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Coordonnées de cet éditeur : Finisterre : Via Macedonio Melloni n°9 I-00146 ROMA Italie http://www.finisterre.it
Dist mondiale Felmay http://www.felmay.it, ditribution en France de certains de ces albums : L'Autre Distribution
Durée : 47'07 Recommandé Trad. Magazine
Durée 46'51
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Le label italien SudNord qui nous avait offert la belle série de collectage "Ethnica" a changé de nom et s'offre un premier CD catalogue grâce auquel chacun pourra faire connaissance avec les groupes italiens qu'il produit, groupes pour la plupart encore inconnus chez nous. Attention, il ne s'agit pas d'une compil commerciale pour touristes, alignant les images sonores conventionnelles des musiques trad. italiennes : nombre de ces musiciens sont des créatifs (ambiance cirque, taraf, percussions déchaînées ou sobre tamburello…) qui savent utiliser la richesse de leurs traditions et éviter le piège des caricatures et des musiques trop cérébrales. Quelques belles voix féminines ajoutent au charme. Signalons que Finisterre sait donner également la parole aux traditions tziganes italiennes mal connues chez nous.
J'aurai certainement l'occasion de vous reparler de certains de ces groupes mais commençons par Ambrogio Sparagna, accordéoniste et zampognaro dont le CD est consacré au répertoire de la nativité, un répertoire fondamental pour la zampogna qu'il traite dans un esprit plutôt traditionnel (même si à la lecture du livret on découvre que nombre des morceaux sont de ses compositions intercalées avec des traditionnels ou des pastorales de Petrali, Donizetti ou Zipoli…). L'acoustique d'une église, les accompagnements à l'orgue (tandis que les bretons découvrent le trio biniou, bombarde, orgue, les italiens nous offrent zampogna, piffero et orgue), quelques chœurs spontanés, des accords qui se cherchent parfois, tout cela respire une ambiance qui nous change de la musique parfois trop propre des studios et qui s'accorde à merveille avec le thème du CD.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°77 mai-juin 2001)
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Durée : 48'54 Recommandé Trad. Magazine
Si les cornemuseux jouent aujourd'hui souvent en ensembles, si les vielleux le font également au sein du Viellistic Orchestra, les joueurs de diatoniques n'ont pas encore beaucoup testé le jeu en grande formation ; une bonne raison donc de découvrir ce CD ou Ambrogio Sparagna dirige son "big band" de plus d'une vingtaine de diatoniques soutenus par quelques tambourins, une contrebasse, une harpe et une guitare, voire une ciaramella. Paradoxalement l'ensemble est tellement bon que l'on ne s'aperçoit guère, sur l'enregistrement, de la présence de tant de diatoniques. A. Sparagna a d'ailleurs privilégié les arrangements relativement clairs et n'a pas choisi de multiplier les voix (les accordéonistes se répartissent généralement en deux pupitres : voix principale et accompagnement). Cela donne envie de les voir en concert par chez nous, histoire de mieux profiter de la masse sonore ainsi constituée et que l'enregistrement, un peu lointain, ne parvient pas à faire vraiment sentir. Ajoutons enfin qu'A. Sparagna a eu le bon goût d'insérer quelques plages en soliste ou en petit ensemble qui viennent à propos varier l'ambiance sonore et permettre d'apprécier son jeu personnel.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°79 sept-oct 2001)
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Durée : 46'39 Recommandé Trad. Magazine
La pochette pourrait laisser croire au CD soliste d'un accordéoniste, éventuellement accompagné, mais le contenu est tout autre. Ambrogio Sparagna met ici en avant ses talents d'auteur, compositeur, arrangeur, accompagnateur et chanteur dans une suite de dix chansons d'esprit trad., coupées d'un seul instrumental, contant l'épopée d'Angelo et Saverio, de Maranola à Marseille à la fin du XIXème siècle. Les amateurs de diatonique seront peut-être un peu déçu par le peu de jeu soliste, l'instrument étant essentiellement utilisé en accords pour l'accompagnement, mais les amateurs de chant italien se régaleront à entendre les nombreux invités du sympathique Ambrogio qui n'a pas du avoir de mal à attirer dans ce projet les voix de Lucilla Galeazzi, Francesco de Gregori, Teresa de Sio etc… ainsi qu'une bonne dizaine d'instrumentistes.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°99 de janv-fevrier 2005)
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Durée : 41'22 Recommandé Trad. Magazine
Cela fait quelques temps que ce sympathique éditeur italien n'avait rien publié mais dès les premières minutes de ce CD, c'est tout le son de l'Italie centrale qui nous saute à la figure, ce son dense sur fond harmonique de zampogna et rythmique de tamburelli. Un son un peu rustique qui nous change un peu des productions trop aseptisées…même si la prise de son aurait parfois mérité d'être un peu plus analytique (certains instruments semblent un peu distants des micros). Je vous ai déjà présenté plusieurs productions d'Ambrogio Sparagna (cf. ci-dessus), ce joueur de diatonique et de zampogna qui aime à mener diverses expériences (on se souvient de son big band de diatos…). Cette fois-ci c'est aux chants sacrés de la tradition populaire qu'il consacre un nouvel album (après l'Avvenuta Profezia déjà sur ce thème il y a quelques années) et si cela peut laisser penser à une sorte d'anthologie, en réalité quasiment toutes les mélodies sont d'Ambrogio Sparagna, parfois sur des paroles traditionnelles ou d'Alfonso Maria de' Liguori (un religieux du XVIIème) et parfois sur ses propres textes. Il s'agit donc davantage d'une recréation et, naturellement, parmi les thèmes religieux, ceux liés à la nativité sont les plus nombreux ce qui nous permet d'entendre, pour la première fois sur CD, un enregistrement de Zampogne " giganti " d'Italie centrale, ici jouée par le facteur Marco Tomassi : la prise de son permet de bien entendre ce timbre grave et de deviner les difficultés de maîtrise de ce phénomène…. Parmi les autres musiciens qui entourent Ambrogio, citons son complice multi-instrumentiste Erasmo Treglia qui n'est autre que le responsable des éditions Finisterre, le chanteur Pepe Servillo et… un quintet vocal féminin qui vient, de temps à autre, apporter une touche de couleur différente, mais tout à fait appropriée au thème général.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°114 juillet-août 2007)
Rappel : outre les CDs cités ci-dessus, Ambrogio Sparagna a dirigé l'Orchestra Populare Italiana dell'Auditorium Parco della Musica sur l'album "Taranta d'amore" 2009 chez Finsterre toujours.
