Moteur de Recherche :

Jean-Luc Matte

Les chroniques CD écrites pour Trad. Magazine
(7/20 Espagne 2, autres productions Tecnosaga, sauf Galice et Catalogne-Valencia)

De 1991 à 2009, j'ai rédigé diverses chroniques dans le revue Trad. Magazine que cette revue m'a autorisé à vous mettre en ligne. Les date de parution sont citées, mais ces textes ont été écrits au minimum deux mois auparavant et parfois jusqu'à plus d'un an...

Tout ceci était indépendant des chroniques que j'ai rédigé pour mes infosmumuses, mais pour cette mise en ligne, je ne me prive pas de mettre des renvois des unes vers les autres .... 

Pour savoir comment a débuté et fini cette aventure, lire "Chronique Story"

Sommaire de toutes les chroniques

 
Contact de cet éditeur :

Tecnosaga, Plaza del Maestro Tarrega 7 28100 Alcobendas Madrid Espagne http://www.tecnosaga.com tecnosag@tecnosaga.com


Biella Nuei - "Las Aves y las flores "

(1995) 44' 53"

Biella Nuei - "Solombra"

(1997) 47' 55"

Tous deux édités par Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)

Malgré le fait que cette région d'Espagne soit frontalière, la musique traditionnelle d'Aragon est malheureusement peu connue en France. La tradition musicale y est pourtant riche tant pour le chant que pour le jeu des instruments à cordes, celui des percussions, celui de la dulzaina (hautbois) et celui du "bot", cette cornemuse d'un type bien particulier, que d'aucuns, dans les années 70, ont voulu originaire des Pyrénées françaises. Certains aragonais ne sont d'ailleurs pas prêts de pardonner ce détournement de patrimoine d'autant qu'il se trouve toujours des ouvrages pour reprendre innocemment la fable... Redécouverte il y une vingtaine d'année, et ayant fait l'objet de fructueuses recherches (témoignages, instruments, répertoire, photos et même enregistrements) cette "gaita de boto" est maintenant jouée avec une certaine maturité par de nombreux musiciens et le groupe Biella Nuei a bâti son travail sur le répertoire de cet instrument. Ceci ne signifie pas que la cornemuse soit omniprésente dans ces deux CD, au contraire, cet excellent groupe met intelligemment en valeur la richesse de l'ensemble des traditions musicales déjà citées et nous offre une musique dont la couleur et les rythmes sont, pour donner une idée, parfois proches de ceux de certains groupes catalans ou majorquins, voire des quelques rares groupes asturiens ou galiciens qui n'ont pas cédé à l'influence irlando-écossaise. Depuis deux ans que je possède le plus ancien de ces deux CD, je constate qu'il se retrouve toujours aussi souvent sur ma platine, c'est un signe qui ne trompe pas....

J.L. Matte (paru dans le n°60 juillet-août 1998)

Rappel :

* Biella Nuei : "SOL D'IBIERNO" Tecnosaga

* Quatre des musiciens de ce groupe ont poursuivi ensemble au sein de Zicutan

* et certains interviennent sur "Pireneos Perines Pireneus Pyrénées - Musicas de Aragon y Occitania"
Coll. Chicoten n°V


Julio Antonio Senador
"La Llama y la sombra - El camino de Santiago y el romancero espanol"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 52'44

Les chemins de Compostelle n'ont pas été sans influence sur le répertoire chanté, Julio Antonio Senador, par ailleurs paléontologue de profession, en a fait un thème de recherche dont ce disque est le produit. Il y interprète 15 romances traditionnelles, d'une belle voix très hispanique, discrètement mais efficacement accompagné aux diverses guitares, et plus épisodiquement à la harpe, flûte, violon, percussions ou chœur. Malgré la présence de ces instruments, il s'agit avant tout d'un disque de romances qui séduira, en premier lieu, tous ceux qui maîtrisent la langue ou tout au moins ceux qui se laissent charmer par la musicalité de celle-ci.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°73 sept-oct 2000)


Danzas de Palo Corto en Torre Val de San Pedro (Segovia)

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 42'10

J'ai chroniqué dans le précédent numéro un CD de hautbois de la région de Valence produit par ce même éditeur. Celui-ci présentait essentiellement des pièces pour couple de hautbois et percussions, comme cela se pratique dans plusieurs régions nord-ibériques. Ce ne semble pas être le cas à Torre Val de San Pedro (Castille, 100km au nord de Madrid) ou visiblement la dulzaina joue seule, accompagnée par un tambour et par les frappements des petits bâtons (les "palos") des danseurs dont la présence musicale permanente n'a rien d'anecdotique. Deux hautboïstes alternent au sein de cet enregistrement : Antonio Gil représentant l'ancienne génération, sur 3 plages et Pedro De La Calle pratiquant dans le même esprit mais avec un jeu plus "propre" voulu par notre époque sur 10 plages. Gageons que c'est ce dernier qui a du prendre l'initiative de l'avant dernière pièce où les deux hautbois jouent en harmonie. Le seul regret que l'on peut avoir est, à travers ce CD, de ne pas voir les danseurs pour lesquels cette musique est conçue et jouée : à quand les DVD de collectage ?

