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Il y a un an je vous présentais le CD solo de Boris Trouplin, précédemment déjà bien connu pour sa participation au groupe " Minuit Guiboles " (1). Il joue ici, toujours aux cornemuses et au steel-drum, au sein du trio Boréale où il dialogue avec l'accordéon à touches piano de Rémy Tatard, soutenu par les percussions de Daniel Detammaecker.
Dès la première plage, une bourrée, à deux temps naturellement, il est évident que le trio fonctionne bien et que Boris est toujours dans la lignée de Minuit Guiboles : de la musique à danser qui swingue bien, qui prend quelques libertés avec les canons du genre : certains danseurs n'apprécieront sans doute pas de ne parfois plus entendre clairement les parties AABB. La mélodie paraît rapide mais ce n'est qu'une impression constate-t-on en esquissant le pas. Heureusement car il faut tenir la longueur : plus de 4 mn 30… Mais que l'on danse ou non, on ne s'ennuie jamais : veuze et accordéon se relançant sans cesse. Sur la scottisch qui suit (un peu rapide à mon goût mais c'est la mode), la 16 pouces tient la mélodie tandis que l'accordéon assure essentiellement un bel accompagnement dans les graves. Même formule accordéon et steel drum pour le cercle qui vient ensuite, mais avec une couleur musicale Europe de l'est originale pour ce type de danse : accordéon chromatique touches piano oblige. Il se finira plus classiquement, à la veuze. La valse qui vient ensuite est un peu plus audacieuse, les percussions s'y font notamment moins discrètes par moment. Si le cercle a des couleurs de l'est, ce n'est curieusement pas le cas de la valse à 5 temps qui termine la démo et dont le tempo modéré devrait satisfaire les danseurs.
Le jeu de Boris est très orné, quitte à faire parfois passer certains ornements un poil à l'arrache mais cela passe toujours. Répertoire classique de bal folk : outre les danses déjà citées : mazurka mélancolique (le slow du bal folk…) à l'accordéon sur fond de steel drum et valse.
Précisons encore qu'un seul morceau de cette démo sera réenregistré pour le CD à venir, tout le reste sera du neuf…
(1) une aventure qui a pris fin pour lui à la fin de l'été dernier mais le groupe continue d'exister si j'en crois la dernière page de Trad. mag.
Rappel : Le CD solo de Boris Trouplin est chroniqué ici
http://www.myspace.com/borealebal (4 des six morceaux de cette démo en écoute)
Voir le CD définitif "Mousson" :
Il y a démo et démo : certaines sont de simples maquettes réalisées avec les moyens du bord, voire des extraits de concerts ou de bal. Celle-ci nous offre, au contraire, trois titres, d'une remarquable qualité tant musicale que technique (prise de son et mixage) et je la suppose n'être rien d'autre qu'un extrait du CD que nous promet cet ensemble italien pour cet été. Et ces trois titres donnent effectivement envie d'en entendre davantage. Ce groupe qui a du être un trio au départ mais qui est maintenant un quintet (on en connaît bien un qui finit en septet…) a pour leader Nico Berardi, le zampognaro du groupe des Pouilles Uragniaun dont un CD au moins a été distribué en France ces dernières années. Il est également l'interprète d'un CD sur le répertoire de Noël distribué par l'association Circolo della zampogna (cf ci-dessous). Si son ambition affichée est d'explorer de nouvelles pistes musicales autour de la zampogna, force est de constater que l'inspiration de ces trois compositions doit encore beaucoup à la tradition italienne, ancienne ou actuelle, en moins sauvage. Sans se prendre la tête, l'orchestration est très élaborée et la zampogna paraît souvent monodique tans sa voix grave est discrète et se fond dans l'accompagnement tandis que la voix principale assure la mélodie. Mais Nico Berardi ne joue pas que de la zampogna et, à titre d'illustration, la seconde plage de cette démo est construite autour d'une mélodie jouée au charango dans un style toutefois très mandoline italienne. En trois plages, cette démo nous montre que la quintet sait être dansant ou nostalgique. Je ne vous ai rien dit des quatre autre musiciens, joueurs de ciaramella, piva, accordéon, basse, vibraphone etc. j'en laisse pour l'album définitif…
Rappels
Les trois CD d'Uragniaun que je connais (voir les autres sur leur site http://www.uaragniaun.com) :
"Uaili" en 1996 production Officina et Piazza
"Skuarrajazz" 2000 ed Felmay http://www.felmay.it dist France L'autre distribution
"U diavolo e l'acqua sante" lire ma chronique pour Trad Magazine
et celui de Nico Berardi : "LA ZAMPOGNA ANNUNZIATRICE - Pastorali e canti di Natale con zampogna e ciaramella" sur un répertoire de Noël
A commander sur le site http://www.zampogna.org où vous pourrez en entendre des extraits.
