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Jean-Luc Matte

Les chroniques CD écrites pour Trad. Magazine
(3/20 : Coffret Aveyron : chronique et interview)

De 1991 à 2009, j'ai rédigé diverses chroniques dans le revue Trad. Magazine que cette revue m'a autorisé à vous mettre en ligne. Les date de parution sont citées, mais ces textes ont été écrits au minimum deux mois auparavant et parfois jusqu'à plus d'un an...

Tout ceci était indépendant des chroniques que j'ai rédigé pour mes infosmumuses, mais pour cette mise en ligne, je ne me prive pas de mettre des renvois des unes vers les autres .... 


Les Musiciens Aveyronnais à Paris

 

Double CD Durée : 72'53 + 67'58
Musicadis, coproduction Conservatoire Occitan,

Bravos Trad. Magazine

Pas facile de coller à l'actualité lorsque celle-ci prend du retard : j'avais fait paraître une interview de Michel Esbelin dans le n°78 afin d'accompagner la sortie de ce CD mais celle-ci a visiblement été un peu retardée. Peu importe, le bébé est maintenant là, ou plutôt les jumeaux puisque la pochette au format original (les bretons d'An Naer Produksion font des émules…) renferme deux CD biens joufflus. A propos de la pochette, celle-ci abrite un beau livret d'un format supérieur au livrets habituels et très complet (contenu des CD, trois articles de présentation des bals musette et de la cabrette, la biographie de chaque musicien, les paroles des chansons et de belles photos noir et blanc correctement imprimées), dommage, par contre, que le système de rangement des CD ne soit pas très adapté. Mais venons-en au contenu sonore : Michel Esbelin nous avait vanté le travail de restauration réalisé par L. Risler à partir des 78 tours originaux et il avait raison : si quelques plages grattent encore (il n'y a pas de miracle) le rendu de la plupart des autres est impressionnant de présence. Ceux qui possèdent le CD sur la cabrette publié chez SILEX en 1993 pouvaient craindre des redites, il n'en est rien : seules deux plages sur les 54 figuraient déjà sur ce CD et trois autres nous permettent d'écouter les mêmes musiciens interprétant le même air mais dans un enregistrement différent ce qui n'est pas sans intérêt. Je vous renvoie à l'interview déjà citée pour le détail du contenu de ce double album qui met assez en valeur le cabrettaire Victor Allard qui varie peu son jeu d'une reprise à l'autre mais qui possède un vrai son. J'apprécie personnellement beaucoup le jeu clair et riche d'Alexandre Cros, enregistré dans le cadre de l'enquête Aubrac des ATP en 1964. Les musiciens auvergnats ont développé, à l'époque des bals musette, une des traditions d'origine populaire les plus riches qu'il nous soit donné de connaître, ces enregistrements nous en restituent un bel aperçu. Quelque soit votre démarche musicale (créatrice ou plus conservatrice) sachez ne pas passer à côté de ces enregistrements. Et si vous êtes danseurs, replongez-vous dans les cadences d'époque, vous devriez y découvrir de nouveaux horizons.

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 78)


Musiciens Aveyronnais à Paris

Interview de Michel Esbelin par Jean-Luc Matte

Pour certains, les disques de collectages ou de repiquage de vieilles galettes resteront à jamais de vieux trucs inaudibles; d'autres au contraire les dégustent comme de bonnes bouteilles. Plaçons nous donc dans la seconde catégorie et apprécions ce cru aveyronnais au fort goût de cabrette que Michel Esbelin, cabrettaire bien connu (1) vient juste de nous mettre amoureusement en bouteille, ou plutôt en CD.

 

Comment est né ce CD ?

C'est un projet qui a démarré avec Christophe Burg (un ami cabrettaire et collectionneur de 78t), il y a quelques années, suite au CD Accordéon en Auvergne chez Silex (2). Il m'a mis en contact avec Pierre Mariac, un violonneux qui travaillait sur la musique traditionnelle pour le département de l'Aveyron. L'idée était de continuer à faire des rééditions de musique auvergnate, dans l'esprit de celui d'Eric Montbel (3) et du CD d'accordéon déjà cité. Le projet est resté informel jusqu'à notre rencontre avec le directeur de l'ADDMD Aveyron, François Legrand, qui nous a aidé à poursuivre le projet, avec le Conservatoire Occitan de Toulouse dans la mesure ou l'Aveyron fait partie de la région administrative Midi Pyrénées et non Auvergne. Le Conservatoire Occitan est donc le producteur du projet avec le soutien du département de l'Aveyron à travers l'ADDMD 12.

