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Jean-Luc Matte

Infos mumuses
Les citations de la semaine

Année 2002

Chaque semaine, je livre à votre sagacité, une citation dont l'auteur est a découvrir. Ci-dessous une petite compilation de celles-ci ainsi que quelques autres extraits que je vous ai livrés sans vous faire chercher... 


"Votre belle saura quel est notre pouvoir.
Même, pour m'approcher de cette inexorable,
Et vous la rendre favorable,
En petit chien vous m'allez voir
Faisant mille tours sur l'herbette ;
Et vous en pèlerin jouant de la musette
Me pourrez à ce son mener chez la beauté
Qui tient votre coeur enchanté.
Aussitôt fait que dit ; notre amant et la fée
Changeant de forme en un instant :
Le voilà pèlerin chantant comme un Orphée,
Et Manto petit chien faisant tours et sautant.
"

"Le petit Chien qui secoue de l'Argent et des Pierreries", et fait partie des "Contes et Nouvelles en Vers" de Jean de La Fontaine.


"Pourquoi lancer cette recherche à propos d'un instrument disparu et qui ne sera plus utilisé sinon à titre anecdotique ou de reconstitution ?

Tout d'abord parce que, bien que nous ne nous piquions pas d'Archéologie dans cette revue, ce serait intéressant de contribuer ainsi à l'histoire mondiale des cornemuses.

Mais la raison primordiale est autre. L'existence de la veuze est la justification absolue et complète de notre droit à l'utilisation du biniou bras, du "grand biniou" (…)

En jouant du grand biniou aujourd'hui, qu'il soit fabriqué en Bretagne ou importé, c'est de la cornemuse guérandaise et briéronne TELLE QU'ELLE DEVAIT EVOLUER que nous jouons et c'est pour cela qu'il est si important de la connaître et de la faire connaître"

Emile Allain dans le numéro de Noël d'Ar Soner 1968 (n°169) No comment...


"L'accueil qu'a bien voulu réserver "l'Education Musicale" à cette petite enquête sur les instruments à outre - les chères cornemuses et musettes - me touche très particulièrement; car je ne trouve rien de plus pénible que l'ignorance d'un grand nombre de musiciens, leur dédain injustifié envers ces instruments qui, plus que d'autres, ont leur lettres de noblesse, et dont la longue histoire est à la fois fabuleuse, tendre et héroïque."

Jean Maillard, paragraphe d'introduction à une série d'articles publés dans la revue "L'éducation musicale" en 1964. Un travail de précurseur bien avant la période revivaliste des années 70...


"Une des plus jolies choses que j'ai vues en Grèce, ce sont les musiciens ambulants. Souvent vous rencontrez dans les villages deux hommes qui vont ensemble. Ils sont couverts de grands manteaux de grosse laine blanche. Les chiens hurlent après eux d' une façon formidable et les poursuivent jusqu' à ce qu' ils se soient réfugiés sous le hangar d' une maison. Coiffés d' une sorte de petit turban noir très large, dont les deux bouts leur pendent sur les oreilles (l' un d' eux repasse sous le menton comme dans les chaperons du moyen âge), vêtus de guenilles, chaussés de sandales de toile, le plus grand souffle dans une vessie et le plus jeune porte au flanc un grand bissac. Après qu' ils ont fait leur collecte, ils s' en vont et les chiens se remettent à aboyer. J' en ai vu qui étaient noirs de boue et de crasse ; et là-dessous des figures charmantes, avec des airs de prince ou de galérien."

Gustave Flaubert, correspondance, nouvelle éd. augmentée. 2e série. 1847-1852 lisible sur http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?O=88325&T=2


"[...] La musique de jazz a toujours été universelle: grâce à l'enregistrement elle s'est développée et répandue très rapidement de par le monde et pleins de musiciens de partout on pu se l'approprier.

On peut trouver des combines pour la relier à sa propre culture; dire par exemple que se sont des français qui ont créé la Louisiane et qu'ils ont été les premiers à confier des instruments aux esclaves pour jouer de la musique française, parce que les tamtams d'Afrique n'intéressaient pas ces blancs là.

On peut délirer, se trouver des liens historiques (en fait l'histoire on s'en fout quand on est des hommes avant tout). On peut dire que la première musique non-africaine sur laquelle dansaient les esclaves était la musique bretonne: sur les bateaux on les sortait sur le pont (pour ne pas " gâter le bétail " - il fallait qu'ils arrivent à bon port en bonne forme); la plupart des équipages étant nantais, on peut donc dire qu'on les faisait danser, enchaînés, au son du biniou. [...] "

du contrebassiste jazz Henri Texier (transcrite d'une émission de radio )


"Il est évident pour tous, y compris l'ensemble des acteurs institutionnels, qu'il faut assurer à tout prix la sauvegarde, la restauration et la mise à disposition du public d'une chapelle romane. En revanche, la même question relative au patrimoine sonore n'est toujours pas posée."

tirée de l'un des deux manifestes de Frémeaux et Associés dont je vous avais parlé dans les infos de la semaine précédente. A lire sur http://www.fremeaux.com

 


" (...) En grand' trisesse environ de trois jours

Je fu ainsi sans d'elle avoir secours.

Au bout du temps ouy une musette

Dedans,un pré sur la menue herbette:

Vers le rocher je tourne le visage

Si je verrois les brebis au gagnage.

Lors j'advisay la gentille fillette,

Qui escoutoit le son de la musette:

Vous eussiez veu chacune s'approcher

De ce sonneur :il commance à marcher,

Toujours sonnant doucement les attire,

Mene la danse, & apres se retire,

Prenant plaisir veoir faire petits saux

Au gays bergiers, dansans bransles nouveaux

Sur la Viette, riviere de renom,

Qui en Gastine ha sur toutes le nom:

Où font seiour les Serenes facondes.

Et de leur chant resjouissent les ondes.

D'ouir le chant je fus tant resjouy

Qu'incontinent mis tristesse en oubli:

Tant fuz joyeux d'entendre leur musique

Que fis clameur du pays magnifique.