Jean-Luc Matte (paru dans le n°74 nov-decembre 2000)


Fagüeno
"Regalando las nieves"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 52'58

S'il est un conseil à donner aux groupes c'est de se méfier des CD de démonstration réalisés avec les moyens du bord et susceptibles de desservir l'image d'un groupe : Fagüeno m'avait ainsi fait parvenir son CD de démo l'an passé et j'avoue que celui-ci ne m'avait pas du tout convaincu. J'ai eu l'occasion de les entendre (malheureusement pas au complet) sur la scène libre de St-Chartier cet été puis d'écouter ce véritable CD et j'ai vite changé d'avis sur les qualités de ce groupe aragonais, digne émule de Biella Nuei (autre groupe aragonais que j'ai déjà eu l'occasion de vous conseiller). Ils utilisent, bien entendu, la cornemuse locale : le bot ou gaita de boto encore peu connue en France et dont deux des musiciens sont facteurs, et interprètent, avec également violon, accordéon, dulzaina, clarinette, percussions etc… un répertoire aragonais essentiellement à danser mêlant traditionnels et compositions des membres du groupe. Avec Biella Nuei déjà cité, ils devraient aider la musique aragonaise à se faire enfin connaître à l'extérieur de ses frontières.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°74 nov-decembre 2000)


Fagüeno
"Sursum Corda"

Autoproduction bertchus suivi de @teleline.es
Durée : 44'36
Recommandé Trad. Magazine

Les groupes aragonais maniant le bot (la cornemuse locale) ne sont pas légion et si Biella Nuei - Zicutan tient le haut du pavé avec un professionnalisme auquel ne prétend pas Fagüeno, ce dernier groupe qui en est à son second enregistrement a su se faire apprécier lors d'une des soirées du festival cornemuses d'Europe en Morvan cet été. Retrouvons-les avec plaisir sur cet enregistrement qui laisse une bonne part aux compositions (un peu plus de la moitié des titres) dans une orchestration folk acoustique (à une basse électrique près) qui conserve des couleurs régionales.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°103 sept-oct 2005)


Son del Cordel
"Aires que vienen de arriba"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 53'24
Recommandé Trad. Magazine

Si le label Tecnosaga édite d'excellent enregistrements de terrain (voir ci-dessus ou ci-dessous selon l'humeur du metteur en page…), leur production ne se limite pas à cela. Mais force est de reconnaître que ce groupe de la région de Leon (pas en Bretagne : en Espagne…) pourrait figurer dans les autres collections de ce label tant sa démarche est respectueuse de la tradition et s'abstient de tout artifice. Le résultat pourrait être terne, il est, au contraire, vrai comme du bon pain et s'apprécie encore mieux au fil des écoutes. Les musiciens (gaita, diatonique, flûtes, rabel, percussions) ne sont sans doute pas des bêtes à concours mais leur jeu est efficace et sait se mettre au service des parties chantées (souvent sobres et superbes à la fois) lorsque celles-ci ne sont pas interprétées à capella ou simplement soutenues par les panderettas. Et si, finalement, l'originalité était aussi à rechercher dans les formes traditionnelles, tout simplement servies dans leur jus mais avec conviction ?…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°76 mars-avril 2001)


Son del Cordel
"El Cordel de la Memoria"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 50'49
Recommandé Trad. Magazine

A l'occasion de la sortie de leur précédent CD (T. M. xxx), j'avais déjà eu l'occasion de vous dire tout le bien que je pensais de ce groupe de la région de Leon en Espagne. L'originalité de Son del Cordel demeure, paradoxalement, d'interpréter le répertoire traditionnel sans recherche d'originalité, de métissage ou de modernisme, simplement à la façon des anciens. S'ils parviennent à ne pas tomber dans le folklorisme ou dans le muséographique froid, c'est qu'ils sont tout simplement sincères dans leur interprétation sans fard, en particulier au travers de toutes les parties chantées. Ce CD ne séduira peut-être pas le grand public, trop habitué à un certain enrobage de la tradition et peu enclin à écouter un simple solo de flûte-tambourin ou de gaita, enregistré sans artifices, un chanteur s'accompagnant sobrement de son rabel (sorte de rebec populaire) ou de sa vielle à roue, un chœur de femmes et leurs tambourins etc…. L'amateur ne s'y ennuiera jamais et s'il risque de se demander parfois s'il ne s'agit pas d'un CD de collectage, ce n'est pas que ces musiciens cherchent à faire de l'imitation (le meilleur moyen de tourner à la caricature) mais simplement qu'ils interprètent ce répertoire comme ils le ressentent et que leurs aînés le ressentaient sans doute ainsi également.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°84 juillet-août 2002)

Rappels :
- DESPUÉS DE TOMAR LA PARVA Y EN LA SOSIEGA DEL DÍA (chez Tecnosaga toujours)
- ENREDABAILES (idem)


Amarok
"Tierra de especias"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 53'19