 

Une des idées que j'ai avancée tout de suite a été de travailler sur la qualité de la restauration des enregistrements, et ce à partir des originaux et non de bandes magnétiques. J'ai donc commencé par les 78t des collections de Christophe Burg et Roland Fastré et quelques uns que je possédais.

J'ai souhaité travailler avec Lionel Risler, du studio Sofreson à Paris, que m'avait fait connaître Didier Roussin, à l'époque où ils réalisaient une collection musette pour les éditions Frémeaux. Cet ingenieur du son est un spécialiste reconnu, une référence sur Paris tant dans le domaine du jazz, de la chanson (EPM) ou du musette et en particulier pour ce qui touche à la restauration des enregistrements anciens. C'est d'ailleurs lui qui a mis en place le système d'écoute et transfert à la Bibliothèque Nationale de France. J'ai donc prospecté pour rechercher les meilleurs exemplaires de 78t, ceux en meilleur état puis je les aiemprunté à leurs propriétaires pour les confier au studio qui, de ce fait, pouvait en tirer le meilleur, ce qui n'est pas possible lorsqu'on ne lui apporte qu'une copie. On a travaillé à retrouver la netteté, le grain du son et surtout, le spectre sonore le plus large possible : dans nombre de rééditions, à cause des bruits de surface, les aigus sont éliminés et l'on entend un son un peu pâteux. Un de nos objectifs était de retrouver un son plus proche de la réalité, de façon à pouvoir, bien sûr, entendre toutes les variations, tous les coups de doigts mais, au delà, d'avoir une meilleure image sonore de l'instrument, surtout avec des musiciens comme Antonin Bouscatel ou Victor Alard. J'ai donc emprunté des disques à d'autres collectionneurs comme Robert Crumb (le dessinateur américain), Daniel Denécheau, Dominque Cravic, Robert Santiago, Laurence Limier, Philippe Krumm, toujours avec le souci de trouver les meilleurs exemplaires; dans le cas d'un disque de Victor Alard, l'exemplaire disponible n'étant pas de qualité suffisante, nous avons eu recours à une copie du fonds de la bibliothèque nationale (qui dispose d'une collection d'enregistrements anciens).

 

Tous les enregistrements restaurés figurent-ils sur le double CD ?

 Environ les deux tiers y figurent, le tiers restant est mis en dépôt au Conservatoire Occitan.

 

Tu accordes donc visiblement énormément d'importance à la qualité du rendu sonore…

 L'intérêt de la démarche est de retrouver un plaisir musical, il n'y a pas que le côté documentaire, même si, de ce côté là nous avons essayé d'avoir un éventail complet, mais nous voulions qu'il y ait un réel plaisir d'écoute. Ce sont des musiques traditionnelles d'Auvergne, très mélodiques, capables de générer ce plaisir intemporel cher à Didier Roussin; il me disais "Le plaisir n'a pas d'âge". Il a raison : quand c'est beau, c'est beau et cela ne vieillit pas, comme Django Rheinardt par exemple que j'écoute toujours avec le même plaisir depuis mon enfance grâce aux disques de mon père.

 

C'est toute la question des disques de collectages : tant que l'on a pas eu le déclic qui fait que l'on entend ces enregistrements comme des interprétations à part entière et pas uniquement comme du répertoire on passe à côté de quelque chose.

 Oui, il faut comprendre qu'il y a les deux aspects : le document c'est bien mais lorsque tu découvres toute la chaleur humaine, toute l'expression des musiciens qui passe au travers de ces enregistrements, c'est essentiel. Et la qualité de son y contribue énormément : dans le studio, lorsque j'entendais le son restauré, j'avais parfois les poils qui se dressaient. J'ai encore redécouvert la saveur du jeu ancien : le jeu de cabrette est un jeu élaboré, rythmiquement, mélodiquement, il a vraiment une esthétique, un caractère, un goût, quelque chose de fort…

Sur ces enregistrments on peut vraiment apprécier la personnalité de musiciens tels Victor Allard ou Antonin Bouscatel.

