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Jean-Luc Matte

Les chroniques CD écrites pour Trad. Magazine
(11/20 Portugal)

De 1991 à 2009, j'ai rédigé diverses chroniques dans le revue Trad. Magazine que cette revue m'a autorisé à vous mettre en ligne. Les date de parution sont citées, mais ces textes ont été écrits au minimum deux mois auparavant et parfois jusqu'à plus d'un an...

Tout ceci était indépendant des chroniques que j'ai rédigé pour mes infosmumuses, mais pour cette mise en ligne, je ne me prive pas de mettre des renvois des unes vers les autres .... 

Pour savoir comment a débuté et fini cette aventure, lire "Chronique Story"

Sommaire de toutes les chroniques

 


Gaiteros de Lisboa
"Bocas do inferno"

Durée : 43'
http://www.gaiterosdelisboa.com
Recommandé Trad. Magazine

Si la musique qui jaillit des bouches de l'enfer ressemble effectivement à celle que jouent les Gaiteros de Lisboa, ça ne doit pas être désagréable, mais je crains qu'il ne s'agisse d'une publicité mensongère, les contes populaires nous ayant appris à nous méfier du Malin. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, ce groupe portugais ne comprend pas uniquement des joueurs de gaitas (galiciennes ou du Nord Portugal) mais œuvre au contraire sur tout un instrumentarium hétéroclite: instruments exotiques (hautbois, clarinettes et percussions de tous les coins du mondes) ou bricolés (par exemple un étrange orgue positif à tuyaux de PVC semble-t-il ou un simple sachet plastique) côtoient des instruments plus habituels (cor, vielle-à-roue, gaita, cornet à piston). Avec un tel attirail un groupe peut, selon ses goûts et son habileté, produire le meilleur ou le pire ; nos musiciens portugais sont, heureusement, dans le premier cas et savent tirer le meilleur parti des timbres ainsi offerts. Malgré l'originalité de chacune d'elle, aucune des sonorités ne semble déplacée au sein des différents ensembles instrumentaux ainsi constitués pour chaque morceau (compositions ou traditionnels), toutes trouvent naturellement leur place et l'oreille ne fait guère la distinction entre les instruments " officiels " et les autres. Les voix, solistes ou en chœurs, ne font d'ailleurs par exception à cette alchimie musicale. Seul l'amateur de sensations et de musiques étranges sera peut-être déçu : les Gaiteros de Lisboa ne font pas du bruitage gratuit, il font tout simplement de la musique.

Jean-Luc Matte (envoyé pour le n°69 et paru dans le n°80 nov-dec 2001 et…. déjà chroniqué par V. Sautivet dans le n°59)


Gaiteros de Lisboa
"Macareu"

Durée : 44'29
http://www.gaiterosdelisboa.com
Recommandé Trad. Magazine

Je vous ai déjà signalé les deux précédents enregistrements de ce groupe portugais, celui-ci est toujours de la même veine originale, mêlant recherches rythmiques, sonorités originales (la liste des instruments utilisés est impressionnante et comprend un certain nombre d'instruments bricolés) et de beaux timbres de voix. Leur nom pourrait les faire passer pour une banda de gaitas mais si l'instrument est bien présent il n'est pas dominant et, surtout, ils savent sortir des sentiers battus sans, pour autant, tomber dans l'hermétisme. Du beau travail !

Jean-Luc Matte (paru dans le n°86 de nov-dec 2002)

 Rappel : "Invasoes barbaras" Farol 1995

et "Dançachamas", un enregistrement live de 2000 que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter

 

1er encadré spécifique Sons da Terra

Bravos Trad. Magazine pour la collection dans son ensemble.

Ed. SONSdaTERRA
Rua Miguel Torga, 115 - Quinta das Rosas - Vilar do Paraíso
4405-880 V. N. GAIA
Tel/Fax: 22 7132457
e-mail: sonsdaterra suivi de @netc.pt
http://attambur.com/OutrosSons/Portugal/SonsdaTerra/sons_da_terra.htm

En matière de musique traditionnelle portugaise vous ne trouverez en France guère autre chose que du Fado. Ceux d'entre-vous qui s'intéressent, en particulier, aux traditions de cornemuse (gaita) du nord Portugal connaissent toutefois certainement les enregistrements d'Anne Cauffriez chez Ocora ("Portugal Tras-Os-Montes- Chants de blé et cornemuses de berger" 1980 réédité en CD), ceux de Michel Giacometti (Portuguese Folk music vol.2 "Tras os Montes" ed. Strauss) ainsi que, plus récemment le CD de la Talvera "Mirandun, Mirandela" consacré à une petite région à l'intérieur de la province de Tras-Os-Montes, dont le livret très conséquent est un modèle du genre (1).

(1) Pour être complet, je dois également citer le CD "Musical tradition of Portugal" ed. Smithsonian/Folkways qui couvre l'ensemble du pays (distribué en France).