Voici le type d'enregistrement qui donne du fil à retordre au chroniqueur : comment parvenir à définir dans le petit espace qui nous est alloué, les caractéristiques musicales d'un groupe qui varie sans cesse ambiances musicales et type d'interprétations, origine fictive des mélodies (il s'agit en fait de compositions), instrumentation etc… Le CD débute par exemple avec un air qui sent le sud, chanté avec une énergie plutôt rock, à la Hedningardna, puis vient un air lent, acoustique, pour guitare et flûte traversière avec quelques incursions d'accordéon et le reste est à l'avenant : toujours imprévisible. Amarok nous fait ainsi naviguer entre ambiances acoustiques, chansons ibériques, plans jazzy et quelques (rares) riffs plus électriques. Si leur musique est le plus souvent teintée d'Orient et/ou d'Afrique du nord (derbouka, tablas, saz), elle demeure malgré tout assez européenne dans le jeu et les échelles usitées restent assez sages. L'interprétation est techniquement irréprochable, souvent inspirée, la voix de An Mari Moron très agréable et le violon possède une belle sonorité : un CD que l'on peut écouter plusieurs fois de suite sans se lasser.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°76 mars-avril 2001)


Amarok
"Mujer Luna"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 49'16

Voici le troisième CD que j'ai l'occasion d'entendre de ce groupe espagnol (cf. TM n°76), et je serai pourtant bien en peine de lui associer une couleur musicale précise : à l'image de son leader Robert Santamaria qui utilise pour cet enregistrement pas moins de 24 instruments, Amarok varie sans cesse les ambiances, d'une plage à l'autre ou à l'intérieur même d'un morceau et ce de manière souvent radicale, du jazzy au rock avec une teinte de fond légèrement arabo-andalou, plutôt hispano et pas trop arabo avec de discrètes influences irlando... Il y a donc peu de chances que vous appréciez l'ensemble de l'enregistrement, mais il y a également une forte probabilité qu'une partie du CD vous fasse vibrer. Personnellement ce sont surtout les parties vocales de Marta Segura qui m'émeuvent le plus (berceuse de la plage n°7 en particulier) tandis que, sur quelques autres plages, les sons d'orgue électronique façon années 70 me chagrinent un peu, de même que la pochette style déco de portière de camion. Mais vous serez peut-être plus sensibles aux riffs de flûte traversière ou de saxo, aux harmonies jazz du piano ou bien encore aux parties de saz ou de guitare : simple question de goût car techniquement tout est irréprochable…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°87 Janv-fev. 2003)

Rappel : Amarok "Canciones de los mundos perdidos" Sonifolk 1995


Yesca
"Canciones de Moda"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 51'23

Lorsque l'on s'intéresse aux musiques traditionnelles, on finit par s'intéresser à ce qui les a remplacées, notamment au début de ce siècle (pardon ! du siècle précédent…). Ce groupe espagnol de la région de Burgos vise ainsi à faire écouter le type de chansons qui succédèrent aux chansons traditionnelles, le type de musique pour cuivres et saxophones dans lequel se recyclèrent les joueurs de dulzaines lorsque celles-ci, comme nos cabrettes et vielles, perdirent peu à peu leur prestige, notamment en milieu urbain, au grand dam de ceux qui en percevaient la valeur. Le répertoire de ce CD est donc un répertoire de chants populaires (mais non traditionnels) d'avant la guerre d'Espagne, avec ses accompagnements de style harmonie ou vieux jazz. On se demandera juste si les interprétations d'époque étaient si propres ; en tout cas, les chanteurs ont des voix parfaitement adaptées à ce style un rien pompier (ce qui en fait le charme aujourd'hui)…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°78 juillet-août 2001)


Yesca
"Para todos los publicos"

Autoprod. yescact@wanadoo.es
Dist. Internet : Tezcnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 38'29
Recommandé Trad. Magazine

Une idée originale que ce CD dont le titre devrait plutôt être " Pour chaque public " puisqu'il ne s'agit pas, contrairement à ce que l'on pourrait croire, d'un répertoire " pour tout public ", mais, successivement d'une première partie de répertoire traditionnel enfantin, puis d'une partie sur les chansons de la jeunesse (autour du service militaire, des chansons misogynes et de la danse) puis, enfin d'un répertoire adulte mais dont semblent avoir été oubliées les chansons liencieuses, au profit, par contre, d'un rosaire religieux. A une composition début XXème près, tout le répertoire est traditionnel et collecté dans la région de Burgos. Il est inteprété par le groupe Yesca dont je vous avais entretenu du précédent opus, consacré aux chansons de tavernes (cf T. M n°78).