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Durée : 46'08 Bravos Trad. Magazine
Les musiques de percussions sont des musiques qui se vivent, de manière active de préférence (en tant que musicien ou danseur) et qui passent relativement mal le filtre de l'enregistrement. Saluons donc ce CD italien qui fait magnifiquement exception à la règle et parvient à restituer toute l'énergie de cette bande de frappeurs dirigée par Nando Citarella. Il faut dire que, bien que centrées sur les percussions, toutes les plages offrent une partie vocale qui recentre l'attention et évite toute lassitude à l'auditeur. Si l'Italie bénéficie avec le tambourin d'une très intéressante tradition de percussion (essayez un peu de manier l'engin et vous constaterez vite que c'est moins simple qu'on ne le pense), Tamburi del Vesuvio utilise également diverses percussions du monde ; cela pourrait aboutir à une musique atypique un peu quelconque, il n'en est rien et la chanson sarde accompagnée au berimbau par exemple (très à la mode en ce moment) et un petit bijou.
Lire la chronique de leur CD suivant avec Nando Citarella
Finisterre, coll. Suoni d'Italia n°2 Durée : 52'50 Recommandé Trad. Magazine
Finisterre, coll. Suoni d'Italia n°3 Durée : 69'59 Recommandé Trad. Magazine
Tous deux : Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Cette série "Suoni d'Italia" (1) s'était ouverte avec un numéro 1 consacré aux cornemuses italiennes du nord au sud maintenant distribué en France, souhaitons qu'il en soit ainsi pour ces opus deux et trois, enregistrements contemporains de musiques de tradition encore vivante. Si le numéro deux, consacré à l'accordéoniste sarde Mondo Vercellino et à ses fils ne fera pas figure de grande nouveauté au sein de la discographie, Bernard Lortat Jacob nous ayant déjà gratifié de pas mal d'enregistrements de cette île, le numéro trois est une belle surprise (2) puisqu'il nous fait entendre des polyphonies sacrées, voisines de celle de Sardaigne mais issues de la petite ville de Sessa Aurunca (une soixantaine de km au nord-ouest de Naples). Celles-ci sont interprétées soit par un trio très traditionnel (pas forcément très "grand public"), soit par un chœur plus conséquent. Seconde bonne surprise de cette galette : quatre longues plages interprétées par une harmonie, toujours dans un répertoire propre à la semaine sainte, d'une intensité dramatique à réconcilier les plus récalcitrants avec ce type d'ensemble de vents et percussions. Mais revenons au CD sarde : si ce type de répertoire est maintenant relativement connu chez nous, le joueur de diatonique et d'harmonica Mondo Vercellino ne l'est pas encore malgré un talent indéniable. Ambrogio Sparagna et Erasmo Treglia qui ont réalisé ce CD ont eu la bonne idée de lui faire partager la place avec ses trois fils également musiciens : Pierpaolo au sein des Tenore Madonna di Bonaria (polyphonies), Salvatore et Guido à l'organetto comme leur père. Ce sont ainsi plusieurs facettes de la musique sarde que nous présentent cette famille, pour le plus grand plaisir de l'auditeur.