Voici une collection de CD de collectage, réalisée par Mario Correia, récente mais déjà impressionnante par son volume, qui donne une dimension nouvelle à ces traditions instrumentales et chantées jusqu'à présent présentées comme plus ou moins moribondes. J'ai été personnellement surpris par la qualité des gaiteros qui, tous, bien qu'autodidactes, témoignent d'un jeu, presque toujours aisé, poli par une longue pratique festive. Après avoir écouté cette série on ne peut qu'être convaincu que la tradition de gaita du nord-Portugal est bien davantage qu'une excroissance fossile de la tradition galicienne comme on le pense généralement. Il est d'ailleurs probable que cette édition participera également à une prise de conscience locale de la valeur de ce patrimoine. Attention, ces CD ne diminuent en rien l'intérêt des trois CD cités ci-dessus qui offrent, pour les deux premiers cités, l'intérêt d'enregistrements légèrement plus anciens et, pour celui de La Talvera un livret très utile à ceux qui ne lisent pas le portugais. Il me faut encore préciser que si les CD déjà parus dans cette collection sont fortement centrés sur le nord-est du pays et que, pour l'instant le jeu de gaita et le chant y tiennent une très large place, la collection n'affiche à priori aucune limite géographique et devrait donc s'étendre progressivement et se diversifier (voir ci-dessous le Cd d'accordéon diatonique de l'Alentejo).

 

Tout cela me conduit à bousculer les principes d'attribution des Bravos en ne les attribuant pas à un ou plusieurs CD particulier mais à la collection dans son ensemble, car si chaque volume présente un intérêt documentaire et artistique (à des degrés variable pour l'un ou l'autre de ces aspects), le panorama dressé par l'ensemble de la série, la volonté de publier un tel volume de documents, de les restituer ainsi à la population locale aussi bien qu'aux amateurs autres (à l'image de nos "atlas sonores"), me semblent des points tout aussi importants. Ajoutons enfin que, bien entendu, certaines mélodies et certaines chansons se retrouvent sur plusieurs enregistrements (y compris les trois cités ci-dessus) et que cela n'est pas sans intérêt pour qui veut comparer les styles de jeu ou de chant (par exemple la berceuse "Ro Ro" pour les chanteuses ou "A saia da Carolina" pour les gaiteros)

Je n'ai pas eu le loisir d'écouter tous les CD publiés à ce jour mais je vous propose déjà une brève description de 13 d'entre eux.

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Série Gaiteros Tradicionais

 

n°1 - Ezequiel Dos Santos -
Gaitero de Vale Martinho - Mirandela

Durée : 52'35

Le plus ancien CD de la collection (enregistré en mars 1997), utilisant un principe non repris dans les suivants : chaque morceau est introduit par un petit bout de conversation. Même lorsque l'on ne comprend pas la langue, on finit par se laisser charmer par le son de cette voix, par cette sonorité qui sent la terre, par la musique de la langue et de l'accent, et qui évite la lassitude que provoquerait une succession ininterrompue de plages de gaita. Agé de 80 ans lors de l'enregistrement, Ezequiel dos Santos possède encore une belle habileté, son jeu est propre malgré un accord de bourdon surprenant, ornementé (petites trilles en particulier), peut-être un peu moins dansant que d'autres gaiteros ci-dessous.

 

n° 5 - Eduardo Francisco Veiga -
Gaiteros "Dias" - Deilao - Bragança

 

Durée : 28'32

Le jeu de gaita de E.F. Veiga est très agréable à l'écoute : juste et avec une bonne cadence (né en 1940 c'est encore un jeune, mais il est considéré comme le dernier gaitero traditionnel de sa région…). Je regrette toutefois que les percussions (caixa et bombo comme le veux la tradition) soient un peu lourdes, est-ce dû à la prise de son qui les rend trop lointaines ? Deilao, village d'où ce musicien est originaire est très proche de la frontière castillane et le répertoire mêle danses castillanes et danses de cette partie de Tras-os-Montes (le livret nous apprend d'ailleurs qu'il s'est mis à la gaita car les filles de son village n'avaient de regards que pour les gaiteros espagnols qui venaient y jouer…)

 

n° 6 - Flaminio De Almeida
Gaitero de Casal da Misarela - Coimbra

Durée : 34'54

Si l'on sent une indéniable pratique dans le jeu de ce gaitero, cet enregistrement est certainement l'un des plus brut de la série avec une tonique qui a tendance à rouler et un jeu (entièrement sans accompagnement) un peu laborieux, en particulier sur les premières plages (le CD respecterait-il la chronologie de l'enregistrement original, auquel cas on sentirait effectivement le musicien se chauffer progressivement ?). Mais l'intérêt de ce CD est ailleurs : consultez votre atlas, Casal de Misarela est un village proche de Coimbra bien au sud des régions où la pratique de gaita est maintenant reconnue (Tras-os-Montes en particulier) et Flaminio de Almeida, né dans ce village et qui y apprit la pratique de l'instrument est sans doute un des derniers témoins de la tradition de gaita de la région de Coimbra.

 

n° 7 - José Maria Fernandes
Gaitero de Urros - Mogadouro

Durée : 53'50

Peut-être le plus dansant de la série, sans doute par la présence d'un joueur de tambour (Eduardo Afonso) très efficace bien que né en 1916. Le gaitero, au jeu intéressant, est né en 1934 et le joueur de bombo en… 1989, ces deux derniers échangent d'ailleurs leurs instruments sur les deux dernières plages. Le répertoire de cette région comprend notamment des danses avec bâtons dont les mélodies peuvent être jouées ou chantées ("lhaços"), J.M. Fernandes donne, sur trois plages, la version chantée puis la version instrumentale de ces lhacos.