Voici un DVD présentant le concert de Ialma au Festival Voix des femmes 2006. Si ce DVD à un titre est visiblement une démo non commercialisée, il reprend le morceau " Lévame " du CD " Nova Era " que vous pouvez trouver… en Belgique pour l'instant en attendant une distribution en France qui serait la bienvenue. Les deux CD précédents de Ialma n'ont, malheureusement, pas été distribués dans l'hexagone : à quand une vraie Europe qui fasse sauter ces barrière culturo-économique ? Il vous reste heureusement internet pour vous le procurer ou bien leurs concerts en France, à ne pas manquer, voire à organiser si vous êtes de la partie. J'ai prévu de chroniquer le CD dans Trad. Mag. comme je l'avais fait pour leur premier opus (T. mag. n°xxxx), c'est donc uniquement de ce très court DVD que je vous parlerai ici qui permet de constater qu'en plus d'être excellentes chanteuses, ces cinq bruxelloises de parents galiciens ont un charme certain et une belle présence scénique (il s'agit d'un extrait de concert). Elles sont maintenant bien accompagnées, notamment par Sophie Cavez au diato (Didier Laloy également sur le CD) et c'est un plaisir de les voir rejointes, en fin de morceau, par cinq de leurs anciennes, pandeirettas à la main.
Nul doute que si vous avez l'âme d'un organisateur de concert, ce DVD devrait vous donner envie de les programmer et j'ai entendu dire qu'elles animent également des stages de percussion galiciennes…
Contact de leur agent qui est également celui du groupe Urban Trad. : Kerua suivi de @pandora.be
Site du groupe : http://www.ialma.be
Rappels :
2002 "Palabra Darei" ed. Zoku EMI Lire ma chronique Trad. magazine
2002 "Marmuladas" ed. Zoku EMI
2006 "Nova Era" ed. Kerua Lire ma chronique Trad. magazine
Urban Trad est un groupe trad. belge qui a fait parler de lui en décrochant la seconde place de l'Eurovision il y a quelques années (2003) avec une chanson dans une langue imaginaire, un joli score pour un groupe aussi atypique dans cette manifestation kitsch. Ce coup de projecteur médiatique aurait pu leur être fatal mais si les médias ont du tourner la page depuis (1), le groupe continue son bonhomme de chemin, avec quelques inévitables changements d'effectfs. Ainsi sur leur dernier CD, Didier Laloy a cédé sa place à Sophie Cavez (connue comme fondatrice du groupe Dazibao). Côté chanteuses, Soetkin Collier qui n'avait pu participer à l'Eurovision bien qu'elle fasse déjà partie du groupe à l'époque, assure le duo vocal avec l'irremplaçable Veronica Codesal (du groupe galicien Ialma), la troisième chanteuse, M.S. Talbot étant apparemment partie. Le leader du groupe reste le flûtiste et joueur de gaïta Yves Barbieux. Je n'ai pas le premier CD pour vérifier, mais il me semble que les autres musiciens n'ont pas du changer : Dirk Naessens (au look Bartabas en plus jeune) au violon, Philippe Masure à la guitare (récemment entendu sur "Floes"), Michel Morvan très efficace à la batterie et Cédric Watershoot à la basse 6 cordes.
