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Durée : 38'46 Ed. Several Records sl : http://www.trading-records.com
Ce groupe catalan se démarque quelque peu de l'image sonore que l'on peut avoir en tête lorsque l'on pense à la musique traditionnelle pratiquée par les groupes actuels de cette région (sans parler de la sardane qui est encore un monde en soi). Peut-être parce que leur musique est un peu moins festive ou dansante, peut-être parce que l'apport de la derbouka, de l'oud lui donne parfois des accents du sud ou de l'orient. Mais ne vous méprenez pas sur ce que vous venez de lire, il s'agit bien de musique catalane mêlant traditionnels et compositions et interprétée sur instruments acoustiques. Notons en particulier le jeu de vielle à roue de Jordi Marti qui n'est pas sans rappeler celui de certains vielleux français réputés. La présence de la cornemuse (sac de gemecs) est plus anecdotique sur cet enregistrement à découvrir (malgré sa pochette tristounette…).
Jean-Luc Matte (paru dans le n°72 juillet-août 2000)
Durée : 41'46 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Ces musiciens issus du groupe catalan Clau de Lluna, assument pleinement leur nouvelle formation en trio ce qui est tout à leur honneur : ici pas de musicien invité à la rescousse, à peine si l'accordéoniste troque exceptionnellement son soufflet pour un Sac de gemecs (cornemuse), si le guitariste prend le violon et si le troisième larron délaisse parfois flabiol-tambour pour un hautbois. Pour être précis leur formation est inspirée du duo traditionnel flabiol-tambour et cornemuse ("mitja cobla"), au sein duquel l'accordéon est venu, ici, remplacer cette dernière, le tout épaulé par la guitare ou le violon). Leur répertoire pioche agréablement dans les anciennes danses catalanes et le livret détaille l'origine de chaque morceau. Il est des groupes catalans plus festifs mais Sa Cobla a su prouver à St-Chartier qu'ils savaient entraîner même un public assis. On regrettera un mixage qui place un peu trop en arrière les quelques parties chantées pourtant intéressantes.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°73 sept-oct 2000)
Durée : 53' 29 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com Recommandé Trad. Magazine
Le précédent CD de ce trio date d'à peine un an et en voici un nouveau, de la même veine que le précédent et, à mon goût, légèrement meilleur. Rappelons que ces trois catalans, que l'on a pu entendre en 2000 à St-Chartier où Cesc Sans expose régulièrement ses hautbois ainsi qu'à Gennetines cette année encore, valorisent le répertoire catalan d'avant l'hégémonie de la Sardane, à l'époque où celle-ci était encore la "Sardana courte" et n'était pas encore jouée par les grandes coblas mais par la "cobla de tres quartan" (quatre instruments joués par trois musiciens : flûte à trois trous/tambour, cornemuse catalane et hautbois). C'est d'ailleurs de l'esprit de cette dernière formation que s'inspirait leur ensemble à ses débuts. Ils diversifient aujourd'hui l'instrumentation (flûte à trois trous/ tambour, guitares et luth, violon, accordéon diatonique, cornemuse plus rarement), y ajoutent le chant et si le répertoire est presque entièrement constitué de danses (balls, contredanses, sardanes, polka piquée ainsi qu'une version catalane de la Boulangère) on y croise également une contredanse jouée au luth solo dans un style très guitare classique. Le titre de l'album fait référence à un instrument du Val d'Aran reconstitué par C. Sans mais si l'instrument est présenté dans le livret comme étant une cornemuse, ce que confirmerait le logo du disque et l'appelation "bot" qui désigne également la cornemuse en Aragon, à l'écoute il semble plutôt s'agir d'une petite clarinette primitive. Leur musique est parfaitement en place, très certainement adaptée à la danse (les ritournelles de départ y sont, par exemple, présentes) et il est juste dommage que, comme pour le précédent, il manque à cet enregistrement encore un peu de l'énergie communicative qu'ils savent avoir sur scène.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°80 nov-dec 2001)
Durée : 47'19 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com Recommandé Trad. Magazine
Les traditions de hautbois sont très riches dans la moitié nord de l'Espagne, avec des variantes régionales plus ou moins marquées. Ce CD est consacré à celle de la "dolçaina" de la province de Valencia (au sud de la Catalogne). Si l'ensemble El Terros comprend une vingtaine de souffleurs et sept percussionnistes, il a l'intelligence de ne pas sacrifier aux effets de masse, une tradition basée sur un jeu en petit ensemble (couple de dulzainas, tambour et grosse caisse) et si le CD s'ouvre sur une plage en plein jeu, les morceaux suivants alternent diverses formations plus réduites ce qui n'empêche d'ailleurs pas quelques innovations dans les arrangements. El Terros sait également parfaitement tirer parti du très swinguant style de percussion traditionnel de ces régions. Notons encore la variété de styles des morceaux, la qualité des solistes, un bon livret comme toujours chez cet éditeur et vous comprendrez que je recommande chaudement ce CD à tous les grallaires, tallabarder et autres suceurs d'anches doubles de par chez nous.