 

n° 8 - Antonio Ribeiro -"Toni das Gaitas" -
Porto

Durée : 34'15

Né en 1941 Antonio Ribeiro fait figure de jeune auprès des autres gaiteros de cette série. Originaire de Tinhela (Valpacos), il réside à Porto où il joue et fabrique divers instruments. Ce CD est sans doute le plus facile d'écoute : A Ribeiro a un jeu très à l'aise, une excellente rythmique, un jeu ornementé ne négligeant pas certaines astuces, par exemple les trilles ultra rapides de la plage 12 dont je n'ai pas percé le mystère, ou encore la plage suivante commençant par un à-coup sur la poche. Il est accompagné de manière efficace par ses deux fils Moises et Rui à la caixa et au bombo, dans un style qui ne joue cependant pas autant sur les contretemps que certains autres percussionnistes de cette aire musicale.

 

n°9 - Manuel Paulo Martins -
Gueiteiro de Bal de Mira - Miranda de L Douro

Durée : 50'11

Voilà un gaitero dont on peut lire la biographie et que l'on peut entendre (sur une plage, accompagné par deux autres percussionnistes) sur le CD de la Talvera, ceci me permet de savoir qu'il est né en 1922 à Bal de Mira, précision omise dans le livret du présent enregistrement. Ce CD est un des seuls qui n'ait pas été enregistré en une seule séance par M. Correia : il utilise principalement des collectages de P. Preto ainsi que des enregistrements personnels du gaitero (dont quelques-uns en public), il en résulte une variété de conditions de prise de son parfois surprenante. C'est un des seuls de la série où l'on peut entendre le même gaitero en soliste sur certaines plages et accompagné de deux percussionnistes sur d'autres. Le jeu de M.P. Martins est relativement rustique mais, sauf sur quelques plages, assez à l'aise. Certaines mélodies interprétées sont d'ailleurs de structure assez complexe.

 

n°10 - II Fiesta de la gaita de fuolhes - Pruoba - Miranda de L Douro

Durée : 46'50

Les deux premières plages de ce CD surprennent quelque peu à l'intérieur de cette série de collectage puisque l'on y entend… La Bazanca, le groupe castillan de Paco Diez (ce dernier à la gaita). Cette parenthèse fermée, sept gaiteros se succèdent ensuite dans l'enregistrement de ce festival de septembre 2000. Tous sont accompagnés de deux percussionnistes selon la formation traditionnelle de cette région. Parmi eux deux ou trois seulement figurent sur un autre CD de la série. Cet enregistrement reflète bien la diversité de niveau et de style des musiciens de cette collection. On regrettera juste la photo pas très représentative de la pochette et, surtout, un livret qui n'indique pas les noms et dates de naissance des musiciens…

Rappel : le n°3 de cette série (que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter) est consacré à la première édition de cette "Fiêsta de la Gaita de Fuôlhes"

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Série Cantos Tradicionnais

n° 2- Clementina Rosa Afonso
Modas, Lhacos e Rimances
Freixenosa - Miranda de L Douro

Durée : 34' 04

La voix de C.Rosa Afonso a la chaleur, l'agréable sonorité des voix féminines un peu âgées. Elle sait parfaitement mettre en valeur les richesses mélodiques de son répertoire qui comprend aussi bien des pièces du romancero, des chants de travail, des berceuses et des "lhacos" (cf. ci-dessus)

 

n° 3 - Cantigas da Segada
Caçarelhos - Vimioso

Durée : 60' 11

Deux chanteuses et un chanteur de la région de Miranda do Douro pour un répertoire de chants de travail qui comporte de nombreuses pièces d'inspiration religieuse qui semblent se chanter à des moments précis de la journée. Le style de chant me rappelle ce que j'entendais aux offices durant ma jeunesse : polyphonies relativement simples, voix un peu plaintives faisant traîner les notes (probablement pour profiter de la longue réverbération des églises, ce qui n'est pas le cas ici, dans les conditions de l'enregistrement). Quelques pièces échappent toutefois à cette esthétique particulière.

 

n° 4 - Cantos de la nuossa tierra
Malhadas - Miranda de L Douro

Durée : 47' 29

Cinq femmes ici, aux voix naturelles, généralement à l'unisson. Un style de chant agréable dans un répertoire varié (chants de travail, de danse, romances…), seuls trois chants religieux sont interprétés dans un style proche de celui du CD précédent. A noter que deux des chanteuses intervenaient déjà sur le CD de M. Giacometti (cf. intro)

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Série Cantos et Musicas Tradicionais

n° 1- (An)cantos mirandeses -
Tradiçones musicales d'Aldinuoba - Miranda de L Douro

Durée : 55' 55

Sept plages interprétées à la flûte à une main entrecoupent l'enregistrement d'Ana Maria Fernandes (je n'ai pas trouvé son âge, mais sa figure ridée en dit plus qu'une date de naissance..), chanteuse au style un peu monocorde à mon goût… L'alternance avec les instrumentaux en rend l'écoute plus agréable. Curieusement Avelino Torrado, le joueur de flûte à une main, ne s'accompagne pas lui-même sur un petit tambour mais joue dans une formation similaire à celle des gaiteros avec un joueur de caixa et un joueur de bombo. Malgré quelques hésitations, son jeu est bien en place et, soutenu par les percussions; on en sent bien l'aspect fonctionnel.