(1) à ne pas confondre avec la seconde série ethnomusicologique des éditions Finisterre, plus ciblée géographiquement "Musiche tradizionale del Molise" dont on attend avec impatience également les numéros 2 et suivants
(2) Précisons tout de même que cette tradition, peu connue en France est citée comme "très connue des étudiants et des passionnés de la tradition orale" dans l'indispensable ouvrage de l'italien Ignazio Macchiarella "Voix d'Italie" ed. Actes Sud pour la traduction française.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°91 sept-oct 2003)
Durée : 49'10 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
La musique des tziganes de certains pays bénéficie d'une renommée particulière du fait de sa couleur spécifique issue d'emprunts, d'échanges avec les musiques traditionnelles locales (Roumanie, Hongrie, Espagne…). Il ne semble guère en être de même avec celle des tziganes italiens et l'un des buts que s'est fixé le groupe Aquaragia Drom est justement de redonner une personnalité particulière à cette tradition musicale. J'avoue que je suis un peu sceptique car la plupart des plages de cet enregistrement sonnent parfaitement tzigane (voire tziganes de Russie d'ailleurs, plutôt moderne avec des couleurs instrumentales parfois inhabituelles et très agréables : clarinette basse par exemple) mais pas vraiment italien, sauf dans les voix, bien entendu, et lorsque les thèmes s'inspirent directement de la tradition italienne (saltarelle par exemple) avec présence du piffero ou du tamburello, on sent davantage une cohabitation des deux traditions (avec des aller-retours entre les deux au sein d'un même morceau) qu'une réelle osmose. Reste, par delà ces considérations un peu théoriques, un groupe d'excellente classe capable de ravir un large public avec l'énergie qui convient pour ce type de répertoire, de beaux arrangements, de petit clins d'œil comme cette version revisitée de "Titine", des thèmes qui vous resteront en tête (dont "Mister Romano" qui ouvre l'album). J'oubliais d'ailleurs de vous préciser qu'en dehors de quatre traditionnels, les morceaux de ce CD sont des compositions d'Erasmo Treglia, violoniste du groupe et, par ailleurs, producteur des éditions Finisterre au très intéressant catalogue (voir autres chroniques dans ce numéro et les précédents). Un groupe qui ne doit pas inspirer l'ennui en concert…
Jean-Luc Matte (paru dans le n°80 nov-dec 2001)
Ref : FT47 Durée : 48'38 Recommandé Trad. Magazine
FT 46 Durée : 46'13
Tous deux Finisterre : Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Second album pour Aquaragia Drom, groupe d'italiens (de Rome), qui pratique une musique italo-tzigane mêlant leurs compositions à des traditionnels de ces deux cultures, tout cela dans un style homogène à forte coloration tzigane (y compris du point de vue de la convivialité vu la liste des invités…). Si cet album, non dénué d'humour, s'écoute avec grand plaisir, on regrettera juste un classique " effet studio " qui empêche les musiciens de se lâcher plus naturellement et les pousse à conserver un jeu un peu trop propre : encore un groupe à voir sur scène !... Notons la présence parmi les musiciens de cet ensemble d'Erasmo Treglia qui n'est autre que le responsable de ce petit label (Finisterre) qui, comme une certain nombre d'autres petites structures de ce type en Europe, ne produit que quelques albums par an mais tous de qualité. Erasmo tient ici le violon mais également la guimbarde qui, si elle est considérée comme une " jews harp " par les anglais, porte le joli nom de " trompa di zingari " en Iltalie. Il n'est pas si courant d'entendre l'instrument s'intégrer aussi bien au son d'un groupe, à tel point que l'auditeur ne relèvera pas forcément immédiatement sa présence malgré qu'elle soit bien audible.
Mais la "trompa di zingari" est encore plus présente sur le CD Tuttipari, dans un style différent, donnant à certaines plages une couleur presque électro et à d'autres un style beaucoup plus trad (notamment un beau duo de guimbarde accompagnant une chanteuse, juste complété par une toute petite percussion). Ici aussi, elle est utilisée sans effets faciles, simplement en tant qu'instrument de musique et non de curiosité. Ce groupe est visiblement issu de la jeune génération et bouscule davantage la tradition, sans forcément user pour cela d'instruments électriques (il y en a mais pas trop) et l'usage du didgeridoo ne suffit pas à les classer trop vite dans la World... Ils recyclent plutôt le côté répétitif de certains styles traditionnels italien, pour les tirer vers une esthétique qui se rapproche parfois du rap, sans pour autant tomber simplement dans ce style désormais passe-partout. Et des pièces plus posées viennent s'intercaler et montrer qu'ils ne se limitent pas à cette seule dynamique. Selon votre degré d'ouverture d'esprit vous n'accrocherez donc pas forcément à tout mais le CD est indéniablement original et ne manque ni d'idées ni de qualité dans la réalisation.
Durée : 53'33 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Le premier CD de ce groupe qui a su mettre à profit son origine géographique : Goriza à la frontière entre Italie et ex-Yougoslavie, une ville dans laquelle les quatre langues traditionnellement parlées (Slovène, dialecte du Frioul, d'Istrie et Yddish) sont à l'image des cultures qui s'y croisent (avec de nettes influences tziganes). Un premier CD très intéressant mais qui, par comparaison, met en évidence la maturité acquise depuis par ce groupe (cf chronique du second CD in TM n°80). J'espère qu'un organisateur nous les fera bientôt découvrir sur scène en France (ils ont déjà du passer récemment en Belgique…) car ils semblent avoir un vrai sens de la mise en scène.