Noble pays, qui sur toute la France

Avez produit des filles d'excellence,

On ne sauroit en aucun jeu de pris

Autres trouer qui emportent le pris:

Soit à chanter & danser par mesure.

Car ces dons là procedent de nature.

Je voy les Rois & Princes estrangers

Estre apprentis de vos bransles legers.

Or ne desplaise au Tybre, ny au Rosne,

Ny au grand Nil, ny aussi à la Saune,

Fleuves qui ont par l'univers grand' bruit,

Car la Viette apporte plus beau fruit :

D'un Simois & Xante de renom

Nostre Viette ha surmonté le nom:

Digne d'avoir des sources immortelles,

Puis que ses eaux nourrissent les pucelles.

Or chantez donc, & dansez Ies fillettes

Vostre doux chant excede les musettes.

Chere Gastine, avant la mort me donne

Le coup du dart, qu'ingrat je t'abandonne.

Donques j'estoy mussé dans des espines

Pour contempler leur façon & leurs mines :

An coing du roc, au bout de la prairie,

Estois tout coy pour veoir la Bergerie.

Là se prenoit entr'eux tant de soulas,

Tant à danser qu'inventer autr'esbas, […]"

"L'Adolecence de Iaques du FOUILLOUX, ESCUYER, SEIGNEVR DVDIT LIEV, EN GASTINES, Pays de Poictou."

A PARIS,

Pour Galiot du Pré, Librairie, ruë St Jacques,

A l'enseigne de la Galère d'or.

1573. (merci à Dominique Gauvrit pour ce texte...)


" Dieu sait s'il y avait des raisons de gueuler en ce temps là. On aurait sans doute de bonne raison de la ramener encore aujourd'hui mais puisqu'il n'y a plus en Armorique que le passé et la tradition qui comptent alors forcément !!! "

de Dominique Le Guichaoua, extraite de le chronique du Cd se Storlok dans Trad. Mag. nov-dec 2002


"Pour qui a décidé de la traverser vite - trop vite - peu de pays en France quand on les visite protestent aujourd'hui aussi prosaïquement - aussi sainement - que la Bretagne contre une certaine idée convenue qu'on s'est faite d'eux par les vieux livres. Pour elle, comme pour nous, les temps sont allés vite, et elle ne les récuse pas. La Bretagne a cessé de vivre, si elle l'a jamais fait, de souvenirs et de légendes. Pennbaz, terre-neuvas, binious et bombardes, diablotins, korrigans et lavandières de nuit, toutes ces images d'Epinal d'un répertoire un peu falot qui ne mérita jamais beaucoup mieux qu'un moment de triomphe au music-hall ont réintégré le musée folklorique, et c'est tant mieux : l'essentielle, la solide Bretagne n'a jamais rien eu à voir avec le pittoresque."

Julien Gracq. Lettrines. p. 217 Ed. José Corti. Et cela date de …. 1967 : nul n'est prophète, quelques années plus tard les Sœur Goadec triomphaient à l'Olympia, puis Lorient devenait le plus gros festival de France tous genres confondus etc…


"Ce fut Mathieu de Fourgeot qui commanda le dîner, et qui le commanda bon. Au dessert, deux marmottes (deux jeunes Savoyardes) s'approchèrent de notre table avec leurs vielles ; Le Brun les fit asseoir. On les fit boire, on les fit jaser, on les fit jouer. Tandis que mes trois convives s'amusaient à en chiffonner une, sa compagne, qui était à côté de moi, me dit tout bas : "Monsieur, vous êtes là en bien mauvaise compagnie : il n'y a pas un des ces gens-là qui n'ait son nom sur le livre rouge (qui ne soit connu comme débiteur insolvable)."

Tirée de "Jacques le Fataliste", de Denis Diderot.

La situation équivoque de ces vielleuses n'est pas sans préfigurer les occupations de certaines "hurdy-gurdy girls" en Californie au XIXème siècle.


<<Comme il n'y avait là ni vielle ni musette, on dansa aux chansons. Les gens gais ne sont jamais embarrassés de rien. A la fête de Valeyre, de peur de perdre une minute, une voisine doublait le ménétrier; et lors des pauses où il vidait chopine, elle ramageait, accoudée à la table, un mouchoir sous le coude et la joue dans la paume :
"Et ra hagnagna, tideli, tidelidelette, et ra hagnagna, tideli, tidelidela!"
>>

d'Henri Pourrat tirée de Gaspard des Montagnes.

La bourrée en question ("Et ra hagnagna, tideli, tidelidelette, et ra hagnagna, tideli,

tidelidela!") semble bien être celle connue sous l'appellation "La Rude" et dont la mélodie fait :

Sol do mi sol sol, fa-mi-ré, ré-fa-mi-ré-mi do

sol do mi sol sol, fa-mi-ré, ré-fa-mi-ré-do

mais la seconde partie de Delai lou ribotel colle également bien.

complétons parce qu'Alexandre Vialatte écrivait sur Henri Pourrat :

"Ne croyez pas non plus que l'Auvergnat passe sa vie à danser la bourrée en jouant de la cabrette sur le flanc aride des volcans, à moins que ce ne soit pour les cartes postales, c'est à dire par goût du grandiose et du bénéfice commercial.

La vraie Auvergne ne date guère que de Pourrat. Avant lui Vercingétorix avait eu une idée confuse de cette province, mais il n'avait eu le temps que de mourir pour elle. Pourrat lui a consacré sa vie. Pourrat, c'est le "chef lieu du Puy de Dôme" comme l'écrivait une écolière. Voilà ce que dit le sens commun quand nulle géographie ne l'embrouille.

Car l'Auvergne a deux capitales : Clermont Ferrand aux yeux de l'histoire, Henri Pourrat aux yeux de la poésie. Et c'est justice : Pourrat a fait l'Auvergne. Il l'at trouvée comme un vieu sou romain oublié là par les gaulois, dans un sillon, toute couverte de vert-de-gris; il l'a frottée, il l'a polie, il en a fait briller la tête, il en a fait briller le profil. Bref, après l'avoir découverte, il l'a créée, il l'a même retouchée, au besoin il l'a inventée. Maintenant c'est ce portrait qui fait foi (on le trouve dans Gaspard des montagnes). S'il se trompe, c'est elle qui a tort, car c'est en lui qu'elle se ressemble. L'original n'a plus qu'une valeur de copie."