Durée : 71'55 + 62'51 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com Recommandé Trad. Magazine
Je vous avais entretenu, en son temps, d'un précédent album de ce groupe de dulzaines de Petrer (Espagne, près d'Alicante, province de Valence) mais ce double CD est tout à fait différent : la première galette est jouée, en alternance, par deux harmonies au sein desquelles les dulzaines tiennent leur partie, non pas de manière concertante ou soliste mais tout à fait fondues dans l'ensemble, pupitre à part entière de ses ensembles, un peu plus en avant que d'autres de part leur timbre plus brillant mais sans prérogatives particulières. Les compositions sont assez caractéristiques de ce style de formation, avec une construction généralement crescendo s'achevant sur un final triomphal. La seconde galette intéressera sans doute plus vos oreilles : bien que baptisée " musica traditionnal " elle ne comporte elle aussi que des compositions mais est interprétée par un ensemble composé uniquement de dulzaines et d'un pupitre de percussions d'orchestre. Les compositions ne cherchent visiblement pas à se calquer sur les modèles traditionnels, peut-être juste à s'en inspirer : il s'agit bien de musique écrite et orchestrée dans un style qui ne cherche visiblement pas à faire contemporain (une seule plage est un peu plus audacieuse) et qui exploite plutôt de vieilles recettes (l'une des plages s'inspire pas mal du boléro de Ravel). On se situe quelque part entre musiques de films, compostions actuelles pour bagad parfois (mais pas du côté des percussions qui restent toujours dans le style orchestre même lorsque quelques sonorités plus latines sont utilisées) et quelques accents de dulzaines solistes dont la couleur rappelle celles que l'on peut entendre au sein des coblas catalanes. L'interprétation étant irréprochable, voici un intéressant double CD pour deux expériences originales d'utilisation d'instruments traditionnels hors de leur cadre habituel. Il manque finalement un troisième CD intermédiaires qui nous ferait écouter ces dulzaines au sein des deux harmonies mais placées davantage en position d'invitées, davantage mises en valeur.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°107 mai/juin 2006)
Durée : 49'01 Clave record. Horreo, 60 15702 Santiago (Espagne) Dist : Socadisc Recommandé Trad. Magazine
Ils sont catalans mais si je ne l'avais lu sur le livret je ne sais si je l'aurai deviné : Sol de Nit pratique un répertoire de compositions inspirées par les musiques de danses de divers pays : polka, fandango, laridé, cercles circassiens, sardane courte, scottisch etc... Ce type de démarche peut engendrer le pire, ça n'est pas le cas ici, bien au contraire, pour une raison toute simple : ces musiciens sont de vrais interprètes qui, par delà une technique irréprochable (violoncelle, guitare, gaita et gaida, diatonique, percussions…), savent surtout mettre une émotion derrière chaque note, derrière chaque sonorité. On pense à Panta Rhei qui partage un peu la même démarche et la même qualité musicale. Sur de belles mélodies, les arrangements, sans cesse renouvelés, semblent couler de source et les différents instruments se mettent mutuellement en valeur. On s'étonne presque que le groupe se revendique comme un groupe de bal tant leur musique se laisse écouter, détailler, réécouter…
P.S. J'en profite pour vous signaler que de CD de Muxicas chroniqué dans le dernier n° est également distribué en France par Socadisc
Jean-Luc Matte (paru dans le n°76 mars-avril 2001)
Durée : 56'19 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Il aura fallu plus de 20 ans pour que les cuivres commencent à trouver leur place au sein du mouvement revivaliste et il est intéressant de remarquer que ceux qui s'y collent sont, en général, des emboucheurs de tuyaux de formation : on ne connaît pas beaucoup de vielleux ou cornemuseux qui se mettent au tuba ou à la trompette.
