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Jean-Luc Matte

Infos mumuses

Fiche technique d'importance capitale :

 

"Que se passerait-il si on jouait de la cornemuse dans le mélange Hélium/Oxygène qu'utilisent les plongeurs, et qui déforme le son ? Est-ce que le chalumeau (le tube à trous) se comporterait comme les bourdons (tubes simples donnant une seule note "

Cette question est posée dans le livre "Mais qui mange les guêpes ?", Collection Science Ouverte, Editions Seuil, ISBN 2.02.087226, florilège de questions scientifiques farfelues posées par les lecteurs de la revue anglaise New Scientist avec les réponses sérieuses mais non dénuées d'humour d'autres lecteurs.

Extrait d'une des réponses à cette question existentielle : "Il est évidemment difficile d'imaginer un joueur de cornemuse écossaise ou de biniou breton dans une cloche à plongeur emplie de mélange hélium/oxygène.La flûte irlandaise se prête mieux à l'expérience, et satisfait tout autant notre goût pour la musique celtique.

J'ai procédé à cette expérience en inhalant de l'hélium d'un ballon d'enfant [...] et en soufflant dans ma flûte en ré.[...] La note stable obtenue avec l'hélium était exactement de trois demi-tons, de ré à fa, au dessus de la

note dans l'air. [...] Après cette première expiration, le ré initial est devenu un ré dièse, qui n'a disparu qu'après que tout l'hélium s'est évacué de mes poumons."

Un autre lecteur de la revue signale qu'il est déconseillé aux joueurs d'instruments à vent d'ingurgiter des boissons gazeuses avant de jouer, car le dioxyde de carbone des bulles une fois expiré modifie sensiblement la hauteur de la note jouée. Avis aux buveurs de bière et amateurs de soda !

Mais les lecteurs des infosmumuses ont également fait part de leur expérience en la matière :

Lors d'une fête, l'un d'eux a essayé de jouer de la cornemuse après avoir inspiré de l'hélium pour gonfler les ballons. "Outre la voix de Donald Duck rigolote, dans la 16 pouces çà donne...
...
...rrrrroulement de tambour....
...
RIEN !!!
Les anches frottent lamentablement et sont incapable de sortir aucun son !"

Un autre qui a recherché des éléments sur la vitesse du son dans les différents gaz.

" Plus cette vitesse est grande plus la note donnée par un même tuyau sera aigue.

La formule est :

V = racine carrée de (Gamma.RT/m)

où R est une constante, T est la température absolue, m est la masse moyenne d'une molécule, et Gamma le "coefficient isentropique", qui vaut 5/3 pour l'hélium (et pour les gaz monoatomiques en général), à

peu près 1,4 pour l'air (essentiellement constitué de gaz di-atomiques), et un peu moins pour le gaz carbonique (tri-atomique).

 

Bref, à température égale, en gros, plus un gaz est léger plus le son s'y propage vite. Comme le gaz carbonique est nettement plus lourd que l'air il est logique que la note baisse...

 

Résultat de l'application de la formule, voici un tableau des vitesses du son à 20°C dans différents gaz :

gaz carbonique : 258 m/s

air : 343 m/s

ammoniac : 428 m/s

méthane : 450 m/s

hélium : 1020 m/s

hydrogène : 1300 m/s

Par exemple, comme 343/258 n'est pas loin de 4/3, la même flûte dans du

CO2 pur est censée sonner à peu près une quarte plus bas que dans

l'air... "

et, enfin l'expérience d'un lecteur germano-belge de ces infosmumuses :

" - comme je joue aussi de la flûte à bec à mes instants perdu, je peux confirmer que lorsque l'on rote en jouant, cela fait baisser (!) d'au moins un ton, puis on remonte doucement alors que le mélange gazeux du souffle reprend la mixture standard... Evidemment je ne rote pas à l'hélium... ;-)

- Il y a à peu près 30 ans, j'ai joué de la cornemuse écossaise (que je ne pratiquais pas du tout à l'époque - ni aujourd'hui d'ailleurs) lors de la fête de doctorat d'un collègue d'université. On lui avait bricolé un char sur lequel il était assis avec son chapeau de docteur ès science et on le promenait dans les bâtiments, je le suivais avec ma cornemuse qui cependant était alimentée par une bonbonne de gaz (Co2 - l'hélium est hors de prix !) cachée sous le siège du char. Cela marchait parfaitement et est nettement plus reposant que de devoir souffler, surtout dans ce meuble d'origine pakistanaise. Comme je jouais tout seul et que je n'ai pas l'oreille absolue,je ne peux pas garantir dans quelle tonalité cela sonnait, mais c'était très stable (réglage de la pression par manomètre...). Cependant, après 20 min, la bonbonne était vide. Où l'on voit la quantité de vent qui peut passer par un tel engin. "


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