Jean-Luc Matte (non paru ( ?) car déjà chroniqué par T. Laplaud dans le n°62)
Durée : 57' 10 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Voici un groupe qui vient de Gorizia et son origine géographique explique en grande partie sa musique. Je vais vous éviter de recourir à votre atlas : Gorizia est une ville située en Italie du Nord, plus à l'est que Venise, à la frontière avec la Slovénie (ancienne frontière avec le bloc oriental ne l'oublions pas). Le titre, la pochette et le livret du CD utilisent d'ailleurs avec humour l'image de cette frontière dans un style qui n'est pas sans rappeler le film "Underground". Mais revenons à la musique de Zuf de Zur nourrie des multiples influences de cette zone frontière, comme en témoigne également la variété des langues utilisées dans les textes : italien, istro-vénitien, langue du Frioul, slovène, yddish, allemand. Cette musique à base de clarinette, accordéon diatonique, guitare, violon, contrebasse et percussions évoque plutôt certains ensembles de l'ex Yougoslavie, évitant toutefois les rythmes trop frénétiques, jouant sur les couleurs, parfois avec humour comme sur cette plage habilement meublée de petits ajouts sonores ou celle alternant le son d'un vieux 78 tours avec un rythme de tango, parfois avec sincérité, notamment dans certaines parties chantées par Gabriella Gabrielli avec une voix parfaitement adaptée à ce répertoire et habitée d'une belle sincérité. Les combats de 1916 à Gorizia ont donné lieu à l'écriture d'une superbe chanson de révolte militaire, anonyme, proche de notre "chanson de Craonne", "O Gorizia, tu sei maldetta" (1) Zuf de Zur ne pouvait passer à côté et, après en avoir rappelé la version originale en imitation de 78 tours, fait le curieux choix d'en adapter le texte sur un air de tango, puis l'enchaîne avec une ritournelle allemande aux paroles aussi poignantes.
(1) que l'on peut entendre sur le CD Harmonia Mundi "Bella Ciao - Chansons du peuple en Italie" ou sur celui du groupe vocal de la Drôme Evasion "Peuples amants"
Jean-Luc Matte (paru dans le n°80 nov-dec 2001, T. Laplaud avait chroniqué un CD précédent de ce groupe " Tilulela " dans le n°62)
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Durée : 46'50 Bravos Trad. Magazine
Comme le précédent (TM N°80) le présent CD de ce groupe venant de Goriza, ville frontière polyglotte entre l'Italie et la Slovénie tire son répertoire de l'histoire récente et des conflits du XXème siècle et c'est ici la seconde guerre mondiale et ses résistants qui est traité au travers de traditionnels, de compostions d'époque (on y retrouve le "Chant des partisans" interprété en français avec un bel accent), de textes remis en musique et de compositions actuelles. C'est un vrai plaisir de retrouver ces musiciens et en particulier les voix belles et poignantes de Gabriella Gabrielli et de Mauro Punteri, ou la clarinette de Michele Bregant dont on ne sait jamais si les accents sont klezmer, tziganes ou italiens, comme de manière plus générale toute la musique de ce groupe qui ne pratique pas le métissage par mode ou par le hasard des rencontres mais parce que, simplement, c'est la réalité sociale, historique et culturelle de leur ville carrefour. A noter une plage confiée à Giovanna Marini et ses amies.
Durée : 60' 42 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Si vous appréciez Ricardo Tesi, il y a de fortes chances pour que ce CD vous plaise également : vous y retrouverez la même complicité entre un diatonique (celui de Clara Graziano) et un souffleur (Toni Germano aux saxophones), épaulés par un percussionniste doué, une contrebasse et un tubiste-tromboniste, tous au service du groupe. Si l'écriture des morceaux est très "accordéon diatonique" (mis à part un traditionnel, ce sont des compositions de C. Graziano), l'accordéon ne monopolise pas la première place et, au contraire, laisse souvent celle-ci au saxo, assurant des accompagnements plutôt efficaces. Comme souvent sur les CD de cet éditeur, les invités sont nombreux et l'on retrouve ici, par exemple, Ambrogio Sparagna dont je vous ai conseillé le Cd dans précédent numéro, pour un duo de diatoniques. Tout comme les galiciens d'Os Cempes (voir chronique quelque part dans ces pages), Clara Graziano est inspirée par le thème du cirque et, également comme Os Cempes, sans jamais virer à la caricature, elle utilise sur quelques plages, l'énergie, l'esprit festif, le rythme binaire un peu soutenu des musiques de chapiteaux. N'y cherchez pas sur ce CD de tarentelles et autres rythmes italiens typiques, Circo diatonico œuvre plutôt à la marge entre trad. actuel, jazz mélodique, yddish etc… tout cela avec bon goût…
Durée 55'04 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Le premier CD de ce groupe italien est paru en 1998 et je vous en avais fait part à l'époque. Neuf ans plus tard, cette seconde galette prolonge la même démarche : une musique s'inspirant des fanfares de cirque et autres spectacles itinérants, des musiques traditionnelles d'Italie mais également d'un peu plus à l'est et d'autres sources encore, popularisées par le temps : de l'ouverture de la Pie Voleuse de Rossini au Milord rendu célèbre par Piaf, la Titine de Chaplin ou encore La Banda de Chico Buarque. Mais ce sont les compositions de Clara Graziano qui forment le gros du répertoire de cet ensemble qu'elle dirige et où elle tient le diatonique (d'où le nom du groupe…). Un diato qui se fait tantôt mélodique, tantôt rythmico-harmonique, en compagnie d'un tuba très efficace et du percussionniste au bon goût, derrière le sax soprano ou la clarinette qui virevoltent souvent par devant, appuyés lorsqu'il le faut par la trompette. Et, outre les reprises citées ci-dessus, cet album nous réserve pas mal de surprises : un beau duo diato-piano qui vient bouleverser l'ambiance, les parties chantées par Clara, l'intervention très libre de son fils et de ses copains, la participation très heureuse d'une harmonie municipale au complet sur deux plages etc… Un CD qui me met de bonne humeur et un groupe original que l'on aimerait voir tourner en France….