Il en est de même pour ces six catalans pas vraiment vieux mais qui, visiblement, ont une longue pratique de leurs cor, bugle, tuba et autres saxophones : leur technique est irréprochable.
Au vu de leur répertoire (principalement des danses dont pas mal d'airs traditionnels) je m'attendais à quelque chose de plutôt festif, style fanfare de rue, il n'en est rien : leur interprétation est toute en finesse et en harmonie et sent davantage le studio ou le concert que l'ambiance de la rue ou du bal populaire. A l'écoute, l'auditeur s'imaginera un bal dans un petit salon chic, avec un côté 1900, des couleurs de cirque parfois, ou de jazz très cool. On est souvent proche de certaines atmosphères de musiques de film avec une expression toujours contenue par des musiciens qui savent sacrifier leur ego pour modeler cette sonorité d'ensemble. Même le batteur sait être discret. N'oublions pas que la Catalogne est le pays des coblas : on peut s'imaginer que Vents de la Vall a choisi de se passer des différents hautbois et de la petite flûte qui en assurent le chant pour bâtir une musique à partir de l'assise harmonique donnée par les cuivres dans ces ensembles.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°77 mai-juin 2001)
Durée : 54'20 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Dès les premières secondes, le travail sur le son de l'instrument fait penser à Valentin Clastrier : un coup d'œil aux remerciements, au sein du livret, vient confirmer l'impression : Marc Egea, vielleux catalan, ne cache pas cette influence. Ce bel enregistrement, entièrement soliste, (mais nullement lassant, sauf si vous n'aimez pas ce type de musique).explore en permanence les possibilités sonores de l'instrument comme le fait V. Clastrier. On est proche des premiers disques de ce dernier, avec un équilibre agréable, à l'intérieur de chaque plage, entre le jeu sur les sonorités, souvent en improvisation et des passages plus mélodiques empruntant ici à des traditionnels catalans, wallons, roumains, dalmates ou bulgares… Même dans le traitement des danses bulgares aux rythmes asymétriques, Marc Egea reste avant tout attentif au rendu sonore, davantage qu'à la pulsation caractéristique des danses telle qu'on peut la sentir sur des enregistrements locaux. Soulignons la qualité de la prise de son qui permet d'apprécier parfaitement la technique de Marc Egea, touts les nuances de son jeu, la profondeur des timbres (chanterelles, bourdons, chien.), les bruits dits parasites exploités ici par l'instrumentiste et relevons également le travail du facteur espagnol Sedo Garcia que cet enregistrement contribuera certainement à faire connaître.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°78 juillet-août 2001)
Rappel : voir chronique de :
et Kaulakau " Bernoiver "
Durée : 54' 02 Recommandé Trad. Magazine
Durée : 19' 01 + partie CD Rom
Voici un groupe catalan avec lequel j'ai fait connaissance lors de leur passage à la "Nuit du folk" au Luxembourg. Il faut avouer que leur répertoire mélangeant danses traditionnelles et danses considérées chez nous comme musettes ou "de société" (rumba, marche, paso…) a parfois déconcerté les "folkeux" présents mais c'est de façon tout à fait délibérée que Ministrils del Raval choisit de ne pas limiter sa vision du répertoire traditionnel à celui du début de siècle et l'étend aux danses populaires plus récentes, histoire de ne pas fixer de limites arbitraires. Il faut dire que l'évolution de la musique traditionnelle catalane (je pense aux coblas en particulier) leur donne des arguments en ce sens. Ils utilisent d'ailleurs une instrumentation que l'on retrouve en partie dans les coblas : flabiol/tambourin, hautbois (plutôt le petit gralla catalan toutefois mais également tarota et tible) et fiscorn (une sorte de bugle basse), épaulés par batterie, chromatique touche piano, basse, saxo etc... Sac de gemecs (cornemuse catalane) et tambour à friction interviennent également. Tout cela est joué, dans un style un peu musette à déconseiller à ceux qui ont peur de se faire traiter de ringard par leur voisin mais auquel Claude Ribouillault pourrait donner les bravos, autant par goût personnel que par provocation comme cela lui arrive parfois, choisissez votre camp en sachant tout cela reste toujours de bon goût et d'un solide niveau technique, personnellement je me range dans le premier. Dernière remarque : bien que les musiciens soient les mêmes, j'ai trouvé le style du batteur nettement plus adapté sur le CD que sur scène mais, à l'inverse, j'ai moins retrouvé dans l'enregistrement le beau timbre de voix de Lluis Puig, est-ce l'influence de la sono et de la prise de son ?
