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Jean-Luc Matte

Infos mumuses
Les citations de la semaine

Année 2005

Chaque semaine, je livre à votre sagacité, une citation dont l'auteur est a découvrir. Ci-dessous une petite compilation de celles-ci ainsi que quelques autres extraits que je vous ai livrés sans vous faire chercher... 


" Le son de la cornemuse, uni à celui de la vielle, écorche un peu les oreilles de près; mais, de loin, cette voix rustique qui chante parfois de si gracieux motifs, rendus plus originaux par une harmonie barbare, a un charme qui pénètre les âmes simples...

Cette forte vibration de la musette, quoique rauque et nasillarde, ce grincement aigu et ce staccato nerveux de la vielle sont faits l'un pour l'autre et se corrigent mutuellement " était, naturellement, de George Sand , tirée du meunier d'Angilbault


" Il y avait des fantômes qui battaient le tambours, des créatures de pure lumière, et des machines volantes; je vis des cavaliers tout vêtus de noir, sur des montures diverses; une chimère resta un instant suspendue dans le ciel, comme une pièce de feux d'artifice. Et les bruits - pas, sabots, chants, plaintes des cornemuses, tambours et trompettes - montèrent en une puissante vague qui passa sur nous. Et la procession progressait sans fins sur le pont de ténèbres, ses lumières bordant maintenant la longue route jusqu'à une fort grande distance. " était tirée du roman roman de Roger Zelazny : Les Cours du Chaos, cinquième volume du Cycle des Princes d'Ambre. Ed. Denoël.
Proposée par Valery Bigault" Enfin, lorsque Lavigueur en eut terminé avec son violon, un homme se leva et dit en lui présentant un verre de vin :

- Tiens, mon poteau, gobelote-moi ça à ma santé !

Le vagabond secoua la tête.

- Merci. J'ai pas soif.

Ce refus sembla hautement contrarier le voyou. Le ton de sa voix se durcit :

- Pas soif ? ... Non mais des fois ? C'est-y que tu voudrais pas boire un coup à la santé de Vistache !

Lavigueur prit un air renfrogné.

- Vistache ? ... C'est toi ? grogna-t-il.

- Comme je te le dis. Allons ! Rince-toi la cornemuse !

-Non !

Il y eut un silence. "

"Le Hanap de bronze" dans "les Ogres de Montfaucon; les extraordinaires aventures du Chevalier Dupin" de Gérard Dole


Proposée par Marta Martinez : "Edimbourg est un de mes rêves préférés. Le festival d'Edimbourg et la parade dans le château. Toutes les fanfares des armées du monde viennent défiler et jouer.

Les chouchous étaient les Américains, parce qu'ils swinguent comme des dingues - les Écossais mis à part, qui étaient les vrais chouchous. J'ai toujours trouvé ça très émouvant, surtout quand à la fin on éteint toutes les lumières et qu'il ne reste plus qu'un type qui joue de la cornemuse sous un projecteur."

John Lennon, trouvée dans "The Beatles Anthology" éditions du Seuil.


Proposée par Ruprecht Niepold : "Une des principales causes qui ont fait délaisser la vielle, c'est précisément qu'elle est presque toujours jouée par des personnes qui ne savent pas en tirer le parti qu'elle peut donner. Entre leurs maison, cet instrument a un son nasillard qui lui est particulier, qu'on ne peut conforndre avec celui d'aucun autre quand on l'a entendu, tandis que, jouée à la chanterelle seulement, elle produit des sons doux et agréables comme ceux du violon. La vielle à six cordes, entre les mains d'un artiste qui connaît son instrument, peut remplacer, pour faire danser, un orchesteer composé d'un violon, d'un alto et d'une contre-basse, ce qui est d'une grande ressource dans les villages isolés, souvent privé de musiciens."

Manuel de lutherie par Maugin et Magne, édité par l'encyclopédie Roret daté de 1894


Proposée par Evelyne Girardon : "Le son de la cornemuse, uni à celui de la vielle, écorche un peu les oreilles de près; mais, de loin, cette voix rustique qui chante parfois de si gracieux motifs, rendus plus originaux par une harmonie barbare, a un charme qui pénètre les âmes simples...

