différents groupes se trouvent certains des meilleurs serviteurs actuels de l'instrument. Dommage que le son manque parfois un peu de rondeur. Il comporte également une piste CD Rom contenant en pdf les plans cotés de deux instruments de tonalités différentes Sib et Mib (ainsi que ceux de leurs anches)

Jean-Luc Matte (paru dans le n°111 janv-fev 2007)


Eric Montbel
"Carnet de notes - Cahier de répertoire pour chabrette"

180 pages, 205 partitions
http://www. ulysse.ange.free.fr
CRMTL http://www.crmtl.fr
Bravos Trad. Magazine

Décidément, les amateurs de répertoire limousin sont gâtés en ce moment : après le CD réalisé par F. Etay et venant utilement compléter son recueil " Ay vist lo lop " (cf T.M. n°114), c'est Eric Montbel qui nous livre le répertoire qu'il a rassemblé, principalement dans les années 70-80, pour alimenter son jeu de chabrette. Commençons d'ailleurs par saluer le fastidieux travail de transcription réalisé par Laurence Charrier pour mettre sur le papier ces 205 mélodies. Les recueils de partitions peuvent être d'une tristesse de présentation désespérante, celui-ci est très agréablement présenté, illustré de ces quelques rares documents iconographiques sur l'instrument, de ces photos d'anciens chabrettaires et de ces images de boîtiers qui, bien que déjà souvent publiées, ont le don de me replonger à chaque nouvelle rencontre dans ce petit monde mythique de la chabrette (à chacun ses madeleines…). Eric introduit l'ouvrage par une série de courts chapitres replaçant ce répertoire dans son contexte, le liant à son histoire personnelle, donnant quelques indications sur les ornements susceptibles d'être utilisés pour habiller ces mélodies livrées nues, analysant les différentes sources auxquelles il a puisé pour construire son propre style de jeu de chabrette : des anciens chabrettaires… aux gaiteros asturiens en passant par les violoneux corréziens. Les mélodies sont classées par genre, regrets, noëls et cantiques en tête, les nombreuses bourrées (à trois temps naturellement), ainsi que les valses, étant subdivisées selon la place de leur tonique par rapport aux bourdons (tonique sur la fondamentale dit " plein jeu " ou sur l'" entremain ". Chaque partition est introduite a minima par une indication de son origine, parfois d'un petit commentaire musicologique. Les sources détaillées figurent sous les partitions ainsi que, le cas échéant, la référence discographique de l'enregistrement par Eric Montbel correspondant. Comme le souligne le sous-sous-titre, ces airs sont naturellement jouables à la chabrette mais également sur les autres cornemuses du centre et, ajouterais-je, sur beaucoup d'autres instruments, avis aux amateurs….

Jean-Luc Matte (paru dans le n°115 sept-oct 2007)

Rappels : voir à partir de la chronique du CD Topanga
Topanga


DaveRowlands
" Drone Rage - Contemporary and traditionnal music for bagpipes "

Genre : recueil de partition
http://stores.lulu.com/daverowlands
72 pages A4
TT

Dave Rowlands nous propose ici 31 de ses compositions (dont certaines ont été enregistrées sur le CD de son groupe Citizen Camembert) suivies de 62 traditionnels anglais ou irlandais. Ces partitions sont écrites pour cornemuses en ré (sinon il vous faudra transposer) avec, donc, selon les modes, depuis un bémol jusqu'à deux dièses à la clef.. La plupart des compositions et quelques uns des traditionnels sont arrangés à trois voix. L'origine des compositions et les sources des traditionnels sont indiqués en fin d'ouvrage.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°128 nov-dec 2009)


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