Le répertoire enfantin est interprété par des voix féminines et des voix d'enfants, accompagnés au piano. Il débute par un arrangement de 4 versions successives de "Malbrouck s'en va-t-en guerre", en espagnol naturellement, qui nous fait regretter que le livret, qui commente fort bien chacune des 12 plages, ne nous donne pas les paroles.. Les deux parties suivantes interprétées en majorité par des voix d'hommes, sont accompagnées par des instruments d'harmonie. Tout cela pourrait paraître bien didactique et il peut paraître ambitieux de vouloir résumer la vie en douze chansons, mais le CD, bien interprété et bien arrangé s'écoute de manière très agréable d'un bout à l'autre.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°111 janv-fev 2007)


Orquestina de la Charanzaina
"Calle procesiones"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 53'14

Plusieurs régions d'Espagne bénéficient de fortes traditions de hautbois, parmi elles, la Castille d'où vient se groupe qui a pris le parti d'utiliser cet instrument dans un contexte de musique de rue et de danse très milieu de siècle : une petite harmonie formée de deux hautbois (dulzaines), d'un "bombardino" sorte de saxhorn, une caisse claire et d'un saxo. Passons sur la première plage qui est une marche presque caricaturale tant dans l'arrangement que dans l'interprétation (presque de la " oumpapa " pour peu que l'on puisse utiliser ce terme pour du deux temps), la seconde plage, lente marche mineure traditionnelle, est beaucoup plus inspirée et la troisième, polka plus dansante et syncopée nous fait entendre une troisième facette sonore de cette formation. La suite du CD joue alternativement avec ces différentes couleurs. Dans tous les cas, l'interprétation est irréprochable, tout comme la prise de son d'ailleurs. A vous de juger, si ce type de musique vous inspire, si vous voulez en profiter pour danser un paso original sur du hautbois plutôt que sur du chromatique et de la trompette lors de votre prochaine fête de famille (plages 5 ou 12). Dans le cas contraire, le catalogue des éditions Tecnosaga propose bien d'autres styles d'utilisation des dulzaines et autres gralla (j'ai déjà chroniqué un certain nombre de CD, parfois plus traditionnels, dans ces colonnes), et l'amateur de ces hautbois ne peut qu'y trouver son bonheur, quelque soit sa sensibilité.

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 82 mars-avril 2002)


Rafa Martin
"En la espalda del gigante"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 44'20

Indéniablement le monde de la vielle en Espagne commence à se réveiller et il est dommage que des CD comme celui-ci ou celui de Marc Egea (TM n°78) ne soient pas encore faciles à trouver en France car ils méritent d'être écoutés. Rafa Martin est professeur de musique à Madrid, membre de La Bruja Gata (http://www.labrujagata.com) et anciennement de La Musgana. S'il a commencé la vielle en autodidacte, il est maintenant l'un des animateurs de la "Associacion Iberica de la Zanfona" qui organise de nombreux stages de vielles, dont certains animés par nos vielleux les plus connus. Il joue avec un style très actuel, précis, riche en variations, mais jamais hermétique, souligné par une prise de son, et probablement un réglage de l'instrument, mettant fortement en avant la mélodie (bruits de clavier compris), laissant un peu en arrière le chien et délaissant presque les bourdons. R. Martin utilise ce style de jeu au sein de morceaux aux couleurs variées : sur une rythmique un peu jazzy ou plus rock, dans une ambiance plus espagnole, ou synthétique etc… L'accompagnement est principalement assuré par les claviers et programmations de J. Coble auteur de la majorité des arrangements ainsi que par quelques autres musiciens (violon, clarinettes, percussions, accordéon, guitares…) Si l'on peut reprocher un petit manque de conviction dans l'interprétation de certaines plages, (ce qui est probablement lié à l'ambiance studio et au choix de quelques mélodies moins faciles à faire vivre), l'ensemble demeure très intéressant et prometteur.

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 82 mars-avril 2002)

Rappel : voir également le CD Tecnosaga sur la Zanfona auquel Rafa Martin participe


Joaquin Diaz
"Romances Espanoles"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 44'09
Recommandé Trad. Magazine

Le terme romancero a plusieurs significations en Espagne : s'il désigne au départ un fond de chansons médiévales, le mot est aujourd'hui utilisé de manière plus large pour désigner les pièces chantées de la tradition orale. Dans tous les cas, il s'agit de chansons à texte, dont les hispanophones seuls percevront toutes les subtilités littéraires, les autres se contentant d'apprécier la musicalité de la langue (la plupart des textes ont une rime unique), la toujours superbe voix et interprétation de Joaquin Diaz, un accompagnement très intelligent, centré sur le jeu de guitare du chanteur, sans lequel ce type de chant ne serait pas ce qu'il est, mais rehaussé aussi discrètement qu'efficacement au fil des morceaux par flûtes, vielle, violon, oud, accordéon etc…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°88 mars-avril 2003)


Joaquin Diaz
"Musica en la Calle"

Several Records http://www.severalrecords.com
Durée : 48'48
Recommandé Trad. Magazine

Un Cd que je recommande, mais, avant tout, à ceux qui maîtrisent l'espagnol car eux seuls pourront vraiment profiter du livret tout d'abord : sous une belle jaquette, 43 pages qui analysent le phénomène des chanteurs de rue vendeurs de petit formats ainsi que leur répertoire (avec l'intégralité des paroles). Eux seuls, également, pourront pleinement profiter du style de ces textes, qu'ils soient à caractère religieux ou qu'il content quelque crime sordide. Visiblement Joaquin Diaz a davantage cherché à rendre hommage à ces chanteurs de rue, souvent aveugles, qu'à tenter la reconstitution fidèle et l'ambiance sonore sent davantage le calme du studio que l'ambiance de la rue, mais dans le cas contraire, n'aurait-il pas versé dans la caricature ? Un enregistrement sobre donc, mais tout en nuances à l'image de la voix de ce chanteur.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°95 mai-juin 2005)