Dialogue entre deux personnages nommés Lewis et Morse :

"- Vous devriez investir dans du Wagner, Lewis. cela vous ferait plus de bien que toutes ces conneries que vous écoutez.

- Jamais quand vous êtes là.

- Dieu merci !

- Moi, je ne vous reproche pas vos goûts.

- Et vous préférez quoi, vous ?

Lewis arrivait au rond-point du Plain. Il prit la deuxième sortie, après St Clement's et s'engagea dans Cowley's Road.

- Je vais vous dire ce que je ne peux pas supporter. La cornemuse.

Morse sourit.

- Un jour, quelqu'un a dit que sa musique préférée était le son des cornemuses qui s'évanouit au loin."

"Les filles de Caïn" de Colin Dexter, collection 10/18 :


La mariée entre dans l'église :

"Emily apparut comme nue sous une robe de fleurs fraîches, voilée par un tulle végétal. Peter, Laura et Ernest portaient la traîne, tandis qu'Algernon en grande tenue, vêtu d'un kilt aux plis impeccables, jouait tant bien que mal d'un instrument qui avait l'air d'une cornemuse confectionnée dans un estomac de tortue géante"

"L'île des gauchers" d'Alexandre Jardin

Et oui, lorsque l'on est serviteur écossais perdu dans une île du pacifique, il faut un peu se débrouiller…


" Peu doué pour la planche à voile, le ski de fond, le marchandising et la bourrée poitevine, le Noir moyen, à sa naissance, présente peu de chances de devenir un jour président des États-Unis."

Pierre Desproges


" On peut aimer faire des instruments comme ça et haïr la musique qui va avec. Moi, j'en joue jamais chez moi de ça, jamais, c'est insupportable ! Mais si, mais si, c'est vrai. Mais c¹est très beau, c'est un instrument qui est très beau. C¹est-à-dire que moi, j¹ai vu des gens qui clouaient leur vielle au plafond : une idée excellente ! C'est magnifique. Vous imaginez : une vielle, clac !, un énorme clou au plafond ! Alors, il y a évidemment les gens qui viennent : " Oh ! c¹est scandaleux, ils ne savent pas ce qu¹ils ont fait ". Mais ils savent très bien ce qu'ils ont fait : c¹est magnifique une vielle, c'est superbe. Donc moi, je fais des instruments que, j'espère, l'on va clouer au-dessus de l'armoire "

Jacques Grandchamp, au micro de C. Bourgine (France Cul) à St-Chartier 2002.


"Il faut savoir qu'en Belgique, sur les inventaires de "Carnets de bal" qui datent du XIXème siècle, on trouve des valses à cinq temps ! ".

Gilles Péquignot du groupe alsacien "Au gré des vents". après avoir lu l'ouvrage de Roger Hourand sur "L'usage du carnet de bal en Wallonie" ? Vous aviez pu la lire dans Trad. Mag sept-oct 2002..


"Le folkloriste bancha son magnétophone et agita le micro sous le nez de Naska. La vieille en fut irritée -venir en visite et la menacer avec un pareil bâton. Fallait-il absolument le lui fourrer jusque dans la bouche, sa voix ne serait-elle pas entrée à moins dans la machine ? Mais qu'y pouvait-elle. Elle n'avait plus qu'à rassembler ses souvenirs.

Les visiteurs encouragèrent à tour de rôle Naska à évoquer de vieilles histoires. Ils dirent en riant que c'était important. On conserverait les bandes dans les archives de l'université, où tout le monde pourrait les écouter et les transcrire. Quand Naska demanda pourquoi on procédait ainsi, on lui répondit que c'était l'usage. Les traditions ne devaient pas se perdre.

" Demandez à des plus jeunes, ils ont une meilleure mémoire " essaya Naska, mais sans succès. On interrogeait précisément les vieux, au cas où ils viendraient à mourir… Naska n'avait bien entendu rien à craindre de ce côté, mais à tout hasard, que rien d'important ne reste enfoui "dans la nuit des tombeaux", comme l'exprima poétiquement le folkloriste.

Naska se mit donc à égrener ses souvenirs. Elle parla de son enfance à Suonieli, près de Petsamo, de sa jeunesse et de son âge mûr. Ce dont elle ne se souvenait pas elle l'inventait."

"La forêt des renards pendus" d'Arto PAASILINNA (1983)


"La communauté des artistes et acteurs des musiques actuelles a largement fait la preuve de sa dynamique et de sa capacité à exister et à créer dans un environnement défavorable, sinon hostile. Gageons qu'elle sera très attentive et réactive à toute évolution positive ou négative des conditions d'exercices de ses activités".

extrait de l'éditorial de Jean Blanchard dans le numéro d'octobre 2002 du journal du CMTRA.


"Quand les nouveaux venus ont achevé leurs casse-croute, deux d'entre eux pêchent dans leur musette des tuyaux noirs, les ajustent l'un à l'autre, et cela donne des clarinettes: les voici qui se mettent à téter leurs instruments et en tirent une dégoulinade de notes. Celui qui portait la boite noire en soulève le couvercle et découvre un accordéon. (...) Ils jouent des airs qui te mettent des chatouillements dans les genoux, et ces trois là font du bruit comme trente. Les autres, qui ne touchent pas, chantent et poussent d'une voix aigüe des prrrrrrrrrrrrrrt! à te percer les oreilles. Rien de commun avec la Philarmonique.

Les clients ont abandonné les cafés, la pharmacie, l'épicerie, la boulangerie, la boucherie, le commerce s'est arrêté aussi loin que vole la musique.(...) Mais les Italiens semblent inquiets de ce rassemblement. Soudain, ils interrompent le concert, rangent leurs instruments, font comprendre qu'ils veulent s'en aller. Comment s'en aller?

" Pa partchi!