Si vous choisissez vos Cd en fonction de leur durée, le second vous semblera bien court (19mn). L'explication est simple : ce CD a été conçu comme un outil pédagogique (CD Rom) destiné à faire travailler des scolaires sur les traditions musicales liées à la période de Noël (au sens large, de Saint-Nicolas aux rois). Sous une ergonomie simple et claire, à chaque plage correspond une page de description du contexte, la partition, deux ou trois photos, des petites fiches sur les instruments joués, une proposition de développement pédagogique (petite chorégraphie généralement) et une bibliographie. Tout cela est bien fait et le support informatique devrait motiver les scolaires (à condition de parler catalan) même si, à la réflexion, tout cela aurait pu tenir sur un livret classique un peu fourni (j'aurai apprécié, par exemple, davantage de photos sur chaque événement festif, d'autant qu'il reste de la place sur le CD). Quant à l'interprétation, elle est du même niveau que celle du précédent, de ce côté là rien à redire…
Jean-Luc Matte (paru dans le n° 81 janv-fev 2002)
Durée : 47' 32 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Ne vous fiez pas à la photo du livret qui nous montre les trois membres de ce trio catalan debout derrière une dizaine d'instruments : cette formation est principalement vocale… S'ils utilisent bien divers instruments à cordes, accordéon piano, percussions ou flûte, ce sont les voix qui demeurent en permanence au premier plan et les instruments savent se faire très discrets et se taire. Ils ont choisi d'interpréter un répertoire de chants issus de collectages ou de recueils dans un style polyphonique à mi chemin entre tradition catalane et musique ancienne. Ce premier disque est prometteur mais j'avoue avoir du mal à définir le petit rien qui manque encore à ce groupe pour que leur interprétation soit un peu plus poignante…
Durée : 56'02 Resistencia http://www.edires.com Recommandé Trad. Magazine
A la première écoute, le CD de ce groupe de Valencia m'a paru agréable, bien fait, mais rien n'avait vraiment retenu mon attention. Mais après l'avoir, de temps à autre, fait passer sur ma platine, au début souvent sans y prêter vraiment attention, je dois avouer que je retrouve maintenant chaque morceau avec plaisir : la sonorité de ces voix et de cette langue, ces accompagnements jamais trop chargés et pourtant plein d'invention, les timbres variés des cordes aux anches en passant par flûtes et percussions. Urbalia Rurana aime les échanges : on se rappelle leur concert à St-Chartier en 97 avec leurs voisins de catalans de Primera Nota ; sur ce CD ils ont invité le vielleux chanteur piémontais Maurizo Martinotti (connu pour sa participation très active à La Ciapa Rusa), venu avec son talent, quelques airs de chez lui, des compositions et des arrangements. Laissez-vous séduire à votre tour.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°86 de nov-dec 2002)
Rappel : Urbalia Rurana "Sarau Mediterrani"1998
Ed. Resistencia http://www.edires.com
Même si l'une est catalane et l'autre basque, même si l'on trouve quelques mélodies traditionnelles dans le CD de L. Pujol, même si les deux sont de qualité, je ne m'étendrai guère sur ces deux CD car ils relèvent bien davantage de la chanson actuelle que de la musique trad. et le fait que tous deux soient principalement accompagnés par un piano en est d'ailleurs symptomatique. Précisons encore que L. Pujol interprète en français plusieurs textes de J. Prévert.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°95 mai-juin 2005)
Rappels: Jabier Muguruza "Abeznduak 29"
"Taxirik ez", paru en 2009 devait être son 10ème album
Durée : 65'28 Resistencia http://www.edires.com Ref :TR 1093-GE07
Je vous avais brièvement chroniqué le CD précédent de cette chanteuse catalane (TM n°95). La tradition y était peu présente et il s'agissait plutôt de mise en musique de poètes (dont plusieurs textes de J. Prévert, traduits ou non). A la première écoute j'ai d'abord cru qu'il en était ainsi pour celui-ci : instrumentation actuelle, voix assez " près du micro " (susurrée serait très exagéré) : tout laisserait à penser qu'il s'agit de chanson actuelle. Puis quelques indices dans les musiques et les paroles m'ont ramené à la tradition. Effectivement, pour construire ce répertoire sur le thème des femmes, Lidia Pujol s'est replongée dans le répertoire catalan, allant apparemment même jusqu'à collecter elle-même et son interprétation défolklorisée prouve finalement que les thèmes traditionnels sont intemporels. Et si elle ne sonne pas " trad ", son interprétation conciliant une certaine quiétude à cette force expressive qui semble venir du plus profond d'elle même pourra vous séduire.