Victor Estrada
"Continuo despertar"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 45'02

Voici le type de CD qui me donne du fil à retordre pour la rédaction d'une chronique : je le mets sur ma platine et… je l'oublie. Arrivé au bout des trois quart d'heure je me rends compte que je n'ai pas vraiment écouté et je recommence le lendemain. Si un sticker sur la boîte présente cet enregistrement comme une "impressionante fusion de musica new age, celta, etnica, minimalisme y rock sinfonico" laissant attendre quelque chose de surprenant, peut-être un peu dérangeant, le contenu réel est beaucoup plus classique : de la musique essentiellement acoustique, de bons instrumentistes, quelques belles pièces mais tout cela manquant un peu d'inspiration (à moins que celle-ci n'ait pas trouvé résonance dans mon oreille, question de goût peut-être….)

Jean-Luc Matte (paru dans le n°90 juillet-août 2003)


Los Talaos
"Orgullo castellano"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 64'18
Recommandé Trad. Magazine

La famille Sanchez joue de la dulzaine castillane depuis trois générations (c'est à dire depuis la fin du XIXème siècle) malgré plusieurs changements de résidence pour finir à Madrid où elle enseigne la pratique de l'instrument. Certains membres de cette famille et notamment Téofilo (1930-1998) ont également composé nombre de pièces pour ce type d'ensemble traditionnel de dulzaines et ce sont quelques-unes de ces pièces qu'ils nous proposent ici, interprétées par 4 dulzaines (hautbois), une caisse claire et un petit tambour. Sous le nom de groupe Los Talaos ils jouent cette musique de manière directe, dans un ensemble où aucun ne cherche à se mettre en avant mais où tous sont au service du groupe (très rares sont les parties solistes), avec l'assurance que donne une longue pratique, probablement le plus souvent de rue et, surtout, avec une pulsation d'une efficacité remarquable.

Précisons pour finir, qu'il s'agit du cinquième enregistrement de ce groupe chez ce même éditeur, je suppose que les autres sont du même niveau et certains sont encore disponibles.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°92 nov-dec 2003)

Rappel : LA TERCERA GENERACIÓN (même éditeur)


Mayalde
"Camino de la plata"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 59'10
Recommandé Trad. Magazine

Ce CD est au moins le 3ème de ce duo chez cet éditeur, un duo de la région de Salamanca, de 25 ans d'âge, devenu groupe familial. Il est entièrement construit autour du chant, qui tient toujours la première place, interprété principalement en solo (voix d'homme d'Eusebio ou féminine de Pilar), parfois en duo, rarement davantage. Des percussions variées et originales tiennent une part importante dans les accompagnements, souvent seules, parfois derrière d'autres instruments (accordéon, harpe ou vielle à roue…). Dommage que le livret, très minimaliste ne nous renseigne pas davantage sur ces percussions populaires traditionnelles parmi lesquelles, il nous semble, par exemple, parfois reconnaître des ustensiles de cuisine. Une photo nous montre toutefois d'énigmatiques sortes de bumbass…). Les voix ont du grain et l'interprétation de ces chants collectés est souvent très posée ce qui n'est pas pour me déplaire.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°102 juillet-août 2005)

Rappel : CANCIONES TRADICIONALES SALMANTINAS. (même éditeur, figure deux fois au catalogue sous deux pochettes différentes, l'un semblant un CD simple et l'autre un double reprenant le premier)


Angel Rufino De Haro "Elmariquelo "
"Cambia el son"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée :53'3

Comme c'est malheureusement trop souvent le cas, difficile de savoir, au vu de la pochette ce que va renfermer ce CD mis à part que l'on se situe en culture hispanique. La couverture du livret intérieur nous donne quelques indices puisqu'au sein d'un motage visiblement allégorique, le dessin d'un joueur de fûte à trois trous en costume traditionnel cotoie la photo d'une batterie et d'une basse électrique. Nous voilà donc en terrain de metissage entre musique traditionnelle et musique électrique voire électronique, effets de studio compris. On pourrait penser que tout a été fait dans ce domaine, ce serait oublier que les musiques traditionnelles étant multiformes, cela multiplie les combinaisons possibles et c'est bien ce qui ressort ici : cette flûte à trois trous du nord de l'Espagne (région de Salamanca) dénommée gaita (ne pas confondre) et les rythmes traditionnels de son répertoire (les mélodies sont, pour la plupart des compositions de A. Rufino de Haro) donnent une couleur tout à fait particulière à ce CD qui explore diverses formes d'accompagnements actuels dynamiques. Généralement dédoublée par artifice de studio, la flûte conserve toujours une certaine distance avec le reste des instruments et c'est l'un des charmes de cette formule (cela rappelle par moment les deux fifres dont le son surgit au dessus de la mêlée dans l'Occidentale de Fanfare). On se laisse prendre au jeu, tout en se demandant parfois si on ne frise pas quand même l'enregistrement commercial type trucmuche et sa flûte en or… Un regret : celui de n'entendre réellement que sur quelques plages un peu plus traditionnelles, le tambour manié par l'autre main du flutiste… J'oublais de vous signaler qu'A. Rufino de Haro chante également sur certaines plages avec une très belle voix…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°104 nov-dec. 2005)