Jean-Luc Matte (paru dans le n°115 sept-oct 2007)
Durée : 57'32 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page coll Suoni d'Italia n°1 Recommandé Trad. Magazine
Les CD de zampogna ne sont pas légion et c'est déjà une bonne raison de ne pas manquer celui-ci, qui nous présente un beau panorama de la pratique actuelle des cornemuses italiennes (les cornemuses du nord de l'Italie ne sont toutefois représentées que par une plage de piva). Généralement accompagnée à la ciaramella, voire par d'autres instruments, la zampogna à chiave (à clef), la plus connue, est la plus représentée dans ce CD, soit dans ses versions traditionnelles, soit dans sa version modifiée (bourdon variable) telle qu'on la connaît maintenant, jouée par P. Ricci mais également par N. Berardi et également dans une version chromatique jouée par G. Parisi dont le livret ne nous explique malheureusement pas la différence par rapport à celle de P. Ricci (mais c'est tout aussi beau). Cet enregistrement permet également d'entendre la sourdeline (petite zampogna des albanais de Calabre) ainsi que la zampogna zoppa (à deux hautbois d'inégale longueur mais sans clef) et la zampogna à paro (aux deux hautbois de même longueur) ainsi que quelques plages de ciaramella seule et de double ciaramella. Mais plus encore que la diversité des instruments et des régions, c'est la diversité des styles que met en avant ce CD, du style traditionnel bâti sur des bourdons bien présents au style plus harmonique de la zampogna modifiée accompagnée au vibraphone et à la contrebasse. Ces enregistrements réalisés par des zampognari de renom en marge du festival de zampogna de Maranola (proche de celui de Scapoli mais tourné vers la zampogna alors que celui de Scapoli joue davantage la carte des cornemuses d'Europe), prouvent que cette famille de cornemuses n'a pas l'intention de se laisser oublier. Je n'aurai que deux regrets : le livret ne présente ni photos, ni schéma des instruments et les trois morceaux de P. Ricci ont déjà été enregistrés par ce dernier sur d'autres CD, même si les versions ne sont pas tout à fait identiques.
Jean-Luc Matte (paru dans le n° 83 mai-juin 2002)
Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Ref : FTCD 17 Recommandé Trad. Magazine
Ce "Taraf du métro" est originaire d'Olténie (Roumanie) mais œuvre dans le sous-sol romain. Ils n'ont visiblement pas été contaminés par la morosité habituelle à ce type de lieu et ont su garder le dynamisme propre à leur style musical. Violon et accordéon à touche piano assurent la majorité des parties mélodiques, soutenus par les indispensables cymbalum et contrebasse. Ajoutons à cela quelques invités apportant clarinette, guitare, flûte et, surtout, quelques belles parties chantées venant donner un relief supplémentaire à cette musique. L'interprétation est relativement propre et travaillée mais ne tombe jamais dans le cliché "folklore à cabaret", même lorsque ce taraf s'offre quelques reprises adaptées de standards : Caruso, une valse musette bien connue ainsi que celle que les Français appellent "La tarentelle" adaptée sans retenue à la sauce tzigane avec juste ce qu'il faut de retour au thème premier (plage 16)… Si vous connaissez le CD "Mister Romano" du groupe Aquaragia Drom chez le même éditeur (cf. T.M.n°80), ce taraf ne vous est pas inconnu car il y intervenait en invité principal.