Cette forte vibration de la musette, quoique rauque et nasillarde, ce grincement aigu et ce staccato nerveux de la vielle sont faits l'un pour l'autre et se corrigent mutuellement"

George Sand , tirée du Meunier d'Angilbault et citée par Julien Tiersot dans "la chanson populaire française et les écrivains romantiques"


" Considérant que l'écho d'une chanson est une copie non autorisée, il a été décidé d'interdire l'écho. "

Lue dans la lettre électronique du site http://www.imuzique.com


" Nous sommes peut-être en train de refaire une autre tradition, qui fait certainement de la boha, un instrument qui a toutes les chances d'être un instrument d'aujourd'hui "

Yan Cozian dans Pastel n°25 special boha de 1995


Proposée par Sabine Jaucot

"La musique municipale occupe dans toutes les foules une place éminente. Elle ne ressemble guère à nos fanfares menées à la baguette qui enlèvent comme un seul homme le morceau sur sa mesure carrée, qui pleurent de l'oeil gauche leur si bémol ensemble et mouchent le fa dièse au point même où l'auteur (puisque ces musiques-là finissent toujours par trouver quelqu'un pour les écrire) l'a écrit.

Je me rappelle, à Chalais, un beau dimanche, avoir rencontré quatre fanfares battant son plein qui marchaient l'une sur l'autre au carrefour, mais cette symphonie doublement redoublée n'atteignait pas au volume ni à la qualité polytonale de l'effet que l'on peut attendre ici d'un orchestre réduit.

Et d'abord, pour expliquer un effet, il faut remonter aux causes, et considérer ces cuivres serpentins, biscornus et macaroniques dont le moins remarquable n'est certes pas cette trompe qui a sonné, dit-on, sur le champ de bataille du Kouroukchètre, composée d'un tube qui descend jusqu'à terre,

se relève en angle aigu pour s'aplatir en bec de canard et d'où sort un son stupéfiant et tout à fait préhistorique. (Je ne doute pas un instant que les

Brontosaures, quand ils barrissaient, ne fissent une musique pareille, comme le donne à penser leur nom).

Quant à l'ensemble, il consiste à souffler et taper tous ensemble et tant qu'on peut.

Jamais il ne vient à l'idée de personne de s'accorder avec le voisin. Comme dans le monde exactement. Ce qui assure à ces concerts un caractère philosophique.

Musicalement, seul le mot Moderne les qualifie bien : ils vont rejoindre les plus épaisses trouvailles de la Musique Concrête, les plus subtiles de la Dodécaphonie.

Par malheur, Vinôbâ goûte peu la musique moderne et il leur fait de la main le signe de se taire. Et tous nous crions et agitons les bras. Nos cris sont vains dans la tempête, mais nos gestes finissent par percer le mur du son.

Tout s'achève en un étranglement plaintif et les musiciens frustrés et déçus nous regardent en ravalant leurs harmonies de digestion visiblement difficile.

Les enfants secouent encore leur lance à plateaux d'où pendent des clochettes.

Et les tambours, toujours beaux, continuent à frémir, à tinter, à tonner sous la baguette et sous la main."

Lanza del Vasto, "Vinôba ou le nouveau pélerinage"


Proposée par Patrick Raffin : "Tout le monde connaissait les invasions de rats. Des histoires fameuses couraient sur les joueurs de flûtes qui gagnaient leur vie en passant d'une localité à l'autre pour leur proposer de les débarasser des parasites. Bien entendu, il n'y avait pas que des invasions de rats : parfois on était infesté de joueurs d'accordéons, [...]... Mais c'étaient les invasions de rats que tout le monde connaissait."

Terry Pratchett, "Le Fabuleux Maurice et ses rongeurs savants" (éditions L'Atalante)


" Ca me frappe de voir que, d'un côté la Bretagne cherche à exister par elle-même et qu'en même temps, elle fête la Saint-Patrick avant sa propre fête "

Carlos Nunez dans ArMen de juillet août 2003, à la fin d'un article-portrait... dans lequel il juge presque tout du long que tout est bien mieux en Bretagne qu'en Galice.


" On ne veut pas devenir les Gérard d'Aboville ou les Ellen MacArtur du trad. "

Robert Bouthillier à propos des 24h du chant à Bovel (2-3 avril 2005) à Bovel chez Léone et P'tit Louis. Dans la revue de dastum "Musique Bretonne".