-Si si parti. Carabinieri! Noi, prigione!

-Ils disent que les gendarmes les mettront en prison"

Et la quête? Est-ce qu'ils ne vont pas faire la quête? Ils ramasseraient une fortune. Mais non, leur musique ils l'ont joué pour le plaisir, pas pour la quête. Ils s'en vont, ils se faufilent, permesso, permesso! ils descendent la rue Conchette comme un troupeau de chèvres, ils ne savent pas ou ils vont, mais ils y vont d'un pied rapide.

 

Voilà comment sont les Piémontais, qui sont des sortes de paysans, des sortes de maçons, des sortes d'artistes."

Jean Anglade in "La Bonne Rosée". ( la rue Coinche se situe à Thiers)


"Bonjour, je suis maintenant ta nouvelle amie. Je m'appelle Cornemuse, mais j'ai beaucoup de surnoms dans les différentes régions du monde. J'ai un gros ventre que l'on appelle poche, une tête que l'on appelle souche à laquelle sont fixés mes deux membres"

Bernard Boulanger : le site web de la Piposa nous indique que c'est ainsi qu'il présentait la cornemuse aux premiers enfants de la Piposa, association crée en février 1984


" Tirant d'un flûtiau, d'une cornemuse, des airs de son pays méridional, dont la lumière s'accordait bien avec les beaux jours, un homme en blouse, tenant à la main un nerf de boeuf, et coiffé d'un béret basque, s'arrêtait devant les maisons. C'était le chevrier avec deux chiens et devant lui son troupeau de chèvres. Comme il venait de loin il passait assez tard dans notre quartier ; et les femmes accouraient avec un bol pour recueillir le lait qui devait donner la force à leurs petits. "

de Marcel Proust (La Prisonnière. A la recherche du temps perdu. p. 1691 Ed. Quarto Gallimard 1999)


"Ainsi, les bagadoù ont inventé un quatrième pupitre : le pupitre percussions. Ceci soulève une question quant à la composition des frappes. Il arrive en effet que les percussions devienne un pupitre qui, soit fait du "doublage", soit lutte contre le pupitre caisses claires au lieu de le renforcer en ajoutant une autre ligne de rythme. De ce nouveau pupitre naît un discours rythmique à part entière pas toujours conçu en harmonie avec le propos des caisses claires"

Dominique Molard dans musique Bretonne Juillet-août p 27


"Il ne s'agit pas de chanter comme la petite mémé qui chevrote et que l'on a collectée il n'y a pas si longtemps… Il faut aller au delà de ça. Il faut "sentir" la mémé, comment elle chante et la saveur qu'elle y met encore malgré son âge et sa bouche édentée, pour aller vers ce que nous devons être, nous aujourd'hui."

Equidad Barès, interviewée par Jacmé Gaudas dans Trad. Mag. n°68 de novembre décembre 1999.


"Lors,je vis là tout en un cerne: vièle,rubèbe,guiterne, leüt morache,michanon, citole et le psaltérion, harpe,tabour,trompes,naquaires, orgues,cornes plus de dis paires, cornemuses, flajos, chevrettes, douceines, simbales, clochettes, tymbre, la flaüste brehaigne et le grand cornet d'Alemaigne.

Flajos de saus,fistule,pipe, muse d'Aussay, trompe petite, busines,élès,monocorde ou il n'y a qu'une seule corde et muse de blef tout ensemble.

Et certainement il me semble qu'onques mais tele mélodie ne fu veue ne oïe.''

Guillaume de Machaut "Le remède de Fortune"


"Outre le menu peuple des avaleurs de sabres et des grimaciers, il y avait sur le bowling-green de vrais spectacles. Il y avait un circus à femmes retentissant du matin au soir d'une sonnerie magnifique de toutes sortes d'instruments, psaltérions, tambours, rubèbes, micamons, timbres, chalumelles, dulcaynes, gingues, chevrettes, cornemuses, cornets d'Allemagne, eschaqueils d'Angleterre, pipes, fistules, flajos et flageolets. Il y avait sous une large tente ronde..."

Victor Hugo " L'homme qui rit."


"Ceux qui se retiennent le mieux, ce sont les airs simples, les anciens, qui sont, de plus, les plus beaux"

Jean-Jacques Goldman, cité par Michel Breulles dans son interview d'un bulletin de l'UGMM de 2002


" 1 Le roi Nabuchodonosor fit une statue d'or: sa hauteur était de soixante coudées et sa largeur, de six coudées. Il la dressa dans la plaine de Doura, dans la province de Babylone.

2 Et le roi Nabuchodonosor envoya des messagers pour rassembler les satrapes, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les légistes, les magistrats et tous les fonctionnaires des provinces, afin qu'ils viennent pour la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée.

3 Alors les satrapes, les intendants, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les légistes, les magistrats et tous les fonctionnaires des provinces se rassemblèrent pour la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée, et ils se tinrent devant la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée.

4 Le héraut cria avec force: "On vous le commande, gens de tous peuples, nations et langues!

5 Au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du luth, de la cornemuse et de tous les genres d'instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or que le roi Nabuchodonosor a dressée.

6 Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas, sera jeté au moment même au milieu de la fournaise de feu ardent."

7 Là-dessus, à l'instant même où tous les gens entendirent le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du luth et de tous les genres d'instruments, les gens de tous peuples, nations et langues se prosternèrent et adorèrent la statue d'or que le roi Nabuchodonosor avait dressée."

Traduction Oecuménique de la Bible Ancien Testament, le livre de Daniel, 3.5 ("Néboukadnetsar" est une traduction assez particulière de Nabucodonosor, roi de Babylone)


"Sub exitu quidem uitae palam uouerat, si sibi incolumis status permansisset, proditurum se partae uictoriae ludis etiam hydraulam et choraulam et utricularium ac nouissimo di histrionem saltaturumque Vergili Turnum. Et sunt qui tradant Paridem histrionem occisum ab eo quasi grauem aduersarium."