Durée : 72'01 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Bravos Trad. Magazine
J'hésite souvent à décerner les Bravos à des CD de collectage car leur écoute n'est pas forcément aisée pour un public non averti ; il serait toutefois injuste de ne pas distinguer ces enregistrements du début des années 50, tant pour leur contenu que pour leur qualité d'enregistrement et celle du livret (en italien). La lecture des titres au dos du boîtier révèle une première surprise : à partir de la plage 25 on peut lire des titres du type "E çë bukur djal mëma" : un coup d'œil au livret nous le confirme : il existe en Molise une communauté albanaise venue s'installer là au XVème siècle (celle de Calabre est un peu plus connue) et les deux ethnomusicologues qui collectèrent dans cette région en 1954 le firent autant en zone italophone (à Fossalto) qu'albanophone (Ururi) ce qui permet une mise en parallèle des différents chants. Un autre intérêt de ces enregistrement est d'ailleurs la variété des types de chants présentés, illustrant l'omniprésence de l'art vocal dans la vie quotidienne, des berceuses aux chants de travail, des lamentations funèbres à la chanson narrative, du chant de noce à la tarentelle etc…Seconde surprise, au sein de ce CD quasi uniquement vocal : trois plages enregistrées à Fossalto permettent d'entendre, en accompagnement, une singulière zampogna dont les deux tuyaux mélodiques et le bourdon sont constitués de simples roseaux (et non de bois tourné). Et comme le livret nous en offre une magnifique photo ancienne que demander de plus… sinon que la suite de la collection soit du même niveau…
Jean-Luc Matte (paru dans le n°86 de nov-dec 2002)
Durée : 47'18 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Il faut que je vous prévienne d'emblée : il s'agit ici de musique classique et non de musique traditionnelle, même si les différentes pièces de ce CD sont des arrangements ou, simplement des morceaux inspirés, de chants populaires des environs de Rome. Ces 22 pièces ont, pour la plupart été "composées" dans les années 30, par 14 compositeurs italiens et… Maurice Ravel (1910). A l'écoute, on songe immédiatement aux chants d'Auvergne de J. Canteloube et si vous appréciez ces derniers, vous ne resterez certainement pas insensibles à ceux-ci : les berceuses alternent avec des pièces un peu plus dramatiques, mais, curieusement, peu de véritables danses (il est vrai que le thème est le chant et pas spécialement la danse). Ces chants sont simplement interprétés par la soprano Anna Rita Colaianni accompagnée au piano par Maria Luisa d'Alessandro. Si Anna Rita dispose d'une véritable voix de chanteuse lyrique, elle dispose d'un autre atout : c'est une familière du monde de la musique traditionnelle italienne et elle nous évite ainsi les travers de versions trop caricaturales que produisent certains artistes classiques en abordant ce type de répertoire.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°89 mai-juin 2003)
Durée : 43'11 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Manigold est un groupe qui nous vient des Pouilles en Italie septentrionale et je dois dire que leur CD ne m'a pas convaincu à la première écoute, sans doute parce que le style folk-rock n'est pas celui que je préfère, surtout lorsqu'il s'agit d'un groupe trad. étranger pour lequel je m'attends à quelque chose de plus typé. Mais je dois dire que j'ai changé d'avis par la suite car ce Cd est finalement beaucoup plus riche qu'il n'y paraît à la première écoute : il mêle, sans s'emmêler, des sonorités rock (une batterie qui cogne parfois, la basse de G. Spedicato qui assure vraiment, une voix qui en veux quitte à forcer un peu), des accents plus jazz notamment au sax, voire au vibraphone mais également dans certaines harmonies (plage 8), et, bien entendu le côté trad. grâce à l'accordéon de C. Prima (il faut attendre la dernière plage, soliste, pour apprécier pleinement tout son talent), à sa voix qui n'est pas que rock, au violon de F. del Prete ou au tambourin qui lorsqu'il remplace la batterie, démontre qu'il a tout autant d'énergie et d'efficacité (Vito De Lorenzi nous gratifie de 2 ou 3 solos dans la style C. Rizzo). Tout cela est, non seulement très bien joué, mis en place et enregistré (très bonne prise de son) mais également très attachant.
Jean-Luc Matte (paru dans les n°89 mai-juin 2003 et 91 sept-oct 2003)
Durée : 44'36 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
'A pusteggia désigne une forme de chanson de rue napolitaine, soutenue par un petit ensemble instrumental "concertino" et interprétée dans une langue spécifique, mélange de métaphores, jeux de mots, dialectes du sud etc. Nando Citarella pratique ce répertoire depuis une dizaine d'années, en situation. Pour cet enregistrement il s'est entouré de trois ensembles différents dont les couleurs instrumentales illustrent le lien que ce type de chanson réalisa, au début du XXème siècle entre musiques populaires (diatonique, tambourin, tambour à friction, autres percussions…) et musiques de salon (cordes frottées, guitares, mandolines, piano…). Il n'est pas indispensable de comprendre les textes pour apprécier cet enregistrement (même si c'est certainement dommage…): la voix de Nando Citarella, parfois théâtrale, parfois teintée de bel-canto est un charme à elle seule et les accompagnements intelligents la mettent en valeur en apportant, de plus, une agréable diversité.
