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Coffret de 3 CD. Durées : 64mn+51mn+54mn Disques Tout Crin, Musée canadien des civilisations, Hull, Québec. Dist France L'Autre Distribution
Note : il me semble que la pochette de ce coffret pour la distribution en France était différente de celle de la version québecoise originale présentée ci-dessus :
Je me souviens parfaitement de la première fois où j'ai entendu un enregistrement du québécois Jean Carignan, il y a maintenant près de vingt ans chez un ami de Limoges qui avait trouvé ce disque en Ecosse… Comment ne pas être surpris par ce jeu foisonnant, cette rythmique parfaite, cet archet rebondissant ? J'avais, à l'époque repiqué le disque en question sur une cassette et, depuis lors, surveillé les bacs des disquaires où notre violoneux était désespérément absent. Je ne vous cacherai donc pas ma joie face à ce coffret ramené de Québec par un ami (merci Nicolas…) où je retrouve le jeu unique de ce musicien de génie auquel aucun ornement ne fait peur et auquel on pourrait reprocher de surcharger les interprétations si tout ne tombait toujours à propos. Loin d'être une reprise d'ancien vinyls, ce coffret de plus de 100 morceaux a été tiré d'enregistrements réalisés en 1976 au domicile de J. Carignan par une ethnomusicologue. Mais que l'on ne s'y trompe pas : s'il s'agit bien aujourd'hui de documents d'archives (Jean Carignan est décédé en 1988, il était né en 1916), ils sont avant tout un plaisir pour l'oreille, une irrésistible invite à la danse sans le moindre défaut côté prise de son ou autre. Sur deux des CD "Ti-Jean" est très intelligemment et discrètement accompagné au piano par Gilles Losier à la rythmique inflexible, le troisième CD permet d'entendre totalement en solo ce violoneux hors pair, histoire de mieux apprécier l'énergie qu'il savait mettre au service de son répertoire québeco-irlando-écossais.
J.L. Matte (paru dans le n°69 janv-fev.2000)
Durée : 70'31 Drone music AB http://www.drone.se
Le nom de ce musicien ne vous dit peut-être rien, mais si je vous précise qu'il s'agit du joueur de cornemuse du groupe Hedningardna, cela vous donne certainement quelques indications. Il enregistre ici son premier album solo. Utilisant modérément les possibilités d'enregistrement multiple et accompagné sur quelques morceaux seulement par G. F. Fredriksson à la guitare et au bouzouki, il nous offre un album plutôt dépouillé mais qui nous permet d'apprécier sa technique et son talent tant au säckpipa (cornemuse suédoise) qu'au moraharpa (ancêtre du nickelharpa) ou aux flûtes. Si vous faites partie de ceux qui apprécient surtout l'aspect survolté d'Hedningardna ou ses chanteuses, ce disque n'est peut-être pas pour vous, mais si, au contraire, vous faites partie de ceux qui tendent l'oreille aux solos de säckpipa ou de moraharpa, ce disque devrait vous ravir en vous reposant les oreilles…
Jean-Luc Matte (paru dans le n° ? ? ?)
Durée : 51'33 Contact 018-10 46 47 en Suède
Je sais, je chronique souvent des CD que l'on ne trouve pas forcément au supermarché soi disant culturel du centre-ville, mais Trad.Mag. est aussi là pour faire connaître les bons enregistrements qui n'ont pas atteint les bacs en question. Et en ce qui concerne ce CD, je n'ai pas eu besoin de l'importer car je l'ai tout simplement trouvé sur le stand de J.C. Condi, facteur de nickelharpa installé dans les Vosges et présent tous les ans à St-Chartier et qui essaye de proposer un petit éventail de bons enregistrements de cet instrument. Saluons tout d'abord la belle pochette (réalisée, soi dit en passant, par P.U. Allmo, auteur de deux ouvrages de références sur la vielle et la cornemuse en Suède) qui met en valeur les jolis minois des deux jeunes filles en question. Au vu de leur jeunesse et de leur allure tout à fait dans l'époque, on pourrait s'attendre à une musique plutôt moderne aux tempos rapides, d'autant que la plupart des morceaux sont des compositions à elles, et l'on n'est presque surpris par ce disque intimiste, remarquablement interprété en solo ou en de discrets duos, sans esbroufe ni effets inutiles, mais avec une belle expression contenue que renforcent encore les élans particuliers de la musique suédoise. A faire écouter à tous les musiciens qui ne jurent que par les morceaux virtuoses et les tempos débridés.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°72 juillet-août 2000)
Durée : 58'04 et 60'11 Fonti musicali, traditions du monde
Lou et Claude Flagel ont déjà réalisé plusieurs CD de Mamady Keita (sur ce dernier voir rubrique livres) mais l'originalité de celui-ci (outre d'être double et d'avoir un superbe livret) est d'avoir été enregistré en Guinée dans son village natal, non pas avec son groupe habituel Sewa kan mais avec ses amis musiciens de Guinée et de présenter les festivités qui y marquent la fin du ramadan. Si ça n'est pas du vrai live ça !
Catherine Matte (paru dans le n°73 sept-oct 2000)
Rappels :
1989 : "Wassolon "
1992 : "Nankama"
1995 : "Mögöbalu"
1996 : "Hamanah"
1998 : "Afö"
2005 : DVD Mamady Keita et Sewa Kan "Live couleur café"
Et lire la chronique de sa méthode de djembé :
Durée : 70'45 Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Derrière ce jeu de mot plutôt douteux se cache un trio de musique classique indienne installé en Espagne : Tapan Bhattacharya aux tablas, Pandjt Ashok Pathak au sitar et Pravin Godkhini à la flûte traversière bansoori. Un long raga en trois parties et trois pièces plus courtes par trois musiciens chevronnés.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°84 juillet-août 2002 ?)