Proposée par Philippe Randonneix :

" Ces groupes se font et se défont au fil des rencontres, et aucune régularité particulière n'a pu être observée, à l'exception du Grand rassemblement de La Cabrette Séchée"

était tirée de l'"Encyclopédie Anarchique du Monde de Troy - Volume Second" d'Arleston et Mourier qui vient utilement compléter les volumes de Trolls de Troy.


Proposée par Valery Bigault :

"Ils ont bon coeur, mais peu de goût au travail, et, si on leur donnait la clef des champs, ils ne la laisseraient point se rouiller dans leur poche. Garnett est surtout passionné - passion regrettable - pour l'accordéon, si apprécié dans la marine anglaise. Aussi en sa qualité de fils de marin,joue-t-il à ses moments perdus de son instrument de prédilection, et n'a-t-il pas négligé de l'emporter à bord du Sloughi."

Jules Verne "Deux ans de vacances" (le récit se déroule en 1860).

En voici un autre extrait :

"Quelquefois aussi, l'accordéon de Garnett laissait échapper une de ces harmonies écoeurantes que le malencontreux mélomane "soufflait" avec une conviction regrettable. D'autres chantaient en choeur quelques chansons de leur enfance. Puis, lorsque le concert avait pris fin, chacun regagnait sa couchette."

et encore, chez cet auteur :

" -Je sais, je devine ce que c'est que ce prétendu bolide! Ce n'est point un astéroïde qui nous accompagne! Ce n'est point un morceau de planète.

-Qu'est-ce donc? demanda Barbicane.

-C'est notre infortuné chien! C'est le mari de Diane!"

En effet, cet objet déformé, méconnaissable, réduit à rien, c'était le cadavre de Satellite, aplati comme une cornemuse dégonflée, et qui montait, montait toujours! "


" Elle se retrouvait dans les lectures de sa jeunesse, en plein Walter Scott. Il lui semblait entendre, à travers le brouillard, le son des cornemuses écossaises se répéter sur les bruyères. D'ailleurs, le souvenir du roman facilitant l'intelligence du libretto, elle suivait l'intrigue phrase à phrase, tandis que d'insaisissables pensées qui lui revenaient, se dispersaient, aussitôt, sous les rafales de la musique. Elle se laissait aller au bercement des mélodies et se sentait elle-même vibrer de tout son être comme si les archets des violons se fussent promenés sur ses nerfs.

Elle n'avait pas assez d'yeux pour contempler les costumes, les décors, les personnages, les arbres peints qui tremblaient quand on marchait, et les toques de velours, les manteaux, les épées, toutes ces imaginations qui s'agitaient dans l'harmonie comme dans l'atmosphère d'un autre monde. "

" Madame Bovary " de Flaubert, Chapitre XV lors d'une soirée au théâtre.


texte trouvé par Michel Quatredeniers :

"LA MUSETTE NEUVE

Qu'on m'apporte du houx,
Pour y percer trois trous !
Oh ! la bonne amusette, lon la !
Du houx, du buis ou du sureau,
Avec une peau de chevreau,
Pour faire une musette, lon la !

Pour chanter mes amours,
Tout le long de mes jours.
Ma Jeanne, je t'aime,
Je t'offre mon cœur :
Garde-le de même
Qu'un muguet en fleur.
Ma Jeanne est plus belle
Que le ciel et l'eau ;
Elle est plus cruelle
Qu'un coup de couteau.

Qu'on m'apporte du houx…
J'ai pour la coquette,
Sous mes gros sabots,
Brisé la musette
Aux fredons si beaux,
Qui dans les familles,
Depuis six cents ans,
Mariait les filles
De nos paysans.

Qu'on m'apporte du houx…
Musette nouvelle,
Il faut l'attendrir !
Sinon la cruelle,
Me fera mourir.
Jusqu'à la rivière
Je cours comme un fou,
J'y prends une pierre,
L'attache à mon cou,

Qu'on m'apporte du houx…
J'attache la pierre
A genoux au bord,
Disant ma prière
Pour braver la mort :
Et sous l'eau muette
Iront sans nager
Amour et musette,
Musette et berger.