Urban Trad fait dans le folk progressif (basse-batterie-guitare) mais mélodique (d'autant que la plupart des morceaux sont chantés), avec quelques accents " celtiques " dus à son leader, un côté galicien amené par Veronica et d'autres influences. Le DVD reprend essentiellement un concert filmé par la RTBF en 2004 (année de sortie de leur second CD) aux francofolies de SPA qui montre qu'ils sont très à l'aise et sans en faire trop, sur une grande scène, devant un public nombreux, et que leur concert est parfaitement rodé (notamment le duo vocal toujours parfaitement en phase). Un autre morceau est filmé lors d'un concert en salle ou plutôt de plusieurs concerts en salle ce qui fait pas mal d'amusants faux raccords sur les costumes et coiffures. Une beau diaporama de clichés de scène clôt enfin ce DVD dont le revers de la médaille pourrait être de laisser penser qu'ils ne peuvent passer que sur des grandes scènes…
http://www.urbantrad.com
Contact de leur agent qui est également celui du groupe Ialma : Kerua suivi de @pandora.be
(1) les médias belges naturellement, car en France il ne me semble pas que l'on en ai vraiment parlé même à l'époque…
Urban Trad,"Erbalunga" 2007 et single "Sans garde fou"
DVD des francofolies 2007 (à commander sur leur site)
Urban Trad, "Elem" 2004 (Existe sous une pochette différente à quatre photos en couverture) Dist France : Coop Breizh
Urban Trad : "Kerua" 2003 -Universal music
Urban Trad,single"Sanomi" tiré de l'album "Kerua"
Urban Trad " One for four" 2001 -Universal music
Seltrad est un jeune groupe du sud de la Belgique. La harpiste du groupe m'a proposé de m'envoyer de DVD démo et j'ai accepté, sans trop savoir de qui cela venait. Le DVD s'ouvre sur une première page puis sur le menu et là, bonne surprise, les quelques notes de cornemuse (type Béchonnet) sont déjà alléchantes. La réalisation du DVD est très pro et valorise bien des vidéos dont on devine qu'elles n'ont, elles, pas été réalisées avec des moyens pros et cela se sent surtout au fait que la musique est un découpée en autant de séquence qu'il y a de plans visuels. Malgré cela on peut se faire une bonne idée de ce jeune groupe qui semble déjà tourner pas mal : un batteur qui a de la technique et qui semble faire de bonnes choses à condition de ne pas occuper trop de terrain, un bassiste efficace qui sait troquer la basse pour le diato, une violoniste qui joue dans une position statique qui l'a fait paraître timide, mais à l'écoute cela semble plus dynamique qu'il n'y paraît, une harpiste qui sait passer des classiques airs lents pour l'instrument à un style beaucoup plus dynamique qui a davantage sa place dans le groupe et, enfin, un diatoniste-cornemuseux qui m'a impressionné sur l'un comme l'autre de ces instruments et qui, visiblement, donne une bonne partie de sa qualité au son du groupe et à sa dynamique. En le regardant à l'écran, sa tête me disait quelquechose et ce n'est que quelques secondes avant que son nom ne s'inscrive à l'écran que j'ai réalisé qu'il devait être Colin, un des fils de Michel Deru, le cornemuseux de Kiermesdrep (je ne saurai jamais comment cela s'écrit ce nom….). Le bassiste, Lucas, doit être son frère et la harpiste, Isabelle, ne doit être autre que la fille de Michel Pecheur diatoniste du même vieux groupe belge. Voilà qui explique sans doute en partie comment ces jeunes (17 ans de moyenne d'âge) ont autant de métier… Leur répertoire comporte quelques classiques et, apparemment pas mal de choses plus originales (elle est de qui la scottish sur une gamme originale que l'on entend sur la vidéo de Marsinne Héron ?) et si, à première vue, j'ai eu l'impression d'un groupe de bal, leur site les présente davantage comme un groupe de concert…
Parce que j'ai oublié de vous dire qu'ils ont également un site (je n'y suis allé qu'après coup), sur lequel vous pourrez voir vous-même toutes ces vidéos et vérifier ce que je viens de vous écrire… http://www.seltrad.be
Voici un CD d'un style dont je ne parle pas souvent ici : une musique résolument contemporaine qui n'est prisonnière d'aucun style traditionnel particulier mais qui emprunte à beaucoup d'entre eux afin de construire un tout relativement cohérent et personnel. Ils sont six : cinq instrumentistes et une danseuse qui, tous, chantent également. Du côté des instruments le diatonique côtoie la flûte traversière et autres flûtes, le violon, le nickelharpa, un piano,des percussions etc.. La musique est, naturellement, composée par le groupe, certainement sur la base d'improvisations et de travail de groupe et si le CD de démo ne fait que quatre plages, trois de celles-ci dépassent les 7minutes, un temps nécessaire pour installer une ambiance et y voyager. Comme je l'écrivais en commençant, cette musique est contemporaine mais en s'appuyant sur des éléments issus de diverses traditions (instruments et leurs timbres, rythmiques, styles mélodiques…) l'auditeur qui, comme je le suis, est davantage porté sur les musiques traditionnelles que contemporaines (je plutôt hermétique au contemporain savant), y retrouve ses points de repères et s'il reconnaît, de temps à autre l'origine d'un élément, l'ensemble est suffisamment digéré pour que l'on ait jamais l'impression d'un collage ou d'un patchwork.