 

n° 2- Tocadores de concertina e cantadores ao desafio -
III encontro nacional - Moncao 98

Durée : 67' 58

Comme le titre l'indique, cet enregistrement a été réalisé lors de rencontres d'accordéon diatonique à Moncao (frontière galego-portugaise), on pourrait s'attendre à n'y entendre que des solistes, il n'en est rien car ensembles de diatoniques, solistes (on y retrouve Bernardo Lopes Povoa (cf ci-dessous) sur 2 plages) et chanteurs accompagnés par un diatonique alternent au long des 20 plages. Contrairement au CD des rencontres de gaita décrit plus haut, tous les musiciens sont nommés dans le livret, plage par plage avec leur lieu d'origine. Le style des chants, généralement interprétés à plusieurs est un peu plaintif avec des voix tendues, l'accompagnement au diatonique ponctue les fin de phrases chantées par des accords et entrecoupe celles-ci de petites ritournelles.

 

n° 3 - Domingos Esteves Afonso
Paranjolas d'Afonso
Palaçuolo - Miranda de L Douro

Durée : 68' 47

Voici un chanteur (né en 1928) qui possède indéniablement un style de chant : une voix plutôt naturelle mais légèrement tendue et ayant une propension à tenir les notes, à chanter chaque phrase sur une seule longue expiration, un style bien adapté aux airs lents qu'il semble affectionner. Il interprète quelques plages de danses à l'harmonica avec une bonne cadence et intercale à l'occasion un couplet chanté..

 

n° 4 - Al Son de las Arribas
Freixenosa - Miranda de L Douro

Durée : 53' 23

Le présence de quatre plages chantées en soliste a conduit l'éditeur à ne pas inclure ce Cd dans la série sur les gaiteros, mais il s'agit pourtant essentiellement d'un CD de gaita avec accompagnement traditionnel par caixa et bombo, le gaitero exécutant par ailleurs 3 plages à la flûte/tambourin. On lira avec intérêt le récit de la vie du gaitero/flûtiste Angelo Arribas et, surtout, d'André Arribas le joueur de bombo dans le livret du Cd de la Talvera (un témoignage sur l'émigration et ses déboires). Le jeu du gaitero est relativement brut et les percussionnistes tiennent correctement leur rôle. Le jeu de la flûte à une main est assez doux mais avec, néanmoins, une bonne cadence. La voix de Maria da Piedade Nunes est très agréable, bien maîtrisée, la chanteuse dispose d'une excellente cadence qui fait bien balancer les mélodies, on regrette de ne l'entendre que sur quatre plages…

 

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Série Tocaderes de Concertina

Attention, le mot "concertina" n'est pas à prendre en son sens français : il désigne ici l'accordéon diatonique.

n° 1 - Bernardo Lopes Povoa -
Benavila - Avis

Durée : 40' 06

Ce volume nous amène plus au sud, dans l'Alentejo, presque à hauteur de Lisbonne, ce qui se sent au niveau du répertoire. B. Lopes Povoa, que l'on devine autodidacte, fait entendre un style de diatonique très "collectage" proche de celui de certains accordéonistes collectés en France (surtout lorsqu'il joue une mazurka, un peu moins lorsque les rythmes sont plus typiquement ibériques), avec un jeu de basse minimal mais cohérent. B. Lopes Povoa sait tout de même, sur son Hohner deux rangs 12 basses, donner une bonne cadence à ce répertoire de danse

 

n° 2 - Nelson "Vilarinho" -
Covas - Vila Nova de Cerveira

Durée : 32' 18

Plus jeune que le précédent, N. "Vilarinho" a, sur son Paolo Soprani en perloïd rouge, un jeu légèrement plus technique que le précédent et, bien entendu, un bon sens rythmique. Il est également chanteur, s'accompagnant alors sur son diatonique. Il est dommage que, comme certains autres, le livret, ne détaille pas chacune des plages. On y apprend par contre que N. Vilarinho a roulé sa bosse hors de sa région avant de revenir sur cette frontière galégo-portuguaise (Minho).

Jean-Luc Matte (encadré paru dans le n° 81 janv-fev 2002)

 

Lenga-Lenga -Gaiteros de Sendim
"Ao vivo na IV Festival Interceltico de Sendim"

 

Série Cantos e Musicas Tradicionnais n°5
Durée : 27'58

Las Fraitas
Constantim - Freixiosa Miranda do Douro

Série Tamborileiros n°1
Durée : 48'51
Recommandé Trad Magazine (le second)

Tous deux : Ed . Sons da Terra (cf coordonnées ci-dessus ou ci-dessous)