Qu'on m'apporte du houx…"

Pierre DUPONT


Proposée par Michel Quatredeniers :

"J'ai vu, à la dernière foire du village voisin, trois hommes qui vivent comme je voudrais vivre. Vous n'y avez pas fait attention, vous autres. Ils étaient grands, presque noirs et très fiers, quoique en guenilles, avec l'air de n'avoir besoin de personne. Leurs grands yeux sombres sont devenus tout à fait brillants pendant qu'ils faisaient de la musique ; une musique si surprenante qu'elle donne envie tantôt de danser, tantôt de pleurer, ou de faire les deux à la fois, et qu'on deviendrait comme fou, si on les écoutait trop longtemps. L'un, en traînant son archet sur son violon, semblait raconter un chagrin, et l'autre, en faisant sautiller son petit marteau sur les cordes d'un petit piano suspendu à son cou par une courroie, avait l'air de se moquer de la plainte de son voisin, tandis que le troisième choquait, de temps à autre, ses cymbales avec une violence extraordinaire. Ils étaient si contents d'eux-mêmes, qu'il sont continué à jouer leur musique de sauvages, même après que la foule s'est dispersée. Enfin, ils ont ramassé leur sous, ont chargé leur bagage sur leur dos, et sont partis." (...) "Le troisième disait, en comptant la recette : "Ces gens-là ne sentent pas la musique, et leurs femmes dansent comme des ours. Heureusement, avant un mois nous serons en Autriche, où nous trouverons un peuple plus aimable."

Charles Baudelaire


"Et la tempête donne le signal du départ, près d'une barrière endommagée qui cogne et cogne encore, une lanterne qui tangue au bout d'un bras, un animal qui caquette terrifié dans la montagne. Le départ lorsque gronde ce qui ressemble à un orage au-dessus des étables, lorsque bourdonnent les fils du téléphone, résonnent des sifflements stridents et que l'arbre désemparé jette son branchage.
Un son qui se dégage des cornemuses !
Le son de cornemuses qui défilent, libérateur. Une procession. Un forêt en marche !
Tout cela jaillit autour de l'étrave et l'obscurité progresse, les terres et les eaux voyagent. Et les morts qui sont en cale, ils sont avec nous, sur notre route : un voyage en mer, une pérégrination nullement effrénée, mais plutôt rassurante.

Et l'univers ne cesse de lever le camp.

Tomas Tranströmer - 17 poèmes 1954. in "Baltiques - Oeuvres complètes 1954-2004" - nrf Poésie Gallimard


Proposée par Christophe Plovier :

"A Marseille, on m'appelait la cabrette"

Véronique Sanson à propos du vibrato de sa voix, dans une émission télévisée de début 2005.


Proposée par Michel Quatredeniers : "Toutes choses embarquées à peu près, milord Galway fut dîner à bord d'un vaisseau de guerre dont le capitaine l'avait prié (= l'avait invité). J'eus le plaisir de l'accompagner (...). Milord Galway y fut reçu au bruit du canon, le capitaine le régala de son mieux, nous y bûmes de bien des sortes de liqueurs, et tout le temps que nous y fûmes, nous y eûmes les violons et musettes."

Tirée des "Mémoires d'Isaac Dumont de Bostaquet"


" pa-ta-poum (6h-9H-midi) "

Maxou Heintzen dans le numéro 101 de Trad. magazine, à propos de l'apprentissage des coups de poignée à la vielle (" pa-ta-poum " pour le rythme " 6h-9H-midi " pour la position de la poignée sur le tour de roue


Valery Bigault a déniché cet extrait de texte :

" [...] Violoneux dans son jeune temps, grand animateur des bals dans le commune voisine, à Noailhac où il était né, Eugène Laguillaumie avait appris sérieusement la musique au régiment, entre 1885 et 1889. Il marquait ostensiblement la mesure avec le talon lorsqu'il défilait avec les cinq autres membres de la petite clique baptisée l'Harmonie de Nardy. Cette activité musicale valait à notre aubergiste le respect de sa clientèle et lui conférait un certain prestige de ménestrel. Il était capable de jouer non seulement des marches militaires, des sonneries de circonstances diverses que la clique exécutait durant les aubades des conscrits, la veille et le matin de la fête patronale (la vote), mais aussi d'accompagner la messe aux jours de Pâques, au 15 août, ou en toute autre occasion solennelle. Pour Noël, à minuit, sa clarinette célébrant les bergers -Reveillas vos pastorels ! - était du plus bel effet dans l'église.