"Sur la fin de sa vie, il avait fait voeux, dans le cas où l'empire lui resterait, de paraître aux jeux qui seraient célébrés en l'honneur de sa victoire, et d'y jouer de l'orgue hydraulique, de la flûte et de la cornemuse, et de danser le Turnus de Virgile, au dernier jour de ces jeux. "

Suétone, la vie des douze césars, à propos de Néron.
Remarquer que, contrairement à ce qui est souvent écrit, ce texte fait mention d'un "utricularium" et non de "tibia utricularium" !


"Mon Epinette"

"Jean fait la cour à Jeannette

Dans mon salon campagnard,

Aux sons de mon épinette.

Fou de sa mine finette

Et de son grand oeil mignard,

Jean fait la cour à Jeannette

Dont la voix de serinette

Mêle un branle montagnard

Aux sons de mon épinette.

Avec une chansonnette

Au refrain très égrillard

Jean fait la cour à Jeannette.

- Là-bas, plus d'une rainette

Coasse dans le brouillard,

Aux sons de mon épinette.

La lune à la maisonnette,

Sourit, - timide et gaillard,

Jean fait la cour à Jeannette.

Il suit partout la brunette,

De l'étagère au placard,

Aux sons de mon épinette.

Aussi câlin que Minette

Qui se pourlèche à l'écart,

Jean fait la cour à Jeannette.

Il effleure sa cornette

D'un baiser ; - puis, sur le tard,

Aux sons de mon épinette,

Pendant que la grande Annette

Endort son petit moutard,

Jean fait la cour à Jeannette

Aux sons de mon épinette."

Maurice Rollinat, poète berrichon, texte paru en 1877


"Jouer de l'harmonica c'est transformer son souffle en musique. C'est devenir musique soi-même depuis le fond du ventre jusqu'au ras des lèvres"

chronique du CD de Claude Garden par Bernard Deharbre dans le numéro d'août 2002 de la revue Accordéon et accordéonistes


"Les chansons des siècles passés ne se sont pas conservées jusqu'à nous, tout juste "A la claire fontaine", "J'ai du bon tabac" et "Au clair de la lune" mais avec le moyens de reproduction dont nous disposons maintenant, les chansons actuelles seront encore là dans 1000 ans."

Pierre Delanoé, parolier de variété bien connu et ancien administrateur de la SACEM … Citation relevée lors d'une émission de radio un samedi matin début juillet 2002 . Je vous laisse juger de la pertinence du propos


"Le plaisir , ce n'est pas la réalisation parfaite de quelque chose de prévu : c'est de pouvoir nous étonner nous-mêmes, sur le moment"

Patrick Vaillant, dans son interview dans Pastel (2002) à propos de son quatuor de mandolines Melonious quartet


"Les joueurs de cornemuse ont de la chance ! Ils pratiquent et aiment souvent passionnément un instrument merveilleux qui leur procure des joies musicales inégalées. Ce même instrument est source de surprises et d'émotions intenses d'une autre nature quand, par exemple, une anche se dérègle ou se brise, toujours au mauvais moment, juste avant de monter sur scène ou en studio."

Première phrase de l'introduction de Jean Blanchard à l'indispensable ouvrage de J.J. Smith "Les anches de cornemuses du Centre de la France" CMTRA éditions


"En passant par les bois de Subiacco, la zampogna (sorte de cornemuse rustique) d'un berger lança une bouffée mélodique que je notai aussitôt sur un chiffon de papier prêté par un bénédictin d'un couvent voisin.

Ces mesures devinrent les premières notes de Marie-Magdeleine, drame sacré auquel je songeais déjà pour un envoi."

Jules Massenet


"On a rencontré, par exemple Elie Guichard, un violoneux des Côtes d'Armor, mais l'échange ne fut pas concluant. Je trouvais que son style n'était guère différent de celui d'un violoneux du Poitou."

Jacky Molard, extrait de sont interview dans le dernier "Musique Bretonne". A côté de ce dédain avoué pour le violon de Haute-Bretagne (et du Poitou) il dit des choses intéressantes du style : "La musique bretonne à l'origine est monodique, monophonique, c'est le thème qui swingue, et si l'on doit rajouter des accords, des accompagnements, il faut surtout pas que cela enlève son caractère, son importance au thème principal."


"On m'avait appris que le timbre n'avait de qualité que s'il était pur ; qu'on pouvait faire des alliages de timbres purs pour obtenir des timbres complexes, mais qu'il fallait une espèce de densité timbrique comme brevet de qualité. Or j'ai découvert qu'en Afrique presque tous les instruments, s'ils possédaient bien un timbre fondamental, étaient enrichis tout autour d'une foule de timbres complémentaires, choses qui, pour nous européens faisaient figure de monstruosité"

Maurice Fleuret in Trad mag. n°3 "M. Fleuret, collectionneur de timbres" interview par J.M. Renard


"À dix heures, petit déjeuner, jusqu'au déjeuner de midi, méditation, après le repas, une petite heure de sieste, puis café, servi si possible au lit, assis dans le lit, une heure de flûte, levé et marchant en tous sens une heure de cornemuse en chambre, une demi-heure de cornemuse en plein air dans la cour; puis un jour sur deux : ou bien deux heures de bière et de boudin, ou bien deux heures de cinéma, mais en tout cas avant le cinéma ou bien pendant la bière propagande discrète pour le Parti Communiste Allemand illégal - une demi-heure, n'exagérons pas ! Trois jours par semaine, il meublait les soirées en faisant de la musique de danse à "La Licorne..."

Le Tambour de Günther Grass


"Mais sans aller plus loin, nous avons au coeur de la France, ici et en Bourbonnais, la tonalité des cornemuses qui est intraduisible. L'instrument est incomplet, et pourtant le sonneur sonne en majeur et en mineur sans s'embarrasser des impossibilités que lui présenterait la loi. Il en résulte des combinaisons mélodiques d'une étrangeté qui paraît atroce et qui est peut-être magnifique.

Ainsi des laboureurs et des porchers de chez nous, lorsqu'ils ne répètent pas les chansons modernes, mais lorsqu'ils disent leurs chants primitifs, que je crois d'origine gauloise, procèdent par intervalles de tons beaucoup plus divisés que les nôtres."