Jean-Luc Matte (paru dans le N°119, mai-juin 2008)
Durée 62'59
Durée : 61'25 Dist : Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Grandes orgues et hautbois populaires : impossible de ne pas penser au concept bombarde et orgue développé avec succès en Bretagne depuis les années 70, même si, ici, les hautbois sont deux et qu'ils ont la sonorité typique des hautbois espagnols, " dolçaines " de la région de Valence en l'occurrence. Mais, surprise, à l'écoute, c'est bien pluôt aux enregistrements de trompette et orgue que l'auditeur songera car ces deux CD puisent avant tout dans le répertoire de la musique baroque et classique avec pas mal de standards. On y trouvera également d'autres mélodies (une de Luis Llach par exemple) et seulement quelques rares mélodies de fêtes religieuses traditionnelles. Même si ces interprètes ont largement le niveau pour se frotter à un répertoire exigeant sur leurs petit hautbois sans clefs, l'amateur de musique traditionnelle ne pourra que regretter ce choix de répertoire.
Durée : 47'23 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com Recommandé Trad. Magazine
Trois gralles (hautbois) dont une plus grave jouent en polyphonies des pièces à faire danser les géants de Barcelone (une tradition cousine de celle des géants du Nord), soutenues par un tambour et, épisodiquement une grosse caisse. Des mélodies qui ne sont pas traditionnelles au sens où on l'entend chez nous, puisque la plupart sont signées, et des arrangements visiblement écrits et pourtant cette musique est si indissociablement liée à la tradition des géants que c'est de la coordination des géants de Barcelone qu'a émané la demande de cet enregistrement. Cette musique de rue est, ici, interprétée en studio et si l'on y perd indéniablement une certaine ambiance (bien présente sur d'autres CD de cet éditeur), la qualité d'interprétation des trois hautboïstes et des percussionnistes, ainsi que la qualité des contrepoints méritaient indéniablement une prise de son de ce niveau.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°111 janv-fev 2007)
Durée : 35'32 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com Recommandé Trad. Magazine
Brifania est un groupe espagnol qui doit être de la région de Valence mais peu importe, puisque leur répertoire ne comporte quasiment aucun traditionnel et que leur instrumentation est relativement universelle : violon, diato, contrebasse, clarinette, guitare et voix… Seules flûte à trois trous, gralla et et certaines percussions sont plus locales et pourtant, la musique de ce Brifania a un petit côté couleur local : il suffit d'ailleurs d'écouter leur version des "Bancs publics" de Brassens pour s'en convaincre, ou encore le classique klezmer "Tony's Freilach" qui prend soudain des accents de la péninsule. Mais rassurez-vous, les autres plages sont plus originales à nos oreilles, davantage espagnoles ou tout du moins plus latines (bossa nova). La technique, les arrangements et la musicalité du groupe étant d'un bon niveau et de bon goût, le CD se laisse écouter et réécouter avec plaisir. D'ailleurs j'en aurai bien repris un morceau de plus…
Rappel : Pere Romani, Marinette Bonnert "21 Boutons" lire la chronique ici
Durée : 37'52 Edimusic http://www.edimusic.es Dist. Internet : Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Voici un CD qui présente huit oeuvres pour une dolcaina et piano, de quatre compositeurs différents nous sont proposées ici, pièces déjà primées ou commandes spécifiques pour cet enregistrement. Rappelons que la dolçaina est un petit hautbois, de la région de Valence (Espagne), d'une taille proche de celle de la bombarde mais de perce et d'anche différente. Deux sonneurs , Xavier Richart et Pau Puig tiennent ici la partie de dolçaina, sur quatre plages chacun, avec une maîtrise irréprochable auprès du pianiste Amparo Ferris qui fait également preuve d'une belle musicalité. La première oeuvre, en deux parties, d'Eric Montsant, demeure un peu dans l'esprit traditionnel , ne serait-ce que par le fait qu'elle est construite sur deux rythmes de danse (valse et tarentelle). Les