Mais surtout il savait jouer la bourrée comme personne. Sa clarinette prenait alors des accents de cabrette ou de cornemuse pour guider la fougue des danseurs aux coups de talons meurtriers que réclamait cette danse aux élans si lointainement et si violemment archaïques. Les filles tournaient sans fin sur elles-mêmes et autour de l'espace arrondi du plancher, en poussant des you ! you ! aigus qui répondaient au cri strident, déchirant de leurs cavaliers : hiiii ... hou hou ! Ce récoucou puissant qui descendait chez nous du fond des âges, lancé à pleins poumons par des garçons solides, traversait les murs et les cloisons pour se répandre dans la nuit de liesse.

Enquera n'es pas jorn
Qu'es la luna que ralha
Enquera n'es pas jorn
Qu'es la luna d'amor ...
Que ralha, que ralha, que ralha totjorn,
Que ralha, que ralha, que ralha totjorn !
"

Extrait: p86-86, Le Monument (roman vrai) de Claude DUNETON


Proposée par Christophe Plovier :

" La poésie et la douleur

Le luthier qui crée une voix
Jette son instrument à terre
Foule aux pieds, brise comme un verre
L'œuvre chantante de ses doigts

Puis une main que l'art inspire
Rajustant ces fragments meurtris
Réveille le son et l'admire
Et trouve une voix à sa lyre
Plus sonore dans ses débris

Ainsi le cœur n'a de murmure
Que brisé sous les pieds du sort.
L'âme chante dans les tortures
Et chacune de ses blessures
Lui donne un plus sublime accord.
"

A. De LAMARTINE, relevée par Christophe dans une "anthologie classique des poètes du XIXè siècle" (1890).


Proposée par Mme Quatredeniers : "Malgré les menaces de son père, Anselme Pradal, le cabrétaïre, était venu à l'auberge. Il monta sur la table et joua l' Aygo de Roso, puis la Brado, une bourrée enfin, que Philomène dansa avec Lydie, Adrien s'y étant refusé. Même les vieux dansaient, une expression enfantine sur le visage, cognant leurs sabots sur le plancher, les yeux chavirés de plaisir. Philomène se réfugia auprès d'Adrien tant sa tête tournait.

- Pourquoi ne danses-tu pas ? dit-elle.

Il haussa les épaules.

- Tu sais bien que je ne sais pas.

- Mais je vais t'apprendre. Tu verras, il suffit de suivre la cabrette."

Christian Signol, "Les Cailloux bleus", de (dépôt légal mai 1990).


"Notre société se nourrit de stéréotypes car elle n'est pas capable d'inventer : on ressort les bardes bretons, on aura bientôt un Robin des bois conçu sur ordinateur. On appellera cela le régionalisme. "

Jérôme Savary dans Le Monde du 30 mars 1973, relevé dans l'ouvrage d'Erwann Vallerie et Nono " Ils sont fous ces bretons ! ! " (Coop Breizh) où chaque chapitre débute par quelques citations du même acabit, de diverses époques, à prendre, naturellement au second degré au moins…


" Le monde celte, c'est du pipeau, c'est de l'utopie, du Pichard, mais vrai ou pas, cela n'a aucune importance"

Michel Lebris cité par Véronique Mortaigne dans l'article sur le FIL dans le Monde du 5 aout 2005


" .. dont la coque ligneuse est striée alternativement de bandes claires ou plus sombres comme la livrée d'un marcassin. D'aucuns disent d'ailleurs qu'il suffit d'en prendre un sur ses genoux, de lui tourner la queue en guise de manivelle.. pour obtenir un son semblable à celui de la vielle ! "

Daniel Tete, au sein de son texte sur la vielle dans un bulletin de l'UGMM 2005.


" Quant le joueur sent que la poche contient moins d'air, il la remplit en soufflant dans le bourdon"

Citation tirée de l'article de L'Echo du Berry du 13 juillet sur Jean-Sylvain Maître (article occupant toute la dernière page). Une petite bourde de journaliste dans un article plutôt bien rédigé et qui rappelle, involontairement, certaines histoires anciennes où un complice, caché derrière un rideau, souffle derrière par le grand bourdon pour faire croire que le sonneur a ensorcelé sa cornemuse et peut jouer sans souffler….