George Sand

Cité dans le livre de Champfleury "Chansons populaires des provinces de France"

puis dans "La Chanson populaire et les écrivains romantiques" par Julien Tiersot, Plon 1931. page 160-161

Le commentaire de J Tiersot est : "Il y aurait beaucoup à dire sur ces réflexions, dont la plupart sont de haute fantaisie, et qui ont leur source beaucoup plus dans l'imagination de l'écrivain que dans son sens d'observation objective et réelle"

plus loin :

"L'idée, trop répandue, de la division en intervalle plus petits que le demi-ton est chimérique ; en tout cas , ce n'est pas la chanson berrichonne qui y apportera la moindre confirmation : il y a seulement, dans le Berri, comme en beaucoup d'autres lieux, des gens qui chantent faux."


"L'histoire des musiques populaires dansantes d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui, n'est pas inscrite au fronton des conservatoires de France et de Navarre. Pas assez classieux, trop peuple, un tantinet infériorisant même, purification technique ? Camarades collègues professeurs de la profession puissiez vous un jour "découvrir le plaisir de découvrir" les pertinences et jouissances de la swing dodécadence quand ça vous outrecuidance !"

Bernard Lubat, tirée d'un des textes de la fin de l'ouvrage-interview de Guy Cuanègre "Bernard Lubat - La musique n'est pas une marchandise" ed. Golias.


" -- Je voulais te voir, camarade, repondit Jack Ryan, et t'inviter a la

fete du clan d'Irvine. Tu sais, je suis le << piper [1*] >> de l'endroit

! On chantera, on dansera !

[1] Le _piper_ est le joueur de cornemuse en Ecosse. "

 

" Quoi qu'il en soit, les Dames de feu avaient dans toute la contree la reputation bien etablie de frequenter les ruines du vieux chateau et d'y executer parfois d'etranges sarabandes, surtout pendant les nuits obscures. Jack Ryan, quelque hardi compagnon qu'il fut, ne se serait point hasarde a les accompagner aux sons de sa cornemuse. "

 

" Souvent aussi, on entendait les sons de la cornemuse retentir sur les bords du lac Malcolm. Les Ecossais accouraient a l'appel de leur instrument national. On dansait, et ce jour-la, Jack Ryan, revetu de son costume de Highlander, etait le roi de la fete. "

 

" En cet instant, les sons clairs d'une cornemuse se firent entendre a l'arriere du _Rob-Roy_. La, un Highlander en costume national preludait, sur son << bag-pipe >> a trois bourdons, dont le plus gros sonnait le _sol_, le second le _si_, et le plus petit l'octave du gros. Quant au chalumeau, perce de huit trous, il donnait une gamme de _sol_ majeur dont le _fa_ etait naturel.

Le refrain du Highlander etait un chant simple, doux et naif. On peut croire, veritablement, que ces melodies nationales n'ont ete composees par personne, qu'elles sont un melange naturel du souffle de la brise, du murmure des eaux, du bruissement des feuilles. La forme du refrain, qui revenait a intervalles reguliers, etait bizarre. Sa phrase se composait de trois mesures a deux temps, et d'une mesure a trois temps, finissant sur le temps faible. Contrairement aux chants de la vieille epoque, il etait en majeur, et l'on eut pu l'ecrire comme suit, dans ce langage chiffre qui donne, non les notes, mais les intervalles des tons

: 5 | 1.2 | 3525 | 1.765 | 22.22

...

1.2 | 3525 | 1.765 | 11.11

...

Un homme veritablement heureux alors, ce fut Jack Ryan. Ce chant des lacs d'Ecosse, il le savait. Aussi, pendant que le Highlander l'accompagnait sur sa cornemuse, il chanta de sa voix sonore un hymne,consacre aux poetiques legendes de la vieille Caledonie :

Beaux lacs aux ondes dormantes,
Gardez a jamais
Vos legendes charmantes,
Beaux lacs ecossais !

Sur vos bords on trouve la trace
De ces heros tant regrettes,
Ces descendants de noble race,
Que notre Walter a chantes !
Voici la tour ou les sorcieres
Preparaient leur repas frugal;
La, les vastes champs de bruyeres,
Ou revient l'ombre de Fingal.

Ici passent dans la nuit sombre
Les folles danses des lutins.
La, sinistre, apparait dans l'ombre
La face des vieux Puritains !
Et parmi les rochers sauvages,
Le soir, on peut surprendre encore
Waverley, qui, vers vos rivages,
Entraine Flora Mac Ivor !

La Dame du Lac vient sans doute
Errer la sur son palefroi,
Et Diana, non loin, ecoute
Resonner le cor de Rob Roy !
N'a-t-on pas entendu naguere
Fergus au milieu de ses clans,
Entonnant ses pibrochs de guerre,
Reveiller l'echo des Highlands

Si loin de vous, lacs poetiques,
Que le destin mene nos pas,
Ravins, rochers, grottes antiques,
Nos yeux ne vous oublieront pas !
O vision trop tot finie,
Vers nous ne peux-tu revenir
A toi, vieille Caledonie,
A toi, tout notre souvenir !

Beaux lacs aux ondes dormantes,
Gardez a jamais
Vos legendes charmantes,
Beaux lacs ecossais !
"

 

" Ce fut dans ces memorables circonstances que Jack Ryan, revetu de son costume de piper, apres avoir gonfle d'air l'outre de sa cornemuse, obtint ce triple resultat de jouer, de chanter et de danser tout a la fois, aux applaudissements de toute l'assemblee. "

Jules Verne, Les Indes Noires

 Voir sur le site de Domnique Manchon (http://perso.club-internet.fr/amanchon/julesverne.html)un essai de déchiffrage de la mélodie donnée en chiffres ci-dessus


"Si les Écossais ne jouaient pas de la cornemuse, le monstre du Loc Ness ne se cacherait pas tout le temps sous l'eau."

anonyme


"La triste complainte du joueur de vielle s'accorde à la morte saison et à ses misères. Mais au retour des beaux jours elle est mal accueillie ; l'humeur des villageois n'est plus à la plainte et la cornemuse a toutes les faveurs."