 

Qui n'était pas aveyronnais…

 Oui, il était cantalou mais nous avons repris des morceaux où il était accompagné par Gineston, un accordéoniste aveyronnais : Bouscatel essayait de trouver des accompagnateurs de qualité pour mettre en valeur son jeu. Bouscatel est le grand monument de la cabrette, l'héritier de Ranvier (originaire de l'Aubrac), de ce doigté parisien, avec cette maîtrise, cette richesse du travail du son. Il avait une noblesse dans l'exécution, une grande dimension artistique, une esthétique riche et soignée. Cette dimension musicale se retrouve chez Victor Alard mais avec un jeu un peu plus moderne, peut être plus simple, plus doux : je dirais que c'est le poète de la cabrette. Il a un sens de la justesse, de l'intensité dans les phrases qui est remarquable. Il était très apprécié à Paris pour son jeu, on pouvait l'écouter longtemps sans se lasser car chaque mélodie était comme une petite histoire dans laquelle il t'embarquait.

 Bouscatel représente la grande génération d'avant 1914, il y en avait d'autres, Ranvier bien entendu, Soulié, Bonal, Angles etc.., beaucoup d'Aveyronnais d'ailleurs, mais la plupart de ces musiciens n'ont jamais enregistré et même si j'avais retrouvé des cylindres de Léon Chanal (4), la qualité de conservation de ceux-ci limite malheureusement l'intérêt de ceux-ci à l'aspect documentaire. Bouscatel reste donc la référence pour cette époque avec ce jeu à la fois très mélodique et très rythmé grâce au picotage.

 

Tu as parlé d'Antonin Bouscatel, de Victor Alard, d'Emile Gineston, quels sont les autres musiciens présents sur ce double CD ?

 En vrac, Adrien Bras, (diatonique), Marcel Bernard, (cabrette), Georges Cantournet (cabrette et essentiellement chromatique), Pierre Ladonne (le père, cabrette), Henri Chalies (cabrette), Pierre Fenayrou (cabrette), Sylvain Poujouly (cabrette), Achille Marc (chromatique), Joseph Lagali (cabrette), Alexis Thérizols (cabrette) pour citer surtout les aveyronnais, mais à Paris, Cantalous et Aveyronnais enregistraient ensemble, ils formaient une seule et même famille de musiciens et il y a donc également pas mal de cantalous présent sur ces enregistrements. Ils jouaient beaucoup pour les amicales aveyronnaises qui étaient les plus nombreuses, autour de Martin Cayla par exemple qui était cantalou mais marié à une aveyronnaise de Vilcomtal. A Paris, un musicien auvergnat sur deux était aveyronnais et la cabrette était très bien représentée chez eux, dans tout le Carladez, la Viadène et la vallée du Lot.

Parmi les non aveyronnais présent sur ce disque il faut donc citer les accordéonistes Jean Pradal, Jospeh Aigueperse, Charles Péguri et également Guéniffet qui était un vielleux de la Marche, qui a enregistré avec Bouscatel et Allard. Ce qui est intéressant d'ailleurs c'est que sur cet enregistrement on entend non seulement le chien de la vielle mais également le clavier.

Mais il n'y a pas que les formules traditionnelles avec cabrette, il y a des choses atypiques, par exemple un enregistrement avec banjo mélodique et accordéon (Mercou et Paul) ou encore Emile Gineston jouant des bourrées avec des clarinettistes.

 

Tu cites Georges Cantournet et Marcel Bernard (deux neveux de Martin Cayla), tu ne t'es donc pas limité aux enregistrements les plus anciens ?

