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Jean-Luc Matte
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Hommage à Dominique Lalaurie

Hier 24 décembre, le Père Noël (ou plutôt le facteur) remplit ma boîte aux lettres de diverses choses dont le numéro de Lo Bornat et le dernier numéro de Trad. Magazine. J'ouvre chacun d'eux avec plaisir et dans le second, bing ! Mon sourire retombe en apprenant le décès de Dominique Lalaurie que je n'avais pas revue depuis quelques années mais avec qui nous avions partagés d'excellents moments autour de la chabrette dans les années 80. Moins de 6 mois après Thierry Boisvert, c'est un peu dur à encaisser.... Curieusement le bouche à oreille,(ou plutôt internet) n'a pas fonctionné puisque son décès (malaise soudain) est survenu dans les premiers jours de décembre.

 

Je l'avais rencontrée pour la première fois vers 1976 : elle était venue animer un bal à Neufchâteau avec son groupe de l'époque : Atal (avec Dany Dauba déjà). Sans doute le premier groupe gascon que j'ai eu l'occasion d'écouter en live. Je faisais plus ou moins partie de l'organisation de ce bal, annoncé dans toute la ville à grand renfort d'articles et affiches et, à 20h30 elles n'étaient pas encore arrivées (la France à traverser en diagonale ce n'est pas rien...) et les quelques musiciens plus que débutants que nous étions étions en train de tenter de monter un groupe et un repertoire lorsque nous les vimes arriver in-extremis et passer directement du volant au micros à notre plus grand soulagement et cela valait certainement bien mieux pour les danseurs... Le lendemain eu lieu un intéressant débat sur la musique traditionnelle en général et du sud-ouest en particulier où, pour la première fois mais pas la dernière, j'entendrai affirmer que le rondeau "ce n'était pas du tout cela" ("cela" étant ce qui avait été dansé la veille par les folkeux que nous étions) : une définition en creux qui m'avait laissé sur ma faim et que j'entendrai des années durant en repensant toujours à cette première discussion...

J'ai retrouvé Dominique quelques années plus tard dans le milieu de la chabrette limousine et, notamment lors des stages de St-Leon-sur l'Isle et lors de diverses rencontres dont St-Chartier naturellement. Elle jouait également de la bodega.

Dans sont petit papier de Trad. magazine, Jean-Luc Madier écrit "Son intarrissable parole nous manquera aux sièges arrières des voitures lorsque nous partions chanter" et, effectivement si l'on conserve souvent en tête une image des défunts, dans le cas de Domnique, cette image s'accompagne de façon très précise du son de sa voix, de son accent, de son débit très rapide et même des petits gestes vif qui accompagnaient ses explications. Tout ceci faisant que, nous qui, venus du nord-est et donc moins familiers de l'accent du sud-ouest, avions parfois un peu de mal à la suivre...

Il y a déjà pas mal de temps qu'elle était un peu remonté de sa Gascogne pour exercer sa profession de kiné en Limousin, à Nedde plus exactement : un village dont le nom est lié à celui de la chabrette par un instrument ancien retrouvé : probablement pas entièrement un hasard... Je me souviens qu'elle nous expliquait, à ses débuts qu'elle qui venait de plus au sud, avait un peu de mal avec les gens du Limousin qui ne se détendaient jamais vraiment lorsqu'elle les massait... Elle nous racontait également que c'est lors d'un de stage de St-Léon, qu'elle s'était découvert cette vocation de kiné...

En 2000, elle était revenue dans l'est pour chanter avec Au Son de Votz aux Rencontres de Socourt


Dominique à gauche sur la photo

Pierre Corbefin m'a écrit :

"Dominique n'étais pas seulement la danseuse exceptionnelle dont tous ceux qui l'ont approchée se souviennent, la chanteuse de talent et la musicienne touche à tout que tu sais, elle avait une mémoire étonnamment forte et précise pour tout ce qui concernait les événements que nous avions vécus ensemble dans les années 1970 et 80 : les personnes de qui nous tenions des savoirs en danse, musique, etc, rencontrées lors des enquêtes de terrain avec l'A.C.P.A. en particulier. Lorsque l'un d'entre nous ici, en Agenais, avait un doute sur telle ou telle circonstance, la réaction était toujours : "Il faut demander à Dominique".

Ce qui démontre, outre ses grandes capacités de mémorisation, le prix qu'elle attachait aux personnes qui l'avaient (qui nous avaient) enrichie, avec lesquelles elle avait souvent noué de forts liens de sympathie, et vis à vis desquelles elle se sentait redevable."

Et Françoise Etay ajoute :

"J'adhère pleinement à ce qu'a écrit Pierre Corbefin. Dominique était une merveilleuse danseuse, fine, élégante, inoubliable.

J'ajouterai à ce témoignage que c'était, aussi, une fille d'une extrême gentillesse, attachante et très aimée de ses patients, à Nedde.

Personnellement, j'ai toujours eu le sentiment, en sa présence, qu'elle était lumineuse. Une flamme douce, fascinante et fragile que les mauvais vents de la vie ont fini par emporter."

 

Une recherche sur Google ne m'a donné qu'une page faisant mention de son décès : l'occasion d'apprendre qu'elle pratiquait assidument certains travaux d'aiguilles et de fuseau, comme quoi on ne connait souvent pas toutes les faces de nos amis :

http://www.les-loisirs-creatifs-de-nymphea.org/t12495-deces-de-dominique-lalaurie-dominique87


Cliché F. Etay

Discographie (n'hésitez pas à me dire ce qui n'y figure pas) :

Sauf erreur de ma part (je n'ai pas le disque sous la main en ce moment), elle interprétait un titre en duo avec Thierry Boisvert sur le double vinyl du Chasse marée "Chants de mariniers gens de rivières et bateliers des fleuves de France"

C'est certainement sa participation au quatuor vocal à danser "Au Son de Votz" qui lui assura la meilleure notoriété mais je ne sais s'ils ont enregistré... (sur la cassette qui va avec Bal de Garona, peut-être aussi sur la cassette Dançum ?)

Avec Chantelebre : "La ballade d'Eymoutiers" (1997) (voir http://michel.renault.pagesperso-orange.fr/mustrad/Chantelebre/chantweb.htm)

Participe au CD de JF. Tisner "12 recèptas de J-A Lespatlut" Opus 99 festival de Bouche à Oreille avec J. Aymonino, F. Lassus, R. Huby, S. Onckelinx, D. Lalaurie, C. Mosquès, D. Larradet 1999

 


 

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