Durée : 49'52 Oc-Sonic http://www.oc-sonic.com Recommandé Trad. Magazine
Une clarinette et un accordéon à touches piano : quoi de plus adapté pour interpréter de la musique klezmer ? Mais il ne suffit pas d'avoir la bonne instrumentation car avec une clarinette, un accordéon et ce type de répertoire on peut facilement tomber dans la caricature, dans le folklore de restaurants avec pas mal d'esbroufe style clarinette virevoltante etc… Rien de tout cela ici, ce duo formé d'Aimé Brees et Jean-Philippe Bessière joue tout en intériorité, en dialogue contenu, une musique aux couleurs klezmer mais dans laquelle se reconnaissent des thèmes italiens, bulgares, grecs revisités avec imagination. Le duo est, en réalité un trio, avec une main gauche d'accordéoniste, à la rythmique à la fois stricte et toute en rondeur, en suspension et sur laquelle viennent s'exprimer, tour à tour ou ensemble, la clarinette et la main droite de l'accordéoniste. Deux musiciens qui font, ensemble, tout simplement de la musique, au sens noble du terme.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°109 de sept-oct 2006)
Durée : 58'59 http://esquinalatina.free.fr Recommandé Trad. Magazine
La musique cubaine est à la mode depuis plusieurs années maintenant et il est tout à fait logique que des groupes français se la soient appropriée comme d'autres l'ont fait avec les musiques irlandaises ou des Balkans. Le risque de ce type de démarche est de " faire comme si… ", la Esquina Latina, groupe pro nancéen, évite cet écueil par une belle aisance instrumentale de la part de chacun de ses membres tout d'abord, mais également en n'hésitant pas à se démarquer de l'original, en favorisant ses propres compositions (et une reprise des Doors…), en n'hésitant pas à mettre quelques couleurs plus jazz européen etc… Une seconde difficulté de ce type de démarche tient aux parties chantées et, là également, la Esquina Latina s'en tire plutôt bien. Et les ayant vu sur scène, je peux vous dire que saxo et trompette, soutenus harmoniquement par un piano et une basse et rythmiquement par deux percussionistes savent chauffer leur public.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°116 nov. Dec. 2007)
Durée : 47'57 Autoproduction : http://www.abraxas.be Recommandé Trad. Magazine
Voilà qui s'appelle brouiller les pistes : un nom de groupe qui évoque un démon ancien, un nom d'album espagnol, un site en Belgique et, en réalité, un groupe franco-suisse (voir la présentation assez fidèle dans TM 115 p.87). Leur musique est un peu à l'image de ce cosmopolitisme : des accents orientaux, mais une rythmique bien présente,: avec un petit coté trad-rock dans les cas extrêmes et sur des textes en anglais. Plus généralement, cette musique essentiellement jouée sur instruments à cordes, est davantage rythmique et harmonique que mélodique, on n'en ressort pas avec une mélodie dans la tête, même pas celle du "Music for a found harmonium" décidément en vogue en ce moment (1) et dont Abraxas nous offre une version des plus originales, où vous ne reconnaîtrez sans doute pas immédiatement le thème. Au programme, deux traditionnels seulement, le reste en compositions du groupe et quelques reprises.
(1) : composition de Penguin Cafe Orchestra déjà reprise par plusieurs musiciens irlandais dont S. Shannon, Dominique Dupuis et, par chez nous, par "Frères de Sac" sur leur récent second album.
Durée : 63'57 Delicias Discographicas. Ref :DCD71 Contact groupe : http://www.margen-izquierda.com Recommandé Trad. Magazine
En se tenant à ce qui figure dans le livret, Margen Izquierda joue une musique uniquement composée, sur des instruments passe-partout : guitares acoustique et électrique, accordéon, batterie, percussion, claviers et basse. Pas forcément de quoi attirer à priori l'amateur de musique traditionnelle, même en précisant que trois de ces musiciens sont aragonais et le quatrième, Toto Sobieski, comme son nom l'indique… argentin. D'ailleurs, ils ne se revendiquent pas des musique trad. mais plutôt du jazz, ce que confirme, sur de nombreux passages, en premier lieu le jeu du batteur, avec une vraie main droite de jazzman et, également, le jeu de basse ou de guitare solo. Mais il s'agit toujours de jazz très mélodique et l'inspiration trad., même non explicite, n'est jamais très loin, voire parfois franchement proche lorsque le diato entre en jeu.
Jean-Luc Matte (paru dans le N°119, mai-juin 2008)
Durée : 54'23 Autoproduction http://www.barbarianpipeband.com Ref :BPB003
Cornemuses d'aspect spectaculaires à têtes cornues et immenses pavillons, musiciens aux crânes moitié rasés aux torses nus et tatoués, ; le Barbarian Pipe Band fait clairement dans le néomédiéval version heroïc fantasy. Si ce style, quasiment inconnu en France, est surtout développé outre-Rhin, eux sont italiens et en sont à leur troisième galette. Mais il faut bien avouer que sans l'aspect visuel, ces prestations perdent beaucoup de leur attrait et si musicalement, le BPB est d'un niveau honorable, probablement au dessus de la moyenne dans cette mouvance, les interprétations sont souvent plus précipitées que vraiment senties, notamment sur les premières plages. Ils diversifient les sonorités en alternant cornemuses sonnant comme des musettes du centre, bagpipes et zampogna. Quant au répertoire, il mêle danse de la Renaissance et trads de Bretagne, du Piemont et d'ailleurs
Jean-Luc Matte (paru dans le N°121, sept-oct. 2008)