Echentive
"30 Anos"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 41'17

Un petit coup d'oeil préalable sur mon atlas avant l'écoute, histoire de situer cette Ile de la Palme dans l'archipel des Canaries. Précaution fort utile car sans cela j'aurais eu beaucoup de mal à localiser cette musique à base de cordes (bandurria, guitares, laud), d'accordéon, de percussions (tambour, castagnettes) et, naturellement, de chants. Une musique bien hispanique, d'accord, mais qui ressemble fort à ce que peuvent faire entendre certains groupes folkloriques des Baléares par exemple. Le rythme un peu plus syncopé d'une ou deux plages laisse toutefois entrevoir que l'on se situe du côté Atlantique, du côté des échanges avec l'Amérique du Sud. L'interprétation est celle d'un groupe folklorique, d'un bon niveau certes et d'écoute agréable, mais un peu trop propre à mon goût, manquant un peu de cette terre sous les ongles et du caractère qui va avec. On regrette de ne pouvoir entendre les muciens collectés par ce groupe pour bâtir son répertoire (chanteur, joueuse et joueurs de diatonique, joueur de flûte à bec), et dont les photos illustrent le livret.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°104 nov-dec. 2005)

Rappel : MÚSICA Y TRADICIÓN EN LA ISLA DE LA PALMA. (même éditeur)


Sebastian Luis Luis El Guinda
"Tamborilero de la Alberca"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 48'48
Bravos Trad. Magazine

La Alberca est située à une centaine de km au sud de Salamanque, au sud de la Province, pas très loin de la frontière portugaise et le terme tamborilero désigne ici, un peu comme en Provence, le joueur de flûte à une main (d'assez grande dimension, à l'image de celle des basques) et de tambour (qui a plutôt ici l'aspect d'une caisse roulante mais, naturellement, munie d'un timbre). Né en 1927, Sebastian Luis Luis est un maître et cela s'entend immédiatement à la dynamique qu'il sait donner à chaque note, au jeu sur le timbre de sa flûte (apparemment en fredonnant tout en jouant ce qui induit des interférences parfaitement maîtrisées), au rythme de sa main droite, aux variations de volume sur son tambour selon que la flûte joue ou non etc…

Un CD soliste pas forcément grand public, quoique le fait que toutes les mélodies soit des danses en facilite l'écoute, mais de temps en temps je ne résiste pas à donner les Bravos à un enregistrement de collectage de cette tenue.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°107 mai/juin 2006)


gaiteiros Mirasierra
"Danzas de Galve de Sorbe"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 59'14
Recommandé Trad. Magazine

Voici encore un CD édité par Tecnosaga et qui nous plonge dans une tradition bien définie, celle des danses de la semaine du 15 août à Galve de Sorbe (dans les montaganes, au nord de la région de Guadalajara, entre Mancha et Leon, à une centaine de km au nord de Madrid). Ces danses sont exécutées par un groupe d'hommes aux costumes rayés, munis de petits bâtons (taillés dans une essence particulière) et de castagnettes. Danses souvent en deux rangs face à face mais pouvant aller jusqu'à la réalisation d'une pyramide humaine. Une famille de danses que l'on retrouve dans d'autres provinces espagnoles, toujours avec ces particularités locales qui en font l'intérêt. La partie musicale est assurée par trois dulzaines (dotées de clefs), une caisse claire et une bombo (grosse caisse), les percussions jouant habilement et efficacement sur les contretemps, comme les percussionistes galiciens par exemple. A l'écoute se distingue un répertoire probablement plus particulier à cette fête (plages 2 à 15) dont chaque mélodie, toujours lancée et close par les deux mêmes formules est tout d'abord, sur ce CD, chantée sur un couplet unique (un bon procédé de mémorisation…) puis interprétée par les instrumentistes, avec une harmonie homorythmique à deux voix parallèles. Les autres plages (1 et 16 à 21) se rattachent à des rythmes plus connus (passacalles, jota, pasodoble, valse) et les harmonies en sont différentes, un peu plus " modernes " avec une seconde voix davantage en réponse, voire une troisième. Une tradition qui tomba en sommeil dans les années 60 mais que les anciens n'eurent aucune peine à réactiver en 1989 et l'écoute de cet enregistrement montre que côté musique, l'essentiel a été sauvegardé et si les musiciens qui officient ici ne sont pas des " anciens " ils allient une excellente cadence à un jeu très net.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°107 mai/juin 2006)

Rappels : sur le même thème mais dans une autre région d'Espagne, voir les CDs Tecnosaga "Ball de bastons - Catalunya", " Palotiaux del Viejo Aragon y Valle de Broto" ou encore "El Paloteo en Tierra de Campos"


Masau'u

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 45'45
"Nous avons également reçu"