oeuvres suivantes (de Raùl Ortiz pui Bernat Bataller) sont de facture plus classique et il faudra attendre les plages 7 et 8 (impromptu et variations de Juan Giménez) pour entendre un tout petit peu plus d'audace. Mais globalement, l'ensemble demeure assez classique, avec juste ce qu'il faut de chromatisme et de liberté dans les rythmes et les constructions de phrase pour se détacher du style traditionnel mais sans la moindre dissonances ou accord un peu tendu. La technique des joueurs de dolçaina demeure essentiellement traditionnelle, avec un beau travail sur l'anche et des coups de doigts pour l'ornement, certains filages de notes sont, par contre, parfois utilisés dans un autre contexte que celui du jeu traditionnel. L'accompagnement de piano demeure assez discret, davantage en valeur sur l'impromptu de J. Giménez. Je regrette d'ailleurs que le mixage manque un peu de profondeur, reléguant un peu trop le piano dans le lointain et ne profitant pas de tout le spectre de cet instrument. Une plage interactive donne des explications supplémentaires sur chaque oeuvre ainsi que l'intégralité des partitions au format pdf. Le titre annonce qu'il s'agit d'un volume 1, les volumes suivants seront-ils consacrés aux mêmes instruments ?
Durée : 26'44 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Je vous ai parlé en son temps du premier volume de cette intéressante série permettant d'entendre les lauréats d'un concours de composition pour hautbois traditionnel de la régions de Valence et piano. Il s'agit bien de compositions actuelles, dont la facture s'inscrit plus dans la lignée de la musique dite classique (d'esprit fin XIXème-début XXème en schématisant, sans trop de dissonances) que de celle de la musique traditionnelle, mais il est intéressant d'entendre ce que des compositeurs peuvent demander à un tel instrument, dans les mains d'un interprète de haut niveau (Xavier Richard), d'entendre ce qu'apporte la sonorité particulière de ce type de hautbois populaire par rapport à l'instrument classique ainsi qu'une technique de jeu qui doit autant à la tradition populaire qu'à l'enseignement classique.
A noter que si X. Richard est seul à la dolçaina, la plage 3 est bel et bien un trio pour deux dolçainas et piano (merci la technique…) qui permet de constater une fois encore que cet instrument est encore plus beau en couple…
Comme pour le volume 1, un véritable petit site internet est contenu sur le CD et permet d'accéder à diverses informations, d'imprimer l'intégrale des partitions, d'écouter les morceaux en mp3 avec la possibilité de supprimer ou non la partie de dolçaina etc….
Durée : 70'53 + 77'13 Ed. Tecnosaga http://www.tecnosaga.com
Autant vous prévenir, ce double CD est un peu rude à l'écoute, même si seuls les toutes premières plages datent des années 70. Il est entièrement consacré à un répertoire principalement à danser du nord de la région de Valence, interprété par divers instruments à cordes entre guitares et petites bandurria ainsi que par diverses percussions dont principalement des castagnettes avec un jeu plus sommaire que celui des danseuses de flamenco ou même d'autres traditions espagnoles (on se rapproche presque du jeu italien). Mais ce répertoire est essentiellement chanté, avec des voix qui invectivent, un peu à la manière de celles du flamenco : nous sommes bien loin de certaines traditions folklorisées espagnoles, utilisant des instruments proches mais d'écoute beaucoup plus grand public : ici on chante avec ses tripes !
Un double CD à écouter en détaillant le livret, non traduit mais tout en couleurs et très didactique, avec, par exemple, trois cartes d'échelles successives pour situer les lieux cités à partir de la carte d'Europe, divers schémas de danse, et même quelques positions d'accords de guitare, des partitions, des croquis, des photos etc… Le tout sous présentation de livret à couverture cartonnée comme ceux de La Talvera. Quelques photos actuelles d'anciens interprétant ces danses nous font regretter que ces CD ne joignent pas encore l'image au son…
Jean-Luc Matte (paru dans le n°113 mai-juin 2007)