Après avoir édité de nombreux CD de collectage présentant des musiciens âgés (voir TM n+°81), la collection Sons da Terra s'intéresse à des musiciens plus jeunes, à l'image de Henrique de Jesus Fernandes, le joueur de gaita de foles qui œuvre dans Gaiteros de Sendim, accompagné comme c'est la coutume dans cette région du nord est du Portugal par un tambour et une grosse caisse. Mais l'enregistrement nous offre la surprise de constater que ce jeune musicien pratique avec un style (assez net bien que peu ornementé et donc lié) et une gamme nettement non tempérée. Il faudra donc une oreille habituée aux enregistrements de collectage pour apprécier ce CD tout à fait hors des modes (ce dernier mot étant à prendre, naturellement au féminin…) et, par là même, très intéressant. Ce trio instrumental alterne agréablement avec deux ensembles de chanteuses, chanteurs et percussions traditionnelles. L'enregistrement a été réalisé en 2003 au "Festival Interceltico de Sendim" mais, curieusement, on y perçoit davantage les avantages et défauts du studio que du live : la prise de son est très propre et analytique (les percussions ont été tenues un peu en retrait et le jeu de la cornemuse peut être écouté dans son moindre détail), mais les musiciens ne semblent pas portés par le public, celui-ci étant totalement silencieux et si la durée n'est pas un critère de qualité, celui-ci est tout de même un peu court….

Si la photo de couverture du CD "Fraitas" et celles de l'intérieur du livret présentent curieusement des joueurs de gaïta de foles (cornemuse portugaise) avec leurs instruments, ce CD ne laisse pas entendre cet instrument, les musiciens en question, de diverses générations, jouant ici tous de la flûte à trois trous (fraitas) et du petit tambour (tamboril) en solistes ou accompagnés par un tambour, une grosse caisse ou un tambourin. Le répertoire est essentiellement un répertoire de danses, dont la musique, toujours posée, laisse facilement imaginer le style de pas et de figures. Un CD d'interprétation très traditionnelle, sans le moindre enrobage moderne mais qui se laisse bien écouter et si l'on ne peut pas dire qu'il nous fait découvrir cette tradition puisque La Talvera l'avait déjà fait il y a quelques années, dans son indispensable livre-CD "Mirandun, Mirandela…" qui présentait des sonneurs un peu plus anciens, il nous permet de constater que cette pratique instrumentale perdure aujourd'hui de manière plutôt respectueuse de ses modèles anciens..

Jean-Luc Matte (paru dans le n°99 de janv-fevrier 2005)

 

Coup de cœur n°100

Collection Sons da Terra (cf encadré dans TM n°81)

Ed. SONSdaTERRA
Rua Miguel Torga, 115 - Quinta das Rosas - Vilar do Paraíso
4405-880 V. N. GAIA
Tel/Fax: 22 7132457
e-mail: sonsdaterra suivi de @netc.pt
http://attambur.com/OutrosSons/Portugal/SonsdaTerra/sons_da_terra.htm

 

Mon coup de cœur, n'ira pas simplement à un CD que j'ai eu l'occasion de chroniquer ici, mais à toute une collection à laquelle j'avais, à l'époque, attribué globalement un Bravo. L'Académie Charles Cros procèdera d'ailleurs de même un peu plus tard en attribuant son prix à la Talvera pour l'ensemble de sa production. Le parallèle ne s'arrête d'ailleurs pas là car les CD de collectage de l'association portugaise Sons da Terra ne sont pas sans rappeler, par l'esprit, ceux réalisés par Daniel Loddo et son équipe. Alors, plutôt que de récompenser une œuvre de création, il ne me semble pas inutile de féliciter un de ceux qui mettent à notre disposition ces enregistrements irremplaçables, un de ceux qui participent à la prise de conscience de ce patrimoine encore non épuisé et toujours plus vaste qu'on ne l'imagine. Et si, comme le soulignait un gaitero portugais, les sonneurs traditionnels enregistrés par Mario Correia aujourd'hui n'ont plus le niveau des anciens enregistrés dans les années 60, ce travail de collecte et d'édition demeure indispensable, n'en déplaise aux politiques qui, à l'heure où je rédige ces lignes, mettent en péril l'existence de cette association en lui coupant les vivres !

Jean-Luc Matte (paru dans le n°100 naturellement, numéro pour lequel chaque collaborateur devait faire part de son coup de coeur parmi tout ce qu'il avait chroniqué.

 

 

 

Second encadré Sons da Terra

 

Sons da Terra
Rua Miguel Torga, 115
Quinta das Rosas –
Vilar do Paraíso
4405-880 V. N. GAIA
PORTUGAL
http://attambur.com/OutrosSons/Portugal/SonsdaTerra/sons_da_terra.htm

 

Lorsqu'il ma fallu décerner un bravo spécial à l'occasion du n°100, j'ai désigné cette collection de CD de collectage à laquelle j'ai déjà consacré un encadré (TM n°81) et dont je vous ai récemment chroniqué deux CD (TM n°99). Mais il me semblait nécessaire de détailler un peu le bref commentaire du n°100 en vous présentant les productions les plus récentes de cette association portugaise dont le travail de collectage et de diffusion me semble exemplaire (1).