Entre jazz, soft-rock, variété et musique de film ou d'ambiance, le genre de CD que l'on met sur sa platine et… que l'on oublie. Pas désagréable mais loin du trad. et si ce CD vient d'Espagne cela ne s'entend guère…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°107 mai/juin 2006)


Aulaga Folk
No es mala lena"

http://www.myspace.com/aulagafolk
Armando Record http://www.armandorecords.org
Dist. Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Recommandé Trad. Magazine
Durée : 50'27

Ne pas se faire un avis à l'écoute de la première plage, voire, comme le font certains professionnels, des trente premières secondes, est un principe qui se vérifie une fois de plus avec ce CD qui démarre de façon provocante (ou opportuniste ?) par des sons électroniques façon Tangerine Dream ou JM Jarre. Puis interviennent, sur ce premier morceau toujours, des voix féminines bien plus ancrées dans les traditions vocales populaires espagnoles avec leur accompagnement de panderetas. Les plages suivantes confirment que ce groupe est beaucoup plus acoustique (à la basse près) et traditionnel que ne pouvait le laisser présager la première plage. Le répertoire interprété est d'ailleurs majoritairement traditionnel, des régions de Bajadoz et Caceres, et le style est très espagnol, en particulier dans les timbres et styles des voix, tant féminines que masculines et si une composition est carrément de style flamenco, un traditionnel est, de son côté, traité en tango.. A noter que ce groupe de sept membres fait appel, sur quasiment chaque plage à divers musiciens et chanteurs invités…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°109 de sept-oct 2006)


Bardos Druidas
"Tragica Victoria"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 34'09

Le nom de ce groupe laisse craindre le pire mais il vaut finalement mieux être sceptique au départ et heureusement surpris à l'écoute que le contraire. Ce quatuor (de Soria en Castille-Leon) nous offre en effet une musique certes revivaliste et actuelle mais acoustique et relativement ancrée dans la tradition espagnole, non seulement par les instruments usités : gaitas, vielle, dulzaine, flûtes, mandole, guitare, guitarillo et percussions (autochtones ou exogènes) mais également par leur style musical, leur accent pourrait-on dire, même si le Cd est uniquement instrumental. Quant au répertoire, il puise dans les traditionnels de diverses régions espagnoles ainsi qu'un irlandais, deux standards renaissance et deux compositions.

Jean-Luc Matte (non paru ?)


Bajo Duero
"25 Anos"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 79'47 + 78'07
Recommandé Trad. Magazine

Un double CD bien rempli et bien présenté, pour fêter les 25 ans de cette " association ethnographique " de la province de Zamora. Si ce type de dénomination masque parfois de simples groupes folkloriques, l'écoute des 32 plages du premier CD permet de constater qu'il n'en est rien : pas d'arrangements et d'enjolivements ici, mais juste les formules traditionnelles formées souvent d'un instrumentiste soliste, d'un tambour et, parfois d'un autre percussionniste (castagnettes par exemple). S'il manque une petite étincelle de vie au début du premier CD cela s'améliore rapidement, en particulier dès qu'interviennent des chanteuses. Car si ce premier CD est dédié au bal, donc à un répertoire principalement instrumental, les parties chantées y sont également présentes. A l'inverse, le second CD consacré à la chanson comporte quelques pièces accompagnées, voire quelques purs instrumentaux mais il s'ouvre par deux chants en solo a capella qui nous confirment à nouveau le sérieux de la démarche de cette association. En matière de musique traditionnelle, Zamora est connue par sa tradition particulière de gaita dont le représentant le plus prestigieux était Julio Prada récemment disparu. L'instrument est présent ici aux mains Noelia Prada et de Jose Luis Gutiérrez accompagnés au tambour par Pedro Prada. A les entendre maintenir ce style au tempérament particulier, nul doute qu'il ne s'agit pas d'une simple homonymie…J'ai également apprécié, entre autres, dans différentes plages, une belle de technique de tambour (voire de tambour à une main) avec changement de rythme dans les suites de morceaux.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°109 de sept-oct 2006)

Rappel : EL BAILE Y LA CANCIÓN TRADICIONAL EN ZAMORA (même éditeur)


La Ordiga
"Etnomusicas de las Tierras de Segovia"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 44'18
Recommandé Trad. Magazine

Ordiga est un groupe qui explore le répertoire traditionnel de Castille et de la région de Ségovia en particulier. Il utilise d'ailleurs plusieurs pièces tirées du canconiero d'Agapito Marazuela Albornos, musicien, collecteur et arrangeur du début XXème auquel il rend hommage dans le livret. Cet enregistrement présente des aspects variés du répertoire local : chansons de divers types, danse de bâtons, seguedillas, fandango etc…