 Cela va jusqu'à 1948, c'est-à-dire les enregistrements 78t du domaine public (Le Soleil, Colombia, Perfectaphone, Polydor, Pathé, Pacific…) et j'ai complété avec des enregistrements sur bande de la collection personnelle de Pierre Ladonne fils réalisés vers 1958 ainsi que des enregistrements d'Alexandre Cros réalisés par Jean-Dominique Lajoux dans le cadre de l'enquête Aubrac du musée des Arts et Traditions Populaires en 1964. Ces bandes ont également été restaurées en studio pour leur rendre une nouvelle jeunesse et cela en valait la peine : la Tournijaire de Cros est un truc extraordinaire, c'est un jeu de l'école à Soulié, Angles ou Sébrier, un style que l'on retrouve dans le jeu de Joseph Ruols.

 

Un style moins parisien ?

 C'est également parisien mais c'est un doigté peut-être un peu plus rustique, plus rugueux, avec un rendu différent : au lieu de travailler le limagnier sur le bord du trou avec la dernière phalange de l'index, ce vibrato est exécuté avec l'index et le majeur (comme on peut le voir sur le film de J.D. Lajoux). Cela donne un vibrato un peu plus dur mais plus vif. C'est tout à fait matrisé, pas du beleubeleu comme disait Jean Bergheaud (4) mais un autre son. Le jeu du père Ladonne est aussi remarquable par sa finesse, son expression et son inventivité.

 

Quel est l'intérêt d'inclure aux cotés des nombreux musiciens inédits cités ci-dessus, des musiciens tels Cantournet qui ont inondé le marché à leur époque avec des enregistrements qui étaient souvent un peu décadents (et déjà réédités en CD aujourd'hui) ?

 A côté des productions plus commerciales du néofolklore, Pierre Roux, George Cantournet et Robert Arribat se réunissaient souvent autour du père Ladonne pour retrouver un style plus traditionnel (mais ce dernier savait également jouer des airs non auvergnats style Reine de musette ou autre…)

 

Tu es cabrettaire, pourquoi avoir commencé par t'occuper des accordéonistes (5) avant de te consacrer davantage aux cabrettaires ?

 Le disque de cabrette était déjà réalisé par Eric Montbel ; Philippe Krümm avait proposé à Daniel Denécheau et à moi-même de faire la suite logique sur l'accordéon. Pour des raisons de disponibilités de Daniel, je me suis retrouvé seul à le faire et, ayant retrouvé, entre autres, la famille à Henri Monboisse (1889-1960) j'avais des éléments intéressants à faire partager. Mais en musique auvergnate le découpage entre accordéon et cabrette est assez arbitraire car les deux sont simultanément présents sur de nombreux enregistrements.

 

Il reste encore des choses à éditer en Auvergne, je pense à Joseph Ruols en particulier…

 Oui, l'AMTA, a consacré une partie de l'exposition "Les musiques du paysage" à la vie et à l'image de Joseph Ruols mais il n'existe malheureusement pas de CD consacré à ce musicien qui reste mon cabrettaire actuel préféré. Il y aurait encore beaucoup d'enregistrements anciens ou de collectage à rééditer, sur les violoneux auvergnats par exemple. Il y a également des musiciens qui ont déjà été édités sur disque ou CD mais qu'il serait intéressant d'enregistrer à nouveau, peut-être en solo : Pierre Ladonne, Louis Rispal… Tout cela peut sembler désuet car la mode est plutôt au métissage et aux expériences nouvelles mais je pense que le passé reste toujours une source d'inspiration et d'enrichissement. Actuellement l'image semble plus importante que la musique, je suis un militant des belles choses du passé : en tant que joueur de cabrette, je dois énormément à Robert Arribat, un ancien qui m'a beaucoup appris et qui m'a donné une cabrette ancienne avec une anche de Pierre Ladonne (père) qui date de 1949 qui ont complètement transformé ma manière de jouer, qui m'ont permis de découvrir de nouvelles sensations et d'approfondir le travail des doigtés pour améliorer l'expression et le phrasé. De même, le fait d'avoir joué avec des anciens musiciens d'Aubrac, d'être entré dans leur jeu, a été pour moi une expérience irremplaçable et déterminante dans mon parcours de musicien. L'écoute d'enregistements anciens ne peut pas remplacer ce type d'expérience humaine et musicale mais cela va dans la même direction, c'est complémentaire… et puis j'aime bien me perdre sur les petites routes d'Aubrac.