Précisons que ces CD étant, à la base, destiné au public local (ce qui n'enlève rien à leur intérêt pour un public géographiquement plus éloigné et un peu averti), les livrets sont rédigés uniquement en portugais. Mais même ceux qui ne sont pas plus lusophones que moi comprendront, moyennant un petit effort, les grandes lignes de ce qui y est expliqué et je leur conseille, à nouveau, la lecture du remarquable livret du CD de la Talvera " Mirandun, Mirandella " qui leur fournira en français l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour bien profiter de ceux de ces CD qui ont trait à la région la plus représentée au sein de cette collection : celle de Miranda do Douro complètement au nord-est du pays. Je regrette toutefois que ces livrets ne détaillent jamais les différents morceaux interprétés (origine, thème des paroles, type de danse, particularités musicales ou instrumentales, précisions sur l'interprétation etc…), des renvois d'une interprétation à l'autre au fil des CD ne seraient pas non plus inintéressants (d'autant que les mêmes morceaux se retrouvent parfois d'un CD à l'autre avec des titres différents).

Certains trouveront ces CD un peu courts, mais le choix de l'éditeur est visiblement de privilégier l'unité de chacun. Et puis n'est-ce pas le meilleur hommage que l'on puisse rendre à un ancien que de lui consacrer un CD entier, même s'il ne fait pas 45mn ?

Il s'agit donc, pour la plupart de CD de collectage d'une pratique encore traditionnelle et si tous présentent un intérêt indéniable, leur écoute n'est naturellement pas toujours aussi facile que celle d'un enregistrement revivaliste. J'ai donc choisi de vous en recommander, un peu arbitrairement, un échantillon de quatre parmi ceux détaillés ci-après, dont un très brut, mais cela est tout à fait relatif et, comme je l'ai déjà dit, la collection dans son ensemble mérite un Bravo…

(1) pour être précis il existe une association : Le Centre de musique traditionnelle Sons da Terra, qui réalise recherches, collectages et archivage mais qui organise également cours, festivals et autres événements et également un éditeur de statut privé Sons da Terra qui se charge de l'édition et de la diffusion des production de l'association. C'est la survie de l'association qui est actuellement menacée et, donc, l'ensemble de l'édifice.

 Série Gaiteros tradicionais

n°11 Antonio Fernandes - Henrique Fernandes
"Gaiteros em Tradicao..."

Durée : 40'43

Belle photo en couverture du grand père posant fièrement et joyeusement avec sa gaita, son petit-fils, âgé de cinq ou six ans timidement debout à ses côtés. Aujourd'hui le petit fils en question, Henrique Fernandes, né en 1970, est un des protagonistes des plus actifs de l'instrument et c'est lui qui ouvre le bal sur les huit premières plages de ce CD avec un jeu net et bien assuré mais toujours dans un style bien local (accompagné de deux percussionnistes, cela va sans dire…). Quant au grand père, Antonio Fernandes (1899-1988), c'est une cassette familiale enregistrée en 1976, retranscrite, sur ce CD, qui permet de l'entendre aujourd'hui, dans un style assuré et relativement tempéré, ce qui est certainement du au fait qu'il utilisait, comme on peut le voir sur la photo, un modèle galicien de gaita. Bien entendu, cette seconde partie est un document et la qualité de l'enregistrement n'est que ce qu'elle peut être à partir d'une cassette amateur…

Jean-Luc Matte

n°12 Aureliano Ribeiro
Constantim - Miranda do Douro

 

Durée : 41'48
Recommandé Trad. Magazine

Voici un musicien qui ne nous est pas inconnu puisqu'il figure parmi ceux qui jouent flûte à trois trous/tambour sur le CD " La Fraitas " chroniqué dans le n°99 ainsi que sur celui chroniqué ci-après. J'avais fait remarquer que la photo de couverture le présentait, avec une gaita, instrument qu'il n'utilisait pas sur le CD en question. Le présent enregistrement est là pour nous le faire écouter à la gaita, naturellement accompagné par une caisse claire et une grosse caisse. Il a d'ailleurs appris cet instrument plus tardivement que flûte/tambour et juge que si le jeu en est très différent il est également plus facile. Né en 1937 et enregistré à 66 ans, Aureliano est encore en pleine possession de ses moyens et il joue naturellement avec la gamme ancienne particulière et le style propre à la gaita de foles, c'est donc certainement un des musiciens les plus intéressants à entendre actuellement. Pour la petite histoire, son père, joueur de tambour avait été enregistré lors des premières collectes au Portugal par M. Giaccometti et E. Veiga de Oliveira.

Jean-Luc Matte

 

n°13 Desiderio Luis Afonso
Especiosa - Genisio - Miranda do Douro

Durée : 22'57

Dans le genre " on prend les mêmes et on recommence mais pas pareil ", voici les mêmes musiciens que dans le CD précédent, mais cette fois le Desiderio Afonso laisse la caisse claire à Aureliano Ribeiro et prend la gaita de foles, Jose Manuel Torrado portant toujours la grosse caisse (ce qui n'est d'ailleurs pas un rôle anodin au sein du trio…). Changement de génération à la gaita puisque Desiderio est né en 1960 et a appris tardivement après avoir été d'abord danseur de Pauliteros. Bien qu'ayant voyagé (il a été chauffeur de taxi à Paris), il n'a pas cédé à la facilité qui aurait consisté à acheter un instrument en Galice et a suivi un cheminement proche de celui des anciens dans la recherche d'un instrument en copiant lui-même un hautbois passé par ses mains. Pas étonnant donc qu'il ait la sonorité des anciens (et les pains aussi…). Si son jeu présente actuellement moins d'intérêt pour nous que celui de ses aînés, il risque d'être d'ici 40 ans, l'un des derniers témoins de ce type d'apprentissage et de ce style de jeu…