"Aujourd'hui j'ai l'impression que les gens du folk n'ont pas envie d'avoir de vrais beaux concerts ! Ils vont là où c'est gratuit"

Fabien Dubarre dans Trad-mag 102, page 16. à propos de son expérience de gestionnaire de l'estaminet " Les Damoiselles " à Nieppe près de Lille où, pour l'instant, la partie restauration finance (avec un public différent), la partie culturelle.


" Parce qu'il se passe en France des choses de l'autre côté du périphérique "

était l'un des articles du manifeste des artistes, techniciens et administrateurs professionnels du milieu des danses et musiques traditionnelles élaboré et signé par toute une floppée d'artistes : Marc Anthony, Jean-François Vrod, Stéphane Milleret. (à lire dans Trad. Mag ou dans le journal du CMTRA de juillet 2005)


Proposée par Olivier Dayre " - Un peu plus tard, je reste à l'arrière du navire pour comtempler la côte normande qui s'efface peu à peu dans le lointain, et je préfère rester un peu seul avec le souvenir de mes camarades qui reposent maintenant quelque part dans des tombes au milieu des vergers et des fossés. Pendant que le navire s'engage vers la haute mer, je me mets à jouer un air lent des Highlands, le "LOCH MONAR", que j'ai joué si souvent à ACHNACARRY et que peut-être certains gars qui se trouvent aujourd'hui sur le bateau reconnaissent s'ils sont passés par le camp d'entraînement."

Bill Milin, le piper du D-Day dans son autobiographie....


"Une tradition véritable n'est pas le témoignage d'un passé révolu : c'est une force vivante qui anime et informe le présent. Bien loin d'impliquer la répétition de ce qui fut, la tradition suppose la réalité de ce qui dure. Elle apparaît comme un bien de famille, un héritage qu'on reçoit sous condition de le faire fructifier avant de le transmettre à sa descendance. "

Igor Stravinsky in " Poétique musicale " Paris 1952. Citée en en-tête au livret du double CD " Entre Mer et Montagne - musiques traditionnelles vivantes en Provence Alpes-Côte d'Azur "


" Il y a de la musique dans le soupir des roseaux, il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau, il a de la musique dans toutes les choses, si les hommes pouvaient l'entendre… "

Lord Byron, citée dans les infos du centre de Borzée (Belgique)


" Les années 70 nous avaient légué la musique folk et les années quatre-vingt les musiques trads et la world-music. Les années quatre-vingt-dix ont vu se développer les musiques du monde et les années deux-mille ont rassemblé tous ces courants dans la grande famille des musiques actuelles, musiques de toutes les rencontres, de tous les échanges et de tous les mélanges. "

Jean Blanchard, naturellement, dans l'édito du journal du CMTRA d'octobre 2005


"L'étude comparative des cornemuses, leur répartition géographique dans l'histoire ancienne et récente, l'évolution toujours effective de l'instrument, avec l'avènement des cornemuses informatisées, nous laissent penser que plutôt qu'un élément de différenciation culturelle, la cornemuse est un élément sensible qui rapproche intimement des hommes et des femmes qui peuvent, grâce à un intérêt commun pour elle, mieux se connaître et se trouver des racines lointaines à partager ou à inventer"

Jean Blanchard en conclusion de son article dans " Cornemuses de France, de Bourgogne et d'ailleurs " 2005


Proposée par Michel Quatredeniers : (Une jeune fille vient de se mettre à danser pour extérioriser sa joie) "Et plus cette manifestation imprévue augmentait l'ahurissement de ses compagnons, plus elle redoublait de gaieté. Fandango, gigue, bourrée, tout défila en l'espace d'une minute, avec simulation de castagnettes, accompagnement de chansons anglaises et de ritournelles auvergnates, et surtout avec les éclats de rire qui réveillaient les échos de La Roche-Périac."

"Dorothée danseuse de corde", de Maurice Leblanc, le père d'Arsène Lupin.