A l'exception d'une basse très discrète et utilisée à bon escient, l'instrumentation est acoustique (violon, vielle, diverses flûtes dont flûte de corne, dulzaine, mandole etc.) le plus souvent jouée sur une base de percussions très variées (on songe parfois à la Talvera lorsque les petites percussions se multiplient…) Les arrangements sont visiblement travaillés mais jamais lourds et conservent toujours un petit côté nature (pour ne pas dire amateur qui serait injustement péjoratif), c'est-à-dire harmoniquement sobre. L'interprétation est à la hauteur et il est juste dommage qu'une des premières plages pêche par une partie de hautbois à la technique insuffisante (surprenant puisque par la suite une autre plage présente une partie de dulzaine tout à fait convenable). Notons également une partie de chalumeau à anche simple dont le moins qu'on puisse dire et qu'elle n'est pas tempérée. Mais, surtout, une bonne partie des pièces sont chantées, à deux voix masculines (une seule plage chantée par une femme), avec des voix bien timbrées à l'espagnole et ça je ne m'en lasse pas…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°114 juillet-août 2007)


15ème Concert de grallers de Santa Llucia

http://concertdegrallers.blogspot.com
Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 53'48
Recommandé Trad. Magazine

L'Espagne est, décidément, un pays aux riches traditions de hautbois et les éditions Tecnosaga nous en offrent souvent de beaux exemples, en voici un supplémentaire. Ce CD présente principalement des duos avec tambours, de facture relativement classique avec voix très parallèles. Mais sur certains plages, la présence d'un troisième hautbois, à la voix plus libre et souvent en réponse à celles du duo donne davantage de vie et une impression de composition davantage écrite.

Le jeu est, naturellement, d'une remarquable précision et justesse, mis à part un flottement autour de la plage 10.Les morceaux sont essentiellement traditionnels même si le CD s'ouvre sur un tango de Gardel, dans une version assez arrangée, vraisemblablement pour s'adapter à ces instruments, notons également une pièce de facture plus médiévale vers la fin.

Jean-Luc Matte (paru dans le n°114 juillet-août 2007)


José Antonio Alonso
"El Païs de los Liquenes Azules"

Autoproduction distribuée par Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
Durée : 41'56

Jose Antonio Alonso est un auteur-compositeur s'accompagnant aux guitares (classique et petit guitarrillo). Ses textes sont inspirés par son pays, ses chemins, ses tavernes et quelques thèmes plus personnels. Il est accompagné ici de cinq musiciens qui donnent à sa musique une couleur très espagnole, avec des arrangements plutôt réussis, qui laissent toute sa place au chant. On pourra trouver la voix un peu trop suave parfois mais il s'agit d'un CD dont la musique et la poésie sont simples et reposants… cela fait du bien parfois…

Jean-Luc Matte (paru dans le n°116 nov. Dec. 2007)


Mediterranea
"Sonando al Andalus"

Autoproduction. http://www.mediterranea.com.es, et distribué sur internet par Tecnosaga : (coordonnées en haut de la page)
Durée : 40'13
Ref :néant

Comme la plupart des pays d'Europe, l'Espagne est riche d'une diversité d'expressions culturelles régionales, voire intra-régionales. Et comme dans les autres pays, à celles-ci viennent s'ajouter, au sein des groupes actuels, des influences exogènes variées et dont certaines réactivent des apports passés. C'est le cas de Mediterranea dont le style est marqué par différentes cultures méditerranéennes et notamment orientales. Comme un certain nombre d'autres groupes se situant ainsi entre orient et occident, ils offrent ainsi une intéressante porte d'entrée aux musiques des cultures arabes pour ceux qui auraient encore du mal avec les versions pures jus de celles-ci. Sur une instrumentation très variée mais où les cordes ont la part belle, Mati Pando pose sa belle voix.

Ceux qui ont eu la chance de voir l'excellent documentaire " Whose is This Song ? " de l'ethnomusicologue Adela Peeva reconnaîtront en plage 2 la fameuse chanson considérée comme symbole national par divers peuples des Balkans et présentée ici comme un traditionnel sépharade.

Jean-Luc Matte (paru dans le N°121, sept-oct. 2008)


Grupo Folklorico "Ciutad de Cartagena" de La Palma
"Por cantar en el café"

Tecnosaga (coordonnées en haut de la page)
WHCM-348
Durée : 47'19
Recommandé Trad. Magazine

Sur des accompagnements de cordes pincées et petites percussions, relativement tranquilles mais balançant tout de même bien (la plupart des mélodies sont des danses), chanteurs et chanteuses solistes projettent l'un après l'autre, au fil des plages, leur voix bien timbrées. Un style tout à fait espagnol donc, tant pour les aspects instrumentaux que vocaux, mais surtout pour ce principe d'ensemble de cordes soutenant divers chanteurs solistes (seules quelques plages plus rythmées font intervenir un petit chœur). Il ne s'agit ici nullement de flamenco, mais certaines parentés avec le style gitan sont évidentes, ce dernier ayant certainement puisé dans ces traditions comme il l'a fait dans d'autres pays et les ayant peut-être influencé en retour. N'oublions pas que nous sommes à La Palma, une commune proche de Carthagène, en Murcie, c'est-à-dire au sud (est) de l'Espagne

Jean-Luc Matte (paru dans le n°124 mars-avril 2009)


Chroniques Trad. Mag.


livres , DVD
Chroniques des Infos mumuses

Chroniques CDs, DVD, démos, livres
Sommaire de toutes les chroniques

  Menu-->