Jean-Luc Matte

 

n° 14 Nascimento Raposo
Gaitero de Malhadas - Miranda de Douro

Durée : 30'22

Ce douanier, joueur et facteur de gaita de foles, né en 1922 et décédé à 80 ans n'est pas un inconnu pour nous puisqu'il apparaît déjà dans le CD de la Talvera cité ci-dessus. Il a été enregistré ici en 97-98 lors de deux festivals, mais la présence du public ne se sent guère à l'écoute. La plupart des plages sont introduites par une version chantée par Amador Preto, puis la gaita entre en jeu, seule puis rejointe, après l'appel, par les traditionnelles caisse claire et grosse caisse. Avouons qu'au démarrage de la gaita sur la première plage on se demande un peu où l'on va : dire que le tempérament n'est pas égal est un euphémisme et le jeu a quelques ratés probablement dus à l'âge du musicien. Puis l'on comprend progressivement la structure de ces airs pour pauliteros (danses de bâtons : Nascimiento qui joua principalement pour ce type de danse semble avoir surtout cela à son répertoire). Ce qui pouvait passer pour un raté de montée à l'aigu s'avère en fait être une fioriture particulière (que l'on retrouve chez d'autres gaiteros portugais), on prend conscience de la parfaite efficacité de son jeu pour la danse, par un recours à certaines formules qui se retrouvent sur toutes les plages et on finit par se dire que l'on est à l'écoute d'un parfait exemple de ce qu'ont du être nombre de musiciens traditionnels autodidactes, hors de la vision un peu mythique que l'on peut en avoir souvent. Petite cerise sur le gâteau, la dernière plage est interprétée à l'harmonica, dans un style tout à fait différent qui ne doit rien au hasard et là j'en suis resté sur ma faim…

Jean-Luc Matte

 

n°15 Eduardo Carvalho
Gaitero "Ti Chico Gato"
Ribeira de Frades - Coimbra

Durée : 31'24
Recommandé Trad. Magazine

La tradition de gaita portugaise, vue depuis chez nous, passe trop rapidement pour une simple débordement de la tradition galicienne par delà la frontière, sur les régions nord du pays, c'est oublier d'une part la vitalité et le caractère bien particulier de la tradition de gaita dans ces régions du nord et c'est oublier la présence d'une tradition de gaita, bien plus au sud, dans la région de Coïmbra, cité universitaire qui, il est vrai, est plus célèbre pour son fado particulier. Je vous ai déjà signalé (TM 81) le CD consacré au gaiteros Flaminio de Almeida : un document d'une écoute pas très facile, le musicien étant déjà assez âgé, c'est pourtant un CD que j'écoute avec beaucoup d'émotion et de plaisir depuis que j'ai eu l'occasion de rencontre ce musicien. Il en va sans aucun doute de même avec le présent CD : un musicien de la même génération (né en 1927), jouant également sur une gaita fabriquée dans la région de Coimbra (et dont le livret explique qu'elles ont une sonorité particulière, l'écoute permet de constater effectivement un son un peu moins rude que dans le nord) et un répertoire qui semble avoir inclu des mélodies plus récentes : on trouve d'ailleurs deux fados sur ce CD, une valse très XXème etc… Il n'en demeure pas moins que cet enregistrement est plutôt de style art populaire brut pour oreilles averties, en particulier sur les quelques plages totalement solistes. Cette absence de percussion sur certaines mélodies est d'ailleurs assez rare au sein des enregistrements de gaita de foles traditionnelle et j'en profite pour souligner le talent du joueur de caisse claire et de celui de bombo qui accompagnent Eduardo Carvalho avec une cadence remarquable.

Jean-Luc Matte

 

Série Cantos tradicionais

n°5 Cantigas sem tempo
S. Pedro De Rates- Povoa de Varzim

Durée : 51'29
Recommandé Trad. Magazine

Une belle surprise que ces polyphonies enregistrées en 2001 par un groupe de femmes, pour la plupart septuagénaires, de S. Pedro de Rates (Rates tout court sur certaines cartes), à une trentaine de km au nord de Porto. Ces chants de travail communautaires (échanges de service pour la transformation du lin notamment) sont brièvement lancés par une soliste puis entonnés par l'ensemble des chanteuses bien au delà ce qui constituerait une simple réponse et avec une étonnante énergie qui n'est pas sans rappeler celle des polyphonies sardes par exemple. Une expression qui pourra paraître brute à des oreilles non averties mais qui mêle la force de ces timbres de voix et d'une forme communautaire de chant, une cadence superbe dans ces formes lentes, des harmonies qui sortent des tripes, avec en particulier une voix montant à l'aigu (écouter par exemple les fin de phrases de la plage 4 ou encore la plage 7). Bref pas vraiment le CD à mettre en musique de fond mais plutôt à écouter avec le cœur en se laissant transporter. Un petit regret sur le livret, histoire de pinailler : si la photo de couverture est superbe, elle représente essentiellement des hommes (extérieurement rien ne précise qu'il s'agit de polyphonies féminines)…