Dommage qu'il manque à ce CD audio l'apport visuel apporté par la présence d'une danseuse (voir photo à St-Chartier) …
Légende La Lune 13 place Saint-Vincent 71100 Châlon sur Saône 06-79-42-45-43 contact suivi de @tribalt.org
Folk Metiss' Rare est un groupe orléanais tendance folk-rock comme on dit mais, je vous rassure tout de suite, il ne font pas partie de ces groupes amateurs au sein desquels un bassiste et un batteur recalés de tous les groupes rocks du coin officient à cacher la misère du jeu des instruments traditionnels et en particulier l'incapacité de ceux-ci à assurer eux-mêmes une rythmique à danser. Non, on sent dès les premières notes que le batteur sait faire autre chose que du bruit, que le vielleux sait faire chanter ses cordes, que le cornemuseux (lequel des deux ?) maîtrise son instrument et les variations dans la mélodie, que le bassiste sait jouer autre chose en accompagnement que celui du "Rock around the clock" et que la guitare électrique ne remonte pas son potentiomètre dès que les autres ont le dos tourné.
Ce CD 4 titres en renferme en réalité cinq puisqu'un "supplémentaire" est caché à la fin, ce qui ne présente d'autre intérêt que de nous priver de son titre et de son auteur sur la pochette mais c'est à la mode…. A vue d'oreille il s'agit d'un traditionnel québécois joué et chanté à la française ce qui est un peu dommage ; le début électronicoscratché de cette plage explique qu'ils l'aient cachée, mais le style redevient progressivement plus classique. Sinon le CD commence par une bourrée 2 temps jouée et chantée dont on connaît déjà une belle interprétation par Evelyne Paris (difficile de rivaliser pour le chant, surtout que les chanteurs de FMR ont le style de ceux qui ont appris à chanter sur le tas sur les scènes des bals folks…). Précisons d'ailleurs, ce qu'oublie de faire la pochette, qu'elle est précédée d'un grand standard : la "bourrée d'Aurore Sand" joliment introduite par la rythmique puis une voix de vielle avant que la 20 pouces n'attaque le thème. Suivent deux bourrées à trois temps cette fois, dues à leur voisin Stéphane Durand jouée à un tempo qui m'incite davantage à les écouter qu'à tenter de les danser… puis deux compositions (à textes) du groupe
Comme ce CD a vocation a servir de carte de visite au groupe, une piste multimédia présente celui-ci avec une intro scratchée plutôt sympa et très pro. On y apprend que sur les 6 musiciens, 4 ont commencé à la cornemuse et que la plupart ont débuté dans le Morvan…
Je vous ai déjà entretenu de ce récent groupe alsacien dont les musiciens sont connus pour avoir joué (ou jouer encore) dans Au Gré des Vents, Zipfelkapp ou Excalembour.
Pour ceux qui connaissent le premier (et sans doute le plus connu) de ces trois groupes, précisons tout de suite que l'ambiance n'a pas grand-chose à voir ici : La Poupée s'annonce comme groupe "folk-rock effervescent".
Le premier titre de cette démo serait plutôt à classer dans la chanson française actuelle tendance Têtes Raides (un rythme de valse, un texte sur les esclaves noirs américains, une forte implication du chanteur, le tout sur fond de diato façon chromatique). La seconde plage étant une suite de polkas, on ne saura pas si la Poupée du Loup est à classer dans les " déstructurateurs de danses trad. "(1) mais cela semble un peu le cas vu les deux fausses fins qui émaillent cette suite (renseignement pris, cette démo est un live en concert et non en bal et ceci expliquerait ces libertés prises sur le tempo). La première, courte, est un trad., la seconde une compo alternant une partie majeure qui rappelle vaguement quelque chose et une seconde partie en mineur plus originale. La troisième sonne plus vers l'est, un peu klezmer peut-être. Je dois avouer que, malgré variations et chorus, ce style un peu rentre dedans (Valère Kaletka que l'on connaît relativement réservé dans Au Gré des Vents donne ici une toute autre vision de lui) n'est pas tout à fait ma tasse de thé mais visiblement cela cartonne en public vue l'ambiance dont témoigne cet enregistrement live (sur les deux plages d'ailleurs.).
(1) si vous n'êtes pas lecteurs de Trad. Mag. tant pis pour vous…vous ne comprendrez pas le contexte actuel de ce terme...