Durée : 64'15 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Il est des CD pour lesquels la première plage n'est pas vraiment représentative, ici ce sont les premières secondes, un peu violon contemporain, qui sont atypiques, puis tout se met rapidement en place dans une ambiance orientale. Un peu à l'image du travail de Thierry Robin, ce groupe italien explore les cultures musicales orientales et tziganes, mais l'immersion semble ici un peu plus superficielle : en visitant comme ils l'annoncent, la route d'Alexandre le Grand de la Macédoine à l'Inde en passant par la Perse, ils passent sans doute à côté de bien des subtilités propres à chaque aire musicale traversée et l'origine occidentale de ces musiciens transparaît bien souvent (voire l'origine italienne comme dans cette très belle berceuse " Aininninna "). Mais cela étant dit, le résultat est loin d'être inintéressant et l'on ne tombe tout de même pas dans une soupe commerciale assaisonnée d'épices orientales : ces musiciens ont une sensibilité à exprimer (du bout d'un plectre d'oud ou d'un archet de violon) et ces musiques, traditionnelles ou composées, pour cordes pincées ou frottées, soutenues par des percussions traditionnelles et ornées de quelques parties chantées méritent l'écoute. Elles sont, de plus, susceptibles d'amener en douceur des oreilles occidentales à se familiariser avec ce type de musique.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°95 mai-juin 2005)
Rappel : "Yasaman" (chronique à venir)
Durée : 42'27 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
La tarentelle est sans doute la danse italienne la plus connue mais est-elle vraiment bien connue ? Mario Salvi nous propose, à travers son troisième enregistrement, un voyage en " Taranteria " histoire de nous faire découvrir, sous les touches de son accordéon, les différentes couleurs de cette danse. Si le CD démarre tout en sensibilité dans un style à la Marc Perrone avec une tarentelle composée par l'accordéoniste, la suite s'avère, la plupart du temps beaucoup plus festive, et nous plonge au cœur de ces cercles ou musiciens et spectateurs mêlés soutiennent musicalement et/ou encouragent le couple de danseurs de l'instant. Les morceaux traditionnels alternent avec les compositions, les pièces instrumentales avec les parties chantées etc… Si l'accordéon mène la danse avec brio, la clarinette joue souvent les compères tandis qu'une guitare, voire une mandoline et, naturellement, des tambourins et castagnettes scandent le rythme. Amateurs de diatonique, ne passez pas à côté de cet enregistrement.
Durée : 48'55 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Un CD difficilement classable : si les percussions (djembés, congas, sabar, dunum…) sont bien présentes sur toutes les plages et assurent quelques beaux moments à elle-seules, divers instruments plus actuels (guitares électriques, basse, batterie, clavier, sax…) et certaines parties chantées en anglais donnent à cet enregistrement une ambiance davantage variété afro-américaine, parfois un peu latino, plus world que trad. en tout cas….
Jean-Luc Matte (paru dans le n°103 sept-oct 2005)
Suite : Cet album a fait l'objet d'une réédition "reloaded with bonus tracks" en 2008 (l'ordre des plages change, on passe de 11 à 12 titres, deux sont remixés et le dernier est désormais une version live)
Durée : 59'20 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Rappel pour ceux qui ne sont pas calés en géographie, les Pouilles sont cette région, tout au sud de l'Italie, côté adriatique (" le talon de la botte "). Une région pas très connue pour ses traditions musicales et, pourtant, on sent bien à l'écoute de ce groupe que les racines sont encore toutes proches : si les musiciens de Malicanti sont bien de la génération revivaliste, il interprètent des traditionnels (uniquement) sans velléités de modernisation, avec ce son traditionnel un peu acide produit par les tambourins et la guitare battante, avec ces voix typées également. Alternant avec quelques belles polyphonies, les tarentelles ont la part belle ici, non pas, bien entendu, celles chorégraphiées que l'on peut connaître chez nous, mais celles de ces moments de convivialité intense durant lesquels un couple de danseurs improvise au milieu du cercle des musiciens et spectateurs actifs, avant de céder la place au suivant. Un type d'exercice auquel les musiciens de Malicanti doivent exceller mais auquel cet enregistrement de studio ne peut malheureusement rendre toute sa vigueur. Un excellent CD tout de même.
Jean-Luc Matte (paru dans le n°105 Janv-fev. 2006)
Durée : 50'09 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Si le texte de présentation du livret nous tient le discours habituel du mélange de la tradition avec les innovations musicales actuelles, ce quatuor sicilien sonne plutôt traditionnel à nos oreilles, avec une instrumentation entièrement acoustique : deux guitaristes dont l'un, le chanteur du groupe, tâte préférentiellement du luth crétois, un zampognaro et un percussioniste chanteur qui joue également de la guimbarde de manière efficace et sans effets inutiles. Quelques invités viennent adjoindre leurs percussions par ci par là. Signalons que la zampogna est de type a paro : un type connu en Calabre et Sicile et moins courant que la classique zampogna a chiave aux sonorités plus graves. Le joueur de zampogna joue également de la flûte à bec, avec un intéressant style très articulé à coup de langue, très italien et qui nous change de ce que l'on peut entendre habituellement par chez nous ou du côté des tin whistles. Les textes des chansons sont naturellement en sicilien, bien servies par les timbres de voix. Le seul petit reproche à faire à ce CD, outre une illustration de pochette un peu abscons, serait sur quelques plages un très léger manque de pêche qui dénote un enregistrement en studio en l'absence de danseurs et de public pour faire monter l'ambiance… Autrement dit, ce serait bien de les entendre en public en France….