 

n°6 Adelia Augusta Garcia
Caçarelhos - Vimioso

 

Durée : 52'15
Recommandé Trad. Magazine

Un timbre de voix qui trahit un certain âge (le livret ne nous précise pas lequel mais la photo nous le confirme), et pourtant, la technique vocale est intacte, les notes bien assurées, calmement tenues jusqu'à leur plein achèvement avec un léger vibrato :de quoi donner des leçons à bien des chanteurs et musiciens actuels. Un timbre de voix qui dénote également probablement une grande gentillesse de la part de cette femme qui nous livre ainsi, dans une ambiance presque intime, 18 chansons de la région de Miranda do Douro, appartenant à différents registres traditionnels : chants de moisson, chants d'aveugles (vendus sur feuilles volantes), romances, rondes enfantines ou chants des rois, mais toutes chantées sur le tempo des chansons narratives. Un intérêt musical et patrimonial certain, mais surtout une chaleur humaine indéniable.

Jean-Luc Matte

 

Série tocadores de Concertina

n°3 Bento Fernandes Macedo
Vascoes - Paredes de Coura

Durée : 27'58
Recommandé Trad. Magazine

Attention, le " concertina " en question est en fait un diatonique trois rangées douze basses et les premières plages permettent de découvrir ce musicien de 53 ans, du nord du Portugal, dans un beau style de jeu rapide et saccadé, non pratiqué dans notre répertoire hexagonal et qui rappelle les styles basques ou sardes, voire certains styles d'outre-atlantique, plutôt latins : ça balance bien et ça invite à danser. A partir de la plage 5, Bento revient à des rythmes plus proches de ceux que nous connaissons bien : des mélodies qui ressemblent à des marches musette, à une scottisch, à une valse qui tirerait un peu sur le fandango avant de revenir à une treizième et dernière plage plus typée qui permet d'entendre une chanteuse (qui doit être la dame âgée de la photo de dos) au timbre et au placement de voix tout à fait surprenant.

Jean-Luc Matte

 

Série Tamborileiros n°2

Tamborileiros em Tradiaçao
Terras de Miranda e de Sayago

 

Durée : 36'53

Dans le n°99, je vous ai parlé du CD " La Fraitas ", chez le même éditeur, consacré au jeu de flûte à une main / tambour dans la région de Miranda. Nous retrouvons ici les quatre même musiciens (deux anciens et deux plus jeunes), enregistrés lors du festival de Sendim de 2002 (mais on n'entend ni ne sent de présence du public), en compagnie de quatre autres pratiquants de ce même type d'instrument mais de la région de Fermoselle (Sayago), juste de l'autre côté du Douro, c'est à dire en Castille. La photo de pochette permet d'ailleurs de constater que flûtes à trois trous, tout comme les tambours peuvent avoir des formes et proportions assez variables. Si vous souhaitez découvrir cette tradition, je vous conseillerai toutefois plutôt le CD " La Fraitas ", pour une simple raison de prise de son : en effet, la sonorité des flûtes est ici altérée par une légère saturation qui leur donne un son à la fois rauque et strident. La présence de quelques plages relevées par d'autres percussions rend également l'écoute de CD Las Fraitas plus vivante. Mais, sinon, ce CD offre 12 nouvelles mélodies sur les 16 présentes, permet de découvrir les 4 musiciens de la région voisine et la qualité d'interprétation, en particulier au niveau de la cadence, tantôt très posée, tantôt plus enlevée est, bien entendu, égale.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°101 Mai-juin 2005

 

An Freixenosa

Cao d'Agua - Av. Rodriguez de Freitas 6 1° Sala 3A - 4300-455 Porto Portugal
Voir sur http://www.attambur.com/Noticias/20061t/anFreixenosa.htm
Recommandé Trad. Magazine

Voici des musiciens portugais de la région de Miranda do Douro dont je vous ai déjà entretenu car présents sur des CD de la collection Sons da Terra. Abilio Topa est un professeur de musique, de la génération actuelle (40 ans) qui joue la gaita de foles, cette gaita portugaise qui a su garder, jusqu'à présent un tempérament si particulier que l'écoute en est réservée à des oreilles averties. Il joue dans la formation traditionnelle, c'est à dire accompagné d'un tambour et d'une grosse caisse par B. Monteiro et H. Fidalgo, deux musiciens de la génération antérieure (76 et 82 ans). Il est à l'heure actuelle peu de musiciens qui jouent encore dans un tel respect de la tradition que leur enregistrement sonne comme un collectage, et ce sans qu'il s'agisse de reconstitution… Quelques extraits de conversation donnent un relief supplémentaire à cet enregistrement qui s'achève sur deux chansons interprétées par des anciens, la première au tralala.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°107 mai/juin 2006)


Rappel : plusieurs fois cité ci-dessus : on retrouve certains interprètes de la coll. Sons da Terra dans un livre-CD produit par GEMP / La Talvera en 1995 : "Mirandun, Mirandela... - Chants et musiques du Concello de Miranda do Douro (Tras-Os-Montes, Portugal)" coll. mémoires sonores livre format CD 128 pages (en français, textes des chansons en portugais avec traduction française), CD 77mn


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