Légende d'une gravure (avec cornemuse) d'un recueil du XVIIème


" - Voyons, monsieur le fier Écossais, continua son ami, nous faites-vous l'honneur d'accepter ? Ou faut-il que mon père envoie, en ambassade, son majordome José Dubé, une cornemuse en sautoir sur les dos - comme ça se pratique, je crois, entre les chefs de clans montagnards - vous délivrer une épître dans toutes les formes ? "

" Les Anciens Canadiens " de Philippe Aubert de Gaspé


"La charpenterie maritime de Guernesey est renommée ; le carénage regorge de bâtiments au radoub. On tire les navires à terre au son de la flûte. Le joueur de flûte, disent les maîtres charpentiers, fait plus de besogne qu'un ouvrier."

"L'Archipel de la Manche", un petit ouvrage descriptif des îles anglo-normandes qui sert d'introduction au roman "Les Travailleurs de la mer". Les deux livres étant signés Victor Hugo


"J'ai entendu plusieurs penseurs pas mal futés me dire que les chansons folk sont en train de s'en aller. Que la musique folk comme nous la connaissons est en train de sortir par la vieille porte de l'histoire. Qu'une chanson folk, pour qu'on l'appelle une chanson folk, doit porter une chevelure et des favoris plus vieux qu'un tambour à la peau graisseuse" Bien entendu celui qui a écrit cela l'a fait pour en prendre le contrepied… et cela ne date pas d'aujourd'hui…"

Woody Guthrie, , tirée de son ouvrage "Cette machine tue les fascistes" (il s'agit d'une guitare) page 31. Elle date de 1947 ou 48


"Chanter, c'est sûrement mieux que ne rien faire"

Evelyne Girardon, dans un bulletin du CMTRA 2002, une formule qui signe chacun de ses courriers depuis...


"Un autre objet, dont Johnny avait cru que c'était une outre en peau de chèvre pour boire à la régalade grâce aux tuyaux de différentes longueur qui en sortaient, était en réalité un instrument de musique, ainsi que le lui expliqua Pablo devant son regard curieux : une cornemuse basque."

Anne Mac caffrey et Elizabeth Ann Scarborough "Lignes de forces" in "La trilogiee des forces" (Science Fantasy) ed. Pocket p.159


"Sur la sonorité de la musique d'avant 1500, nous ne savons pratiquement rien de vraiment sûr. Quiconque s'occupe de cette musique doit toujours garder cela en tête et vérifier, avec la plus grande méfiance, les déclarations de ceux qui prétendent détenir des connaissances certaines".

Nikolaus Harnoncourt dans "Le dialogue musical"


"Servi par certains aspects du mode de vie actuel, desservi par d'autres, le mouvement folklorique continue son chemin en se transformant. Il érige son anachronisme apparent en moyen d'expression contemporain et assure ainsi la pérennité d'un art populaire. Son apport est précieux : un grain dans ce qui fait le sel de la terre."

Marie Thérèse Duflos-Priot "Un siècle de groupe folklorique en France"


"En restant devant içui, moë, tu deviens un niaiseux comme lui. Mais regarde un peu si on dois faire ce ménage là, que d'abord on sort et puis on rentre, et frinn frinn fronn, sors toë que j'entre moë, non merci passe toë, manque plus que quelqu'un joue musette et on danse la tresca pour la fête de saint Baudolino".

texte original : "... manca solo che qualcuno suoni le pive e balliamo il trescone ..."

Umberto Eco "Baudolino" (p.257 de la version française)


"Les musiqueux sur l'estrade, ont pris leurs places attitrées, la salle est attentive car le bal va débuter et les danseurs sont disposés pour affronter une bourrée, cependant une chaise reste inoccupée parce que son titulaire est encore au bistrot d'a côté. Afin de l'appeler, ses confrères font une annonce au micro, dans laquelle il est dit : "Celui qui trouvera Raphaël Thiery, sera prié de le ramener, moyennant quoi il aura un cadeau, à savoir le droit de trinquer avec lui".

"Le tournoi de l'aiguillée - Légendes, contes et histoires des ménétriers du Morvan" par Alain Vieillard-Pasquelin aux éditions de l'Armançon. Je ne résiste pas à vous recopier un bout situé à peine plus loin dans le texte (le temps qu'il revienne sur scène et gonfle sa" panse") : "Il frappe du soulier, passant d'une fesse sur l'autre dans un balancement régulier, échevelé, les yeux mi-clos, accentuant tantôt un temps en se soulevant légèrement, ou marquant le suivant en se penchant brusquement. Le spectacle est étonnant, ce flûteux qui sonne dans l'instant ce qu'il ressent, mêlant intimement technique et sentiment, semble pratiquer en toute liberté, un jeu d'instinct échappant aux classifications habituelles des musiciens"


" (...) le peuple de Paris est si sot, si badaud, si inepte par nature, qu'un bateleur, un porteur de rogatons, un mulet avec ses cymbales, un vielleur au milieu d'un carrefour, assembleront plus de gens que ne le fera un bon prédicateur évangélique."

Livre Premier de l'oeuvre de François Rabelais : "La Vie très horrifique du grand Gargantua", chapitre 17.


"Tout musicien connaît le "croassement" caractéristique d'une anche de hautbois - l'un des sons les plus exaspérants de la mêlée orchestrale qui précède le début d'une répétition".

Ce sont bien là les écrits d'un clarinettiste qui a visiblement eu des démêlés avec ses voisins du pupitre des bois. Mais il n'a pas du se laisser faire car il continue ainsi : "Pour obtenir un son analogue (et même plus violent), le clarinettiste doit retirer l'ensemble du bec et de l'anche, faveur qu'heureusement il ne s'accorde pas souvent"

tiré du même ouvrage :

"Un cynique pourrait dire que si le déclenchement de la bombe H devait dépendre d'une anche, un produit parfait en plastique appraraîtrait du jour au lendemain, grâce aux millions prodigués à cet effet ; et un individu encore plus cynique avancerait que, dans cette hypothèse, ce produit serait une réplique si parfaite de l'anche en canne, qu'entre autres caractéristiques, il en possèderait le manque de longévité".