Proposée par l'épouse du précédent : "Au grand dépit des jeunes gens de Coste-Blanc et des environs venus là pour le bal, qu'animaient un accordéoniste, un violonneux et un jouer de chabrette, la si mignonne petite Francette avait tout de suite succombé au charme d'Edouard (...)."

"En attendant minuit", de Claude Michelet (dépôt légal 2003). Dans le résumé en dernière de couverture, Coste-Blanc est donné pour un "village perdu de Corrèze".


Proposée par Benjamin Macke :

"Pour rouler sur son vélocipède, il portait des pantalons d'acrobate, des chausettes de cornemuseur et une casquette de détective..."

"Cent ans de Solitude" de Gabriel Garcia Marquez


" La cornemuse était jalouse, orpheline si j'ose dire, à bout de souffle. Tant d'injustice la laissait vide vous pensez bien ! "

René Rebeyrotte, maire d'Autun en préambule au programme du festival Cornemuses d'Europe de début juillet 2005. Il faisait, bien entendu, référence à l'existence d'une fête de la vielle et d'une fête de l'accordéon en Morvan (Anost et St-Léger)


" Tous mes meilleurs vœux pour le développement de cet instrument charmant (NDLR : l'harmonica) qui ne doit pas se limiter aux "gigues de matelots" ou aux "chansons de marins"

Darius Milhaud, tirée de sa préface à l'ouvrage d'Albert Raisner de 1961 " Le livre de l'harmonica "


" L'imaginaire, si ça se trouve c'est pipeau ! "

Anonyme, trouvée dans " Les brèves de comptoir " compilées par Jean-Marie Gourio, millésime 1999


"Touché par la parole des violoneux qui, la journée, labouraient et, après le travail, jouaient du violon avec des doigts gros comme ça ! "

Christian Pacher dans le bulletin de l'UGMM ocotobre 2005 .On peut y lire également : "On parle toujours des morts alors que ce sont les vivants qui sont sur scène "


Proposée par Patricia Gendre : " les musiques actuelles sont-elles plus modernes que les musiques contemporaines ? Et les musiques anciennes sont-elles des musiques inactuelles, plus anciennes que les musiques classiques, qui sont sans nul doute les plus traditionnelles, mais moins que les musiques trad qui sont plus actuelles que les musiques folkloriques ? "

Olivier Durif dans Musique bretonne n°192 p39


Proposée par Gilbert Dieudonné :

" Beaucoup de mots, nous en avons fait nous-même l´expérience, ne se retrouvent plus que dans la mémoire affaiblie et la conversation des personnes âgées ; encore une génération et il ne sera plus temps. Toutes ces expressions souvent pittoresques, qui impriment à notre jargon populaire un certain cachet d´originalité, tous les idiotismes auront disparu et seront allés rejoindre nos vieilles danses nationales, comme la Bourrée, qui déjà cède le pas dans beaucoup de villages, aux polkas et aux mazurkas. "

préface de: "SOUVENIRS DE LA LANGUE D'AUVERGNE ESSAI SUR LES IDIOTISMES DU DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DOME" de Francisque MEGE

sur http://www.univ-bpclermont.fr/LangueXIX/mege/titre.htm


"... si vous m'envoyiez votre cornemuse et toutes les autres petites pièces qui en dépendent, je les arrangerais moi-même et jouerais quelques airs bien tristes, bien adaptés, puis-je dire, à ma pénible situation de prisonnier"

était tirée d'une soi-disant lettre de Auld Reekie. Cette citation figure en exergue du roman de Jean Giono "Un roi sans divertissement" Bibliothèque de la Péiade²" 1974, elle est vraisemblablement de la plume de Giono.


"Je me fâche avec le saxo soprano et je joue de l'alto pendant des années, et puis quand ça ne va pas je prends ma clarinette basse ou très rarement ma cornemuse. "

Etienne Brunet, musicien de jazz, trouvée sur http://www.citizenjazz.com/article3457079.html


" Le songe a fui... Edwin, réveillé avec l'aurore, ouvre ses yeux enchantés sur les scènes du matin ; chaque zéphyr lui apporte mille sons délicieux ; on entend le bêlement du troupeau, le tintement de la cloche de la brebis, le bourdonnement de l'abeille ; la cornemuse fait retentir les rochers et se mêle au bruit sourd de l'Océan lointain qui bat ses rivages." était de François-René de Chateaubriand, (1768-1848). Mélanges littéraires, Beattie
" Le yukulélé est à la guitare ce que le sting est au caleçon "

Thomas Fersen, trouvée sur le blog http://sac-a-fouilles.skynetblogs.be/?date=20040606&number=7&unit=days on y trouve également celle-ci : " Le tango, on ne voit que des figures qui figures qui s'ennuient et des derrières qui s'amusent " attribuée à G. Clémenceau.