Contact : LaPoupee.duLoup suivi de @laposte.net
ou Association Zipfelkapp c/o Jacky Saly 10, rue de Steinsoultz 68130 Jettingen
Depuis la sortie du cette démo ils ont produit un vrai CD dont la chronique est ici
" Bezout sonne système " est un groupe que j'ai entendu pour la première fois en novembre dernier à la fête du cidre de Solgne (voir photos). Ils résident à Clermont-Ferrand mais leur centre de gravité musical se situe apparemment plutôt du côté du Bourbonnais… Un quatuor avec deux cornemuseux (Vincent Mazenod et Nicolas Galleazzi, facteur de cornemuses qui manie également la traversière), Luc Roche très efficace dans ses accompagnements au violon et un diatonique (sur la démo car je crois savoir qu'Alexis Pontet, le diatonique en question a du être remplacé par un guitariste pour cause de déménagement… et ce guitariste, Fabien Guiloineau, est l'accompagnateur de Christian Vesvre sur son dernier CD irlandais…)
Comme leur nom l'indique, tout cela sonne bien et est fait pour la danse. En plus leurs compositions sont sympas, j'espère que l'accordéoniste n'est pas parti avec les siennes… L'inspiration et le style sont très bouffadiens et s'il n'y a pas de vielle (ils en ont eu une à une époque), on a souvent l'impression d'en entendre une… Il ne m'étonnerait guère qu'il gravent bientôt un vrai CD…
Juste un petit bug : les morceaux ne sont pas dans l'ordre indiqué par la pochette…
Plus d'infos sur : http://bezout.sonne.systeme.free.fr
Cela commence de manière presque appliquée par une marche jouée de manière très posée par un violon, rapidement rejoint par un second à l'unisson : un enregistrement que l'on pourrait penser tout droit sorti d'un collectage d'anciens. Mais la suite, toujours sur un répertoire du haut-bocage vendéen généralement à danser, nous montrera que, tout en gardant cette sonorité de violons populaires héritées des anciens qu'ils ont fréquentés, nos deux violoneux, quasi toujours à l'unisson, savent jouer de davantage de virtuosité et donner une cadence parfaite. Si Dominique Gauvrit abandonne, pour cette formation, ses habituels " bruicolages ", ce trio n'est pas pour autant sans surprise et celle-ci vient du piano (un vrai piano…) de Sylvie Verdin (sa complice du duo " La pianiste et le bruicoleur " dont les accompagnements dénotent une grande imagination, jamais comme on les attendrait, mais toujours parfaitement adaptés et donnant des couleurs inattendues et variées aux mélodies vendéennes. Qu'ils apparaissent en cours de morceau derrière les violons ou qu'ils les précèdent, ses parties de piano cultivent un agréable décalage avec le jeu très traditionnel des violons, sans pour autant que l'on ressente une impression de collage ou de gêne. De temps à autre, un passage en accompagnement plus classique nous transporte presque dans le style québécois. Cette démo ne reflète, paraît-il, que l'aspect strictement musical d'un spectacle ou là verve et l'humour (parfois pince-sans-rire) de Dominique Gauvrit apportent un peu de piment supplémentaire entre les morceaux.
Il est bien dommage que le CD de démo de Dominique Gauvrit et Sylvie Verdin " La pianiste et le bruicoleur " : ne soit qu'un CD audio car entendre Dominique Gauvrit jouer du tuyau d'aspirateur, du violon pizza, du concertina gaine VMC ou de la cornemuse cubitainer sans le voir c'est enlever une grande partie de l'intérêt de la chose et comme les CD ont la fâcheuse tendance de mettre en avant les moindres défauts de jeu, cela met malheureusement en valeur ceux-ci au détriment de tout le boulot réalisé, de tout le travail pour interpréter des morceaux trad. mais également classiques sur des instruments à deux sous qui n'ont pas la prétention de rivaliser avec des Selmer ou des Rémy Dubois ni par la sonorité ni par la maniabilité. Je conseillerai donc à Dominique de se tourner vers le CD Rom (mais il a déjà commencé paraît-il) plutôt que vers le CD audio car ceux qui ne le connaissent pas (et un CD de démo cela vise essentiellement ce public) risquent de ne pas comprendre l'intérêt de la chose. Et pourtant il vise ici un peu plus haut que précédemment et si on retrouve ses instruments fétiches, le duo avec une pianiste classique (qui succède à des duos avec violon ou diatonique) place la barre un cran plus haut et lui permet d'aborder des répertoires plus variés : une intro presque contemporaine, Mozart, Rameau, Messaien, des trad. québecois, vendéens… Bref en spectacle ce doit être quelquechose…
pour plus d'infos vous pouvez aller voir sur http://perso.wanadoo.fr/dominique.gauvrit/
Voir également la photo à St-Chartier 2004