 

NDLR : L'absence d'enregistrement de Joseph Ruols a été en partie réparé par la suite par la parution d'un CD en duo avec Jean Pons, mais ce n'est pas encore LE CD de Joseph Ruols que les cabrettaires attendent

(1) On l'écoutera par exemple sur "Quand on fait le même chemin", Michel Esbelin, Didier Pauvert, AMTA MG 024

(2) "L'accordéon en Auvergne enregistrements historiques 1906-1980" AMTA, Auvidis Silex Y 225115 - 1996

(3) "Cabrette - L'âge d'or de la cornemuse d'Auvergne - Enregistrements historiques 1895 - 1976" AMTA, Auvidis-Silex Y225104

(4) (1864-1912), enregistrements réédités dans le CD "Cabrette - L'âge d'or…" op. cit.

(5) A lire sur le livret du CD "Cabrette - L'âge d'or…" op. cit. ou écouter sur le 33t "Musique d'Auvergne, Jean Bergheaud", Discoval, 1980

(6) Citons également le CD "France, accordéonistes en Aubrac" Buda records 92742-2 réalisé par M. Esbelin

 


Encadré :

La cabrette en deux mots


Michel Esbelin à la cabrette le 25 septembre 2004 Salle Pougin à Montigny-lès-Metz

Si nombre d'entre vous savent ce qu'est une cabrette, il n'est peut-être pas inutile de le rappeler aux autres…

Instrument emblématique du folklore auvergnat, la cabrette fait partie de la grande famille des cornemuses (instrument à anches et dotée d'un sac faisant office de réserve d'air). Son origine n'est pas entièrement élucidée mais elle est très probablement née à Paris au XIXème siècle, empruntant à la musette baroque des siècles précédents son soufflet, les quatres boules qui surmontent hautbois et bourdon et la robe du sac en tissus à motif. La forme intérieur du hautbois est par contre radicalement différente (cône irrégulier) de celle de la musette baroque (cylindrique) et doit certainement à des formes anciennes de cornemuses du Centre de la France (voir les travaux de B. Blanc à ce sujet). C'est cette perce de hautbois qui donne à l'instrument sa sonorité particulière reconnaissable entre toutes : une sonorité riche en harmoniques, à la fois incisive et ronde. Une sonorité qui demande à être travaillée par le musicien, note par note au moyen de vibrés spécifiques (dont le fameux limagnier exécuté sur la tonique). La cabrette a été adoptée par les auvergnats travaillant à Paris et ramenée au pays, particulièrement dans le sud du Cantal et le nord de l'Aveyron et de la Lozère (alors que d'autres régions d'Auvergne préféreront violon ou vielle). La présence de nombreux cabrettaires à Paris, entraînera une émulation certaine et le jeu de la cabrette atteint au début du siècle un niveau technique impressionnant que les enregistrement nous permettent d'écouter aujourd'hui encore. C'est en France, la seule cornemuse pour laquelle on connaisse avec précision une technique de jeu ancienne aussi élaborée.

Son caractère modal, la richesse de sa sonorité et cette technique de jeu élaborée devraient être des atouts pour cet instrument, il me semble actuellement que ces deux éléments desservent parfois sa popularité hors Auvergne, les musiciens lui préférant les musettes du Berry-Nivernais-Morvan moins typées et donc plus polyvalentes (l'échelle de la cabrette est, de plus, non tempérée). En attendant que cette situation évolue (nombre de cornemuseux ayant fait leur premières armes sur des cabrettes sont toujours tenté d'y revenir et d'autres musiciens commencent à la découvrir), on peut écouter les anciens cités par Michel Esbelin ainsi que quelques excellents cabrettaires de la génération actuelle : Dominique Paris, Didier Pauvert, Jean Bona, Christophe Burg, Yves Cassan etc… et, bien entendu, Michel Esbelin.

Jean-Luc Matte (paru dans le n° 78)


Rappels Michel Esbelin : voir à partir de celui-ci :

" La valse des ombres - La cabrette, cornemuse d'Auvergne"
CD Michel Esbelin cabrette


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