Jean-Luc Matte (paru dans le n°113 mai-juin 2007)
Durée : 48'24 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page
Essayez d'imaginer un percussionniste et un guitariste italiens branchés sur les musiques africaines et montant un trio avec un chanteur congolais pour jouer leurs compositions. Pour ce faire ils invitent trois autres musiciens africains : un chanteur congolais, un rapeur sénagalais et un djembéfola également sénégalais et sollicitent deux invités spéciaux : un pianiste brésilien Eumir Deodato et un percussionniste américain, Karl Potter dont je vous ai déjà entretenu à propos d'un CD chez le même éditeur. Le résultat est d'ailleurs un peu à l'image de ce dernier CD : des percussions africaines certes, mais à dose limitée et dans un contexte instrumental relativement occidentalisées (souvent variété africaine, sans rien de péjoratif), avec même quelques influences latines parfois. A déconseiller aux puristes mais, pour les autres, cela se révèle, en particulier sur CD, c'est à dire sorti de son contexte et de son ambiance, plus digeste à écouter que bien des enregistrements de pure percussion.
Durée : 56'55 Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Ref :FTCD43 Recommandé Trad. Magazine
Quoi de plus naturel, pour un groupe pratiquant une musique métissée, que d'utiliser également une langue métissée telle que l'histoire a su en laisser parfois se développer. Et lorsque celle-ci correspond à l'aire couverte par les musiques auxquelles le groupe puise son inspiration c'est encore mieux. Il est donc presque étonnant que Stefano Saletti et sa Piccola banda ikona soit les premiers, à ma connaissance, à utiliser la "lingua franca", ce sabir parlé jadis dans les ports de la Méditerranée, pour poser des paroles sur des musiques composées avec comme références celles des rivages de cette mer. Mais si les linguistes nous expliquent que les sabirs sont des langues généralement sans grammaire ni syntaxe, la musique de ce groupe de six instrumentistes et deux chanteuses est parfaitement construite, souvent sur des rythmes bien enlevés. S'ils sont italiens d'origine, l'inspiration musicale semble un peu plus orientale ou arabisante, sans toutefois trop s'éloigner de certains canons européens (basse-batterie oblige…). Et puis les voix de Barbara Eramo et Ramya pourraient nous faire apprécier n'importe quelle langue…
Jean-Luc Matte (paru dans le N°119, mai-juin 2008)
Durée : 53'01 Autoproduction reprise au catalogue de Finisterre : cf coordonnées en tête de la page Recommandé Trad. Magazine
Cela commence comme une fanfare de cirque très enlevée mais tandis que l'auditeur commence à s'habituer, la machine semble dérailler et part quelques instants dans un style beaucoup plus contemporain. Puis les tubas reprennent la rythmique et un violon ramène la mélodie initiale et relance la fanfare. Voici donc un groupe qui pourrait assurer tranquillement (si l'on peut dire….) mais qui n'hésite pas à sortir des chemins battus, à prendre quelques risques et tant pis si tout le monde n'est pas convaincu, l'ensemble reste de toute façon très plaisant et la vie est trop courte pour se contenter de ronronner. Et puis il y a un solide métier derrière tout cela et une belle énergie, en particulier celle que met Claudio Prima dans les parties chantées (il joue également du diato et est le compositeur principal de ce CD qui comporte 4 traditionnels). Certaines orchestrations avec clarinettes me font penser à celles des musiques de N. Piovani et l'ambiance n'est parfois pas si éloignée de celle de certains films des frères Taviani (Kaos…), une bonne référence non ?
Jean-Luc Matte (paru dans le n°116 nov. Dec. 2007)
Durée : 59'55 CD + 32'15 DVD 12 titres Digipack sans livret Ed. Finisterre : cf coordonnées en tête de la page TT
Comme pour leur album précédent (Contagio cf TM.116), le groupe italien Bandadriatica justifie son appellation en nous invitant à un voyage sur les deux rives de l'Adriatique. Un voyage qui n'est pas seulement virtuel puisque le reportage à voir sur le DVD joint, nous les montre sur le bateau qui les conduira à Dubrovnik, Tirana, Durazzo …ainsi que les rencontres musicales qu'ils y feront respectivement avec le joueur de lijerica (sorte de gadulka croate) Ivo Letunik, le guitariste Bojken Lako... Vous pourrez également entendre Dario Marusic au violon sur l'un des bonus de ce DVD, bien qu'il ne participe pas au CD. Ensemble assez conséquent de neuf musiciens et quelques invités, Bandadriatica pratique une musique très influencée par le jazz et une certaine modernité. Une musique qui apparaît relativement dense avec un fond d'accompagnement très étoffé. Ils ont une nette préférence pour les rythmes qui déménagent et c'est un peu sur les genoux que l'auditeur parvient à la septième plage enfin plus reposante…avant de repartir de plus belle…
Jean-Luc Matte (paru dans le n°127 sept-oct.2009)
Je n'ai pas du chroniquer ce CD dans Trad. Magazine mais il s'agit d'une compilation sur le thème indiqué en sous-titre et permettant de retrouver les groupes cités ci-dessus : Aquaragia Drom, Circo Diatonico, Tamburi del Vesuvio, Mario Salvi et un certain nombre d'autres