"La clarinette" par Jack Brymer (ed Hatier 1976)


"En remplaçant s, U et u avec les expressions calculées précédemment, nous obtenons :

F = V. (pi d2/4) / (2pi[ c(a+b)l/2)( pi h.d2/4)] 1/2)

Soit après simplifications, pour une ouverture circulaire :

F " 68,42 d . [c(a+b)lh] -1/2

ou dans le cas d'une ouverture rectangulaire:

F " 77,2 (y.z) 1/2 . [c(a+b)lh] -1/2 "

cette citation traite d'accordéon diatonique et du calcul de la fréquence de résonance de la cavité située entre les anches et le clapet actionné par la touche correspondante.

Daniel Pallesco, prof de fac en physique, acoustique...dans le n°15 de leur revue Parole d'anches. L'ensemble du numéro, et donc de l'article qui traite du timbre des accordéons figure sur le site du CADB (Collectif pour l'Accordéon Diatonique en Bretagne www.cadb.org). Pour la petite histoire, D. Pallesco mène tout ce calcul de fréquence de résonance des petites cavités pour en conclure que celles-ci ne sont pas accordées avec les notes des anches…

Bernard Loffet ajoute d'ailleurs à cet article : " après essais, que l'influence des sommiers est vraiment prépondérante sur la qualité du son, la nature et l'épaisseur de la table, bien sur les soupapes, et - sous estimé encore - la nature du couvre note, grille bois, métal, ou soupapes à nu comme sur les mélodéons ou "Eric Martin"." Qui penserait que dans un accordéon il y a une table comme sur un instrument à cordes ?


"Il ne s'agit pas de faire de la région où l'on est né une prison de plus"

Christian Vieussens (Trad. Mag n°82)


p. 147 : "Au-dehors retentit une musique joyeuse, et bientôt quatre menestrieux apparurent jouant du luth, de la flûte, de la cornemuse et du cornet.

Accompagnés de la jouvendelle à la doucine, ils firent quatre fois le tour des convives, s'arrêtèrent derrière le baron et cessèrent de jouer."

p. 167 : "Le luth était doux ; plutôt que de miauler ainsi que ses pareilles, la cornemuse soupirait..."

p. 170 : "La musique était devenue lente et vibrante. Le luth crissait, la cornemuse soupirait."

La fête écarlate (Cycle d'Ogier d'Argouges, tome 4) de Pierre Naudin de l'édition de poche "Pocket" L'action se déroule en 1438


"Je suis personnellement plus sensible à la mélodie parce que mélodiste avant tout, plus touchée par des émotions autres que l'aspect démonstratif et excitant que l'on inflige trop souvent au solo du percussionniste."

la sitariste Brigitte Menon (in. Mediteria n°15)


"De plus, je voudrais réduire les divisions dans notre société entre le créateur et le consommateur, entre l'intellectuel artiste et le travailleur manuel, entre le travail et les loisirs."

Christophe Toussaint sur son site : http://epinette.free.fr


"Comme j'avouais [ à Déodat de Séverac] le peu d'intérêt que m'inspiraient les clans musicaux, il me dit - Faites comme moi, mon vieux ! Chantez votre pays, votre terre ! - Je le fit et commençai à recueillir les chants traditionnels de l'Auvergne et du Quercy" Marie Joseph Canteloube (1879-1957),


"Et puis pour jouer de la cabrette, faut pas être italien tu comprends…"

Jean Bona, cabrettaire bien connu et d'origine italienne qui expliquait dans Trad. Mag. n°81 les difficultés qu'ils avait eu, de part ses origines italiennes, à trouver un prof pour lui apprendre la cabrette


"Il y a un côté charnel, dans le fait de recueillir quelque-chose, le fruit à l'arbre et non pas en cageot au supermarché"

Patrick Malrieu interviewé dans Musique Bretonne n°170


"Tout automobiliste capable de déplier et de replier convenablement une carte routière est mûr pour apprendre à jouer de l'accordéon"

André Verchuren, relevé dans "1001 histoires drôles"


"Quand on fait un concert en solo c'est important de varier les styles. Sans doute pour que les gens n'aient pas trop mal aux fesses dans les églises"

La harpiste Marie Jan intereviewée dans le numéro de janvier 2002 de Celtics (dans un courrier sympathique elle m'a écrit en substance "On dit un jour une bétise à un journaliste à la terrasse d'un café et on la retrouve écrite dans une revue puis maintenant en citation sur internet..."


"Il y a encore 20 ans les musiciens ne se posaient pas la question "bal ou concert". Mais les uns et les autres sont devenus plus exigeants. C'est depuis que certains groupes iconoclastes ont introduit cette mode des morceaux d'un quart d'heure avec improvisations éthérées et rythmiques aléatoires que la confusion s'est installée ! D'ailleurs les danseurs de cette génération sont tous à l'hôpital !…"

C. Sacchettini journal du CMTRA janvier 2002


"Aujourd'hui je suis assez frappé par l'aspect de "non mélodie" des groupes actuels. Ce n'est pas que la mélodie soit absente, mais elle est souvent noyée dans une espèce de brume."

Jean-Pierre Yvert dans le journal du CMTRA janvier 2002


" Le joueur de cornemuse au centre, pendant qu'on s'exterminait autour de lui, baissant dans une inattention profonde son oeil mélancolique plein du reflet des forêts et des lacs, assis sur un tambour, son pibroch sous le bras, jouait les airs de la montagne. Ces Écossais mouraient en pensant au Ben Lothian, comme les Grecs en se souvenant d'Argos. Le sabre d'un cuirassier, abattant le pibroch et le bras qui le portait, fit cesser le chant en tuant le chanteur."

Victor Hugo, Les Misérables. Notre écrivain national confond un peu le bagpipe et sa musique (le pibroch), mais comme Victor Hugo est une référence littéraire française, certains dictionnaires ont entériné cette bévue…


  <Citations 2001 ---- Citations 2003 >

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