Proposée par Phil Puygrenier " Il y avait un don dans cette famille, don de musique, de chansons et de contes. Quand il prenait sa vielle, celui-là, et qu'il en sonnait, on se sentait des fourmis aux jarrets et les doigts de pied marquaient d'eux-mêmes la reprise.

Rien n'y eût fait: quelque chose vous dressait,vous jetait dans la danse. Et lui, là, parti sur les cadences, maintenant endormi, perdu, avec un regard qui s'en allait entre ciel et terre, maintenant vif, éveillé, plus fin que le renard, éclatant d'esprit dès qu'il ouvrait la bouche."

Gaspard des Montagnes d'Henri Pourrat


Proposée par Jean-Claude Blanc :

"Un voyageur, muni d'une longue gaule vint s'asseoir auprès de lui. C'était un aveugle qui sortit lui aussi de sa besace quelque chose pour rompre le jeûne. Le médecin admira l'habileté avec laquelle l'homme aux yeux balncs se débarassa de la cornemuse qu'il portait à l'épaule, débouclant la courroie et posant délicatement l'instrument sur l'herbe. L'aveugle se félicitait que le journée fut belle. Il gagnait sa vie en faisant danser les garçons et les filles à l'auberge ou dans les cours de ferme ; il coucherait ce soir à Heyst où il jouerait dimanche ; il continuerait ensuite du côté de Sluys : grâce à Dieu, il y avait toujours assez de jeunesse pour qu'on trouvât partout son profit, et parfois sa réjouissance."

"L'Oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar


Proposée par Christophe Plovier :

"C'est aussi l'accordéon et la cornemuse, deux malheureux instruments poussifs de naissance"

"Conférence sur les instruments de musique", par Miguel Zamacoïs, paru dans L'Almanach de la Bonne Chanson 1914, publié par Théodore Botrel (pages 34 à 36) texte dans lequel la présentation des instruments est souvent à prendre au second degré.

Quelques autres extraits :

" le piano : boite de conserves de tons ... et demi-tons "

" Le piano droit est dans la famille des pianos, le parent pauvre. Le piano à queue est le gros richard qui a réussi. L'orgue est le cousin asthmatique. Il a fait des pieds et des mains pour arriver. Finalement, dégoûté du monde, il s'est réfugié dans la religion."


Proposée par Fabrice Lenormand qui nous avait précisé que l'action se déroule au Monastier, en Haute-Loire à proximité du Puy-en-Velay.: "D'un bout de la semaine à l'autre, c'est un gala ininterrompu à Monastier ; les gens passent la journée dans les débits de boisson, le tambour et les cornemuses font danser la bourrée jusqu'à dix heures du soir. A présent cette saison de la danse est terminée. […] la bourrée, avec sa musique vagabonde, douce, interminable, ses figures alertes et rustiques, est tombée en désuétude et l'on s'en souvient surtout comme d'une coutume du passé. "

est tirée d'un texte de de R. L. Stevenson, intitulé " Une ville de montagne en France " et supprimé sur épreuves par l'auteur, il constituait initialement le premier chapitre de " Voyages avec un âne dans les Cévennes " : récit de voyage daté de 1878. On peut le lire avec d'autres inédits, dans l'édition 10/18 du " Voyage avec un âne ".


" Quitem nosta jaça
E seguim la traça
De tan de pastors ;
Leishem las aulhetas
Gahem las musetas
E correm i tots
"

"Quittons notre lit
Et suivons la trace
De tant de bergers ;
Laissons les brebis,
Prenons nos musettes
Et courons-y tous
."

était tirée des paroles d'un Noël interprété sur le CD " Mistèri de Nadau " (traduction de Jean-Brice Brana)


  < Citations 2004 --- Citation 2006 >

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